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jeudi, 22 novembre 2018

Avant de m’occuper de Vénus, je me suis occupé de mercure.

Ouais, je sais...
Mais avouez que c’est l’ordre naturel des choses, quand même…
Liv fourmi
que j’adore, manque néanmoins du savoir minimum en matière de curiosité des petits garçons.
Pas que pour ce qui concerne « le camp d’en face », non.
Ça, tout le monde le sait. Surtout les filles…
En revanche, pour ce qui touche la curiosité maladive dont ils font preuve dès qu’il s’agit de choses risquées, voire dangereuses, Liv Fourmi ignore tout…
Enfin presque tout car je suppose qu’ayant un camarade de jeux à domicile et des enfants elle doit bien avoir quelques lumières sur le sujet.
Pour ce que je me rappelle, elle m’a un jour dit « j’ai fait une expérience de chimie un jour ! J’ai mis un bonbon Mentos dans du Coca-Cola ! »
Bon, d’accord, ça mousse…
En plus si on boit le résultat, on ne meurt pas empoisonné mais on va faire un sprint vers les toilettes.
Car l’effet secondaire inattendu des bonbons Mentos, justement, eh bien c’est… Bref, c’est ça.
Pour en revenir à ton conseil, Liv Fourmi, lectrice chérie, tu me dis « Si tu voulais jouer avec du mercure, il te suffisait de casser un thermomètre.... Pfff il faut tout te dire... »
Un thermomètre… Pfff… Tu n’y connais rien !
Dans un thermomètre, il n’y a quasiment pas de mercure.
Et quand tu as retiré les petits bouts de verre, il en reste encore moins.
En prime tu te fais disputer, voire maltraiter car les parents des années cinquante ou du début des années soixante étaient des clients sérieux.
Pas des « parents ouverts au dialogue et prêts à discuter avec les enfants qui sont de « petites personnes » à qui il faut expliquer plutôt que sévir et dont il faut tenir compte des désirs ».
Non, Liv, les « parents façon Dolto » étaient rares dans les années cinquante.
Non non Liv, si j’avais cassé le thermomètre, j’aurais pris une taloche pour m’apprendre des choses comme « ton père se saigne aux quatre veines pour que tu aies à manger et que tu sois soigné et toi, mon garçon, qu’est-ce que tu fais ? Hmmm ? »
Là, il y aurait un silence réprobateur, le calme qui précède la tempête, je parle d’expérience.
Ma mère aurait repris son souffle et hurlé « ET TOI TU CASSES LE THERMOMETRE ! » à un niveau qui ferait passer Lara Fabian pour Carla Bruni.
Oui Liv, je crois t’avoir déjà dit que ma mère me faisait peur car elle criait encore plus fort que Lara Fabian.
Pour revenir à mon mouton, à mon mercure, cet « Altimètre à mercure » m’en avait fourni, après un ramassage difficile, près d’un demi-verre à moutarde.
Il faut avouer que l’époque n’avait pas, sauf pour le travailleur, encore cette maladie des économies.
S’il fallait  un verre de mercure, eh bien on mettait un verre de mercure, on ne mégotait pas.
Il n’empêche que j’ai drôlement bien joué avec ce mercure.
Je l’ai fait chauffer dans une casserole quand j’ai été tout seul à la maison.
J’ai flingué une bague de ma grande sœur, en plaqué or, la bague pas ma grande sœur.
Bon c’était un bijou en toc qu’elle avait eu avec une boule de chewing-gum dans un bocal où elle avait mis une pièce.
J’ai fait un court-circuit avec une pile toute neuve, celle de la « lampe électrique », celle qui servait à aller chercher le charbon quand ma mère a trouvé que c’était mieux que la bougie.
Bref, ce mercure m’a bien profité.
Un jour j’ai renversé la boîte…
Alors un thermomètre. Je vous demande un peu…