samedi, 23 septembre 2017
La guerre des deux rosses…
Il y a des gens qui ne savent pas arrêter une conversation téléphonique.
C’est tout un poème que la cesser sans les froisser.
Eh bien l’Ours ne sait pas arrêter une fâcherie.
Sa mère ne sait pas trop non plus.
Je les connais depuis un certain temps.
Je connais l’un depuis sa naissance.
Je connais l’autre depuis un an avant la naissance de l’un.
Je sais que quoiqu’ils en disent, ils détestent être fâchés.
L’un et l’autre ont bien d’autres choses en commun.
Si bien qu’ils ont beaucoup de mal à se passer l’un de l’autre, même si parfois « ça fait des étincelles ».
Cette fâcherie durait depuis six jours.
J’ai donc été désigné volontaire pour le « défâchage ».
Alors j’ai fait comme ma grande sœur avec ses bas de l’époque où les filles portaient des bas.
Je me suis mis au « remaillage »…
Des longues années passées avec mon fils j’ai retiré qu’il adore qu’on ait besoin de lui.
La corvée d’effacement d’informations personnelles sur les tonnes de papiers entassées depuis notre retour en France commençait à me « les briser menu » comme disait Lino Ventura.
Ça ferait parfaitement l’affaire…
J’ai donc téléphoné à l’Ours pour lui dire d’un ton badin :
- Dis moi, Ours…
- Oui…
A répondu une voix gênée.
- Aurais-tu une ou deux bombes de peinture en trop ?
- Qu’est-ce que tu veux faire pôpa ?
La voix est plus détendue.
- C’est pour les papiers, je dois effacer des milliards de fois les noms « Le Goût » et « Heure-Bleue » sur des millions de papiers.
- J’ai ça, si tu veux passe mardi ou mercredi à la maison.
- …
- Pôpa ?
A-t-il repris d’une voix heureuse.
- Oui mon fils…
- Tu peux me passer maman ?
Et voilà le travail...
Nous aurons donc Merveille et P’tite Sœur mercredi, pour qu’elles trient les jouets.
Ceux qu’elles veulent garder.
Ceux qu’elles veulent jeter.
Je sais déjà que dans notre nouveau chez nous il y aura deux sacs de jouets.
Le sac de jouets à garder, qu’elles n’ouvriront jamais.
Le sac de jouets à jeter, qu’elles étaleront par terre chaque fois qu’elles viendront…
08:25 | Commentaires (16)
mardi, 19 septembre 2017
Ce soir, on bouffe parisien.
Je ne sais plus trop ce qu’on regardait.
La fille embrasse le type qu’elle n’aurait pas dû.
Bon, c’était une mini-série.
La lumière de mes jours a levé le nez de son assiette.
- Si je te vois rouler une galoche à une pétasse, je te défonce !
- …
- Bon, si c’est elle, je la défonce aussi…
- Mais j’ai rien fait, c’est la télé !
- Quand même…
Comme dit la Fontaine
« La fourmi n’est pas prêteuse, c’est là son moindre défaut. »
J’en ai déduit que j’étais devenu un « homme-objet ».
On a changé de chaîne…
Même se poser des questions est risqué ces temps-ci.
Alors essayer d’y répondre, hein…
J’ai repensé à un type de l’école de Barbizon.
Il a peint un truc, justement, un truc qui…
Pas de doute, le temps passé à pêcher pécher est le meilleur qui soit…
21:47 | Commentaires (10)
lundi, 18 septembre 2017
Pot de bébé, peau de bébé ?

Elles sont passées devant moi d’un pas vif.
Le parapluie les protégeant très vaguement d’une pluie qui ne semblait pas les déranger plus que ça tant leur conversation était animée.
Je les entendais converser, debout derrière elles tandis que le feu laissait passer les voitures.
En réalité, celle de droite racontait je ne sais quoi, écoutée de façon distraite me sembla-t-il, par celle de gauche.
Mon attention a été attisée quand celle de gauche a dit :
- Mince ! Les couches, j’ai oublié d’acheter les couches !
Leur dialogue s’est engagé.
- Eh ! Ton dernier bébé a quatorze ans, s’il a besoin de couches c’est qu’il a fait une grosse bêtise avec une camarade de classe !
- Mais non idiote, c’est pour ma mère…
- La pauvre… Elle n’est plus autonome ?
- Non elle est « retombée en enfance » comme on dit.
- C’est difficile pour vous…
- Oui, elle ne parle plus, elle se fait pipi dessus, il faut que je la fasse manger…
- « Retombée en enfance », c’est exactement ça.
- Elle est comme un bébé, il faut même que je la couche.
- Enfin, pas exactement comme un bébé…
- Et alors ?
- Ta mère est comme un bébé, sauf qu’on ne peut pas dire qu’elle a « toute sa vie devant elle »…
- T’es rassurante, il n’y a pas à dire…
Le feu est passé au rouge et elles ont traversé tandis que je m’apercevais que je n’avais pas non plus « toute la vie devant moi ».
08:52 | Commentaires (20)


