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lundi, 26 février 2018

Classique, la rousse...

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Cette toile ne m’inspire pas mais je fais un effort pour Emilia-Celina, Praline, Delia, Heure-Bleue, Pivoine et toutes les lectrices chéries qui pensaient comme elles.

La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide.
Je le sais, il me l’avait dit bien avant de me la présenter.
Plus tard, quand je l’ai vue, elle ne m’a pas frappé particulièrement jusqu’au moment où elle a souri.
Elle avait un de ces visages sérieux qu’un sourire transfigure, éteint le soleil et éclaire la rue.
Mais laide… Sacré Aurélien, va !
Il y a des jours où je me demande s’il a des yeux Aurélien.
Ce jour là, je me rappelle qu’il me l’avait présentée d’un léger « Bérénice, une copine. »
C’est ce jour là que j’ai été frappé par son sourire.
Aurélien m’avait pris par le bras et dit à Bérénice « Et voilà Titus, dont je t’ai parlé… »
Elle ne l’a pas cru.
Elle m’a souri, ce sourire là et dit «  Non ! Ta mère t’a appelé Titus ? »
Et elle a eu ce mouvement de tête que j’ai trouvé merveilleux de grâce.
Nous avons tous trois fini l’après-midi autour de cafés au Nemours.
C’est en sortant que j’ai dit « Si vous n’avez pas peur que ça finisse en tragédie, on pourra renouveler l’expérience… »
Je savais bien que ça ne pouvait pas finir en tragédie et pas plus en comédie...
Ça n’a pas fini en tragédie.
Mais comment diable a-t-il pu trouver laide une fille comme ça ?
Mon dieu ! S’il la voyait là, devant sa psyché…
Je la regarde et je sais qu’elle me fait languir exprès.
Qu’elle fait semblant de mettre de l’ordre dans ses cheveux.
S’il ne s’agissait que de ça, elle n’avait pas besoin de découvrir autant ses épaules.
Je sais qu’elle dégage son cou exprès.
Et encore…
Ce n’est pas la fin de cette danse quasi immobile.
J’attends, je sais qu’il va arriver.
Ce mouvement des deux mains derrière sa tête pour relever sa chevelure.
Je n’ai jamais su comment elle faisait pour que ce geste délicat et élégant soit un appel.
Une demande du genre « Et si tu venais poser doucement tes lèvres sur mon cou ? »
Je sais bien comment commencent ces choses là.
Ça commence de façon muette.
Seulement la tête qui se penche un peu plus dès le premier contact.
Puis le premier frisson arrive et elle hausse les épaules.
Puis les resserre vers l’avant en soupirant d’aise.
Elle dit que ça lui fait comme des gouttes chaudes de bonheur sur la peau.
Elle dit aussi qu’il lui pleut dans le cou une averse de bonheur.

Ça fait comme les enfants avec les bonbons quand leur mère dit « Encore un mais c’est tout ! » 
Elle aussi dit chaque fois « Encore un mais c’est tout ! » mais penche encore plus la tête pour qu’il y en ait plus et que je recommence.
Or justement j’aime son cou.
Et c’est parfait car elle aime que j’embrasse son cou.
Tout son cou.
Alors souvent la chaise se renverse.
C’était finalement une bonne idée que ce tapis devant la psyché…