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dimanche, 24 décembre 2017

Conte de Noël...

Le Christ se pencha vers le monde et soupira…
« Il faut y retourner, ça n’a pas marché, mon truc » se dit-il et prit donc la décision de faire ce qui lui trottait par la tête depuis un moment.
Son père tourna la tête vers lui :
« Fiston, tu vas faire une connerie ! Cette fois ci je te laisserai te démerder ! »
C’est un minimum quand on est le bon dieu de ne pas avoir à demander à son fils ce qu’il a en tête.
Il ajouta « Et ne sois pas mal poli ! » quand il entendit son fils penser « pour ce que tu m’as apporté comme aide la dernière fois… »
Marie, regarda son fils et, comme toute mère juive se dit « Il est beau mon fils ! Il n’a pas changé ! »
De fait, le Christ avait trente-trois ans depuis plus de deux mille ans maintenant.
La Vierge Marie se tourna vers le bon dieu.
« Tu ne crois pas que je devrais l’accompagner ? »  dit-elle d’un air innocent ?
Elle se disait que vraiment, ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas vu le Saint Esprit et que ça commençait à lui peser…
Le bon dieu, en bon dieu expérimenté qu’il était, savait bien que dans certains cas, faire semblant de rien était la meilleure solution et opina de l’auréole…
Après tout, c’était son anniversaire, au fiston...
Le Christ se demanda où commencer sa visite et jeta son dévolu sur la France.
Non que cette histoire de « Fille aînée de l’Eglise » l’ait convaincu mais son regard périodique sur le monde lui avait montré qu’il y avait autant de truands dans l’enceinte du Vatican que de mafieux à l’extérieur.
Et puis, les autres pays se disant chrétiens ne valaient pas vraiment plus cher que les pays qui n’avaient rien à cirer de son enseignement qui était pourtant simple :
« Aimez vous les uns les autres comme moi-même je vous ai aimés ! »
Justement, à propos d’amour, il avait été mal avisé de dire à Marie Madeleine ce « Noli me tangere » qui l’avait probablement vexée…
Rien qu’y repenser, l’idée de redescendre lui sembla vachement intéressante.
Aussitôt dit, aussitôt fait ! Hop !
La navigation étant d’une précision relative, le Christ arriva du côté de la place Victor Hugo.
Il descendit l’avenue et croisa une sorte de synagogue avec une décoration qui lui parut du plus extrême mauvais goût.
Toutes ces croix ! Ça lui rappelait un très mauvais souvenir…
Il eut une pensée peu charitable pour son père mais fut distrait par l’entrée dans l’édifice de femmes particulièrement accortes.
D’autant plus accortes que, bien que le temps fut plus frais qu’en Palestine les femmes y étaient nettement moins couvertes.
Le souvenir de Marie-Madeleine le tenailla…
« Noli me tangere »… Non mais quel con il avait été !
Il entra dans l’église, sur une espèce d’estrade perchée, un type racontait des trucs.
Il sursauta : On parlait de lui, de Jésus.
L’assistance écoutait respectueusement le type.
Le type redescendit et dit aux fidèles « Ite missa est ! »
Ça fit comme à la fin de l’école, tout le monde se rua avers la porte.
Il demanda « Où sommes-nous ? » à une dame.
« Saint Honoré d’Eylau, monsieur ! »
Comme il était jeune, bronzé et bizarrement accoutré d’une toge, la femme se détourna rapidement et dit à son voisin « Encore ces étrangers, on est envahi ! En plus ils sont pauvres, on va encore nous demander de les aider ! »
Oubliant qu’elle ne faisait rien d’autre que les boutiques et employait déjà des étrangers qu’elle oubliait de payer, elle ajouta « Ils n’ont qu’à faire comme nous, travailler ! »
Le Christ, scandalisé les suivit dehors et leur cria, exaspéré « En vérité je vous le dis, vous n’avez rien compris à mon message ! »
L’assistance fut surprise.
Un type hargneux hurla « Encore un de ces partageux ! On va régler ça tout de suite ! »
Il se dirigea vers un chantier tout proche et en revint avec deux grandes planches.
Les autres hurlèrent « Ouais ! Une croix ! »
Ils le reclouèrent en hurlant « Communiste ! Gauchiste ! Assisté ! »
Le bon dieu le vit arriver et dit platement « Je te l’avais bien dit que c’était une connerie ! J’aurais dû te prévenir, fiston, c’est eux qui m’ont créé… Ils auraient dû se cantonner à la roue et au tire-bouchon… »
Marie, revenue en pleine forme de son voyage et ravie de sa rencontre avec un Saint-Esprit récent lui dit « Allez viens, raconte tes malheurs à maman… »

Commentaires

Beaucoup d'esprit dans ce billet, avec remise en situation actuelle et moins éthérée, avec une touche personnelle.

Rien de changé finalement, hélas.

Bonnes fêtes.

Écrit par : Sophie | dimanche, 24 décembre 2017

J'adore !
Surtout le tirebouchon, à la fin... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆

Écrit par : celestine | dimanche, 24 décembre 2017

Noli me tangere le sujet de maîtrise de Fu, ce qui ne nous rajeunit pas.

Écrit par : mab | dimanche, 24 décembre 2017

magnifique!!!! je suis enthousiaste!!!! je t'ai lu entre 2 olives Kalamata et j'en ris de bonheur! merciiiiiii et bon NoËL

Écrit par : sylvie | dimanche, 24 décembre 2017

Joyeux Noël
Christiane

Écrit par : Christiane | dimanche, 24 décembre 2017

une nouvelle version ?

Écrit par : ang/col | lundi, 25 décembre 2017

C’est marrant votre conte ressemble à une charade.

Au début, je croyais lire un extrait de BD de Tonino Benacquista,
Au milieu un pastiche des frères Karamazov,
La chute, une répétition dans 1 œuvre d’art moderne.
La morale de l’histoire : malgré les mal pensants détenteurs du « brevet de rectitude morale » , Le Fils CRISTallise toujours autant La Passion..

Ainsi soit-Il

Écrit par : Visiteuse | mardi, 26 décembre 2017

Allez, puisque vous écrivez et que rien n’est créé ex nihilo,

Voilà un concentré d’intelligence, un soupçon d’impertinence, un précipité de réflexion, une Jubilation neuronale etc, etc...- Allegria ! j’en pleure de joie et de gratitude…
https://www.causeur.fr/creche-noel-beziers-robert-menard-148602

Ne me remerciez pas, c’est cadeau...

Écrit par : Visiteuse | mardi, 26 décembre 2017

Tu s fait fort et j'en ris encore !

Écrit par : Gwen | jeudi, 28 décembre 2017

Inattendu ! J'ai adoré... Merde, quel destin ! C'est donc définitivement foutu ?

Écrit par : Véro | dimanche, 31 décembre 2017

Les commentaires sont fermés.