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mercredi, 15 mai 2019

Cinquante nuances de gris...

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Nous sommes enfin allés voir l’exposition « Hammershøi » au musée Jacquemart-André.
Hé bé…
J’en ai retiré une impression d’austérité qui a failli éteindre le soleil qui brillait dehors de tous ses rayons.
Franchement, il ne m’a pas donné pas envie d’être danois.
Néanmoins je n’ai pu que m’émerveiller parce que l’on est pris par l’ambiance de ces tableaux.
Si je ne sais pas ce qu’Hammershøi a voulu montrer il l’a fait avec génie.
Une chose m’a frappé, j’ai retiré de nombre de ses toiles l’impression qu’Hammershøi n’a regardé les femmes qu’à la dérobée.
Elles sont présentes dans quasiment toutes ses toiles mais dans la plupart d’entre elles,  elles sont vues de dos et toujours sans couleur.
Hormis quelques nus qui donnent l’impression qu’il a surpris des femmes au sortir de cachots du KGB, toiles d’une précision clinique mais sans visage et toujours dans cette ambiance qui a fait frémir Heure-Bleue, cette « ambiance noir & blanc » qui rappelle inévitablement « la douche » vue par le IIIème Reich.
Comme a dit Heure-Bleue «  Pfiouu… Z’ont pas l’air de kiffer la vie ces femmes… »

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Heureusement, on sait qu’Hammershøi n’est pas le peintre déprimé qu’on pourrait penser.
Certaines toiles font presque sourire tant elles apportent le printemps dans cet univers plutôt sombre.
J’aime énormément cette toile où le soleil semble entrer par effraction dans une pièce austère autrement promise à la grisaille et l’obscurité des salons inoccupés.

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Vilhelm-Hammersh-i-Study-in-Sunlight.jpg


Pour nous réconcilier avec la lumière, nous sommes passés par le salon de thé du musée.
À ma gauche, la table était occupée par deux femmes dont j’ai pensé qu’il s’agissait d’un entretien d’embauche comme il devient courant ces temps ci de les faire passer dans les bars d’hôtel de luxe ou les salons de thé de musée.
Hélas, la table à ma droite était occupée par deux dames dont les problèmes de domesticité rétive accentués par « les taxes » et « les charges » les acculaient au RSA socle.
À les écouter, je me demandais si ceux dont la fin du mois arrivait irrémédiablement le 18 du mois avaient vraiment de quoi se plaindre au regard des malheurs de ces deux là…
Nous avons constaté une fois de plus que lorsque ces gens emploient quelqu’un, il ne travaille jamais assez, jamais assez vite, jamais assez bien, jamais assez longtemps mais toujours pour trop cher.
De même, lorsqu’ils ont quelques biens ils sont obligés de les défendre contre des hordes de pauvres et de fonctionnaires qui font rien qu’à vouloir les dépouiller.
On ne dira jamais assez la misère de la bourgeoisie…

Nous nous sommes levés et partis avant que la lumière de mes jours ne leur tartine leur gâteau sur la figure et ne piétine leur veste Chanel.
Il y a des jours, comme ça où on se dit que la Révolution n’a pas vraiment atteint son but…

Commentaires

A lire ton dernier paragraphe, je me dis qu'avec la lumière de tes jours, c'est LaREM ! (la révolution en marche évidemment) :-)

Écrit par : Praline | mercredi, 15 mai 2019

Quand j'ai lu que vous envisagiez d'aller au musée Jacquemart -André, j'ai fait la visite toute seule sur le Net. Ton billet en parle très bien. J'ai eu le même ressenti et la taille réelle des tableaux devait augmenter cette sensation.

Quant au paragraphe :

"On ne dira jamais assez la misère de la bourgeoisie…
Nous nous sommes levés et partis avant que la lumière de mes jours ne leur tartine leur gâteau sur la figure et ne piétine leur veste Chanel.
Il y a des jours, comme ça où on se dit que la Révolution n’a pas vraiment atteint son but…"

je me suis sentie toute ragaillardie ; ainsi je n'étais pas seule !!!

Écrit par : Sophie | mercredi, 15 mai 2019

En effet cela n'a pas l'air drôle. Ce n'est pas du Bonnard.

J'ai eu une collègue danoise dont le mari était en poste à Bruxelles. Ils invitaient le bureau à noël pour un smorgafbrød...

Alors, poissons fumés divers... toutes sortes de salades de harengs... crudités... pain... harengs au curry à la betterave... bouchées danoises... on était déjà full.

Après il y avait du rôti de porc aux pdt caramélisé,

Écrit par : Pivoine | mercredi, 15 mai 2019

Caramélisées pardon. Des bleus danois... puis du café dans des tasses en acier inoxydable. On était complètement éteints. Mais c'était chouette. C'était une charmante personne.

Écrit par : Pivoine | mercredi, 15 mai 2019

J'ai vraiment aimé cette exposition et particulièrement la lumière saisie au fil des toiles. Si précieuse, si courte, si fugitive dans les pays nordiques. Un univers qui allait bien avec "Maison de Poupée"... Certainement pas drôle tous les jours, en effet.

Quant à ces bourgeoises dont tu parles, elles sont "pauvres" d'une autre façon. Mains serrées et esprit étroit...

Écrit par : lakevio | jeudi, 16 mai 2019

leur "pauvreté" toute relative nous coûte cher à tous...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 16 mai 2019

Quand on entend que Bal Ka Ni se trouve pauvre... il y a encore du boulot pour les révolutionnaires !

Écrit par : Fabie | jeudi, 16 mai 2019

J’ai entendu à la radio que le metteur-en-scène du film Le Festin de Babette s'était inspiré de ces toiles pour créer les décors de son film.

Écrit par : Anita | dimanche, 19 mai 2019

Effectivement c'est d'une tristesse...même limite lugubre!!! grr.. bisous.

Écrit par : Tarrah | lundi, 20 mai 2019

Les commentaires sont fermés.