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dimanche, 10 avril 2016

La maldonne des sleepings…

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Je viens de lire un articulet sur le « mea culpa » de David Cameron.
Comme souvent dans tous ces cas où le « mea culpa » de l’homme politique se révèle nécessaire, je reste pantois.
Même en y regardant de très près, je ne trouve pas trace de « confiteor » dans ces affaires.
Seulement l’ombre d’un regret de s’être fait serrer en flag’ …
Il est question, dans ce dernier cas, d’un « geste fort » du British Premier.
Il est même osé un :
« David Cameron a reconnu samedi qu’il aurait dû mieux gérer les révélations sur les arrangements fiscaux de sa famille. »
Ces façons de faire sont de plus en plus répandues.
Faisant sans doute confiance à l’inefficacité de l’enseignement dispensé dans les écoles, les ministres ont pris la mauvaise habitude penser, souvent hélas à juste titre, que les citoyens des pays qu’ils gouvernent se satisferont de techniques issues d’écoles de « force de vente » pour avaler les couleuvres qu’on leur sert.
Il y a peu, et assez souventes fois même, sous les gouvernements de MM Sarkozy et Hollande, on nous a servi à chaque bévue trop voyante des couplets comme :
- « Nous avons manqué de pédagogie. »
- « Nous aurions dû faire un effort de communication plus soutenu. »
- « Nous n’avons pas su bien expliquer aux Français que… »
Et autres billevesées trop souvent entendues.
Ils ne se rendent pas même compte que leurs explications font trop penser aux excuses inventées par les petits voyous pour expliquer pourquoi ils avaient en main le portefeuille de leur voisin de bus.
Du genre « J’ai eu peur que quelqu’un lui vole alors je l’ai pris pour le mettre à l’abri ! Je vous jure m’sieur l’agent ! »
Quant à moi les voir se débattre dans leurs explications fumeuses, ça me fait plutôt penser à ces types animés de mauvaises intentions qui pensent « m… ! Je voulais les b… en douce mais j’ai oublié la vaseline à la maison ! »
C’est là tout le problème des « experts en communication » quand on leur confie trop de pouvoir.
Ils savent faire de la publicité, mais pas les produits…
J’en viens à me dire « Mais quelle chance on a d’être pauvres !
Quand on voit tous les emmerdements qu’on récolte à être riche, on se demande quel intérêt ça peut présenter d’être fortuné… »
Quoique…
Je ne citerai pas de nom pour ne pas faire de peine à certains mais j’en vois tant qui n’ont de la fortune que l’argent.
Les pauvres, si riches dargent et si pauvres du reste…

samedi, 09 avril 2016

Nus à jeux...

Comme je vous en avais averti hier, lectrices chéries, Heure-Bleue et moi sommes allés voir l’expo « L’atelier de plein air. Les impressionnistes en Normandie ».
J’aime les impressionnistes, je vous l’ai sans doute déjà dit.
D’abord parce qu’ils sont d’un naturel optimiste.
Oui, lectrices chéries, avouez qu’il faut avoir l’optimiste chevillé au corps pour ne voir et peindre la Normandie qu’ensoleillée.
Malgré tout, j’ai trouvé l’expo assez décevante. Sans doute parce que nous avions déjà vu ces œuvres ailleurs et souvent.
Heureusement, ce musée est plein de charme et d’œuvres que nous voyons, revoyons et apprécions avec un plaisir chaque fois renouvelé.
C’est un peu comme les câlins, vous voyez ?
Ça doit être le printemps…
Comme chaque fois, j’ai voulu emporter ces petits bronzes de Vénus, Amour et Apollon.
pendant que mon Heure-Bleue regardait le Grand Canal, jai admiré « Le sommeil de Vénus » de Boucher, sur le mur à côté.
Comme chaque fois, elle a souhaité embarquer un des deux Canaletto, a repoussé une porte qui la gênait.
Elle a regardé en détail, toujours émerveillée par le Vénitien et m’a dit :
- Aaahhh… Minou… Celui là, je tuerais pour l’avoir. Je le veux ! Je vais le voler !
Elle a hésité une seconde, s’est encore approchée du tableau représentant le Grand Canal » et le pont du Rialto.
Alors la protection a « couiné ».
La lumière de mes jours s’est exclamée :
- Ah mais j’ai pas fait ! J’ai juste dit !
Nous sommes repassés par le Grand Salon, une pièce que j’adore avec son avancée en oriel sur une terrasse qui domine le boulevard Haussmann.
Je me suis fait la réflexion qu’un des aspects les plus embêtants de la pauvreté n’est pas tant le manque d’argent que l’impossibilité de profiter et de vivre dans de tels lieux.
Heure-Bleue a vigoureusement acquiescé car nous avons tout de même quelques goûts en commun.
Alors pour nous remonter le moral nous sommes passés au salon de thé.
Là aussi, nous avons succombé à des trucs qu’on met des minutes à apprécier et qui mettent des semaines à se faire oublier par la balance…
Nous sommes revenus vers Saint-Lazare puis, nous ravisant, sommes repartis vers la Madeleine en flânant.
Ce fut une chouette promenade.
Une journée délicieuse, en somme.

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vendredi, 08 avril 2016

Quand il voit des belles, il perd ses phones.

Ne dites rien Berthoise et Mab, surtout ne dites rien…
Oui, la beauté me rend muet.
Aujourd’hui nous allons au musée Jacquemart-André.
C’est chouette.
On va voir l’expo sur les impressionnistes.
Comme toujours, Heure-Bleue voudra voler les deux Canaletto des collections permanentes.
J’en profiterai, comme chaque fois, pour m’extasier sur la peau de Madame Vénus.
Elle est si craquante dans le tableau de Boucher « Le sommeil de Vénus ».
Chaque fois que je la vois j’ai envie de la réveiller…
Je serai impressionné par « Les pèlerins d’Emmaüs » de Rembrandt.
Si on s’écoutait, viendrait avec un camion et des déménageurs.
Mais comme on repartirait avec un fourgon et des pandores…
On ira ensuite prendre un café au salon de thé du musée et on se fera une fois de plus la réflexion que la fresque de Tiepolo ne va pas durer aussi longtemps que les impôts, entre le souffle des clients et les vapeurs des cuisines.
Et puis, comme toujours quand je viens là, je me ferai agonir d’injures par la lumière de mes jours parce que je ne résisterai pas à un mauvais jeu de mots devant la porte du salon de thé.
Là où est placée la statue de Pigalle « La tireuse d’épine ».
Celle qui prend son pied.
Entre ses doigts pour en retirer une écharde…
Il va bientôt être temps qu’on passe à autre chose, sinon nous allons devenir des gens d’habitudes.
Et ça, c’est mauvais.
Ça sent l’immobilisme.
Et à nos âges, cette affaire d’immobilisme me rappelle des histoires où on finit avec des fleurs sur le ventre…

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mercredi, 06 avril 2016

Mieux vaut lâcher rond qu’être en fer…

Hier, on est allé chercher Merveille à l’école.
À écouter les élèves apprenants du collège et du lycée qui font face à l’école élémentaire nous avons été effrayés.
Ce n’était hélas que le début somme toute véniel de notre effroi.
L’école de Merveille s’est ouverte.
Je suis partisan de remplacer le « Liberté Égalité Fraternité » du fronton de la porte 
de l’école par le « Vous qui entrez ici, laissez toute espérance » du fronton de la porte de l’Enfer.
Des gamins pas plus sourds que vous et moi s’égaillent en tous sens, ce qui serait charmant s’ils ne hurlaient pas comme s’ils venaient d’échapper à un attentat.
Je n’ai pu m’empêcher de dire « mais comment peut on être pédophile ! »
Si vous les aviez vus et surtout entendus, lectrices chéries, comme moi vous auriez davantage aimé les passer au lance-flamme plutôt qu’à la casserole !
Nous sommes revenus plus calmement chez l’Ours en écoutant Merveille qui nous racontait la naissance de Pégase, liée aux démêlés de Poséidon et Athéna qui avait assez mal pris que Poséidon viole Méduse dans son temple.
Heure-Bleue est du coup inquiète de la mémoire infaillible de Merveille et commence à craindre une petite-fille aussi cinglée que feu son beau-père,  son époux et son fils…
Arrivés chez l’Ours, il nous a appris que la maîtresse lui avait dit que « Merveille est le moteur de la classe » puis  j’ai admiré le travail de mon fils qui s’est mis au bricolage.
Avec un certains talent je dois dire.
Lui qui me laissait craindre une visite à l’hôpital quand je le voyais avec un tournevis se débrouille sur le tard plutôt bien.
Comme son père préféré, alors qu’il se servait de sa cervelle mieux que de ses mains, il s’est mis au plaisir de voir quelque chose fait de ses mains.
Merveille m’a entraîné dans sa chambre pour m’apprendre plein de choses.
D’abord qu’elle était allée à Paris au Petit Palais.
Puis, déjà vaguement vexée que Mamie et Papy connaissent mieux qu’elle les dieux et déesses de la mythologie grecque, elle s’est mise en tête de m’apprendre la géométrie.
Alors que jusqu’ici j’avais droit à ses regards pleins d’amour, de malice, d’affection ou de désespoir selon ce que je disais ou faisais, j’ai eu pour la première fois un regard emprunt de respect.
Elle avait laissé tomber la mythologie pour être « maîtresse d’école ».
Et moi élève évidemment.
Elle m’a « appris » les figures géométriques.
Les quadrilatères d’abord. Heureuse que je lui en apprenne deux de plus dont le trapèze qui, selon elle « est très bien que j’aime beaucoup parce qu’on dirait une jupe » et le parallélogramme.
Puis les triangles.
- Là papy, c’est un triangle rectangle.
- Hmmm…
- Ça c’est un triangle isocèle, il a deux côtés égaux.
- Ouiii…
- Ça c’est un triangle équilatéral, il a…
- Trois côtés égaux.
- C’est bien papy, et ça c’est un triangle quelconque…
- Hmmm…
- La maîtresse a dit un autre mot aussi mais qu’on nous l’apprendrait plus tard.
- Scalène, un triangle scalène, Merveille.
- C’est ça !
Et là pour la première fois Merveille m’a regardé comme un être humain doté d’un cerveau.
J’ai été flatté…
 

mardi, 05 avril 2016

Des airs et zones à rides...

Heure-Bleue et moi papotions, comme toujours.
Depuis toujours.
Du moins depuis très longtemps.
Nous parlions de cette femme, venue vendredi s’asseoir à côté d’elle, à l’arrêt du bus de la rue de Courcelles.
Heure-Bleue m’avait demandé :
- Non mais tu as vu ?
- Évidemment, je ne pouvais pas rater ça…
La femme en question était terriblement esquintée à coups de scalpel.
L’outil censé « réparer des ans l’irréparable outrage » en avait aggravé l’outrage.
En plus elle avait, comme dit Heure-Bleue, « le cul triste ».
Et pour cause, il était passé dans ses joues.
Quant à la bouche…
Bon, je n’ai pu que penser que « coller des lèvres de mérou à une femme lui donne immanquablement l’air d’une morue »
Je me suis mordu la langue et ai attendu qu’elle soit hors de portée pour le dire à la lumière de mes jours.
Une fois de plus nous nous sommes dit que la chirurgie censément esthétique portait souvent mal son nom.
Ces retouches rataient systématiquement leur but qui est quand même de donner l’air jeune à quelqu’un qui ne l’est plus.
On devrait pourtant tous savoir que le mieux pour avoir l’air d’avoir vingt ans, c’est quand même d’avoir vingt ans…
Qu’on essaie avec des crèmes dont le composant essentiel est l’eau distillée, soit, au moins c’est sans risque.
Mais le scalpel…
De papotages en digressions, nous nous sommes aussi rappelé ce couple croisé rue Bayen, peu avant d’arriver rue Poncelet pour les quelques courses du dîner.
Heure-Bleue ne l’avait pas sur le coup remarqué.
Elle, avait l’âge d’être sa fille.
Lui, celui d’être son père.
Heure-Bleue a même cru qu’il l’était.
Jusqu’à ce que je remarque leurs doigts enlacés.
J’ai pensé, en regardant la fille et en mauvais esprit que je suis, que l’expression « prendre un coup de vieux » prenait là tout son sens…
Il était bien conservé, mais, comme ma mère, jamais à court d’une vacherie envers les femmes, disait à ce propos « bien conservée, d’accord… Mais on a beau dire, la conserve, ça ne vaut pas le frais ! »
Souvent ça dégénérait parce que mon père, au lieu de se taire, ne pouvait s’empêcher de lui dire en prenant l’air innocent « Ah ça, ma poule ! À qui le dis tu… »
Puis, notre papotage a pris fin parce que la lumière de mes jours s’est mise à son clavier pour vous lire tout en écoutant d’une oreille distraite le film « Tellement proches » qu’on avait déjà vu.
Un moment elle a eu un problème et m’a dit
- Minou ! Ma souris veut pas faire tout ce que je veux !
- Qu’est-ce que je devrais dire…
- Pfff… J’aurais dû savoir…
Alors j’ai quand même regardé un peu le film.