vendredi, 23 septembre 2022
138ème Devoir de Lakevio du Goût
11:05 | Commentaires (4)
mercredi, 21 septembre 2022
Première fois et autres surprises.
Adrienne parle aujourd’hui de Delerm.
Quand j’ai commencé à lire la notre d’Adrienne je me suis demandé « Parle-t-elle de Philippe ou de Vincent ?
Avançant dans la note, j’ai lu « nourritures terrestres », librairie « Tropismes » à Bruxelles.
J’ai cru comprendre alors qu’elle parlait de Philippe Delerm et de livres.
J’ai pensé aussitôt « Tiens, elle est comme nous, elle entre dans une librairie comme un enfant dans une pâtisserie, il lui faut absolument ressortir avec des bouquins, un paquet de bouquins alors qu’elle en a déjà deux piles à lire… »
Puis j’ai continué la lecture et je me suis dit « Tiens, cette fois elle parle de « première fois ».
Je me suis dit « après le père, le fils… »
C’est alors que cette affaire de « première fois » m’a fait rêvasser.
Mais non ! Pas à « ça » !
Bon, il m’arrive d’y penser mais ce n’était pas à « ça » que je pensais.
Je pensais à toutes ces découvertes, de celles que l’on fait quand on met le nez hors de chez soi.
Entre le moment où on se met à marcher sans être attaché à une main, celle de sa mère ou celle de son père.
Ce moment merveilleux où pour la première fois de sa vie on goûte ce sentiment inconnu qu’est la liberté.
La liberté d’aller quelque part sans y être emmené.
Ce moment où on choisit ce qu’on regarde plutôt qu’être poussé à regarder par ceux chargés de nous faire grandir.
Ce fut aussi cette première fois inquiétante où on me laissa seul dans une entrée inconnue et qu’une dame, inconnue elle aussi, me prit par la main et me mena dans une cour qui me parut immense.
Ce fut la « première fois » la plus marquante de mon existence.
Du moins à ce moment-là…
Ce jour-là, pour la première fois, j’ai vu des yeux bleus !
Oui ! Bleus ! Tout bleus !
Pour la première fois de ma vie, une petite-fille, aussi perdue que moi, aussi petite que moi, était la petite fille la plus différente de moi que j’ai jamais vue.
Comme elle était petite et perdue, elle m’a regardé et s’est approchée.
Je me le rappelle bien.
Elle n’a rien dit et s’est simplement tenue à côté de moi, une minuscule valise de carton, bleu lui aussi, à la main.
Je l’ai regardée, elle m’a regardé.
Elle avait la peau de la figure très blanche mais je n’ai pas osé lui toucher la figure alors que j’en mourais d’envie.
La dame nous a dit comment nous mettre en rang « par deux » devant une porte et de nous tenir par la main.
La petite fille et moi nous sommes tenus par la main.
Puis nous sommes entrés et assis côte à côte sur un petit banc fixé à une petite table.
La dame s’appelait « Madame Alain » et la petite fille s’appelait « Malika ».
Ça, c’était une sacrée « première fois » !
09:20 | Commentaires (9)
lundi, 19 septembre 2022
137ème devoir de Lakevio du Goût.
Ce monsieur, peint par Jackie Knott semble…
Semble quoi ?
Il est d’un sérieux papal, soit.
Mais encore ?
J’espère qu’on en saura plus lundi, grâce à nos efforts communs pour en savoir plus.
Nom de dieu ! Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire pour gagner sa vie…
Franchement, vous croyez que c’est facile pour moi, cette pose ?
Et sans aucune pause en plus.
Ha ha ha ! Qu’elle est bonne celle-là !
« Casting de rue. » qu’ils disaient.
Au début, j’ai pensé qu’ils m’avaient choisi au hasard.
Puis, quand ça a commencé, leur cirque de « Action !!! » suivi immédiatement de « Coupez !!! », je me suis demandé si le type qui semblait commander savait ce qu’il voulait…
Et cette pose qu’il m’a ordonnée, infernale !
Il l’a fait exprès pour que je me sente mal, j’en suis sûr !
Ce salaud savait quand il m’a fait approcher que je boitais.
Mais il a fait semblant de rien, genre « chuis gentil ».
Gentil ? Mon œil ! Il aime se moquer des bancals, je le vois bien.
Me faire asseoir vaguement déguisé, en « agent secret » disait-il, comme s’il ne savait pas dire espion, sur ce banc mal fichu, froid et rembourré avec des noyaux de pêche.
Si encore, alors qu’il le savait bien, il n’avait pas exigé, « pour la vraisemblance du récit », que je passe la jambe la plus courte au-dessus de l’autre nettement plus longue.
Mais non, c’est tellement plus drôle de garder une position douloureuse et instable.
Et attention a-t-il ajouté, « Gardez bien l’air sérieux ».
Pour en être sûr il m’a collé dans les mains un texte qui est ch… mais ch… vous ne pouvez pas savoir…
Enfin, s’il n’y avait pas ces deux-cents €uros mais surtout cette promesse de faire de moi « une star », je l’aurais envoyé sur les roses dès le départ.
Enfin… C’est deux semaines plus tard que j’ai vu que je m’étais fait avoir.
Je me suis vu à la télé, juste avant le journal.
Une voix inconnue disait « Dans les résidences senior de « Mourez et nous ferons le reste » soyez sûrs de profiter de la vie ! Quel que soit votre handicap, nous prenons soin de vous ! »
Alors que la séquence continuait, le type censé me donner la réplique a dit « Alors papy, tu es bien ici ? »
Ma feuille a dit « On prend soin de moi, comme faisait ma mère… »
Bon, au moins j’ai gardé le chapeau et l’imperméable, ce sera utile, on arrive à l’automne…
08:10 | Commentaires (22)
dimanche, 18 septembre 2022
Saint Bénard, priez pour moi…
Ouais...J'ai honte mais mais le sujet s'y prête...
Hier, c’était super !
Les enfants sont venus avec les enfants et la grand’ mère d’iceux.
C’était bien.
Nous avions mis les petits verres dans les grands.
Les amuse-gueules dans de petits ramequins et les assiettes à dessert en pile dans le milieu de la table.
Ils venaient pour le goûter, l’idée d’un dîner leur paraissant trop lourde et surtout trop tardive.
À peine les bisous faits, l’anniversaire du demi-siècle de l’Ours souhaité, les cadeaux à JJF et à l’Ours offerts et le goûter avalé, JJF est partie avec les deux filles dilapider plein de sous.
Un calme stupéfiant s’est soudain abattu sur l’appartement.
J’eus soudain l’impression de devenir sourd.
Plus exactement, complètement sourd car un bouchon dans une oreille entame salement une ouïe qui n’est déjà plus c’elle d’un chat.
Les trois Grâces revinrent pleine de paquets vers dix-neuf heures trente et déballèrent leurs achats.
Il fallait évidemment les faire admirer par tous sur le champ…
Merveille avait acheté un pantalon hélas « à la mode »…
Je dis hélas car « la mode » semble prendre un malin plaisir à transformer les jeunes filles en pauvresses telles ont les voit dans des films misérabilistes des années 30.
P’tite Sœur, elle, a probablement eu le bon goût d’écouter sa mère et de faire semblant d’avoir choisi quelques habits dont un pantalon qui lui allait fort bien.
«JJF a dit « Bon, il va seulement falloir faire un ourlet en bas parce qu’il est un peu long… »
J’attendais le « Comme ça il t’ira parfaitement l’année prochaine. » avec le soupir de soulagement qui va bien…
Il ne vint heureusement pas et c’est là que m’est revenu d’un coup l’expérience désastreuse de la culotte courte de velours côtelé, un long martyre pour moi qui ai toujours été frileux.
Ma mère ayant rapidement tranché entre les degrés dont j’avais besoin et les francs dont elle avait besoin, je dus jusqu’à mon entrée en sixième porter ces culottes courtes qui me couvraient, certes, mais de honte.
Quand je suis entré au lycée, mon père savait bien, lui, combien il est important de paraître appartenir au milieu qu’on aborde.
Il convainquit ma mère, à coups d’arguments, surtout d’heures supplémentaires, qu’il me fallait un pantalon pour aller au lycée, ce repaire de bourgeois.
Ces arguments la laissèrent froide.
Mon père, qui la connaissait lança « Ma poule ! Tu ne veux pas que ton fils ait honte de ses parents ! Qu’il pense « maman ne m’aime pas » non ? »
L’argument porta et ma mère se rendit à ses raisons mais sa vengeance fut aussi vicieuse que l’argument de mon père.
Elle m’emmena « Au Chic Parisien », Porte de Clignancourt et, après moult essayages, jeta son dévolu sur un pantalon gris-bleu, rêche comme un paillasson, dix fois trop long et deux tailles trop grand.
Elle vérifia soigneusement à mes regards que je le détestais vraiment pour l’acheter.
Ce pantalon, non seulement ne me plaisait pas mais, à côté de celui de mes camarades de classe qui n’étaient pourtant pas des nababs , il me donnait un côté clochard peu seyant.
Les revers en étaient quatre fois trop épais, et auraient permis de l’allonger jusqu’à mon service militaire et me transformait en clown.
Elle ne manquait pas de faire remarquer « Lemmy, quand même, en culotte courte, il est bien plus beau ! Pfff… Des pantalons, à cet âge-là… »
Je ne suis pas sûr du tout qu’elle me trouvait élégant mais madrée comme elle était, elle avait soigneusement écouté mon père et m’avait acheté un pantalon…
Bon, honnêtement, Merveille a un pantalon à sa taille et, belle comme elle est, il lui va mieux qu’à moi et au moins elle l’a choisi.
10:54 | Commentaires (6)
vendredi, 16 septembre 2022
137ème devoir de Lakevio du Goût.
08:45 | Commentaires (14)