Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 24 janvier 2016

L’effet mère a assez duré…

Hier soir, Heure-Bleue et moi sommes allés faire quelques courses.
Traumatisés par l’approche de la fin du mois, nous nous sommes dépêché de dépenser de l’argent avant de ne plus avoir de sous.
La lumière de mes jours a décrété :
- J’ai envie de manger des coquillettes !
- Toutes nues, comme ça ?
- Mais non, tu me fais comme tu sais, avec du steak haché et des oignons.
- Bon…
Ai-je acquiescé, ce plat me rappelait bien mon enfance, quand la fin du mois se rapprochait si dangereusement du début du mois qu’on eût dit des mois de dix jours.
Mais bon, n’exagérons pas non plus, il était maintenant question de pâtes italiennes, pas de Rivoire & Carret premier prix.
Il n’était pas non plus question de « viande hachée » mais bien de steack.
Surtout, jen fait la cuisson au beurre et non à la margarine ou pire, les mois de super dèche, à « l’Hippofrit ».

hippofrit.jpg

En plus, je connais ma mère et j’ai encore de la mémoire, elle ne mettait pas d’oignon.
Pour deux raisons.
La première, elle n’aimait pas l’oignon.
La deuxième, la vraie, mon père aimait l’oignon.
Ce que je cuisine pour Heure-Bleue vous a donc un côté « mets de luxe » bienvenu en ce mois réputé pour sa longueur, sa dureté et sa froidure.
Nous avons regardé la propagande pendant le repas, épouvantés à l’idée que ces pauvres rebeus de là-bas fussent obligés de se taper le calife jusqu’à la lie
Puis, en veine de « Culture » nous avons regardé « l’hommage à Michel Delpech » présenté par un Michel Drucker qui faisait une tête telle qu’on eût dit que c’était lui le Michel qui avait trépassé.
Un moment, nous avons vu Sheila, la lumière de mes jours, toujours en veine de compliments à lâché :
- Oh la laaaaa… Attends, je vais regarder son âge…
Puis, d’un coup sérieuse, elle m’a dit, le regard rêveur.
- On a deux carottes…
Je n’ai pas ricané, j’ai juste opiné.
- Hon hon…
- Demain, on va acheter trois pommes de terre et un poireau…
Toujours ce ton pénétré.
- Pour quoi faire ?
Ai-je tenté.
- Ben… Euh… Je sais pas !
Et ça nous a causé un fou-rire.
Ce qui prouve qu’il ne faut pas grand’ chose pour nous amuser.
Quand notre rire a cessé, on a bien vu que Patriiick et Julien Clerc ne pouvaient pas se piffer.
 Tout ça nous a convaincu qu’être adulte, c’est comme l’amour et les fantômes.
Un truc dont tout le monde parle sans savoir exactement de quoi il s’agit ni même si ça existe…

vendredi, 22 janvier 2016

Pauvre garçon sans cible…

Il y a deux semaines, Heure-Bleue et moi sommes passés devant le lycée Condorcet.
J’ai pu constater alors que sur l’un de ses soupiraux aveuglés on voyait ceci :
 

mur_lycée_condorcet.JPG

J’en avais pris la photo cet été.
Ça n’avait toujours pas été nettoyé il y a deux semaines.
Je vais vérifier tout à l’heure si ça a été enfin fait car on va voir Rosalie.
C’est le mot « michto » qui m’avait frappé, je ne l’avais ni vu ni entendu depuis la cinquième. 
Si vous ne savez causer que « le gadjo », vous allez vous planter, lectrices chéries, c’est sûr.
Le charmant petit texte griffonné sur le ciment excite ma tendance « digresseuse » qui prend le dessus à la vue du ciel de ce matin.
Malheureusement, celui qui a conclu son message par « sales michtos » montre surtout qu’il ne sait pas ce qu’est « une michto ».
Faux loubard,  va !
Si j’avais la « tendance graffiteuse », je me serais bien gardé d’ajouter un truc du genre « sales michtos »…
Je demande à Heure-Bleue qui m’avoue elle aussi qu’elle ne sait pas ce qu’est une « michto ».
Elle va même jusqu’à me jeter, face à mon étonnement « la prochaine fois, tu choisiras une fille de la Porte de Clignancourt ! »
C’est vrai, il faut que je vous dise.
Avant que le périphérique ne soit bâti, sur l’avenue de la Porte de Clignancourt, si du côté est il y avait la caserne –celle où finissaient « les filles de la porte de Clignancourt »- entre la rue Binet et la rue Fabre, sur quelques centaines de mètres vers l’ouest, il y avait un camp de gitans –là où « traînaient ces voyous de la Porte de Clignancourt »-.
Champ de bataille régulier entre bandes diverses qui réglaient leurs comptes à coups de tournevis et de chaîne de vélo.
Ils parlaient une langue qui me valut ce séjour chez les fondus.
Dans ma période lycée je passais souvent par là pour aller rue Jules Vallès chercher de quoi bidouiller.
J’y appris qu’ « une michto », c’était une mignonne fille…
Les langues étrangères, quand on les apprend petit ça ne s’oublie pas si facilement…

jeudi, 21 janvier 2016

C'est moi le pote aux feux...

Que je vous dise, lectrices chéries, il est tout a fait inutile de me parler de congélateur.
Oui, vous quatre ! Milky, Liliplume, Muse et Yolande.
Pour plusieurs raisons.
La première est qu’il est trop petit.
On ne peut même pas y caser un bébé, c’est dire…
Et puis, une fois les moules à glaçons qui accompagnent mon single malt posés et deux glaces « caramel beurre salé », il est plein.
En plus, je me connais, à peine le sac à surgelés plein de couscous encore tiède, je l’éventrerais malencontreusement sur le coin du bac.
Je vous laisse le soin d’imaginer la lumière de mes jours contemplant l’amour de sa vie son boulet accroupi devant un bac plein de légumes et de sauce, le jean décoré à la sauce et aux morceaux de courgettes et une énorme flaque rouge agrémentée de légumes étalée sur le carrelage…
De toute façon, on finit toujours par manger quasiment tout et on le préfère pas surgelé.
Voilà et c’est comme ça !
Hier, Merveille est venue à la maison.
Elle et Heure-Bleue sont arrivées alors que je m’apprêtais à entamer seul le « couscous de pauvre » que j’avais commencé vers dix heures.
Elles m’ont raconté de sombres histoires d’embouteillages et le langage du chauffeur de bus qu’un automobiliste avait approché de trop près effraya paraît-il Merveille.
Du moins elle fit semblant d’être scandalisée avec assez peu de conviction.
Elle finit par me dire que le machiniste avait craché sur l’automobiliste après lui avoir recommandé un traitement d’après lui souverain contre les hémorroïdes et  dont les Hellènes sont censément les meilleurs praticiens…
Rassurez vous, lectrices chéries, ça ne lui coupa nullement l’appétit et elle apprécia le couscous qu’elle avait réclamé.
Regarder Merveille manger du couscous est un spectacle un peu étrange.
Elle commence par étaler la graine dans son assiette.
Réclame « un peu de jus de légume avec un peu de piquant ».
Puis « Papy, maintenant un tout petit peu du jus de la viande mais sans piquant, s’il te plaît. »
Il y a alors réarrangement de l’aspect de l’assiette puis, quand tout semble assez beau, elle le mange à petites bouchées.
Une fois terminée la graine, je craignis un peu qu’elle ne me demandât, en battant des cils « Papy, tu ne veux pas me nettoyer l’assiette, avant de manger les légumes ? »
Mais non, j’y ai échappé.
Il ne restait qu’un ou deux grains de semoule dans l’assiette et je me suis demandé comment elle avait pu la vider de toute sauce avec une fourchette…
Je lui ai donc servi les légumes qu’elle a dévoré avec enthousiasme, ce qui m’a rempli de fierté.
Point de viande après, juste un peu de jus de viande sur les légumes.
Cette petite chose, mon ablette préférée, a clos le déjeuner avec deux petits suisses. Oui deux !
Puis, après avoir joué avec nous, elle laissa échapper une phrase courte mais qui m’a troué l’oreille à cause d’un « accent parigot » prononcé.
Je l’ai reprise.
Hélas, Heure-Bleue l’a défendue et m’a investi du rôle de « Parigot » façon Gabin dans « Quai des brumes ».
« T’as d’beaux yeux tu sais… », ça a marché.
Du coup, ça m’a rappelé mon père qui avait gardé au téléphone l’accent pied-noir de son enfance, lui.
C’est lui qui m’a fait connaître et apprécier Pierre Mac Orlan.
On m’avait serré à la maison en train de lire trop jeune « À bord de l’Étoile Matutine ».
Il m’avait fait lire alors « Les clients du Bon Chien Jaune ».
Ouais, il était aussi comme ça, mon père…

mardi, 19 janvier 2016

Le choix de sophisme…

Comme je n’ai aucune idée et que ça faisait longtemps que je ne m’étais pas livré aux délices de raconter des c…ries, je profite de la prodigalité de la radio en la matière.
Une fois de plus, je ne suis pas déçu.
La radio m’en donne encore l’occasion.
Hier matin donc, je ne fus pas surpris.
Enfin si, mais par le fait qu’on peut être surpris par une constatation quasiment immuable depuis la naissance d’Abraham.
Plutôt la reine Victoria, en fait.
Voire les années 80…
Revenons à mon mouton d’hier matin.
La radio crut donc me surprendre en m’annonçant que la moitié de la richesse du monde était aux mains de  moins de 1% de la population.
Charge aux plus de 99% restants de se débrouiller avec l’autre moitié.
Si on y regarde de près, le tableau n’est pas si noir.
Ce que nous pouvons y voir, c’est que les inégalités diminuent.
Ben oui, voyons, lectrices chéries !
Ces soixante quinze millions, j’allais écrire « êtres humains » alors qu’il s’agit de rapaces, étant plutôt cannibales, leur population devrait encore se concentrer…
Considérez alors, si on réduit ce 1%, soit environ soixante-quinze millions de personnes, à sept-cent-cinquante mille personnes, il ne reste quasiment plus d’inégalités !
Les « exceptions », même si on ne peut parler de « laissés pour compte », ne représentant que 0.01% de la population.
On peut conclure qu’à 0,01% près, les humains sont tous égaux !
Une autre avancée sociale importante coïncide avec cette diminution des inégalités.
Je vous parle là du « seuil de pauvreté ».
Cette invention, qui ne sert qu’à excuser « l’assistanat, ce cancer de la société » selon le mot d’un ancien ministre réputé pour ses vues humanistes, correspond à 60% du revenu médian.
Grâce à une action efficace, de nombreux « tycoons »,  adhérents du MEDEF et autres « ploutocrates » comme disaient les « communistes au couteau entre les dents » vantés par Barbusse, la notion de « salaire minimum », cette hérésie économique, devrait disparaître d’ici peu entraînant une diminution régulière du revenu médian..
Or, merveille des statistiques, la diminution du revenu médian entraîne mécaniquement la diminution du seuil de pauvreté.
Ergo, quand toutes ces opération seront terminées et quand la population mondiale, à l’exception d’une poignée, ne sera plus rémunérée, nous aurons enfin atteint les rives d’Utopia.
Plus d’inégalités.
Plus de pauvreté.
C’est pas beau, ça, lectrices chéries ?
Et c’est certainement pas une bande de « partageux » qui nous aurait amenés là, hein !
Bon, on ne va pas rigoler tous les jours, mais le progrès n’a-t-il pas depuis toujours nécessité des sacrifices ?

lundi, 18 janvier 2016

Hier fut une journée à JT.

Nous n’avons rien fait.
Nous n’avons même pas eu le courage de glander.
À tel point qu’aujourd’hui, je ne savais pas quoi vous dire, lectrices chéries.
Si si, il m’arrive d’être muet.
Puis, soudain, alors qu’un voile noir s’étendait sur mon cerveau en cours d’extinction définitive, la lectrice chérie dont je vous ai déjà parlé et qui me lit avec patience, m’a envoyé un courriel me demandant laconiquement « ça va ? ».
Oui, c’est une championne du laconisme, ce qui en fait une confidente modèle pour le bavard impénitent que je suis.
À ce « ça va ? », j’ai répondu « je vais au Monop’ avec Heure-Bleue, acheter de quoi faire « un couscous de pauvre » pour Merveille ».
Elle s’est lancée impétueusement , allant jusqu’à demander « avec que les légumes ? » 
Je la sentais un peu horrifiée à l’idée d’appliquer un régime biafrais à Merveille.
Alors, que je vous dise, lectrices chéries, le « couscous de pauvre » n’est ainsi appelé que parce qu’il ne s’agit pas du couscous dit « couscous royal », le truc dont une seule portion peut nourrir quatre familles du XVIème arrondissement.
Oui, dans les arrondissements comme le XVIIIème, le XIXème ou le XXème, on mange avec appétit, pas du bout des dents.
Donc, pour ce « couscous de pauvre » il faut :
Quatre carottes, deux ou trois courgettes, une aubergine, un bel oignon, deux navets, quatre ou cinq tomates pelées.
Puis, deux cuisses de poulet, deux tranches de collier d'agneau, deux ou trois merguez piquantes.
La viande et les légumes cuits dans deux gamelles différentes.
Les deux avec chacune sa petite boîte de concentré de tomate.
Évidemment, du ras-el-hanout, du cumin, un peu de safran.
Et, dans une casserole, des pois chiches noyés dans le jus des légumes quand ces derniers sont cuits.
Et évidemment, de la graine de couscous dite « couscous moyen ».
Elle en mange.
Nous aussi.
Elle repart chez elle.
On en mange jeudi.
On en mange vendredi.
On râle en en mangeant le samedi.
Dimanche, on se demande si on jette le reste.
On n'aime pas jeter alors on en mange encore.
Avant la fin on en a marre. alors on finit par jeter ce qui reste.
Le mercredi daprès, on va chercher Merveille.
Si Heure-Bleue demande à Merveille « Tu veux que papy te fasse un « couscous de pauvre », hein, tu veux bien ? » j’attends que personne ne regarde et je la gifle…