mercredi, 29 avril 2009
La mauvaise foi est le moteur du langage..
J'ouvre mon navigateur Internet, et je tombe en arrêt devant ce titre révélateur sur "Yahoo Infos":
" Le pape exprime ses regrets vis a vis de la conduite déplorable de l'Eglise envers les Indiens du Canada. "
Après avoir hurlé "Ségolène ! Sors du corps de Benoît XVI !" je m'apprêtais à lire le détail de cette conduite déplorable, envisageant des récits torrides, tels ceux qui relatent la conception de l'amour du prochain des prélats Etats-Uniens.
Cette conception qui donne un sens si particulier, assez mal vu par la justice et qui coûte un oeil au clergé américain, au conseil donné par leur Seigneur Jésus-Christ à ses disciples, "Laissez venir à moi les petits enfants"...
Je me monte donc le bourrichon, rêvant déjà d'un récit pornographique gratuit.
Espoir hélas tué net par la promesse de Gascon de Douce-Moitié " Je me mets à repasser si tu nettoies la lampe opaline de ta mère ".
Promesse jamais tenue, si j'en crois la hauteur aussi impressionnante que constante de la pile de linge à repasser...
Diplomatiquement disposé à éviter une chamaillerie stérile qui se terminerait immanquablement par ma défaite (aucune arme n'est efficace contre la mauvaise foi) et une soirée gâchée, je suis mis à la tâche assignée à votre serviteur par Douce Moitié: Nettoyer cette fichue opaline.
Le plus difficile ne fut pas de trouver un chiffon, mais un chiffon qui ne fut pas imprégné d'encaustique (on se demande pourquoi, le plancher étant désespérément salopé par le chat à peine ciré, le plancher, pas le chat).
Dès la chemise à peine usée sacrifiée, l'alcool ménager sorti, le tabouret placé sous l'opaline, je m'y plaçai en position du penseur, face à un choix cornélien: fracture du col du fémur ou dispute avec Douce Moitié ?
Fûté comme vous me connaissez, je me suis collé à ce nettoyage...
A ma première remarque sur la couleur jaunâtre prise par le chiffon lors de ces travaux forcés il me fut répondu, avec la conviction de Frédéric Lefebvre défendant l'indéfendable:
"Quand tu fumais c'était ton tabac, maintenant c'est ta cuisine !"
Du coup je me suis assis, je n'ai même pas eu la force de soupirer...
17:47 | Commentaires (16)
lundi, 27 avril 2009
Toute vérité n'est pas bonne à dire, ni à entendre...
L'interprétation élargie des textes par la maréchaussée de Saint Germain en Laye (les mésaventures d'une conseillère d'éducation sont relatées ici) m'a rétrospectivement fichu la trouille.
Jugez-en:
En ces temps reculés où la police et l'économie étaient plus clémentes, Douce Moitié, Ours et moi habitions dans un de ces ghettos où les seuls yeux marrons acceptables sont ceux des chevaux de course et où les petites filles vaquaient en uniforme "jupe plissée bleu-marine, socquettes blanches et ballerines noires à bride".
Un soir d'hiver, passant sur le quai qui borde l'île des Impressionnistes en revenant du travail et passant récupérer Heure-Bleue dans la librairie où elle officiait, j'eus bien du mal, comme tous les soirs, à éviter le tas de gamins en VTT qui circulent sans plus de lumière que de souci du code de la route.
Après avoir mis la voiture au parking, je remontai tranquillement à pieds en direction de la librairie quand je vis un policier aligner consciencieusement la voiture d'une connaissance.
Ce fut le départ d'une discussion surréaliste que j'entamai comme suit :
- Vous feriez mieux de surveiller les gamins qui circulent sans lumière sur le quai au lieu de verbaliser le type qui va chercher son pain et ne dérange personne.
- Monsieur ! Veuillez présenter les papiers du véhicule !
- Il n'en est pas question !
- Veuillez je vous prie présenter les papiers du véhicule ou je serai dans l'obligation de vous dresser procès verbal !
- Non, monsieur, il n'en est pas question ! De quoi serais-je coupable selon vous ?
- Eh bien monsieur vous allez devoir me suivre au commissariat !
- Sans problème, je vous suis, mais vous allez vous rendre célèbre...
Là, un éclair de doute traversa son oeil de ruminant...
- Et pourquoi ça monsieur ?
- Je suppose que votre commissaire n'a pas l'habitude de voir appréhender un piéton pour défaut de permis...
- Aaaahhh... La voiture... ce n'est...
- Non, elle n'est pas à moi.
- Bon, ça va pour cette fois mais n'y revenez pas...
J'imagine que si la chose était survenue en ces temps sécuritaires d'aujourd'hui, on aurait vu votre serviteur promptement jeté à terre, un énorme croquenot appuyé sur le crâne et une énorme chaussette à clous sur le dos pour éviter toute rebellion.
Rebellion dont il serait sans aucun doute accusé, assortie du délit d'outrage...
13:12 | Commentaires (12)
jeudi, 16 avril 2009
Restauration des valeurs, rupture,qu’y disait...
Il doit s'agir des valeurs boursières...
Il est probablement question de rupture du contrat passé entre l'état et les citoyens...
Comme d'habitude, les agissements de ceux chargés de défendre l'intérêt de tous me scandalise !
Certes, il y a des choses bien plus importantes dans la vie que les enfants maltraités par leurs parents, voire ceux qui sont victimes de sévices sexuels de la part de ces parents.
J'en veux pour preuve le report à une date ultérieure, en espérant que ce n'est pas sine die, de la loi visant à la protection des mineurs contre l'inceste pour laisser place à un second vote à l'Assemblée de la loi "Hadopi"...
Parmi ces choses bien plus importantes que la santé mentale et physique des enfants, on sait désormais qu'on peut compter la satisfaction de l'amour-propre de notre grand vizir et la protection du pré carré financier des majors.
Nous sommes donc très heureux d'apprendre que les petites filles et petits garçons victimes des agissements de leurs proches pourront continuer à se dépatouiller seuls avec les dégâts physiques et surtout psychologiques causés par l'amour un peu trop envahissant et quelque peu dévoyé d’un des membres de leur famille.
Faut ce qu'il faut, on ne va tout de même pas confondre les résultats comptables de l'industrie du disque avec la santé mentale des quelque deux millions de victimes de l'inceste en France.
Enfin, du moment que notre grand chef à tous est consolé de sa vexation…
Enfin, du moment que la marge sur les CD est préservée...
Qui a parlé de l’intérêt général ?
Qui a osé faire remarquer que le but de la loi est d’abord la protection des plus faibles ?
Hein, qui ?
18:46 | Commentaires (12)
vendredi, 10 avril 2009
Les hommes sont stupides.
Au point de saboter leur intérêt…
Le bus 26 - Nation-Gare Saint-Lazare via rue des Pyrénées, Jaurès, Stalingrad - est un bon exercice de typologie des groupes. Il faut et il suffit de parcourir suffisamment de stations pour se convaincre que s’ils marquent des buts, c’est contre leur camp.
Les jeunes gens sont, en la matière, particulièrement efficaces et conservateurs.
Vous n’êtes pas, au moins en région parisienne, sans avoir remarqué l’arrivée du printemps.
Printemps qui habituellement couvre les jeunes gens et les arbres de boutons et découvre les jeunes filles de leurs pelures hivernales.
Eh bien, cette année, dans mon coin, malgré le ciel bleu et un soleil éclatant, ces demoiselles restent obstinément en pantalon et la chemise boutonnée jusqu’au cou.
J’en étais aussi surpris que marri et me perdais en conjectures quand un parcours de quelques stations sur la ligne 26 me fournit la réponse attendue et qui justifie le titre de cette superbe note…
Il m’a suffi d’entendre des adolescents porter des jugements aussi stupides et hâtifs que définitifs sur le sexe opposé pour entrevoir le pourquoi de ma frustration esthétique : Il apparut en effet que pour « qu’une fille ait une réputation », mauvaise bien entendu, il faut et il suffit qu’elle porte une jupe.
Dans cet accoutrement, au mieux « elle se montre », au pire c’est « une pute ». Le dernier qualificatif se transforme en « une sale pute » si elle ne porte pas de leggings sous la jupe car « elle manque de respect » et que « si elles se font niquer elles l’ont bien cherché ».
Essayer de leur faire comprendre que ce sont eux qui manquent du plus élémentaire respect envers celles qui risquent bien de leur donner leurs enfants et partager leur vie leur semble une approche extra-terrestre des relations entre filles et garçons.
Les filles, à leur tour, les enferment dans leur rôle de petits machos à ne pas exciter en évitant de leur montrer trop de peau. Il faut les entendre dire des garçons « si tu viens en jupe, ils te regardent comme une pute », « ces salauds ils te matent », « si tu passes trop près j’te dis pas ».
Les unes, maltraitées qu’elles sont, sont devenues trop craintives pour apprendre à utiliser leurs armes
Les uns sont trop stupides pour savoir que regarder sous les jupes des filles est un sport vieux comme le monde mais doit être pratiqué discrètement et en silence.
De plus, regarder sous les jupes des filles c’est, à mon sens, la moindre des politesses…
18:32 | Commentaires (19)
dimanche, 05 avril 2009
Gone with the wind...
Non, je ne vais pas parler de grève, ni de scanner.
Ni du remplaçant de J.M.Sylvestre qui, comme d'habitude, après avoir fait le tour de tous les malheurs qui nous frappent, nous propose, toujours comme d'habitude, de nous serrer la ceinture, mais en dépensant les sous qu'on n'a pas pour relancer l'économie et redorer le bilan des banques.
Non, aujourd'hui je vais parler d'un problème absolument dramatique: La supériorité de la cinquantaine sur la prime jeunesse dans le mécanisme de la séduction chez les people.
La lecture du « Elle » de Douce Moitié m'en apprend de belles sur la dure condition des people de cinquante ans et plus qui ne sont ni ménagères ni mâles.
Figurez vous que, contrairement à la ménagère de plus de 50 ans qui, elle, doit négocier avec son statut de « va de la gueule » dans les campagnes de promotion, ses bouffées de chaleur, ses risques de maladies cardio-vasculaires et sa future ostéoporose, eh bien la people de plus de cinquante ans doit affronter des vérités bien plus cruelles.
L'examen de l'article de « Elle » qui traite de la chose montre avec une désarmante cruauté l'effet de quelques dizaines ou centaines de millions de dollars sur le grain de la peau, la décontraction face au quotidien et l'acquisition de quelques préceptes d'élégance.
Michelle Pfeiffer est certes une très jolie femme mais sa vie semble un enfer de gymnastique, de soins esthétiques, de chirurgie du même tonneau, de « cardio-training » et autres médications, douces ou non.
En fait, je ne suis pas sûr qu'elle soit plus séduisante à cinquante ans qu'à vingt ans, en revanche elle fait sûrement beaucoup plus d'efforts pour l'être.
Mettez côte à côte une vue de la même dans « Falling in love again » (1979) et dans « Chéri » (2009, vous verrez sans doute ce que je veux dire.
J’en suis ravi et je lui souhaite tout le bonheur voulu mais, à la lecture de sa réflexion sur la « libération de la cinquantaine », je ne peux m’empêcher de penser -in petto pour ne pas la vexer- qu’elle eût dû s’y prendre quelques décennies auparavant pour vanter le mérite suivant : « La cinquantaine, c’est le temps de la liberté ».
Personnellement, j’aurais plutôt dit ça de la vingtaine ou de la trentaine, mais bon…
Peut-être était-elle nonne et s’est recyclée dans le cinéma après une crise de foi, mais pour sortir une énormité pareille, elle souffre manifestement d’un manque d’information criant.
Je ne prétends pas, loin de là, que le sexe perd tout son attrait au delà de cinquante ans et que l’on devient cacochyme le jour de son cinquantième anniversaire, mais la première nana venue, pour peu qu’elle s’exprime un peu crûment, vous dira que « un pied de 30 ans, c’est quand même aut’chose ! »
D’autres, ont heureusement une vue un peu plus rationnelle de la chose, et surtout plus conforme à ce que vivent généralement les femmes (et les hommes...).
Feue ma grand’mère -sur la plénitude sexuelle de laquelle je n’aurais pas risqué un kopek- à propos de celles qui prétendent que « chaque âge a ses plaisirs », disait tout de même, « Ouaip, même bien raccommodé, ça ne vaut pas le neuf. »
la belle en 1979
13:31 | Commentaires (10)