Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 01 mai 2018

Geins ! Gis vite !

Ouais, bon...

image.jpg

Heure-Bleue vous a parlé des Puces.
Je crois vous en avoir parlé aussi à propos d’autre chose.
J’aimais y aller et déambuler rue Jules Vallès. Je la descendais jusqu’à la rue du Plaisir, le marché Jules Vallès des antiquaires.
J’allais là-bas surtout pour une mine de bidouilles : « Les Docks de la Radio ».
J’y suis retourné il y a quelque temps.
J’ai été désappointé…
Le tenancier de la mine de bidouille avait beaucoup vieilli, il était assez handicapé et perdait la boule.
Michel, il s’appelait Michel, était encore dans la boutique qu’il avait laissée aux mains de gens plus jeunes et surtout plus au fait de ce qu’est le marché du « vintage ».
Celui qui me disait, en me laissant partir avec une vieille « platine » Avialex « Gamin, file moi encore cent balles, faut quand même que j’aie un peu d’affure ! » ne parlait presque plus et boitait bas.
Je ne suis pas sûr même qu’il me reconnaissait alors que je lui ai quand même pourri bon nombre de dimanches à fouiner des heures dans cette caverne d’Ali Baba.
Aujourd’hui, alors que je n’habite pas vraiment loin du Marché aux Puces, assez près pour y aller à pied en moins d’une heure et assez loin pour ne pas vivre dans ce ghetto étrange qu’est resté le quartier de la Porte de Clignancourt, je n’y suis pas encore retourné.
Ce marché avait déjà beaucoup changé quand j’y suis allé la dernière fois.
La foule de marchands de surplus américains et de chiffonniers divers qui le peuplait depuis la guerre avait depuis plusieurs années laissé la place à des fripiers et des marchands de vêtements entièrement fabriqués d’occasion.
Le peu de marchands de bidouilles qui restent se prennent pour des antiquaires et pensent que leur étalage vaut d’être exposé au musée des Arts et Techniques des Arts et Métiers.
Bref, la moindre m… y est vendue comme une précieuse relique des premiers temps de la radio.
Un bref regard sur l’endroit à l’aide de Google Maps m’a montré hier que « Les Docks de la Radio » a disparu de la rue Jules Vallès.
Cette rue qui m’avait vu comme « L’enfant » puis « Le bachelier » et enfin « L’insurgé » en 1968 risque bien de me voir désormais comme « Le retraité », dernier tome apocryphe de la série narrant la vie de celui qui traîne à la recherche de sa jeunesse dans des endroits qui l’ont vu en meilleure forme.
Quand je pense que la première fois que j’y suis allé, c’était après avoir lu dans les pages roses de la revue « Le Haut-Parleur » que cette boutique vendait des choses extraordinaires, des choses que l’on appelait « condensateur » ou « potentiomètre » et même « self » qui me semblaient merveilleuses.
Et en plus, cette première fois là, je n’avais pas encore mal au genou droit…
Tout fout le camp.
Après ce numéro de « vieux con » qui fête comme ça le cinquantième anniversaire de « Mai 68 », je vais préparer le déjeuner et nous irons, Heure-Bleue et moi, acheter le pain chez « Pain-pain », en haut de la butte.
J’éviterai de lui parler de la rue d’Orsel, elle ne me parlera pas de la rue Saint Séverin.
Ça nous évitera de nous faire une scène de jalousie printanière en ce 1er mai 2018…
Quoique…