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samedi, 03 octobre 2015

Les moustiques errent ou le jardin des piqûres.

J’hésitais, lectrices chéries.
Devais-je  vous parler des moustiques, ces bestioles qui comme moi craquent pour la peau d’Heure-Bleue ?
Ce qui m’arrange bien car c’est elle qui fut dévorée…
Devais-je vous raconter nos pérégrinations dans le quartier de l’Opéra ?
Je vais vous confier quelque chose.
Je crois avoir croisé mon ancien patron.
Heure-Bleue m’appelait, c’est elle qui l’avait vu.
Je n’ai pas entendu, je continuais pour vérifier quelque chose, sur le petit pont de la rue du Rocher quand elle croise la rue de Madrid.
Oui, c’est bizarre mais ce n’est pas un carrefour.
Non, on dirait que la rue de Madrid a été creusée et qu’on s’est aperçu trop tard que la rue du Rocher passait là.
Alors on a fait un pont, histoire de ne laisser un ravin couper la rue…
J’ai vu trop tard le conducteur qui hésitait à partir et me regardait.
Tant pis. Nous avons continué notre route et, après quelques achats, nous nous sommes assis sur un banc, histoire d’éviter que la lumière de mes jours ne s’éteigne à cause de mal aux pieds.
Ce banc de la rue Tocqueville, là où elle croise la rue Cardinet, était occupé par trois femmes.
De ces Parisiennes dont je croyais avoir vu le dernier exemplaire dans le personnage central de « Chacun cherche son chat ».
L’une semblait avoir abandonné l’idée de quitter l’enfance dès la sortie de la maternelle. Où bien elle y retournait à grand pas. A l’enfance, pas à la maternelle.
Les deux autres, je n’ai pas regardé attentivement, je les écoutais, mais je suis sûr qu’elle avaient leur cabas entre les pieds.
Imaginez, lectrices chéries, « Les vamps » mais en trio.
Elle avaient trouvé un sujet de conversation.
La lettre de la Sécu leur demandant instamment de se faire vacciner contre la grippe.
Sujet d’autant plus inépuisable que les mêmes mots revenaient régulièrement.
On aurait dit une « playlist », telle celles proposées par « youtube », mais réduite à six phrases.
Tout y était.
Un accent que je croyais disparu depuis des décennies.
La simplette qui répète après chaque intervention d’une autre « Ah ben moi j’y vais pas… »
Une autre, plus hargneuse, qui, quand son tour dans la « conversation » revient, assène « moi je l’ai même pas ouverte ! »
La troisième qui insiste « Moi je l’ai reçue une fois et puis c’est tout ! »
Au tour suivant, « simplette »  d’affirmer « Ah ben moi j’y vais pas… »
« Hargneuse » d’insister « Ah ben non alors, moi je regarde même pas ! »
La troisième, histoire de changer, « Quand même, pourquoi y m’en envoient plus ? »
Il était temps qu’Heure-Bleue soit reposée, depuis le temps qu’elle retenait son fou-rire, il allait finir par éclater et c’est terriblement contagieux.
Ça aurait fait des histoires.
Alors on s’est levé et on a repris notre chemin…

vendredi, 02 octobre 2015

Émois, et mois et moi…

gaumont-palace-paris-8.jpg


Imaginer, qui doit venir déjeuner à la maison avec un Chéri que Colette ne connaissait pas, m’a demandé comment s’y prendre pour arriver chez Heure-Bleue et votre serviteur.
Une pensée s’est aventurée dans le désert ma cervelle.
La route qui mène de la cambuse d’Imaginer à la gare Saint-Lazare m’est revenue, intacte malgré les années.
J’ai donc recommandé un petit voyage en bus qui partirait de la place Jules Joffrin, la mairie du XVIIIème, pour l’amener devant la pharmacie Raspail de la rue de Rome, face à l’entrée de côté de la gare.
Las ! Ses souvenirs n’étant pas les miens, elle a suggéré un voyage sombre et peu enrichissant en métro.
Si le chemin en surface emprunté par le métro est passionnant, les sept stations qui mènent à Saint-Lazare sont tristes à mourir.
Aller de la mairie du XVIIIème à la gare Saint-Lazare en prenant le 80 est autrement intéressant.
On remonte quelques dizaines de mètres de la rue Hermel jusqu’à la rue Ramey.
On commence par passer devant une bijouterie que je connais depuis mon enfance, étonnamment toujours là et achalandée puis on entre dans la rue Ramey, plus propre qu’en 1960 mais peu changée en profondeur.
Évidemment, le marchand de partitions chez qui ma sœur cadette a acheté des cordes de guitare pour une passade qui avait plus à voir avec un garçon du coin qu’avec la musique a disparu.
Le 80 sort de la rue Ramey pour remonter la rue Custine.
Là, « les impôts » où ma mère allait régulièrement expliquer pourquoi il était malvenu de lui demander des sous, ont été remplacés sans surprise par une banque.
Le 80 quitte ensuite la rue Custine pour la rue Caulaincourt où mon palpitant a semé quelques brisures à l’adolescence. Le bistrot est toujours là, pas loin de la rue Saint-Vincent.
Il passe ensuite sur le pont qui enjambe le cimetière de Montmartre où j’ai quelques souvenirs et arrive place de Clichy, là où il y eut le « Gaumont Palace », le plus grand écran d’Europe. J’y vis plein de films dont « Ben Hur » de William Wyler.
Je ne sais pas si Charlton Heston avait bien sa montre au poignet pendant la course de chars. J’étais bien trop pris par le film.
Si on prend le métro, on ne voit pas le Wepler, salle gigantesque où on a réussi à caser douze salles aujourd’hui.
On ne voit pas non plus, en regardant en face, le lycée Jules Ferry.
Du 80, en se penchant un peu, on pouvait voir « la Taverne du Régent » dans la rue de Douai, lieu de rendez-vous censément secrets dans les années soixante.
Au moins trois lycées entiers connaissaient ce café qui a disparu lui aussi...
En métro, on rate encore le restaurant de l’écailleur Charlot. Chef- d’œuvre architectural de la période « clinquant » qui éclaire la place a giorno dès six heures du soir en hiver.
Bref, Imaginer, tu rates pleins de choses en prenant le métro.
Surtout que tu as le temps, tu ne pars pas au travail ni « à la gym », tu viens déjeuner à la maison.

jeudi, 01 octobre 2015

La compagnie saprophyte…

Je viens d’entendre une publicité pour une compagnie d’assurance.
Rien d’exceptionnel me direz vous.
Eh bien si. Du moins sur un détail.
Il s’agit d’une assurance dite « habitation », courante.
Mais alors ? Vous entends vous exclamer, lectrices chéries.
Eh bien, voilà.
Ce qui a attiré mon attention, c’est comme toujours un détail dans l’approche du discours.
Une compagnie fait appel à l’aspect impitoyable des statistiques et en tire une tarification qui leur permet de vivre et d’assumer les risques qu’elle est censée prendre en vous garantissant contre les éléments qui peuvent –ou non- vous frapper.
Du malfaisant qui fracture votre porte au voisin qui lave votre plafond à grande eau.
Rien que de très normal donc.
Là où ça me semble curieux, c’est ce que propose cette publicité :
«  Si vous n’avez pas de sinistre pendant trois ans, vous bénéficierez d’une réduction de 10% de votre prime »
La réduction augmente –un peu- si le nombre d’années sans incident croît.
J’ai écouté attentivement le speech du type.
Qu’en ai-je retiré ?
Ça : Vous payez votre prime. Si vous ne coûtez absolument rien à la compagnie, elle veut bien vous prendre moins de sous. Un peu moins. Très peu.
Tentez de faire ça auprès d’un mastroquet !
Ou il vous fout un coup de fusil ou vous plongez pour racket !
Bon, honnêtement –si si- je suis un peu de mauvaise foi.
Mais que voulez vous, il faut bien que je m’entraîne régulièrement au sophisme.
C’est mon péché mignon…

mardi, 29 septembre 2015

Minou troué !

Hier, c’était dentiste pour Heure-Bleue.
Dentiste pour Heure-Bleue, ça veut dire Merveille et P’tite Sœur.
J’ai été très fier, quand je suis sorti de la salle de bains, de voir P’tite Sœur me tendre les bras depuis son lit.
C’est rare, ces temps ci qu’une fille me tende les bras.
Au moins une qui ne s’est pas encore aperçue que j’étais devenu vieux…
Non, j’exagère, Merveille fait semblant de ne pas s’en apercevoir.
Après que Manou eut changé P’tite Sœur, nous sommes partis chercher Merveille à l’école et, ô surprise, nous avons pu emmener P’tite Sœur dans sa poussette.
Nous avons vu tout le monde, chose rare, peu après notre retour.
JJF est belle et moins fatiguée mais malade. Elle souffre d’un truc dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence.
Une infection pulmonaire l’a contrainte à tousser si fort qu’elle s’est fait une entorse à une côte !
Une entorse d’une côte ! Oui, elle a ça, JJF. Si une affection ne fait pas sérieux, c’est bien ça…
Je n’ai pas osé rire, mais quand même.
En revenant, nous sommes passés par le Monop’ et rentrés à pied à la maison.
J’ai préparé le dîner et, à table nous avons, papoté, comme toujours.
Comme toujours aussi, Heure-Bleue m’a époustouflé.
C’est ma faute car j’avais commencé :
- Tu sais quoi ? On dirait que l’on découvre que les mecs regardent les filles dans la rue.
- Ben c’est vrai ! Tu crois que je ne te vois pas ?
Assez maladroitement, j’ai dit :
- Moi ???? Je fais ça, moi ???
- Oui, tu fais ça. Tu fais ça depuis que je te connais…
Après un silence :
- Et probablement avant, tu ne changeras plus maintenant, Minou…
- Et les filles alors ?
- Ben non !
- Alors les filles ne regardent pas les mecs dans la rue ?
- Pas du tout !
- Et pourquoi ça ?
- Non, mais tu as vu ? Ils ne sont pas beaux…
Elle m’a troué !
Que voulez vous répondre à ça, lectrices chéries ?

lundi, 28 septembre 2015

Une histoire pas encore nette…

Mab m’a administré enfin la preuve indubitable que l’Arabie Saoudite a raison.
Dans sa grande sagesse, le royaume, sans doute sur la foi du dicton colonial « Femme au volant, la mort au tournant » a décidé d’entrée d’interdire aux femmes de conduire des voitures.
On pourrait croire qu’il s’agit du sexisme le plus vil.
Pas du tout ! Il ne s’agit là que de protéger ces faibles moineaux des entreprises douteuses de ces prédateurs que sont les garagistes.
 Mab  elle-même en convient dans son commentaire obligeamment laissé chez moi.
Entre parenthèses, elle a oublié de s’extasier sur un titre fantastique que j’avais concocté exprès pour elle mais bon…
Que me dit donc cette blogueuse dotée d’un talent inouï pour l’éphéméride ?
Oui, Mab fait des notes fantastiques de brièveté qui me font penser à l’éphéméride qu’un patron dispendieux avait fait poser sur mon bureau et que je ne me suis mis à regarder que le jour où je me suis aperçu que chaque jour une petite phrase soulignait quelque fait mineur.
Je ne m’étais rendu compte de la chose que le jour ou un collègue a remarqué, vers Noël, que mon éphéméride indiquait encore « 1er Septembre »…
Bref, Mab  souligne dans son commentaire la perfidie d’une profession envers les femmes. Celle des garagistes.
Elle parle même « d’arnaque suprême, une femme seule dans un garage. »
Elle m’a rappelé une historiette qui date du temps où certaines circulaient en « deuche ».
Il s’agissait, me souviens-je, de deux « bonnes sœurs » poussant leur « deuche » en panne jusqu’au garage du village.
Le garagiste leur demande de lui laisser la voiture et donne un délai d’environ une semaine.
La semaine écoulée, les deux « bonnes sœurs » reviennent au garage, le garagiste leur indique l’emplacement de leur voiture, prend leurs sous et retourne vaquer à ses occupations.
Plus d’une heure s’écoule, le garagiste lève la tête de son moteur et voit les deux « bonnes sœurs » debout, à côté de leur « deuche », silencieuses et patientes.
Il va les voir et demande « Mais que faites vous là, mes sœurs ? »
Et les sœurs de répondre « Au village on nous a dit « Si vous allez là, vous êtes sûres de vous faire baiser », alors on attend… »