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dimanche, 17 mai 2015

La bataille duraille…

Ce matin, comme tous les dimanches matin, j’ai écouté ou plus exactement j’ai commencé à écouter l’émission sur le cinéma.
Festival de Cannes oblige, les critiques se sentent obligés d’être encore plus détestables que d’habitude.
Parmi les âneries que je trouve exaspérantes, il y a le duo « gentil flic- méchant flic » qui trouve amusant de dézinguer le film le plus en vue du festival.
Le méchant flic servant toujours le même speech quel que soit le film.
Si le film propose un « happy end », on a droit à « cette fin heureuse improbable est assez nœud-nœud… »
Si la fin est dramatique, « Il nous met les larmes aux yeux, nous la fait mélo et je n’aime pas qu’on me la fasse au sentiment… » est inévitable.
Si le film est sans conclusion nette, on m’assène « laisser au spectateur le soin de conclure le film c’est trop facile et c’est assez nul de la part du réalisateur… », ou du metteur en scène ou du scénariste.
Bref, rien ne trouve jamais grâce au yeux d’un critique.
Je me demande quel type de film peut bien leur plaire, quel type de film peuvent ils bien trouver bon...
Ce qui m’amène chaque fois à marmonner « Mais faites donc des films au lieu de casser ceux des autres ! Montrez ce que vous savez faire au lieu de pointer ce que les autres ne savent pas faire et nous saouler avec vos remarques piquées dans les vieux numéros des Cahiers du Cinéma en espérant qu’on a oublié qu’on les a lus aussi ! »
Je conclus généralement par un « nom de dieu ! » ou « bordel de dieu! » retentissant qui sort la lumière de mes jours du sommeil et me pousse à préparer son petit-déjeuner histoire de me calmer et de réfléchir à ce que je vais bien pouvoir raconter à mes lectrices chéries…
Et justement, la journée d’hier m’amène à donner matière à réflexion, histoire de savoir si je rêve ou non.
J’ai donc redécouvert hier un comportement typiquement féminin.
Ça commence très tôt chez les filles.
Vers quatre ans.
Et ça finit avec la mort, celle de l’homme car elles ne font pas ça toutes seules.
Ça m’avait déjà frappé il y a très longtemps avec mes sœurs puis j’avais oublié.
Plus exactement, ça avait pris un aspect si routinier que je n’y avait plus prêté autrement attention.
La chose ne faisait surface chez moi que lorsque j’étais fatigué.
Comme avant-hier et hier, justement.
Heure-Bleue a commencé avec Merveille. Le papotage vespéral qui ne demande qu’à devenir nocturne si Merveille n’y met le holà d’un « Mamiiiie… Je dors !!! »
Puis, hier en allant au Monop’ en passant par le chemin verdoyant, nous avons été suivis, puis rattrapés et enfin précédés par une petite fille d’environ trois ans qui racontait sa journée chez « babou » à son père. Pas un pas sans un ou deux mots. Un pépiement incessant. Si « babou » avait eu quelque chose à cacher, c’était mal parti…
Ça n’a cessé que quand la petite et son père sont sortis de notre horizon.
Le soir, après le repas, la vaisselle et les préparatifs habituels du soir nous sommes allés nous coucher avec nos livres.
Et là, alors que j’essayais vainement de relire la même phrase pour la quarantième fois, ça m’est revenu.
Et pour la première fois depuis longtemps j’ai dit à la lumière de mes jours :
- Mais tu ne peux pas arrêter de parler deux minutes ? J’essaie de lire !
- Mais, Minou, c’est comme ça, tu me parles le matin quand je suis tranquille et que j’essaie de lire.
- Hon hon…
- Et le soir je te parle quand tu essaies de lire. C’est comme ça.
Les filles parlent le soir et les garçons le matin.
Comme on ne s’écoute pas, on ne peut se comprendre, donc se connaître.
C’est super, j’ai affaire à une inconnue tous les jours.
Cela dit, je me demande comment on a pu lire autant dans notre vie.
Le métro, sûrement, je ne vois que ça…

samedi, 16 mai 2015

La traversée du dessert…

Jeudi, dès le déjeuner c’était la mine.
Heure-Bleue et Merveille avaient décidé que le mieux, c’était quand même de manger les sandwiches au thon du boulanger.
Innocent, que dis-je, bête comme une oie, je suis descendu chez le boulanger sans penser que c’était l'Ascension.
Évidemment, celui à côté était fermé.
Je suis allé chez l’autre.
Il y avait une queue digne d’une boucherie moscovite en 1954.
Quand ce fut mon tour, on m’a dit « Mais monsieur ! C’est férié aujourd’hui, on ne fait pas de sandwiches ! »
Elle m’a ramené à ma triste condition de retraité en ajoutant :
- On fait des sandwiches pour les gens qui travaillent !
- Ça ne fait rien, donnez moi deux baguettes tradition, s’il vous plaît madame.
Oui, je cause comme ça…
- Ah, les baguettes, faut compter encore dix minutes.
Elle doutait de penser à m’en garder deux, alors je les ai payées d’avance. Ça lui a rafraîchi la mémoire…
En attendant la cuisson des baguettes, je suis parti au minimarket du coin chercher la salade, les tomates et le thon nécessaires à la confection des sandwiches.
Ce fut quand même sympa comme déjeuner.
Puis, on a profité qu’il tombait des hallebardes pour aller faire les courses, Merveille et moi.
Le seul moment où il n’a pas plu, c’est quand on était dans le bus.
Manou, JJF, P’tite Sœur et l’Ours devaient venir dîner à la maison et récupérer Merveille.
Nous sommes donc revenus trempés, sous la pluie et avec un parapluie retourné par le vent. Ça nous bien amusés, Merveille et moi cette histoire de parapluie.
Merveille avait décidé de faire un gâteau roulé au chocolat.
Elle a tout fait, battu les œufs et le sucre jusqu’à ce que ça ait bien blanchi, puis les blancs en neige, tout ça.
Elle a hésité mais a bien voulu étaler un peu de beurre sur le papier d’alu.
Comme elle a de petites mains et des doigts fins dont elle n’a voulu utiliser que l’index de la main droite, j’ai utilisé tous mes doigts pour pouvoir manger le gâteau avant Noël…
Après on a fait cuire pendant que le chocolat fondait doucement dans un peu de lait.
J’ai voulu préparer la salade et les melons mais Heure-Bleue m’a dit que finalement, les enfants ne viendraient pas dîner.
Donc, comme prévu les enfants sont arrivés pour dîner…
Alors, pendant que P’Tite Sœur foutait le bordel sortait tous les jouets de Merveille, j’ai préparé ce qui était prévu.
Ce matin, s’il n’y avait eu la vaisselle à laver, on aurait pu croire qu’un nuage de sauterelles s’était abattu chez nous.
Le frigo était aussi vide que le regard de Nabilla.
Plus une trace du gâteau roulé dont j’aurais volontiers mangé un petit morceau.
Bref, la Chine après le « grand bond en avant »…
Mais ce fut une chouette soirée.

jeudi, 14 mai 2015

Caillou, bijou, chou, genou, hibou, joujou et pou…

Assez curieusement, l’après-midi avec Merveille s’est passé comme prévu.
Nous sommes allés au Jardin des Plantes.
Elle était sur ses pieds à l’aller, courant devant nous, que dis-je volant  devant nous.
Elle était sur les genoux au retour, surtout sur les miens…
Elle est magnifique, bien sûr, et elle se tient droite, mais est maintenant terriblement inconfortable.

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Je me demande par moment si elle n’a pas le « sillon inter fessier » en relief…
Nous avons pu enfin visiter ce Pavillon de Gemmologie, devenu après travaux « Galerie de Minéralogie et de Géologie ».
Plusieurs changements m’ont frappé, intervenus depuis mon enfance et celle de l’Ours.
D’abord, il faut payer pour voir, comme au poker et au cinéma, ce qui n’était pas le cas il y a... Pfff.... Tout ça...
C’était sans doute l’époque bénie où l’État songeait plus à cultiver ses citoyens qu’à en tirer de l’argent.
Je suis fort heureusement bancal et Merveille est si bien élevée qu’elle passa pour mon accompagnatrice.
Une minéralogiste nous accueillis à l’entrée de la Galerie, une jeune femme charmante, Béatrice, à qui nous avons posé des tas de questions.
Merveille a fait un numéro de « bonne élève »  si époustouflant que j’ai dû lui dire à l’oreille « Eh ! Ne pousse pas Beauté ! Tu n’es pas à l’école… »
Ladite Béatrice m’a demandé « Et comment c’était le Pavillon avant ? »
Il a complètement changé. C’était un de ces vieux pavillons du Museum d’Histoire Naturelle, plein de petites vitrines et de tiroirs de bois, entièrement lambrissé et où toutes les pierres étaient soulignées d’étiquettes dont une bonne part était manuscrite à la plume. On y errait comme on voulait, on y voyait mille fois plus de choses et le classement restait obscur.
Quand elle m’a dit « et maintenant ? », je lui ai dit « c’est bien plus didactique et plutôt moins passionnant, c’est trop bien rangé, on n’a plus l’impression de faire de découvertes, c’était plus comme un grenier qu’on explorait, vous voyez ? Qui a fait ça ? »
C’est là que j’ai appris qu’une nouvelle branche des sciences humaines était apparue pendant que je m’échinais à gagner les sous de mon patron : La muséologie.
Ça permet à des gens qui seraient autrement inutiles d’écouter l’aréopage du « conseil scientifique » et d’en tirer une stratégie de marketing grâce aux techniques de la publicité…
Puis, j’ai pu observer le phénomène le plus intéressant de l’après-midi.
Pendant une grande partie de la visite, j’étais avec une petite fille plutôt studieuse, qui posait des questions, examinait sérieusement les cailloux et les explications fournies.
Elle avait l’air très sérieux et marchait avec les gestes d’une enfant.
Quand nous sommes arrivés vers la collection des bijoux de la famille royale, des vitrines présentées comme celles de Van Cleef & Arpels mais avec l’historique des bijoux, un changement spectaculaire s’est opéré chez Merveille.
En un bref instant, l’enfant studieuse s’est transformée en fille aux mouvements gracieux, au sourire éclatant et à la démarche dansante.
Elle se voyait déjà avec toutes les pierres aux doigts, tous les colliers autour du cou et imaginait des bracelets « à une blinde » comme disent les mômes.
Ce doit être l’atavisme.
S’il y a encore des princes russes fortunés, ils ont intérêt à se planquer…
Le reste de la visite a permis de constater que le printemps exerce toujours le même effet.
Sur les flamants roses.

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Et les humains.

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mardi, 12 mai 2015

Eau, frire et döner, c'est pas pareil…

Hier, il faisait un temps superbe.
J’en ai profité pour traîner Heure-Bleue manger un döner là où il est fait avec du veau et pas avec de la dinde ou un mélange de veau et de poulet.
Mélange genre pâté d’alouette, un cheval pour une alouette.
Il était délicieux, on nous l’a fourgué avec des frites que nous avons laissées.
Exceptionnellement, la lumière de mes jours ne s’est pas décorée comme un maréchal russe de petits bouts de viande échappés du petit pain.
Elle a particulièrement apprécié les oignons crus.
Ça masque efficacement l’eau de toilette quand on parle…
Heure-Bleue a papoté un moment avec une jeune kurde – vingt-deux ans, la vache !- qui avait choisi la France et était naturalisée depuis ses treize ans.
Je ne sais pas ce qu’elle a pensé des oignons mais elle nous a assuré qu’elle aimait bien mieux vivre ici que dans la Turquie d’Erdogan…
Nous sommes repartis vers la Bourse en remontant les boulevards de Bonne-Nouvelle et Montmartre.
Nous avons pris un café à côté de là où j’ai croisé la lumière de mes jours pour la première fois.
Elle se rappelait le goût des croissants de l’époque.
Moi sa mini robe bleu-vert.
Elle se rappelait les repas de « La Une », huit francs tout compris.
Moi plutôt ses jambes car il fallait monter un étage pour atteindre la salle et je ne sais pas si vous connaissez la mode de l'époque, lectrices chéries, mais un escalier étroit et un peu de savoir vivre vous ouvre de ces horizons parfois...
On ne se rappelle ni les mêmes choses ni les mêmes goûts.
Elle est pragmatique, il en faut bien un dans un couple.
Le moment d’attendrissement passé, nous avons flâné jusqu’à l’Opéra.
Nous nous sommes arrêtés une fois de plus chez Illy pour la pause « café-pipi », histoire de préparer la prochaine...
Pour peaufiner notre ligne, j’ai amené à notre table deux « gelati » au café et de l’eau.
J’ai été surpris un moment en prenant mon verre d’eau.
J ’ai dit à Heure-Bleue :
- Tu te rends compte ? Il y a peu je pouvais tenir mon verre sans qu’un tremblement n’agite l’eau.
Alors qu’elle est quand même censée me regarder avec amour, admiration et tout ce qui va bien pour que je tienne sérieusement ma place de divinité, elle a rétorqué :
- Tu as fait des progrès, Minou. Maintenant tu peux casser un verre avant que l’eau n’ait le temps de trembler…
Ça nous a causé un fou-rire, ce qui prouve qu’on s’amuse de peu…
Finalement, on s’est fait une super sortie pour pas cher.

lundi, 11 mai 2015

Pas encore podagre mais toujours pas d’ogre…

Les enfants sont les premiers à déclarer, dès que la possibilité de découcher se profile que « les enfants n’appartiennent pas à leur parents ! »
Mais avez-vous remarqué, lectrices chéries que dès qu’ils ont grandi et suffisamment découché pour avoir à leur tour des enfants, nos enfants décrètent que « les parents appartiennent à leurs enfants ».
Ils ne le disent pas aussi nettement mais c’est exactement ce que je ressens.
« On » nous avait déjà reproché d’avoir été abandonné quand j’avais prié la lumière de mes jours de me retrouver en Israël.
L’abandon d’un nourrisson de vingt-cinq ans ne me paraissait pas relever du code pénal mais les gamins sont ainsi faits.
Tant qu’ils n’ont pas décidé d’ouvrir leurs ailes eux-mêmes c’est comme si on les sortait du nid pour les précipiter de la branche sur le macadam.
Puis « on » nous a reproché, à nous, parents du « on », de les avoir abandonnés pour retourner à Paris.
Le froid dura quelque temps, jusqu’à ce que la proximité retrouvée réchauffe les relations entre les propriétaires des parents –Eux- et la propriété des enfants –Nous-.
Les relations, cette fois plus affectueuses que diplomatiques, rétablies, nous voilà repassés de la position peu enviable de « traîtres » à celle de « parents » guère plus enviable.
En réalité à celle de « propriété des enfants ».
Et qu’en résulte-t-il ?
Eh bien, nous aurons Merveille à déjeuner, sortir, dîner, dormir, petit-déjeuner, occuper, déjeuner, sortir et ramener chez ses parents.
J’avais déjà remarqué que les parents devenaient la propriété des enfants.
J’ai pu constater que les grands-parents sont d’office la propriété des petits-enfants.

Je vais donc devenir la propriété de Merveille pour une journée et demie.
Plus exactement, elle va exercer son droit de propriété car elle nous garde comme on range ses affaires sur une étagère mais il n’est pas question de nous laisser aller comme ça n’importe où.
On peut encore servir.
Bon, j’ai l’air de me plaindre comme ça, lectrices chéries, mais j’aime bien ça.
J’avais dans ma prime jeunesse caressé l’idée d’avoir une femme-objet qui satisferait toutes mes envies sans rechigner.
Il est rapidement apparu que j’étais en fait un homme-objet qui avait intérêt à filer droit.
Alors maintenant, je trouve assez cool d’être un papy-objet.
Le mec qui écoute des secrets, qui emmène une Merveille au cinéma, au restaurant, au musée, au « Jardin d’Exploitation », au Jardin des Plantes,  bref, où elle veut…
Cette fois-ci ce sera le Pavillon de Gemmologie du Museum d’Histoire Naturelle.
Évidemment, on aura droit en sortant puisqu’on passe devant, soit à la Grande Galerie de l’Évolution, soit à la Ménagerie.
Comme d’habitude…