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jeudi, 29 novembre 2018

J’ai un air à vif…

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Ce matin, je me suis levé avant huit heures.
Je sais, lectrices chéries, vous n’en avez rien à cirer.
Mais quand même.
J’ai fermé la porte de la chambre.
J’ai allumé la radio et l’ai écoutée en sourdine.
J’ai entendu une fois de plus la façon dont les « Gilets jaunes » sont vus par le gouvernement.
Après avoir entendu fuser les noms d’oiseaux et entendu un ministre leur répondre en substance, façon Coluche « Dites nous de quoi vous avez besoin, on va expliquer comment vous en passer. »
À ce moment je me suis rappelé ce qui avait permis au « Brexit » de l’emporter et à Trump de devenir Président des États-Unis.
Ça m’a rappelé aussi où et pourquoi certaines municipalités avaient mis à leur tête des maires FN.
Et il me semble que les mêmes causes entraînent les mêmes effets à peu près partout.
La surdité de classes politiques qui ont oublié le sens originel du mot « gouverner ».
C’est le même que pour les bateaux et les avions : donner une direction, un cap.
Les gouvernements ne se sont occupés que d’une fraction de la population : Celle qui a le pouvoir économique.
Ils ont oublié que ce n’est pas elle qui crée la richesse réelle du pays, elle n’en tient que les livres de comptes.
De plus, on l’a vu il y a peu avec Engie et Carlos Ghosn, elle les maquille souvent dans le sens des ses intérêts.
Endormis et menés par eux, les gouvernements ont laissé de côté le reste de la population, ne s’en préoccupant qu’en cas de soubresauts.
Et souvent pour les prendre pour des imbéciles avec qui il faut « faire preuve de pédagogie », comme si on avait affaire à un tas de crétins.
Ce que certains disent à mots à peine couverts comme je l’ai entendu il y a peu d’un type dont le boulot de porte-parole devrait l’amener à plus de prudence.
Toutes ces bévues causent des réveils douloureux car on oublie souvent que ces imbéciles sont la fraction la plus nombreuse de la population.
En plus c’est celle qui nourrit Nozélites, eux qui ont oublié que tous ceux qui sont ou pensent être des «laissés pour compte» finissent régulièrement par se jeter dans les bras de ceux qui leur donnent l’impression qu’ils sont enfin écoutés et compris.
Nigel Farage, Donald Trump, Geert Wilders, Marine Le Pen et autres ont su faire croire à ces « laissés pour compte » qu’ils avaient été entendus, compris et qu’on s’occuperait enfin d’eux.
Et je pense malheureusement que c’est ce qui risque bien d’amener un clone de Marine Le Pen en plus malin à l’Elysée en 2022.
On a trop souvent oublié que les gens ont, dans leur ensemble :
- Besoin d’un boulot, même sans formation.
- Besoin de dignité même s’ils gagnent peu.
- Besoin de se sentir utiles, pas d’une aide qui leur permet tout juste de survivre mais les maintient à côté de la marche de leur pays
- Besoin d’être partie prenante de leur vie, pas d’être «la cousine pauvre» à qui on donne à manger
Nozélites, aussi cultivées soient elles ont oublié les phrases de Steinbeck comme elles ont oublié le visage de Henry Fonda dans « Les raisins de la colère »…