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dimanche, 31 mai 2015

La flore et l’i-Phone…

Je me demande à quoi pensent ceux chargés de se préoccuper de notre avenir.
Je viens de lire un articulet sur Sciences et Avenir qui me laisse rêveur.
Vous savez, lectrices chéries, qu’à force de saloper notre environnement pour augmenter le rendement des cultures et celui de l’action de M.nsanto, les abeilles ont tendance à disparaître.
C’est là que les agriculteurs, les agronomes et autres amateurs de petites fleurs et de sous-bois ont fait remarquer que sans abeilles ni papillons, on allait manquer cruellement de végétaux avant peu.
Nos marchands de pesticides ayant apparemment oublié que pour faire pousser, il ne suffisait pas de planter ou de semer…
Eh oui. Il faut aussi polliniser tous ces machins qui poussent.
Qui nous donnent des fleurs (qui se vendent) et font joli.
Qui nous donnent des fruits (qui se vendent) et sont mangés.
Qui nous donnent des légumes (qui se vendent) et sont mangés.
Et plein d’autres choses.
Il leur a échappé que pas d'abeilles, pas de fleurs, pas de fleurs, pas de pucerons, pas de pucerons, disparition de certaines espèces de fourmis.
Et là ça se gâte parce que sans fourmis, certains arbres disparaissent et que sans leur ombre, d’autres insectes et d'autres plantes, etc.
Bref, on serait dans la m... !

Des biologistes et des cadors de la cybernétique ont alors eu une idée géniale : Faire de minuscules robots pour assurer une pollinisation disparue faute d’abeilles et de papillons.
Ce qui prouve qu’ils sont par moment aussi futés que Nabilla.
Je ne leur ferai pas l’insulte de remarquer que du miel de robot, ça ne doit pas être super top, non.
En revanche, je me permettrais de leur faire remarquer que la création par milliards de ces bestioles artificielles à de bonne chances de parfaire le salopage de la planète avec des matériaux dont on ne pourra jamais se débarrasser.
Sans compter que ces fausses bestioles ne vont sûrement pas copuler comme un DSK en pleine forme, il va donc falloir en fabriquer régulièrement par milliards.

Ces cinglés me rappellent une histoire qui courait les réunions en Israël dès qu’il était question d’un projet de quelque ampleur.
Il y était question de la réunion d’un aréopage d’ingénieurs destinée à mettre sur pied le projet d’un énorme « hémoduc ».
Le tuyau géant prévu pour évacuer les fleuves de sang lors de la prochaine guerre avec un voisin du nord.
Ce tuyau  devait relier le nord du pays à la mer rouge à la hauteur d’Eilat.
Commencèrent les discussions typiques d’ingénieurs.
Ça portait sur le diamètre nécessaire, l’espacement des pompes, la viscosité du liquide à transporter, sa propension à faire des grumeaux.
Bref, des problèmes d’ingénieurs.
Jusqu’au moment où un des intervenants levait la main et disait « vous vous rendez compte de quoi vous parlez ? De gens, messieurs ! Il s'agit d’êtres humains ! ».
A ce moment, le comptable du groupe lançait « Dites, la paix, ce ne serait pas plus simple et moins cher ? »
Je me demande si on n’est pas dans ce cas de figure.
Le cas où cesser de saloper pour avoir des produits de moins en moins bons et de plus en plus dangereux ne serait pas plus rentable, beaucoup moins dangereux.
Et meilleur pour la santé.
Meilleur pour la gueule.
Meilleur pour nous tous.
Insectes et piafs compris…

samedi, 30 mai 2015

Je suis un témoin de Gévéor.

Les conseils de ma radio en matière de santé me rappellent que j’ai eu droit il y a des années à « Madame, ce petit verre que vous prenez pour vous donner du cœur à l’ouvrage avant de faire le ménage, etc. »
Il ne m’est jamais sorti de l’esprit car il mettait ma mère en rage.
Non qu’elle eut une furieuse attirance pour le ménage mais elle qui, une fois l’an buvait une flûte de « Rosato », une espèce de faux champagne italien sucré disparu depuis des décennies, au début du réveillon et, une fois tous les trois ans environ, un sucre sur lequel elle mettait une goutte d’ « Eau de Mélisse des Carmes Boyer » ne supportait de se sentir traitée d’alcoolique par la radio.
Puis, les années passant, le souci de nous voir tous en bonne santé a envahi tous les intervalles entre émissions radiophoniques.
Pas un jour sans qu’on nous explique que picoler avant de prendre le volant c’est pas bien.
Évidemment, les plus concernés n’écoutent pas.
Où est passée la radio d’antan où on donnait gaîment le nombre de tués sur les routes, où on nous disait que « Martini ? Oui, mais On the rocks », « Gitane, la cigarette des vrais fumeurs ».
Sans parler de toutes ces blondes, mentholées ou non, qu’il nous fallait absolument offrir aux amis pour avoir l’air « cool ».
Et puis le métro était autrement distrayant qui faisait alterner les affiches contradictoires.
Sur l’une, assez triste d’aspect il faut dire, on pouvait lire « Quand les parents boivent, les enfants trinquent. ».
La suivante, apparemment pas d’accord affirmait en couleurs vives « Gévéor ! Après l’effort, le réconfort ! »
J’aimais bien le cocher rubicond qui entraînait son monde à boire « Le vin de l’élite et des fins gourmets » et nous disait énergiquement que « Le vin du Postillon n’est pas et ne veut pas être le vin des rues. »
Ce pinard affirmait ainsi haut et fort qu’il n’était pas destiné aux clochards.
Pas comme le « Vin des rochers, le velours de l’estomac ! » ou le « Kiravi Valpierre ».
Prendre le métro entre 1955 et 1970 était une croisière dans un océan de piquette.
Entre les stations mêmes on nous disait « Dubo- Dubon- Dubonnet »
Alors qu’il n’y avait quasiment, sauf invitation, jamais de vin à la maison, il nous suffisait de lire les affiches pour être entraînés à la cuite.
Je dois dire que parmi tout ce qui ne poussait pas à la consommation, il y avait au moins deux choses.
La troisième, je ne l’ai apprise que plus tard.
La première, c’était les clients du café de ma tante Olga en Bourgogne, ce coin où j’ai appris tant de choses.
L’essentiel même...
La seconde, c’était l’état déplorable dans lequel sortaient, vomissant et gueulant, les clients du bougnat au bas de l’immeuble où je vivais près de la Porte de Clignancourt.
La troisième, ce n’est que plus tard.
Bien plus tard.
J’ai goûté.
Eh bien, ce genre de picrate est absolument dégueulasse.

vendredi, 29 mai 2015

Mon fils a des lunettes !

Hier fut une journée néfaste pour Heure-Bleue qui vit se confirmer nos craintes.
Oui, je dis « nos » parce que l’idée qu’elle perde des dents ne me plaît pas plus qu’à la lumière de mes jours.
Quand on est sorti du cabinet du dentiste je l’ai entendu d’ici se frotter les mains et j’ai même cru entendre la comptable de la mutuelle se cacher pour pleurer.
Puis on est allé chercher Merveille à l’école.
Elle est sortie de l’école, l’air un peu genre « Waouhhh ! Je survole le monde aujourd’hui ! C’est trop ! »
Elle avait quasiment l’air de sainte Thérèse d’Avila attendant sa pluie de pétales de roses.
Nous avons demandé à la maîtresse d’école, pardon « la professeure des écoles » comment se débrouillait Merveille.
« Très bien, pour les dictées de classement des CE1 elle n’a fait qu’une seule faute, elle est dans le top ten ! Même mieux. »
Merveille a commencé à prendre cette démarche un peu bizarre.
Celle des gens au dessus du monde, un peu « je remonte la file des lauréats pour aller chercher mon prix ».
Elle m’a fait penser à ma grande sœur allant chercher le sien à Gustave Rouannet…
Mais si, vous savez bien, avec la tête qui ne sait pas comment se tenir et la démarche un peu raide.
Puis elle a accompagné son père parti chercher ses lunettes.
Il est beau comme tout mais avoir un fils presbyte ne me rajeunit pas du tout…
Merveille a prétendu nous apprendre à jouer au morpion.
A nous ! Avec nos années d’école et de longues heures à l’étude !
Petite joueuse, va…
Puis on est rentré à la maison.
Mon Heure-Bleue avait mal à la dent, alors j’ai voulu la prendre dans mes bras.
Elle a pesté. Elle a pris ses antibiotiques puis, comme chaque fois, après quelques minutes elle a dit :
- Minou, j’ai les lèvres qui piquent. Regarde.
- Elles n’ont rien, ma Mine.
- Elles ne sont pas gonflées ? 
- Hélas, moins qu’avant…
- J’ai quand même mal.
Alors j’ai voulu la prendre dans mes bras. Elle a pesté. Oui,  elle est comme ça.
Puis a bien voulu. Quand elle s’est dégagée elle m’a dit
- Pffiouu ! J’ai la tête qui tourne !
- Je sais… Je fais souvent ça aux filles…
J’ai su qu’elle allait mieux quand j’ai vu à son air qu’elle m’aurait piétiné…
Mais elle a souri quand même, alors ça va.

mardi, 26 mai 2015

Les loges de la folle lient...

Pendant une retraite dont il n’aura pas hélas profité longtemps, mon père avait trouvé à s’occuper dans une boîte qui vendait de l’outillage pour joailliers.
Il était en bons termes avec le patron de la boîte, ce qui lui permettait de prendre son travail comme il avait toujours pris la vie.
C’est dire comme quelque chose qui n’est pas forcément drôle tous les jours mais en aucun cas quelque chose de sérieux.
Il en profita pour parfaire l’éducation de l’Ours.
Il lui apprenait à se servir de certains outils, ce qui m’a toujours fait peur car les outils et mon père avaient quelque chose des relations entre chien et chat.
Souvent l’outil gagnait…
Il lui apprenait aussi des choses beaucoup plus intéressantes.
Il était assez sage pour lui montrer que, même si on est plus un enfant, on n’est pas obligé d’être un adulte.
Il l’initia donc dans l’art de se faire des relations.
Il commença alors par lui montrer que bien qu’il s’entendît mal avec la concierge de l’immeuble en face, il était possible d’entretenir avec elle des relations presque cordiales.
Tendues certes, mais propres à mettre de bonne humeur pour le restant de l’après-midi du mercredi.
La cour dont la concierge prenait soin était une de ces nombreuses cours du Marais, pavées de petits pavés ronds qui donnaient l’impression au marcheur qu’il était chaussé de semelles glissantes et instables.
Les interstices entre les pavés étaient pleins de mousse verte.
Le détail a son importance.
Tout comme l’interdiction de toucher ces pavés protégés par l’Architecte de la Ville comme la prunelle de ses yeux.
La chose n’arrangeait pas la bignole…
D’autant moins qu’elle avait eu le malheur de houspiller mon père un jour qu’il avait lancé une de ces remarques acides dont il avait le secret.
Un de ces jours bénis où l’Ours était parti « bricoler avec papy », la bignole partit se remonter le moral au Brelan, le bistrot du coin de la rue Beaubourg.
Elle avait, pour ce que m’en avait dit mon père, un goût marqué pour « un p’tit blanc sec ! » rapidement suivi d’un « remets moi ça, tu veux ? »
Je la connaissais de vue et l’avais déjà entendue expliquer avec un sérieux médical que « Vous comprenez, c’est diurétique , oui ça me fait aller ». C’était une de ces Parisiennes qui ont fait la célébrité de la Ville Lumière, le pas mal assuré, le pif bleu marine et le regard vague.
Ce mercredi là, je ne sais ce qu’elle avait fait à mon père pour qu’il montre à l’Ours comment on s’amuse bien pour pas cher.
Il acheta une dose de « mini Mir, mini prix mais il fait un maximum ».
Il en coupa le coin, emmena l’Ours dans la cour de la bignole, versa entre les pavés du milieu la dose de détergent, ressortit et attendit.
La bignole revint. Mon père tenant l’Ours par la main lui lança « Ah la la… Il y a vraiment des cochons, ils ont renversé de l’huile ou je ne sais quoi dans la cour… »
Elle regarda, se précipita, prit le jet d’eau et l’ouvrit en grand pour nettoyer.
Plus elle rinçait, plus ça moussait. Ils l’ont laissée se débattre avec ses mètres cubes de mousse.
Ils ont bien ri, mon père et l’Ours, ce jour là.
Même si ma mère à pesté après mon père en disant que « quand même, c’est plus de ton âge… »
Et je tiens de ma mère et de l’Ours qu’ils ont renouvelé la chose quelques fois.

lundi, 25 mai 2015

La belle et le bête…

Hier après-midi nous étions peinards, Heure-Bleue et votre serviteur, profitant d’un dimanche calme et quasi ensoleillé.
Heure-Bleue me dit, d’une voix melliflue qui me surprend toujours venant d’elle :
- Minou, tu me fais des « rico » ?
Je vais vers la cuisine.
Je passe derrière la lumière de mes jours et, comme chaque fois que l’occasion se présente, je passe la main sur son cou.
Et non, lectrices chéries, je ne peux toujours pas résister à l’envie de toucher la peau diaphane d’une moitié que même moi j’hésite à qualifier de douce.
Comme chaque fois itou, elle peste :
- Minou ! Arrête de me patouiller !
Elle dit toujours ça.
Au début…
- Oh, ça va te manquer, tu verras…
- Aaahhh… Ah oui, quand tu seras mort ? C’est ça hein, c’est ça ?
Elle me jette toujours ma mort à la face, forte de statistiques impitoyables en matière d’espérance de vie.
J’insiste.
- Hon hon, oui, tu verras, ça va te manquer…
Elle va vers la fenêtre pour récupérer du linge, s’arrête et se tourne vers moi.
Plein d’espoir, j’attends un de ces serments qui marquent la vie d’un couple.
Le truc genre « nous partirons ensemble, Minou, je ne pourrais pas vivre sans toi ! »
Elle me dit, d’une façon étonnamment gentille pour qui connaît Heure-Bleue et son caractère de… Bref, on va dire vif…
- Tu sais quoi, Minou ?
- Hmmm ?
- Tu sais ce qui va vraiment me manquer, quand tu seras mort ?
La hyène ! Elle accepte déjà de bonne grâce l’idée de me voir avec des fleurs sur le ventre.
Néanmoins, plein d’espoir, j’ose :
- Moi ? Ton petit déjeuner ?
- Non. Toutes les « rico » que tu me prépares à longueur de journée. Ça, ça va me manquer…
Et elle agrémente ça d’un soupir de regret.
Pour les ricorés, j’en suis sûr.
Puis elle a eu ce petit sourire.
Le genre de sourire qui a sans doute poussé Henri VIII aux extrémités regrettables qui ont fait sa célébrité.

La garce !