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samedi, 24 mars 2018

La maison perd ses vers…

Oui Mab, je sais…

Quel temps de mince !
J’allais, comme souvent le matin avant qu’Heure-Bleue ne se réveille, lire un des poèmes de Mallarmé dont le petit bouquin est posé sur l’enceinte acoustique à côté de ma table.
Je fais ça souvent, presque tous les matins.
Posés sur cette enceinte, il y a deux bouquins.
« Poésies » de Mallarmé.
« Steph’ » qui fut prof d’anglais au lycée qui eut la lourde tâche de m’enseigner plein de choses que j’ai oubliées.
Sauf l’accord du participe passé avec l’auxiliaire avoir.
Sur cette enceinte, il y a aussi « Aphorismes » d’Oscar Wilde.
L’un me fait rêver, l’autre sourire et souvent réfléchir.
Pour Mallarmé, j’hésite de plus en plus.
L’âge sûrement.
Il est vrai que si le problème le plus récurrent du poème, c’est la poésie, l’autre me tarabuste.
Ce sont les vers.
À dix-sept ans, les vers sont la promesse d’un rendez-vous qui va peut être conduire à satisfaire sa curiosité.
À mon âge, c’est une autre promesse.
Surtout quand ce temps rappelle plus la Toussaint que Pâques.
Oui, lectrices chéries, ce temps de mince fait que je n’ai pas le cœur à écrire quoi que ce soit.
Alors vous pensez bien que les vers, ce ne sont pas les mêmes à dix-sept ans qu’à mon âge…
Les premiers venaient si facilement et étaient si bien accueillis.
Aujourd’hui, l’enthousiasme à pressentir l’arrivée des seconds est très relatif.
Mais que voulez-vous, on a les vers qu’on peut.
Et il est trop tôt pour prendre un verre.
Rien qu’à l’idée de prendre un verre à cette heure, je suis vert !
Au diable vauvert les verres et les vers.
Je vais relire quelques un des poèmes de Théophile Gautier.
Et peut-être, pour m’entraîner, aller voir sa tombe.
Il est justement enterré à côté de chez moi, après une existence vouée à l’étude du cœur.
Il en a emprunté, des chemins pour arriver à ce cœur.
« Musée secret » nous en parle si bien.
Et même quand il parle d’Espagne, dans « La petite fleur rose » on voit bien quels chemins il compte emprunter pour arriver au cœur.
Jaime la fin de ce poème :

Mais, avant toute chose,
J'aime, au cœur du rocher,
La petite fleur rose,
La fleur qu'il faut chercher !

 

lundi, 19 mars 2018

Cet obscur objet du désir...

lakevio.jpg

Lakevio, voir ce cul me donne des idées            
Mais le dire sans mots est vraiment très tentant.
Rien que le contempler est déjà du nanan…
Aussi sans perdre une heure je vais m’y atteler.

Admirer ce séant si joliment montré
Entraîne sur le champ vers une autre vallée
Qui pour en être proche me semble inaccessible.
Et qui reste pour moi une sorte de cible…

Oh cible si celée, oh cible ciselée !
À peine devinée, difficile à atteindre.
Oh ! A peine touchée, difficile de feindre.

Il me faudra un arc adroitement bandé,
Des traits discrétement emberlificotés…
Anticonstitutionnellement décochés ? 


NB : Le compteur de mots de Word se trompe : il compte comme deux mots « vais-je m’asseoir ? »...
D’où un dernier tercet foutraque…

dimanche, 18 mars 2018

Résurrection...

Pâques approche...
Les degrés sont descendus, le moral est remonté…
Hier soir, je me suis lancé dans une entreprise hasardeuse.
Essayer de redonner goût à la vie à Heure-Bleue.
Le printemps semble s’éloigner et les piafs hésitent à « cuicuiter » comme il se doit.
Les méthodes les plus courantes pour donner du charme aux journées qu’on passe au lit paraissaient risquées.
J’ai tenté, pour ravir la lumière de mes jours, quelque chose d’autrement risqué que la sieste.
Un dîner qui lui plairait.
Un dîner différent de mes préparations devenues machinales à force d’habitude.
Un hors d’œuvre plein de fraîcheur la tentait.
Un plat plus exotique que le filet grillé lui disait assez.
Un dessert plus intéressant que le yaourt à la vanille, même « bio ».

J’ai donc bravé le froid, les éléments déchaînés et la traversée de la rue Championnet pour trouver ce qui comblerait la lumière de mes jours.
Je suis revenu, tirant mon caddy au point d’avoir le bras gauche dépassant le bras droit de dix centimètres.
J’avais trouvé de vraies tomates fraîches et avec un goût de tomate.
Avec plus de mal, j’ai dégotté une botte de coriandre fraîche, herbe qu’Heure-Bleue aime particulièrement.
Le hors d’œuvre était trouvé, tomates fraîches, saupoudrées de coriandre fraîchement hachée, sel de Guérande et poivre noir, le tout accompagné d’un filet d’huile d’olive non seulement extraite à froid d’olives d’origine européenne mais carrément d’origine  ritale.
Restait la suite.
En fouinant un peu, j’ai trouvé la sauce de soja claire, le gingembre et la ciboule.
Le « poivre de Sichuan » manquait, j’ai mis un peu plus de gingembre pour en restituer la saveur citronnée et du poivre d’Indonésie et du piment d’Espelette car Heure-Bleue n’aime de piquant que ses phrases…
Pour le dessert,  je me suis lancé dans une entreprise délicate.
J’ai tenté la « tarte aux pommes caramélisées et à la crème chiboust »
La crème en question est une entreprise délicate.
Le côté « chiboust » est finalement aisé.
Réussir une crème pâtissière est bien plus difficile.
Le hors d’œuvre et le plat furent rondement menés et assez réussis.
En revanche, j’ai raté avec une rare maestria la « crème chiboust ».
J’ai failli abandonner quand ma camarade de jeux m’a dit « essaie de la mettre au frigo, des fois ça marche ! »
Hier soir, ça n’avait pas marché.
Ce matin, en revanche, la gamelle contenait une crème tremblotante et souple.
« Youpee ! » me suis-dit.
J’ai préparé le petit-déjeuner d’Heure-Bleue, fait ma toilette et glandé un moment.
Puis j’ai lavé les cheveux de la lumière de mes jours et me suis mis à la confection de la fameuse « tarte aux pommes caramélisées à la crème chiboust ».
Les pommes caramélisées ? Impeccable !
Le mélange morceaux de « pommes-caramel blond » amène directement au diabète, j’en suis sûr.
Une fois cuite, cette tarte semblait parfaite.
Refroidie près d’une heure était paraît-il suffisant.
Je l’ai recouverte de la crème.
Ça s’est gâté.
La crème s’est liquéfiée sur la tarte.
Mais on m’a assuré que « c’est bon même si c’est trop sucré pour moi. »
Elle va mieux.
Encore fatiguée mais le moral revient.
Elle n’en est plus à « Minou, j’ai envie de rieeeennnn… »
Ne manque que le soleil.

mercredi, 14 mars 2018

Grippe, avis hier…

La nuit fut plus calme même si elle se termina tôt –vers cinq heures-.
Pendant qu’Heure-Bleue se rendormait après une scène vécue dix fois la nuit précédente :
- Il y a combien de temps que j’ai pris un Dolichose ? Je peux en reprendre un ? 
- Tu n’as pas encore pris celui que je t’ai donné hier soir…
- Ah bon ?
- …
Je me retourne et tente de dormir.
- Minou… Excuse-moi mais le Doli…
- Tu l’as pris ?
- Non, je dois ? Il y a combien de temps ?
- Il ya plus de trois heures que tu aurais dû le prendre.
- Excuse-moi Minou, je t’empêche de dormir…
- Mais non, ça va…
Etc…
« Et ce matin, comment va-t-elle ? » me demandez-vous, lectrices chéries.
Je transmets la question à l’intéressée qui me répond « maaaal ! Je meurs… »
Alors ce matin, je peux vous dire qu’elle va mieux.
Rien qu’à son ton rogue et son humeur détestable, c’était sensible.
Le fait que l’œil de lynx qui examina la cuisine et repéra d’un coup ce qui n’était pas rangé, ce qui était mal essuyé, bref tous ce qui fait que les femmes sont parfois invivables, tout ça m’a prouvé que cette fois-ci encore, la lumière de mes jours avait déjoué la Faucheuse.
Alors voilà, elle n’écrira peut être pas aujourd’hui mais elle va mieux.
Rien qu’à sa façon de dire « Je suis malade » et de me lire à voix mourante un catalogue de douleur plus épais que celui de la « Manufacture d’Armes et Cycles de Saint Etienne », je sais que la guérison est proche.
Je vais même en profiter pour aller faire quelques courses.
Mais qu’est-ce que je vas bien pouvoir faire à manger ?

mardi, 13 mars 2018

Nouvelles du front…

Puisque vous demandez des nouvelles d’Heure-Bleue, en voici :
Déjà, dans la nuit de samedi à dimanche, après une journée de promenade particulièrement réussie close par un dîner amoureusement concocté, nous nous étions couchés.
Heure-Bleue soupirant d’aise.
Moi plein d’espoir de tirer quelque avantage de ces heureuses dispositions.
Puis vint la nuit, la noire nuit, la nuit dont je ne sais si elle fut une nuit sans lune à cause des nuages et des rideaux.
La lumière de mes jours se colla contre moi.
Elle frissonna.
Elle me prit la main.
Elle dit doucement et gentiment « Minouuuuu… »
Je me suis dit « Youpee ! »
Heure-Bleue ajouta d’un ton chuchotant « pose ta main sur moi. »
La nuit fut donc, vous vous en doutez, terriblement agitée.
Pleine d’allers-retours, de va-et-vient, bref ce fut épuisant.
Le thermomètre lui dit « Tu as 38.8°C ».
Ça l’acheva… 
Je lui ai donc préparé un Dolichose effervescent.
Vous n’imaginez pas combien de fois j’ai dû me lever.
Combien de fois il m’a fallu lui apporter un verre d’eau.
Combien de fois lui dire « pas de paracétamol avant trois heures. »
Elle fut hier matin assez réveillée pour faire son « devoir de Lakevio ».
Hier après-midi, un trouble qui n’avait hélas rien à voir avec ma présence me poussa à  l’accompagner chez le médecin.
Les négociations furent sans doute âpres avec l’homme de la Faculté puisque malgré sa détestation de la pharmacopée en général et des médicaments en particulier, elle ressortit du cabinet avec une ordonnance « d’antibiotiques à prendre au cas où… »
La dernière fois qu’elle prit des antibiotiques était assez lointaine selon l’homme de l’art.
Nous sommes revenus à la maison assez tranquillement.
Le voyage fut même égayé par la présence dans le 95, d’un couple qui me fit penser que Lucette Sahuquet et Robert Castel étaient revenus d’entre les morts rien que pour nous.
La lumière de mes jours était cette fois-ci éteinte en arrivant.
Elle eut assez d’énergie pour regarder une « mince » à la télé.
Malgré ses efforts je l’ai entendue toute la nuit haleter.
Je n’ai pas osé lui proposer quoi que ce soit d’autre qu’un Dolichose ou un verre d’eau et je l’ai écoutée, histoire de ne pas la laisser mourir.
Qui aurait repassé ?
Ce matin, Heure-Bleue avait 39.5°C, j’ai donc appelé le médicastre qui m’a platement répondu « Bon, on ne va pas attendre qu’elle ait 40°C, hein, alors les antibios, et au trot ! »
Je suis donc allé chercher les antibiotiques et cet après-midi, pendant qu’elle dormait, je lui ai préparé un truc qui devrait lui plaire et aider à faire passer les antibiotiques :
Un vrai cake à l’orange.
Un gâteau fait avec amour et tous les autres ingrédients qui vont bien, même des oranges « bio » :

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