samedi, 08 juin 2013
Caméra manne…
Je vous ai dit que je vous raconterai l’histoire du « Secret de l’élève Nuylas » si je trouvais le DVD.
Le DVD semble bien mal parti, un film de plus de cinquante ans, s’il n’est pas l’œuvre d’Howard Hawks ou Jean Renoir a peu de chance d’être immortalisé par voie numérique, voire simplement analogique.
Vous n'avez pas idée comme on peut se faire avoir à écouter un copain qui sait bien « vendre » ce qui lui a plu.
Je le sais, je le fais aussi et ça me vaut des réflexions peu amènes d’Heure-Bleue, notamment à propos de « Ma nuit chez Maud » qu’elle me jette à la figure à chaque fois que le nom d’Eric Rohmer sort de la radio ou de la télé.
Je me suis donc retrouvé un mercredi soir au ciné-club du lycée à voir le film d’un réalisateur hongrois qui avait eu l’idée saugrenue d’intéresser mon copain –celui qui m’emmènerait plus tard à « La Casita »- au prétexte que le héros d’un de ses films avait obtenu le prix d’interprétation masculine au festival de Cannes en 1964.
Comme vous le savez toutes, lectrices chéries, les films qui passent dans les ciné-clubs des lycées ne passent pas en même temps en exclusivité dans les grandes salles parisiennes.
Ces films ont une forte tendance à passer dans les ciné-clubs entre cinq et cinquante ans après leur sortie en salle.
Oui, je sais, « encore Paris ! » mais je vous rappelle que ce sont mes souvenirs et que je vivais à Paris.
Le ciné-club du lycée passait donc, ce mercredi soir là « Le secret de l’élève Nuylas », sorti en 1960.
En VO sous-titrée s’il vous plaît, personne n'aurait songé à faire doubler un film comme ça.
Mon pote frimait sa race, comme s’il parlait le hongrois couramment.
Ce qui était peut-être le cas après tout, les juifs ashkénazes parlent à peu près toutes les langues d’Europe de l’Est et d'ailleurs, sauf Heure-Bleue qui ne parle bien que le volapük.
Tout ceci pour vous dire que ce film était particulièrement long et ne m’intéressait que très moyennement.
Voilà la dure réalité : Pour être tout à fait honnête, ce film état chiant grave.
Seulement voilà, un vrai copain est un vrai copain et on est parfois obligé de passer par des épreuves pénibles si on veut préserver des amitiés.
Le film en lui-même était tout à fait le genre de film qui m’emm…nnuie profondément, un machin d’un moralisme bêta, avec un étudiant pauvre qui fait une connerie dont il espère qu’elle le sortira de la pauvreté sans faire de tort réel à qui que ce soit. Le mec qui rêve, quoi...
La trame en était assez simple : Cet élève a deux boulots, il fait la lecture à un aveugle et donne des leçons particulières à d'autres élèves. L’aveugle l’envoie acheter un billet de loterie et comme le billet est gagnant et que l’aveugle ne ferait rien de ce pognon de toute façon, Nuylas garde le bifton.
Evidemment, il se fait serrer et ça se passe à peu près bien car il décide d’enseigner à l’humanité entière qu’il faut rester bon et honnête jusqu’à la mort.
Compte tenu de ce que m’avait valu en pension cette histoire de cordonnier, je me suis écrasé mais j’ai quand même pensé que mon pote était encore plus naïf que moi qui suis pourtant particulièrement crédule.
Finalement, la suite a prouvé que j’avais eu raison de l’accompagner au ciné-club.
J’y ai vu bien d’autres films, comme « Le cuirassé Potemkine » et « Le mécano de la Générale » et j’ai échappé à la centième projection de « La bataille du rail ».
Quand on y projeta un film de Jean Renoir, inutile de vous dire que ce fut « La bête humaine », pas « Le journal d’une femme de chambre »…
Je dois néanmoins avouer que « Le secret de l’élève Nuylas » était de loin celui qui m’a à la fois le plus ennuyé et le plus apporté…
06:37 | Commentaires (8)
Commentaires
Je suis heureuse de n'avoir jamais eu à me coltiner ce film.
Écrit par : mab | samedi, 08 juin 2013
ha!!! tu t'es ennuyé l'esprit mais pas les mains en somme !
Écrit par : maevina | samedi, 08 juin 2013
Perso, je crois que le film le plus chiant que j'ai vu de ma vie était : "Allemagne, mère blafarde" ("Deutschland, bleiche Mutter") de Helma Sanders-Brahms (qui ça ?). Mais "Nyilas, le couillon hongrois", jamais entendu parler…
Sinon, on dit "grave chiant" et pas "chiant grave". :)
Écrit par : liwymi | samedi, 08 juin 2013
Au ciné club du collège ( CES), j'ai vu " 4 garçons dans le vent" et " Le cuirassier Potemkine", je crois bien.
Mais c'est tout.
Au lycée, y'avait pas de ciné-club.
Écrit par : berthoise | samedi, 08 juin 2013
c'est bien d'être patient avec un copain, la preuve, tu y as trouvé ton compte !!!
Écrit par : emiliacelina | samedi, 08 juin 2013
moi le plus chiant et le seul au cours duquel j'ai quitté le cinéma était un film de marguerite duras, je ne me souviens plus du titre...
Je fréquentais aussi la cinémathèque du lycée épisodiquement. Je me souviens du CUirassé Potemkine et d'Alexandre Nevsky
Écrit par : liliplume | samedi, 08 juin 2013
J'adore Eric Rohmer mais je n'ai pas vu ma nuit chez Maud.
Écrit par : Seringat | dimanche, 09 juin 2013
Ah non il y a encore plus chiant, voir chiantissime, dans ce domaine je vous recommande "Mère courage" de Brecht en allemand ....
Et dire qu'à 20 ans j'allais à Colombes écouter le Berliner théater avec une ferveur religieuse, sans rien comprendre et en trouvant ça génial. Il est vrai que je sortais de chez les jésuites...
Écrit par : Jeanmi | lundi, 10 juin 2013
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