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lundi, 07 mai 2018

Moi j’aime pas la mer…

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D’abord, la première fois que je l’ai vue, c’était au Tréport.
Je n’ai pas aimé.
Il y avait toujours du vent, la plage, pleine de cailloux était aussi inconfortable que le lit de la chambre du petit hôtel où nous étions pour deux nuits.
Imaginez un lit à deux places, dit « lit de 140 » avec mon père et ma mère côte à côte.
Puis ma sœur cadette et moi, allongés au pied du lit en travers et tête bêche.
Je suis sûr néanmoins que nous avions mieux dormi que nos parents…
Il s’écoula des années avant que je ne revoie la mer.
Quelque chose comme sept ou huit ans.
Là, j’ai plus aimé.
Non que ce fut confortable, la côte pleine de rochers n’avait rien de douillet.
Néanmoins, Marilyn Monroe trépassant ce mois là fut l’occasion d’une intéressante découverte. En plus il faisait beau.
Je revis une fois encore la mer, la Méditerranée cette fois, en 1970, en accompagnant quelqu’un à Marseille.
Ça ne m’a pas enthousiasmé plus que ça.
Bref, je n’étais d’accord avec Baudelaire…
Plus tard, je l’ai revue plusieurs fois, la pleine mer bleue et profonde.
Mais jamais à Saint Malo.
Contrairement à Mme Hué, je ne trouve pas que rien ne soit aussi beau dans le monde.
Quand j’y repense, je me vois allongé sur un sable douteux, assis sur un rocher plein d’aspérités, marchant sur des galets qui me démontent les pieds.
Non, décidément, j’aime pas la mer…

dimanche, 06 mai 2018

À propos de vintage…

Hier,  rien…
Ah si, j’ai eu un fou-rire qui a surpris la lumière de mes jours.
Une dame qui arborait un « petit haut » comme disent les filles.
Ce « petit haut » proclamait « VINTAGE » en une inscription scintillante.
Il me semblait inutilement cruel d’attirer l’attention sur un état de fait qu’il n’était nul besoin de souligner…
Comme beaucoup, dont moi parfois jusqu’à ce qu’Heure-Bleue me ramène à une cruelle mais juste conception des choses, cette dame pensait pouvoir cacher les ravages du temps.
Hélas, elle tenta le coup en s’accoutrant comme une gamine de quinze ans.
Bien que la couche de fard fut épaisse « dont elle eût soin de peindre et d’orner son visage pour réparer des ans l’irréparable outrage », comme dit Athalie ça marcha moyen.
Ce « Vintage » décorait un plastron hélas vintage lui aussi.
Continuant notre chemin, on est allé chercher du café chez Clooney.
Ça nous a fait une belle promenade puisque la boutique Clooney de la Madeleine a déménagé.
D’abord on l’avait oublié.
Ensuite, le 95 ne daigna nous amener qu’à la place de Clichy, le trafic étant interrompu pour cause de « Fête à Macron ».
Nous avons donc traîné en flânant – c’est encore plus lent que flâner- jusqu’à la place de l’Opéra.
Il faisait un temps magnifique et les hommes admiraient enfin des femmes dont ils semblaient découvrir que la vraie peau n’était pas faite de toile denim.
Bref, le mois de mai est de retour et, comme toujours le printemps administre la preuve que, contrairement à ce qu’affirment les Verts, le premier perturbateur endocrinien de l’homme est la femme…
Nous nous sommes arrêtés à la terrasse du café des Galeries Lafayette qui a rouvert ses tables.
Hélas, le personnel n’avait pas rouvert, lui.
Avec quelques autres, pourtant patients eux aussi, nous nous sommes levés après plus de vingt minutes d’attente passées à voir deux serveurs tourner la tête pour éviter de voir les clients.
Je pressens un changement de direction du « YC café » assez proche…
Toujours à propos de vintage, voici, lectrices chéries, à quoi je confie le rôle de suivre les sillons de mes vinyles.
Ce n’est pas le meilleur phonolecteur que j'ai eu mais c’est celui qui me reste après la maladresse d'un visiteur qui flingua le meilleur que j'ai eu d'un geste auguste.
Le prix du remplacement du diamant me fit reculer prestement.
Mais bon, mon actuel phonolecteur n’est quand même pas une charrue, lui qui n'exerce qu’une force d’appui de 12 mN soit 1.25 g.

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vendredi, 04 mai 2018

Ils se foutent du "care" comme du tiers...

Je le vois bien comme ça…
Le rétablissement de la loi de 1920 nous pend au nez.
Mais ce n’est qu’une des entraves au modèle social que nos grands-parents, nos parents et nous avons bâti et défendu.
Je sens venir une version soft de la Prohibition.
C’est bien connu, le Pauvre ne sait pas. Le Pauvre exagère. Le Pauvre ne sait pas se contenir.
Il boit, il baise et rêve de vacances.
Pire, il fabrique des petits pauvres sans vergogne !
Il est temps que l’on s’occupe de lui.
En plus le Pauvre est trop con pour comprendre quoi que ce soit aux lois de l’Économie.
Du coup, nous voilà livrés.
Oui, livrés, pas entraînés, pas gouvernés, pas même administrés.
Non, livrés, nous sommes gérés !
Nous sommes bêtement gérés par une armée d’experts-comptables pas même assez futés pour se rendre compte que l’Économie n’existe pas sans l’Homme (et foutez moi la paix, lectrices chéries, avec cette histoire d’humains, il s’agit de l’espèce, pas du bidule équipé d’un zob qui porte ses testicules en bandoulière et vous court après).
Le Pauvre boit trop ? Augmentons le prix de l’alcool ! Le Riche pourra continuera à se beurrer la cantine, mais raisonnablement et dans des verres de cristal, pas dans ces Duralex de cantine qui gâchent le goût de la piquette.
Le Pauvre, c’est bien connu est cossard, on nous a donc concocté, à la place de « ANPE » le « Pôle Emploi ».
Un peu comme dans les gares le guichet est devenu « Espace de vente » et la campagne est devenue « Territoire de la ruralité ».
Il s’est avéré rapidement que comme l’ANPE, Pôle Emploi était incapable de trouver un boulot au chômeur.
Il a donc été décidé en haut lieu qu’il serait plus pratique de fliquer le chômeur pour être sûr qu’il ferait le boulot de Pôle Emploi…
A force, le Pauvre s’est retrouvé « SDF » qui vous a quand même une autre gueule que « clochard ».
On a créé « Le 115 », qui permet de dormir dehors avec l’assurance que l’Etat a quand même tenté quelque chose.
Quand par hasard, on peut l’accueillir, le Pauvre qui dans son malheur a la chance de n’être pas seul, est aussitôt séparé de sa compagne.
Des fois qu’ils profitent de ces instants de confort relatif pour fabriquer un petit pauvre.
Bref, de peur qu’être SDF, chômeur ou simplement pauvre ne devienne une sinécure, il est prévu qu’en plus ils n’aient même pas le réconfort d’une cuite ou d’une clope.
Pas de doute, depuis qu’on nous parle de « solidarité nationale », de bienveillance et autre « modèle social français », on va vers le XIXème siècle à marche forcée.
Il semblerait même, à écouter MM Le Maire et Darmanin, que la Sécu serait bien mieux exercée par des compagnies d’assurances et que la CNAV, l’AGIRC et l’ARRCO seraient avantageusement remplacés par des fonds de pension.
Il suffirait que les malades et les retraités meurent tout de suite pour que ce soit réglé.
Evidemment, eux n’en pâtiraient pas.
C’est l’essentiel, non ?
Quand je pense à toutes ces années passées dans des écoles pour oublier que la médecine a été faite pour soigner, pas pour permettre aux assureurs d’entasser du pognon, que la retraite a été instituée pour permettre de profiter un peu de la vie après une vie de travail et pas pour permettre à des fonds de pensions d’engraisser des dirigeants et des actionnaires qui perdront nos retraites mais s’en tireront toujours.
Bref, tous ces moralistes fascisants et âpres au gain me fatiguent.
Ils nous ont vendu une idéologie en nous expliquant que c’était une science.
Pire, ils pourrissent la vie de ceux qu’ils sont pourtant chargés de gouverner.

jeudi, 03 mai 2018

Le nerf vague de Wagner…

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De rien Mab, de rien...
Je vous ai parlé hier de cet opéra.
Cette version de Tristan et Isolde, j’y tiens comme à la prunelle de mon œil gauche.
Je l’ai achetée bien avant de connaître la lumière de mes jours.
Ce coffret me suit, tant bien que mal dans toutes mes pérégrinations, depuis 1966.
Je l’avais acheté chez un disquaire du boulevard Magenta pendant l’été 1966.
Un des plus beaux étés que j’aie jamais connu, probablement parce que j’avais dix-sept ans…
Ce coffret de cinq disques, Wagner n’a jamais su faire court, me fut vendu avec une remise intéressante car c’était un pressage monophonique de 1953 et traînait depuis longtemps sur les étagères de la boutique.
Je me rappelle même très bien où était ce disquaire. Il était à l’angle du boulevard Magenta et de la rue de Valenciennes.
Il y a quelque temps, Heure-Bleue, Tornade et moi sommes passés devant pour prendre le 31.
C’est devenu un restaurant turc…
Vous vous rendez-compte, lectrices chéries ? J’ai un coffret de cinq disques vinyles depuis plus longtemps que je connais Heure-Bleue !
J’ai réussi à lui éviter presque totalement les rayures pendant cinquante-deux ans !
Une sacrée performance car ce coffret est finalement en meilleur état que moi.
Je ne suis pas sûr du tout d’avoir su aussi bien éviter les rayures à la lumière de mes jours.
Honnêtement il a même échappé à la rapacité des uns et la maladresse des autres.
Je me demande même comment j’ai pu le conserver.
J’ai souvenir comme ça de « disques empruntés », de « disques à rendre », de « disques non rendus » en pagaille chez mes parents.
D’accord, il s’agissait de « 45T EP » dont quelques exemplaires nous appartenaient en propre à mes sœurs et moi.
En revanche, un ensemble de quelques 78T achetés aux puces m’est resté en travers de la gorge.
Il est resté là car il fut prêté à quelqu’un qui me jura « je t’assure ! Ils sont tombés et se sont cassés ! »
Je n’en ai jamais cru un mot. On ne casse pas des enregistrements Marguerite Long des années vingt et trente. On les emprunte et on ne les rend pas.
Je n’ai jamais prêté ma version de Tristan et Isolde.
Jamais.
À personne.
Je l’ai encore et elle est, contrairement à moi,  presque neuve…

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mercredi, 02 mai 2018

Ce matin, c'est café philtre...

 

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In des Welt-Atems wehendem All,
Ertrinken, versinken, unbewußt,
Höchste Lust !

Je ne sais pourquoi, ce matin en me réveillant, me sont venus à l’esprit ces mots chantés par Kirsten Flagstad en 1952.
Ce sont les derniers mots dits par Isolde avant de mourir.
Mieux, je ne sais pourquoi, dès que le mois de mai commence, « la mort d’Isolde » me trotte par la tête.
Alors, comme tous les matins, je me suis levé et ai préparé les petits-déjeuners en « marmonnant de la cervelle » de confuses pensées du genre « mais pourquoi diable ce « Tristan et Isolde » dirigé par Furtwängler me trotte dans la tête ? »
Comme chaque fois, de vagues réminiscences me revenaient mais pas le pourquoi de la régularité de la chose.
C’est ma « plante annuelle » à moi.
Elle refleurit tous les ans.
Il en traîne quelques unes dans mon jardin plein de petits cailloux comme ça.
De ces petits cailloux qu’on n’arrive pas à retirer et qui se rappellent toujours à votre souvenir quand vous êtes en train de rêvasser à on ne sait quoi ou de marcher pieds nus.
« En même temps » comme dit un président, ça m’occupe pendant que mon lait chauffe et que je suis heureux de voir la lumière de mon quartier éclairer la cuisine.
Vous ai-je déjà dit que la lumière de Montmartre est la plus belle que je connaisse ?
Cette lumière a une étrange particularité.
Elle arrive d’un pan de ciel par la fenêtre de la cuisine et l’éclaire de façon telle que je ne sais par quel miracle elle me retire soixante ans d’un coup.
Je suis chaque fois surpris qu’il soit si facile de me retirer plus d’un demi-siècle de la cervelle et impossible de les retirer de mon genou…