samedi, 30 décembre 2017
Longtemps je me suis couché de bonheur, et la lumière à peine éteinte, hein...
Lectrices chéries mes amours !
Comme je suis heureux de vous retrouver aujourd’hui !
J’ai cru que j’allais mourir.
Si si ! J’étais même sûr que ce matin je serais mort, allongé dans un tiroir de l’IML, quai de la Rapée.
Et pourquoi cette certitude affreuse ?
Hier, j’étais tranquille, chose des plus rares ces temps-ci.
Heure-Bleue était partie avec Tornade traîner dans Paris, faire quelques courses du côté de Saint Lazare et de la rue des Petits Champs.
Pendant ce long moment de calme, j’ai écouté Marie-Claire Alain interpréter des œuvres de Jean-Sébastien Bach.
Consacré à son époque plus grand improvisateur de son temps.
Pourvu aussi d’un « caractère de mince » qui le poussa sous un mauvais prétexte à rosser un bassoniste pour cause de manque de talent.
J’étais donc en train d’écouter religieusement de la musique profane –ouais, bon, je sais- quand soudain un frisson me parcourut l’échine.
Je me rendis soudain compte qu’un froid sournois m’envahissait.
Tout en écoutant l’orgue de l’église de Värde au Danemark, je me frottais les mains.
Mes extrémités, sauf celle à l’abri, oui celle-là, gelaient petit à petit.
Je grelottais.
Je savais que je n’avais pas la grippe, mon front comme mes mains était glacé.
Pendant que Marie-Claire s’amusait avec ses claviers, je partis fouiner sur le Net à la recherche de renseignements sur cette soudaine sensation de froid qui m’envahissait.
On m’a proposé, en dehors de la grippe, tout un tas de pathologies propres à vous envoyer ad patres en deux temps trois mouvements.
Je me voyais terrassé par une endocardite infectieuse.
Sans parler d’autres saletés toutes plus sournoises les unes que les autres.
Je me sentais mourir quand une sensation de mieux est arrivée.
Oui, Heure-Bleue et Tornade sont arrivées.
Néanmoins, passée la première sensation de chaud qu’elles ressentirent à leur arrivée, j’avais toujours aussi froid.
Ça alla mieux le temps de préparer le repas, je n’ai pas eu froid dans la cuisine.
Ni pendant que nous le dégustions car je me suis fait aider par un Gewurztraminer d’une bonne année.
Normalement, c’est pour Tornade, mais là, hein… La maladie…
C’est en allant nous coucher que j’ai su la cause de ma maladie.
Heure-Bleue, qui a toujours trop chaud, avait ouvert le matin la fenêtre de la chambre pendant que Tornade et moi étions partis faire les courses.
Évidemment, la lumière de mes jours n’ayant jamais froid elle ne l’avait pas refermée…
La maison est restée ouverte à tout vent par une température de 5°C…
Ça m’a du coup guéri instantanément.
Alors, ce matin, je suis sorti chercher des croissants pour mes deux commensales.
Il faisait un temps superbe et une température printanière.
Je me suis fait la réflexion qu’il y avait peu de pigeons dans le quartier.
Puis j’ai vu les corbeaux qui prenaient l’air en croassant.
Je crois qu’ils bouffent les pigeons car les corbeaux sont gras comme des oies.
Bref, je suis content d’être encore parmi vous ce matin, lectrices chéries…
10:39 | Commentaires (11)
jeudi, 28 décembre 2017
La cour des contes.
Hier soir, Tornade est arrivée à la maison.
On a l’impression que l’appartement a perdu une pièce…
Mais c’est sympa.
Je ne sais plus de quoi on parlait qui m’a rappelé quelque chose.
Je me suis fait sourire tout seul.
C’était ma troisième année chez les fous, l’avant-dernière de mes quatre années de prison .
J’avais un copain qui s’appelait Alain.
Je n’ai jamais su son prénom, Alain était son nom de famille.
Il était devenu mon « voisin de pupitre » car on nous avait séparés, mon ami Loïc et moi.
Alain était petit, très petit.
A la récré de dix heures, on jouait à une guerre quelconque entre deux bandes quand Alain fut agrippé par un ennemi.
Affolé il hurla mon nom « Le Goût ! Il va me tuer ! »
N’écoutant que mon courage, je me ruai à son secours et tentai d’attraper le poignet de « l’ennemi » en criant « Je serais toi, je ferais pas ça ! »
Même pas inquiet, « l’ennemi » osa « viens-y viens-y ! »
Je cherchai alors une réplique bien sentie.
Elle arriva sans peine, sortie de la dernière aventure de Blek le Roc que j’avais lue il y a peu, juste avant les vacances de Noël.
« Si tu lèves la main sur mon ami, je laisse tomber la mienne sur toi et elle est plus lourde que tu ne penses ! »
C’était vachement mieux que « Mille castors ! »
Bon, je ne muerais pas demain alors ça faisait moins sérieux que ça n’aurait dû mais j’ai tenté le coup.
J’aurais bien tenté une autre, lue plus loin quand Blek le Roc menace un « Tunique rouge ».
« J’ai du prurit sous mon gilet et ça me démange ! »
Mais comme je ne savais pas ce que « prurit » ça voulait dire, je ne l’ai pas dite.
On se sait jamais, dans une pension de Frères, si un mot inconnu ne va pas coûter « une heure » ou pire « une heure avec ».
Et comme par hasard, quand ce mot arrivait, on pouvait être sûr qu’une oreille « fraternelle » traînait dans les environs…
Sachant que « une heure », c’était une heure à genoux et que « une heure avec » c’était une heure à genoux sur une règle.
Ça incite à la prudence…
10:02 | Commentaires (11)
dimanche, 24 décembre 2017
Conte de Noël...
Le Christ se pencha vers le monde et soupira…
« Il faut y retourner, ça n’a pas marché, mon truc » se dit-il et prit donc la décision de faire ce qui lui trottait par la tête depuis un moment.
Son père tourna la tête vers lui :
« Fiston, tu vas faire une connerie ! Cette fois ci je te laisserai te démerder ! »
C’est un minimum quand on est le bon dieu de ne pas avoir à demander à son fils ce qu’il a en tête.
Il ajouta « Et ne sois pas mal poli ! » quand il entendit son fils penser « pour ce que tu m’as apporté comme aide la dernière fois… »
Marie, regarda son fils et, comme toute mère juive se dit « Il est beau mon fils ! Il n’a pas changé ! »
De fait, le Christ avait trente-trois ans depuis plus de deux mille ans maintenant.
La Vierge Marie se tourna vers le bon dieu.
« Tu ne crois pas que je devrais l’accompagner ? » dit-elle d’un air innocent ?
Elle se disait que vraiment, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu le Saint Esprit et que ça commençait à lui peser…
Le bon dieu, en bon dieu expérimenté qu’il était, savait bien que dans certains cas, faire semblant de rien était la meilleure solution et opina de l’auréole…
Après tout, c’était son anniversaire, au fiston...
Le Christ se demanda où commencer sa visite et jeta son dévolu sur la France.
Non que cette histoire de « Fille aînée de l’Eglise » l’ait convaincu mais son regard périodique sur le monde lui avait montré qu’il y avait autant de truands dans l’enceinte du Vatican que de mafieux à l’extérieur.
Et puis, les autres pays se disant chrétiens ne valaient pas vraiment plus cher que les pays qui n’avaient rien à cirer de son enseignement qui était pourtant simple :
« Aimez vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés ! »
Justement, à propos d’amour, il avait été mal avisé de dire à Marie Madeleine ce « Noli me tangere » qui l’avait probablement vexée…
Rien qu’y repenser, l’idée de redescendre lui sembla vachement intéressante.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Hop !
La navigation étant d’une précision relative, le Christ arriva du côté de la place Victor Hugo.
Il descendit l’avenue et croisa une sorte de synagogue avec une décoration qui lui parut du plus extrême mauvais goût.
Toutes ces croix ! Ça lui rappelait un très mauvais souvenir…
Il eut une pensée peu charitable pour son père mais fut distrait par l’entrée dans l’édifice de femmes particulièrement accortes.
D’autant plus accortes que, bien que le temps fut plus frais qu’en Palestine les femmes y étaient nettement moins couvertes.
Le souvenir de Marie-Madeleine le tenailla…
« Noli me tangere »… Non mais quel con il avait été !
Il entra dans l’église, sur une espèce d’estrade perchée, un type racontait des trucs.
Il sursauta : On parlait de lui, de Jésus.
L’assistance écoutait respectueusement le type.
Le type redescendit et dit aux fidèles « Ite missa est ! »
Ça fit comme à la fin de l’école, tout le monde se rua avers la porte.
Il demanda « Où sommes-nous ? » à une dame.
« Saint Honoré d’Eylau, monsieur ! »
Comme il était jeune, bronzé et bizarrement accoutré d’une toge, la femme se détourna rapidement et dit à son voisin « Encore ces étrangers, on est envahi ! En plus ils sont pauvres, on va encore nous demander de les aider ! »
Oubliant qu’elle ne faisait rien d’autre que les boutiques et employait déjà des étrangers qu’elle oubliait de payer, elle ajouta « Ils n’ont qu’à faire comme nous, travailler ! »
Le Christ, scandalisé les suivit dehors et leur cria, exaspéré « En vérité je vous le dis, vous n’avez rien compris à mon message ! »
L’assistance fut surprise.
Un type hargneux hurla « Encore un de ces partageux ! On va régler ça tout de suite ! »
Il se dirigea vers un chantier tout proche et en revint avec deux grandes planches.
Les autres hurlèrent « Ouais ! Une croix ! »
Ils le reclouèrent en hurlant « Communiste ! Gauchiste ! Assisté ! »
Le bon dieu le vit arriver et dit platement « Je te l’avais bien dit que c’était une connerie ! J’aurais dû te prévenir, fiston, c’est eux qui m’ont créé… Ils auraient dû se cantonner à la roue et au tire-bouchon… »
Marie, revenue en pleine forme de son voyage et ravie de sa rencontre avec un Saint-Esprit récent lui dit « Allez viens, raconte tes malheurs à maman… »
09:32 | Commentaires (10)
samedi, 23 décembre 2017
Dans la rue d'Amsterdam...
Longtemps je me suis couché de bonne heure et la lumière à peine éteinte…
Hier matin, en revanche, je me suis levé de bonne heure pour aller « faire Père Noël » dans l’école maternelle que P’tite Sœur honore de sa présence.
Me lever tôt ne me dérange pas et j’ai gardé l’habitude de me réveiller quelques minutes avant la sonnerie chargée de le faire.
Hélas, Moitié Chérie se réveille dès que je ne suis plus à son côté.
Bien que j’aie pensé à fermer doucement la porte de la chambre, à peine arrivé dans la cuisine, j’entends « Miiiinouuuu ! Où es tu ? Miiinouuu !! »
Alors je vais rassurer la lumière de mes jours et je prépare deux petits déjeuners alors que je pensais n’en avoir qu’un à faire.
Le mien !
Je me suis préparé et suis parti joyeux pour des courses lointaines comme dit machin.
Il faisait nuit, j’ai remonté tranquillement la rue Lamarck jusqu’à l’arrêt du 95.
Je ne l’ai pas attendu longtemps et il n’était pas si peuplé que je le craignais.
La température était douce et la circulation déjà très dense.
J’ai admiré la rue d’Amsterdam qui me mène à Saint Lazare.
C’était absolument magnifique, toute la rue était un immense arbre de Noël.
Elle flamboyait de couleurs diverses.
Les lumignons bleus des voitures de police clignotaient, tout comme les feux oranges des camionnettes de livraison.
Les boutiques ouvraient et allumaient leurs vitrines, les pharmacies clignotaient de toutes leurs croix vertes.
Avec les reflets des feux de croisement des voitures et leurs « stops » toutes ces lumières faisaient du départ au boulot une fête.
Enfin, surtout pour le retraité dans le bus, pour le type qui « va au charbon » je suis moins sûr…
Tout aurait été parfait si je n’étais arrivé à l’école maternelle sous un crachin pénétrant.
La dame de l’entrée est toujours là.
Je la connais depuis que je suis venu chercher Merveille la première fois il y a sept ans et est toujours gentille avec « ses p’tits ».
J’ai passé l’habit qui réussissait à être à la fois idoine, adéquat et à ma taille puis « Madame la Directrice » –oui il y a encore « Madame la Directrice »- accompagnée de deux « Mères Noël » m’a traîné de classe en classe.
« Madame le Directrice » m’a enjoint de rester dans le couloir quand il a fallu entrer dans la classe de P’tite Sœur car ma barbe de Père Noël, dont l’élastique est usé depuis toujours, ne tient pas et dévoile ce visage angélique que certaines connaissent déjà.
Ces enfants sont plus calmes que la dernière fois où j’avais « fait Père Noël ».
Mais les chocolats étaient beaucoup moins profus.
Il faut croire que la hausse du pouvoir d’achat ne touche pas tout le monde…
Il fallait en donner un à chaque enfant.
J’ai tendu de petites lettres en disant le prénom de chacun sur l’enveloppe.
J’ai dû affronter le regard surpris de certains quand je refusais de lâcher l’enveloppe.
Il me fallait dire « Et le mot magique ? Hmmm ? »
J’ai eu chaque fois un « Merci » et un sourire.
Quand ils sont comme ça, on en aurait quinze.
La seule chose qui assombrit le moral en sortant c’est de voir à la sortie du collège en face ce qu’ils risquent de devenir…
On dirait bien qu’on en fait plus des « enfants durs » que des « enfants solides »…
Mais c’était très chouette.
Et « Madame le Directrice » m’a donné un des chocolats des enfants.
Ce matin, la lumière de mes jours m’apprend que le summum de la branchitude est « le pull moche ».
Me rappelant le « pull à taches » bleu layette, je peux donc vous l’affirmer en cette période de Noël.
Oui lectrices chéries, Heure-Bleue est « hype » !
11:14 | Commentaires (9)
vendredi, 22 décembre 2017
Petit papa Noël, quand tu descendras du train.
Bon, je pars à l’école maternelle de P’tite Sœur faire mon boulot de « papy de masse »…
J’espère que pas un de ces gosses n’aura l’idée saugrenue de s’asseoir sur mes genoux parce que par les temps qui courent…
De nos jours, un type déguisé au milieu d’enfants et de jeunes femmes, ça a vite fait d’éveiller des soupçons…
07:38 | Commentaires (8)