dimanche, 30 juin 2019
Toute l’affaire est dans le sac…
Un jour de printemps, j’ai croisé Heure-Bleue.
Plus tard, je suis allé chez elle.
Puis chez ses parents.
Son père m’a regardé de travers mais comme j’ai trois sœurs, je sais qu’un « père de fille » c’est un peu comme une « mère de fils ».
Le « père de fille » accepterait volontiers que sa fille se marie mais vierge et la cinquantaine passée…
Sa mère était à peu près aussi grasse qu’Heure-Bleue, autant dire, « grasse comme un filet de vinaigre »
Il y avait aussi une de ses sœurs.
Comme toutes les sœurs elles n’étaient pas d’accord alors comme elles étaient de grandes filles, elles se sont battues…
Comme on disait à l’époque « bonjour la rencontre… »
Alors que je n’étais passionné que par les filles et les sciences physiques, celle qui allait devenir la lumière de mes jours m’a appris qu’il y avait d’autres choses à regarder.
Elle avait un sac-à-main magnifique.
D’un cuir extraordinaire d’un noir de jais et d’une souplesse toute relative.
Je l’ai encore dans les yeux.
Il avait accroché à l’anse un carré Hermès offert par une dame charmante qu’elle avait pour amie.
Près d’un demi-siècle plus tard nous en parlons encore avec un mélange curieux dans la voix.
Celui des sanglots de l’émotion et de la haine du chat de ma belle-mère qui le transforma en une ruine telle que le cordonnier chez qui nous le portâmes en eut sangloté de chagrin.
Ce sac est malgré tout resté à la maison jusqu’à notre départ en Israël puis parti avec le reste de nos affaires chez un garde-meuble où toutes nos affaires finirent anéanties par la tempête de 1999.
Mais tout de même, reconnaissez, lectrices chéries, que ce sac était magnifique.
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