mardi, 18 août 2015
L’homme de cro mignon…
Hier soir, Heure-Bleue et moi, dînions en regardant les infos d’une oreille distraite.
Ouais, bon…
Heure-Bleue, l’attention sans doute attirée par une des innombrables souffrances qui touchent le monde se mit à évoquer la persistance des siennes.
Principalement de son pied.
- Tu sais, mon pied, c’est pas fini. Et puis, ma chaussure chinoise, tu as vu un peu ?
- Ton allergie n’est pas passée ? !
- Non, je ne suis pas guérie…
- De toute façon tu ne guéris jamais…
Elle a soupiré :
- La preuve, je ne suis pas guérie de toi…
Là, lectrices chéries, j’ai regardé la lumière de mes jours.
- Tu sais que c’est gentil, ça, ma Mine ?
Puis, pris du doute de l’homme habitué à la douche écossaise :
- C’est vrai ?
Comme elle me regardait gentiment, je commençai à préparer mon gosier à une dose copieuse de petit lait quand Heure-Bleue a ajouté :
- Oui mais… Est-ce vraiment vrai ?
- Ooohhh Tu ne me raconterais pas des histoires ? Si ?
- Hon hon… Tu sais, la vérité…
Honnêtement, j’ai trouvé ça méchant…
Mais on a bien ri quand même.
De vieux gamins vous dis-je…
10:14 | Commentaires (11)
lundi, 17 août 2015
Pension complète…
Une de mes lectrices chéries m’écrivait il y a quelque temps :
« Vous étiez le petit frère chéri ? ah ah, vous n’avez donc été élevé qu’avec des femmes en dehors de votre passage en milieu « carcéral ».
Avez vous connu des bizutages sévères en pension et étiez vous à l’aise avec d’autres garçons ? »
Cette lectrice allait jusqu’à cet été à la fac où elle a décroché son diplôme de psychologue.
Nous avons dans l’esprit, Heure-Bleue et moi d’aller boire un café avec elle.
Elle vit à Paris et nous entretenons des relations épistolaires assez bon enfant.
Que je vous prévienne tout de même.
Elle n’est pas « ma psy », on papote, elle pose des questions, je réponds.
Je suppose que c’est normal. Comme pour n’importe quelle formation, on apprend tous les jours et on ne connaît pas grand’ chose de son boulot en sortant de la fac ou de l’école.
Elle est jeune, je ne suis pas son patient, alors elle peut me poser des questions.
Ça me semble une saine et normale curiosité.
Elle m’a posé beaucoup de questions.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, lectrices chéries, mais les questions des autres, c’est bien pratique, quand on n’est pas psychologue, pour savoir où ils veulent en venir…
Elle m’a donc posé des questions à propos des garçons, des filles, des parents…
J’ai tenté de lui répondre honnêtement.
Oui, c’est bien aussi une psy gratos, une qui pose des questions avec sympathie, contrairement à ce que prétendent ceux qui clament « faut casquer pour que ça marche ! Et cher en plus ! »
Ceux là je les soupçonne, à juste titre je l’ai vérifié, de prendre plus soin de leur niveau de vie que de la psyché de leurs patients.
Je dis ça parce que j’ai versé beaucoup d’argent à deux d’entre eux pour les entendre longuement s’étendre sur eux-mêmes…
J’ai donc répondu à cette jeune femme que j’ai toujours été à l’aise avec les autres garçons parce que chez les garçons, en pension, c’est « struggle for life » pour tous et à tous les étages.
Il faut dire que les options étaient peu nombreuses en pension.
Soit tu es un leader.
Soit tu es un suiveur.
Soit tu veux juste être en dehors de toutes ces conneries et c’était mon cas.
Non que je fusse particulièrement angélique mais ça ne faisait pas partie des choses qui m’intéressaient.
Ce n’est hélas pas le plus facile, il faut se battre, dans tous les sens du terme, parce que les suiveurs s’écrasent ou soutiennent le leader et que le leader tient à ce que tu fasses partie de sa cour...
Ça forge la personnalité...
Vous verrez, lectrices chéries, quelques années de pension vous enseignent ça très bien…
Le problème, c’est que le « leader » déteste celui qui veut rester en dehors de tout ça.
Il te veut dans sa cour, il veut le pouvoir, il se fout de ceux sur qui il l’exerce. Celui qui reste à l’écart le dérange.
Comme tu n’as personne pour te défendre, tu apprends rapidement, généralement à coups de bagarres, que le tout est d’amener l’autre à se dire « je vais gagner parce que je suis plus fort que lui, mais je vais en prendre plein la gueule, et ça c’est dangereux parce que les autres vont voir qu’on peut me remettre en cause. »
Tout ça n’est pas clairement formulé dans l’esprit d’un gamin de six ou sept ans mais c’est bien ce qui s’est passé.
Une fois que le « leader » a décidé qu’il n’y avait rien à gagner à faire entrer dans la bergerie un loup qui risquait en plus d’amener le troupeau à préférer le loup au berger, tu as une paix royale.
Les uns et les autres viennent même te voir en douce et c’est là que tu vois arriver de futurs traîtres qui te demandent si tu ne pourrais pas les conseiller sur la façon d’évincer le «leader» pour prendre sa place.
Tu vois, lectrice chérie, tout l’intérêt qu’il y a à rester en dehors de tout ça je suppose ?
Les pensionnats religieux étaient, dans les années cinquante, un endroit rêvé pour les études de sociologie…
Une prochaine fois je vous dirai la suite, je vous parlerai de parents et de filles.
10:24 | Commentaires (16)

