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samedi, 16 avril 2016

Dès que le printemps revient.

Rassurez vous, je ne mettrai pas en lien Hugues Aufray qui chante si mal une chanson si chiante et de si mièvre façon.
Est-ce que je vous ai déjà parlé de la rue d’Orchampt, lectrices chéries ?
Je crois que oui, à propos du film « L’auberge espagnole » qui est passé à la télé il ya plusieurs mois.
C’est vers la fin du film qu’Heure-Bleue avait regardé ma tête et dit « toi, tu as la tête de quelqu’un qui connaît la rue d’Orchampt… »
De fait, je la connais.
Même bien.
Il m’est arrivé de l’emprunter pour rejoindre la rue Lepic en 1962.
Je vous ai aussi parlé de 1962…
A l’automne 1962, je montais donc jusqu’à la rue d’Orchampt, si étroite qu’on était obligé de se coller contre les murs quand une voiture, optimiste quant à ses chances d’arriver au bout, s’y engageait.
Ça faisait un bon bout de chemin supplémentaire mais il fallait absolument que je le fasse au cas où…
Je dévalais ensuite la rue Lepic qui sinuait à flanc de Montmartre jusqu’à la rue Burq.
Pourquoi diable attendre la rue Burq pour emprunter la rue Caulaincourt et rentrer chez moi en passant par la rue du Mont-Cenis ?
Eh bien, comme toujours je faisais des kilomètres pour tenter de croiser une fille.
Celle qui, dans ma « colo de curés », m’avait appris le goût des baisers.
Celle là même, la blonde aux yeux bleus, celle à l’accent pied-noir prononcé.
Eh bien, cette I. habitait rue Burq, d’où mes pérégrinations dans un espoir de la revoir qui se révéla vain pendant plusieurs mois.
Un peu plus tard, je l’ai croisée et je m’aperçus qu’une fois les vacances passées, nous n’avions pas plus de choses à nous dire que de baisers à échanger.
Le bord de mer a des effets curieux…
Après ça, je pris des chemins beaucoup plus directs pour revenir à la maison.
J’ai souvent emprunté la rue Caulaincourt et j’y ai des souvenirs mais je passais souvent par là car il y avait une boutique où une dame vendait des chaînes haute-fidélité et était d’une patience d’ange avec le jeune garçon que j’étais, ébloui par ce que j’entendais.
Elle a fermé un jour mais chaque fois que le 80 passe par là, je pense à cette dame et à sa boutique.
C’était une époque où l’on n’achetait pas de quoi écouter de la musique dans les supermarchés et où ceux qui vendaient le matériel parlaient plus de musique que de watts.
J’ai d’autres souvenirs dans cette rue, d’autres encore rue Ronsard, au côté du jardin du Sacré-Cœur.
Certains plus tenaces encore vers la rue d’Orsel.
Et je ne vous parle pas de la rue Condorcet, là où elle croise la rue de Rochechouart et la rue Turgot.
Vous avez remarqué, lectrices chéries, que je vous parle de tout ça dès que le printemps revient ?
C’est le seul coin de Paris qui me retire cinquante ans de la tête sans retirer un an de mon genou.
Quand le printemps cesse-t-il de faire cet effet de rajeunissement de l’âme ?
Malgré ce p… de genou droit qui persiste à vieillir…

vendredi, 15 avril 2016

Côté risée…

Je ne savais pas quoi vous dire ce matin, lectrices chéries.
Je ne sais d’ailleurs toujours pas.
Juste que je viens de regarder dehors, par la baie du séjour.
Évidemment, c’est un ciel de Boudin, une fois encore mais c’est mieux qu’hier où la précocité de la Toussaint a failli gâcher notre balade à Paris.
Nous y étions allés pour échanger nos dosettes de café Clooney.
Ouaip ! Votre Goût préféré avait pris un café raide comme la justice au lieu du « déca » qu’affectionne la lumière de ses jours.
Ça nous a occupé et ce fut agréable, même si, après avoir bu notre café habituel à l’Opéra, nous sommes revenus sous la pluie à la Madeleine pour prendre le 84.
Et ce matin, le ciel de Boudin dont je vous entretenais éclaire d’une lumière douce le merisier du voisin.
Entre mes yeux et ce merisier couvert de fleurs blanches il n’y a, pour en tempérer la beauté, que l’hortensia dévasté mercredi par Merveille au point qu’il en est risible…

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Ça me prouve une fois de plus que du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas…
Voilà, c’est tout ce que je voulais vous dire ce matin, lectrices chéries.
C’est sans intérêt bien sûr, mais l’est-ce autant que ce que nous a dit notre Président hier soir ?
Quand il nous avait parlé de « président normal » on aurait dû se méfier.
A y réfléchir un peu sérieusement, peut on considérer comme « normal » quelqu’un qui a fait quatre enfants à Ségolène Royal ?

jeudi, 14 avril 2016

Le guide du moutard...

Heure-Bleue est allée chercher Merveille.
Heure-Bleue a fait confiance à Merveille et l’a envoyée chercher le pain seule.
Oui ! Seule !!
Pendant qu’elles se livraient toutes deux à ces débordements, en esclave docile et silencieux –non, je ne parle pas tout seul, pas encore- j’ai préparé le déjeuner.
Des avocats suivis de légumes avec de la graine de couscous et un petit poulet.
Je me suis plié aux desiderata de Merveille, quoâââ…
Elles sont arrivées, Merveille, comme d’habitude a sonné comme une forcenée.
Comme d’habitude, j’ai ouvert la porte, regardé Merveille, pris un air dégoûté, dit « beurkkk » et refermé la porte avant qu’elle n’entre.
Je les ai quand même laissé entrer.
Le déjeuner pris, Merveille s’est lancée dans le jardinage, avec l’idée bien arrêtée de ressusciter l’hortensia en pot.
Efficace cette petite.
C’est l’Attila des fleurs. Elle coupe tout.
Maintenant le pot de l’hortensia a un air de désert sahélien.
Puis, avant de jouer, j’ai été désigné volontaire pour les devoirs.
Elle est très bien, douée pour les sciences et le discours spécieux.
Si elle peut aller dans un collège qui n’est pas en zone de guerre, elle finira à Normale Sup ou à l’X.
Nous avons joué tous les trois, d’abord au « yam ».
J’ai perdu haut la main.
Merveille n’a pas gagné. Ce n’est faute d’avoir essayé de tricher mais on n’a pas de dés pipés…
Puis à « la bataille ». Là j’ai gagné.
Elle a joué un moment avec la lumière de mes jours.
Heure-Bleue a trouvé qu’être l’élève de Merveille, c’est pas de la tarte.
Merveille a commencé à s’agiter alors Heure-Bleue l’a aidée à se déguiser en Grecque de l’Antiquité.
Merveille est alors une vraie merveille.
Elle a décrété qu’elle était Athéna.
Quand j’ai dit « arrête ça, ça Minerve », j’ai eu droit à « hin hin hin… Humour de papy, ça… »
Je me suis demandé si je n’allais pas la haïr.
Mais elle m’a fait un numéro de charme, entre « Liane de Pougy » et « Madame Récamier » sur la banquette en disant « regarde, papy ».
Alors, que voulez vous, lectrices chéries…
Nous avons dîné et je l’ai ramenée chez ses parents où P’tite Sœur m’a convié avec un sourire plein de dents à la changer pour la nuit.
Juste pour embêter sa grande sœur je suis sûr.
Nous avons réussi je crois à lui ôter des soucis trop gros pour elle pendant une journée…

mardi, 12 avril 2016

Mon avis gâteur...

Je lis
« On appelle Nature tout ce que l’homme n’a pas modifié et est resté à l’état sauvage. »

On sent bien que ce fut écrit à une époque où il n’y avait pas la télé.
Ces temps-ci, force m’est de constater la fausseté de cette assertion.
Rien n’a été plus modifié que l’homme et rien n’est resté plus sauvage…

lundi, 11 avril 2016

Quand refleuriront, les lilas blancs...

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Non Lakevio, je ne veux pas parler de ton bouquet.
Je ne parlerai pas de ce foutu lilas mauve.
Celui qui me valut des homélies grand-maternelles quasiment chaque vacances de Pâques.
Je ne veux rien dire de ces arbrisseaux qui meublaient l’allée qui longeait sa maison entre la porte d’entrée et le jardin.
C’était une longue plate bande plantée de narcisses, de pensées et de giroflées et, de façon anarchique, de pieds de lilas.
Le haut des arbustes toujours entortillé d’une treille qui courait sur le faîte du mur.
J’ai dit que je ne parlerai pas de ce foutu lilas.
C’est râpé !
Évidemment que j’en parle. Bien obligé, d’abord c’est le devoir de ce lundi.
Mais je n’aime pas.
Chaque fois c’était la même chose.
Je sortais de chez mes fous pour aller chez ma grand’ mère.
Je dis ma grand’ mère alors qu’il y avait aussi le grand-père mais il causait peu, il faisait attention que je ne lui pique pas des outils pendant qu’il tissait ses « araignées », celles qu’il vendait aux pêcheurs braconniers du coin.
Un fois là-bas, j’attendais le dimanche de Pâques.
C’est le seul dimanche de l’année où la messe est obligatoire.
C’était le seul dimanche de l’année où on ne m’obligeait pas à aller à la messe.
Mais ce lilas…
Ce fut toujours la même histoire pendant quelques années.
Je cherchais dans les fleurs de cette plate-bande les petits sachets d’œufs de sucre multicolores, quand j’en avais trouvé suffisamment, je sortais le nez des giroflées rouges et de leur parfum à la fois capiteux et acidulé pour sentir le lilas qui explosait en une efflorescence  mauve et d’odeur délicate.
C’est là que ça se gâtait, je tentais d’en arracher quelques branches et ça finissait toujours par une engueulade.
J’arrivais avec une poignée de brindilles décorées de ces petites fleurs mauves en forme de croix, les jambes pleines de griffures, peu protégées qu’elles étaient par une culotte courte.
Je tendais ce misérable bouquet à ma grand’ mère.
Elle m’embrassait.
Ma mère me collait une claque sur les cuisses parce que « je-t’ai-déjà-dit-mille-fois-de-ne-pas-cueillir-de-fleurs-dans-le-jardin-tu-vas-te-défigurer-en-tombant-de-l’arbre ! » puis m’embrassait à son tour parce que « tu-es-quand-même-un-gentil-petit-garçon-mon-chéri ».
Voilà pourquoi je ne veux pas parler de ce foutu lilas, Lakevio.