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dimanche, 21 juin 2020

Assentiment, aaahhh… sentiments… Assortiment ?

 

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Rien ne va plus entre Heure-Bleue et moi !
Plus exactement, rien ne devrait plus aller !
Pire encore, rien n’aurait jamais dû aller !
La nouvelle n’est pas encore « la nouvelle qui affole le Web », selon la formule consacrée par les aboyeurs du Net mais ça ne devrait pas tarder.
« Mais alors ? De quoi s’agit-il ? » Vous demandez vous, lectrices chéries ?
Voire « Ciel ! Leur amour a du plomb dans l’aile ! ».
Les plus pessimistes iront jusqu’à dire « C’est y pas dieu possib’ que c’coup’ fusionnel y s’défasse après tant d’zannées ! »
Bon, on n’en est pas encore là mais la douleur de la séparation nous pend au nez.
Oui, elle « nous pend au nez comme un sifflet de deux sous » selon l’expression grand-maternelle quand j’avais fait une bêtise.
Oui, lectrices chéries, le Net me l’a appris il n’y a pas quatre matins alors que je cherchais une imprimante que j’ai fini par acheter et qui me fut livrée hier matin.
L’habitude de « digresser de la recherche » m’avait fait « cliquer » sur une image.
Et je suis tombé sur un article qui demande en substance « Qui aime quoi ? »  et « Pourquoi ? » selon votre date de naissance.
Bon, il prouve d’abord que celle qui a commis cet articulet est assez jeune pour n’avoir pas compris que si on se demande  pourquoi on aime quelqu’un, c’est mal parti car sous peu on va savoir pourquoi on ne l’aime pas…
J’en ai retiré que les signes du zodiaque ont une certaine propension à se mélanger n’importe comment.
Résultat ?
Heure-Bleue et moi sommes les plus mal assortis du monde.
La lumière de mes jours est née sous le signe du Lion.
Eh bien figurez-vous, lectrices chéries, que ce qui devrait coucher le mieux avec un Lion, plus exactement avec ma Lionne, c’est un Sagittaire.
Délaissant un instant l’imprimante, j’ai vérifié chez Sagittaire où j’apprends que le lion n’est pas ce qui ira le mieux avec un Sagittaire, mais alors pas du tout…
Quant à moi, vous savez toutes car je m’en suis longuement plaint ici, que je suis né sous le signe du Capricorne.
Signe honni des dieux car après Noël et le Jour de l’An, il n’y a plus une thune à la maison pour mon anniversaire.
Il ne vous étonnera pas non plus que, d’après l’article, je doive rester seul car ce qui couchera le mieux avec moi sera le Capricorne.
Je devrais donc coucher avec moi, peut-être quelqu’un d’autre mais en aucun cas une Lionne.
Voilà, lectrices chéries notre désespoir à Heure-Bleue et moi.
Nous couchons ensemble depuis longtemps alors que nous devrions nous jeter dans d’autres bras.
Pas de doute, il va être temps d’y songer…
En attendant je vais tenter de connecter cette imprimante toute neuve au réseau de la maison…

samedi, 20 juin 2020

Michou a échappé au confinement.

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Enfin, si l’on veut…
Hier on est allé au cimetière Saint Vincent avec un ami.
J’aime beaucoup ce cimetière que je connais depuis toujours.
Bon, je préfère le connaître « du dessus » plutôt que « du dessous »…
On est évidemment allé voir la tombe de Michou.
La dernière fois que nous étions allé dans ce cimetière, Michou y était passé.
Il s’était assis sur sa tombe.
Maintenant il est dedans.
Il avait des manières assez « kitsch » et je même suis sûr qu’elles l’étaient au point d’aimer que sa tombe fût améliorée par les « décorations » dont elle est aujourd’hui inondée.
Avec mon entraînement de vieux Parigot je pense que c’est l’humour au second degré de certains et leur mauvais goût délibéré qui les a poussés à poser sur la pierre bleutée de la tombe un Sacré-Cœur de plastique.
Une pure merveille « kitschissime » de « plastique pleine fleur » collée sur un vrai socle de faux bois.
Pour que nul n’ignore qu’on est à Montmartre, il est écrit sur cette abomination « Paris » sur un côté et « Sacré-Cœur » sur un autre.
Je suppute qu’hélas il se trouvera sous peu un « chasseur de souvenirs » pour la voler, ainsi que le superbe chromo qu’on trouvait il y a des décennies dans les loges des concierges.
L’image magnifique, sous verre, précisant qu’on est à Paris et Michou embrassé par l’homme de sa vie, entre une photo de station de métro et une de la Tour Eiffel.
Bref, cette sépulture est une ode magnifique à l’humour au second degré et probablement à la générosité dont il fit preuve avec les peu lotis de son coin.
À moins que ce ne soit simplement la somme d’idées d’admirateurs dotés d’un goût qui me semble étrange, mais après tout, il a aidé tant de gens du quartier…
Beaucoup de ceux que certains, cultivés mais imbéciles, appellent « les gens de peu »
Mais c’était assez drôle à mon goût.
Ce fut une journée délicieuse.

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vendredi, 19 juin 2020

44ème devoir de Lakevio du Goût

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Du rififi chez les dames ou autre chose ?
Cette toile de Jack Vettriano amène tant de questions…
Qu’en pensez-vous ?

mercredi, 17 juin 2020

Conte du lundi

Lundi j’étais en retard.
J’avais rendez-vous.
Le médecin m’a dit :
- Qu’avez-vous ?
Je lui contai mes malheurs habituels, ceux de l’homme dont le rhume ne guérit pas assez vite et l’amène au bord du Styx à chaque reniflement.
Puis je lui ai parlé de la cause de ma venue, des rougeurs et d’une douleur le long de la jambe.
- D’après les trois médecins de la famille, le diagnostic serait, pour la lumière de mes jours, une allergie.
- Ah… Et l’autre médecin, qui -est-ce ?
- Mon fils, pour lui c’est une cruralgie qui est la source de la douleur à la jambe.
- Et l’autre médecin ?
- C’est moi, juste je crois que je suis bon pour les fleurs…
- Montrez-moi donc ces rougeurs…
Je l’ai fait.
Il a souri.
- Avez-vous eu la varicelle ?
- Oui, enfant.
- Le virus reste présent dans l’organisme toute la vie, comme celui de l’herpès.
- Et ?
- Parfois il ressort, la fatigue, le stress, l’âge… Et ça donne un zona.
- Ah…
- Il est bon parfois de consulter un quatrième médecin pour corriger les erreurs de diagnostic des trois autres…
- Mais c’est la première fois que j’ai un truc comme ça !
- C’est aussi la première fois que vous avez cet âge-là.
Là je le trouve gonflé ! Je me demande si je ne vais pas changer de médecin…
Puis je me dis qu’il est bon, qu’il a un bon diagnostic, qu’on a des fous-rires ensemble et que je vais chez lui depuis vingt ans.
Au moins il ne m’a pas dit « c’est la première fois que vous êtes vieux. »
C’est déjà ça…
Alors je suis reparti avec une ordonnance pour un médicament dont nous ne sommes sûrs ni lui ni moi qu’il fonctionnera.
Sur le chemin qui mène à la République je me suis arrêté chez un traiteur qui fait de très bons plats, j’y ai pris de quoi dîner deux soirs de suite et j’ai continué à pérégriner jusqu’à remonter le boulevard Saint Martin pour prendre le 20.
Il faisait beau, c’était bien.
Reste que je ne sais pas ce qui m’entraîne au bord du Styx à coup de souffrance insupportable du zona ou du rhume.
À mon retour, la lumière de mes jours a dit :
- Alors ? Allergie ?
- Non, zona…
- Mon pauv’ Minou ! Fais voir.
Je suis toujours intéressé quand une rouquine, même aux cheveux blancs, me demande de retirer mon pantalon, alors je me suis exécuté.
Là, le frottement du jean m’a fait mal, alors je me suis fait un cinéma genre Athalie :

« Son ombre vers mon lit a paru se baisser.
Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser.
Mais elle n'a plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os et de chair meurtris, et traînés dans la fange,
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux. »


Mais non, elle a juste dit :
- Bon, tu ne vas pas mourir…
J’ai eu un bisou et elle a demandé :
- Qu’est-ce que tu as ramené pour ce soir ?

mardi, 16 juin 2020

Le 95 est un « chronoscaphe »…

Nous prenons souvent le 95 qui nous ramène de Saint-Lazare ou de l’Opéra.
Il passe rue de Saint Pétersbourg.
Pourquoi je vous parle de ça alors que vous n’avez rien à faire du trajet du 95 ?
C’est parce que le 95 passe et, après avoir fait le tour de la place de l’Europe, il avance lentement devant le bureau de Poste et passe devant un immeuble qui me serre le cœur chaque fois.
Je le regarde attentivement depuis la vitre du bus.
Le premier étage me fait ressentir cette impression étrange du souvenir.
Cette impression bizarre du souvenir simple qui, pour une raison inconnue devient soudain un souvenir poignant.
Pourtant je ne connais rien de cet immeuble.
Il m’est totalement inconnu.
Sauf qu’il est en moi.
Cet immeuble est ancien, un immeuble haussmannien mais contrairement aux autres immeubles de la rue il est resté noir de crasse.
Il est comme ces immeubles des années soixante, avant que Malraux n’ait décidé que Paris serait une vitrine aux immeubles propres et sans linge aux fenêtres.
C’est ça !
Cet immeuble me ramène chez mon ami B. cet ami du lycée, celui qui disparut et qui précéda mon ami J. quelques années plus tard.
Il était totalement à l’opposé de moi.
Il avait une peau blanche pleine de taches de rousseur et des cheveux roux perpétuellement en désordre.
B. est venu une ou deux fois chez moi.
Je suis allé plus souvent chez lui.
Il habitait rue Gérando, cette petite rue qui va de la place du Delta qui n’existe plus au square d’Anvers qui est défiguré.
Je ne sais plus exactement à quoi nous jouions mais nous jouions.
Assez tranquillement je dois dire, nous n’étions ni coureurs ni batailleurs alors le salon restait calme.
Le salon ? Il était grand et me semblait luxueux.
Dans mon esprit, les parents de B. étaient « riches », et un piano dont on m’apprit qu’il n’était que « demi-queue » occupait un large coin du salon et une vraie bibliothèque occupait tout un mur.
Le père de B. était géologue et était souvent ailleurs que chez lui.
La mère de B. était belle et jouait du piano.
Elle m’en a joué quelques fois les jeudis où j’étais chez B.
Peut-être parce qu’elle savait que je l’écoutais.
J’écoutais bouche née et plein d’admiration tandis que B., sans doute parce qu’il voyait sa mère tous les jours, lisait sans prêter attention à la musique.
Ils habitaient au premier étage et un lustre éclairait la pièce toute la journée car la rue Gérando n’est pas très large.
Je crois que c’est ce qui me saute à l’esprit quand le 95 passe devant cet immeuble de la rue de Saint-Pétersbourg.
Là aussi, aujourd’hui même je l’ai revu.
Toujours noir et, au premier étage, les fenêtres aux rideaux mal tirés, gris de crasse et d’années, laissent entrevoir un salon à peine éclairé par un lustre à cinq ou sept ampoules misérables et jaunes.
La lumière en est si parcimonieuse qu’elle n’atteint pas même les murs que je devine sales.
Je me demande si, en entrant dans cet immeuble je ne croiserais pas un enfant d’une dizaine d’années qui vient juste de descendre l’escalier qui mène chez son copain B.
Peut-être même, rien qu’à passer le porche, je n’aurais plus mal à ce genou, ni ailleurs et que je reverrais de mes deux yeux qui voyaient si bien un monde peut-être sale et noir mais si beau…