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lundi, 29 mars 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°74

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Que peut donc être en train de faire cette jeune femme, assise à son bureau ?
Le savez-vous ?
Je le sais parce que je la connais.
Je sais même que ça devrait commencer par :
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ».
Et se terminer sur
« Et qu’il bruit avec un murmure charmant, le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées. »

Que peut donc être en train de faire cette jeune femme, assise à son bureau ?
Le savez-vous ?
Je le sais parce que je la connais.
Je sais même que ça devrait commencer par :
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ».
Et se terminer sur
« Et qu’il bruit avec un murmure charmant, le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées. »

Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue !
C’est exactement ce qui m’est arrivé la semaine dernière quand je suis entrée dans son restaurant.
Oui ! Exactement ça !
Heureusement, ma copine Œnone est arrivée et m’a tirée d’affaire parce que quand même, mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler...
Je n’osais pas y retourner de peur que ça recommence.
Elle m’a dit « Vas-y ! Écris une lettre, je lui donnerai, tu verras, il est sympa ! »
Je m’y mets mais je n’ai pas l’inspiration, et puis on a eu beau me dire que les filles peuvent faire exactement ce que font les garçons, sauf pipi debout, je n’ose pas.
Il tient un restaurant alors évidemment, des filles il en voit plein.
Mais qu’est-ce que je pourrais bien lui dire qui l’amène à me considérer autrement que comme une cliente ?
Déjà, la première fois qu’il me regarda, ça me fit tout bizarre.
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Il m’a dit « Et alors, Mademoiselle ? Vous prenez racine ? »
Il l’a dit gentiment mais quand même, j’ai été gênée.
J’ai tout dit Œnone, elle m’a dit
- Que tu es bête, il est gentil comme tout, il vient d’ouvrir un restaurant comme celui du boulevard des Italiens, face au Gaumont, on y fait des grillades et des « mixed grills ».
- Et c’est quoi le restaurant ?
- Hippopotamus...
- C’est bon ?
- Le sien est meilleur mais plus léger.
- Il s’appelle comment, lui ?
- Je ne sais pas, tout le monde l’appelle « Hippo light »...
- Tu veux pas lui dire un mot, à « Hippo light » ?
J’ai écrit un petit mot, elle lui a donné après l’avoir corrigé.
Elle est plus douée que moi pour ça.
J’y suis retournée hier, il a été super gentil et tout.
Quand il n’y eut plus personne dans le restaurant, il s’est assis à côté de moi et m’a dit qu’il avait lu un poème de Verlaine hier qui l’avait ému.
Je lui ai demandé lequel et il m’a dit « si tu... vous voulez, je vous le dis. » avec un tel regard que je reconnus Vénus et ses feux redoutables.
Il a commencé « Nevermore » mais quand je lui ai demandé de le finir il a dit « oui » avec une voix douce.
Et c’est pourtant vrai ce que disait Verlaine !
« Et qu’il bruit avec un murmure charmant, le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées. »

samedi, 27 mars 2021

Uber alles ?

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Il y a peu, très peu, je suis allé faire les courses tout seul.
Abandonnant la lumière de mes jours à son triste sort de recluse, coincée non sur son lit de douleur, mais seule, et désespérée face à son pied de douleur, je suis descendu.
J’errais donc, tenant à la main mon petit sac « d’horrible bobo parisien » selon l’étiquette apposée par ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit.
J’allais, du « mini market » de l’avenue jusqu’à la « boulangerie bio » du bas de la rue, histoire d’affirmer ce fameux statut « d’horrible bobo parisien », quand passant devant l’abri bus, j’eus le regard attiré par une publicité.
Je marchais d’un pas alerte, je ne l’avais pas même regardée, simplement vue, pratiquant, comme dit Lakevio, « l’œil balayant » si utile quand on est ado et qu’on cherche l’âme sœur.
Ma cervelle tournant indépendamment de mes pas, quelque chose m’a sûrement choqué sur l’affiche car je suis revenu sur mes pas la lire.
Eh bien oui, lectrices chéries !
Vous pouvez – peut-être – emprunter sans risque un taxi d’esclavagiste américain.
Aller fêter un évènement quelconque sans plus de risques.
Mais si j’en crois la publicité, certaines choses déplaisantes, normalement illégales partout, restent considérées comme tout à fait plausibles à défaut d’être normales.
J’ai eu l’impression, à lire attentivement cette affiche, que se permettre certains gestes sur une femme sans avoir son accord, que ce soit dans un café, dans une rue, un bus, un train ou un couloir d’entreprise était, si ce n’est encouragé, du moins acceptable.
Voilà ce qui m’a laissé pantois devant l’affiche.
Je me suis demandé si elle n’avait pas été rédigée par un de ces représentants attardés de la maréchaussée.
Un de ceux qui demandent à une femme venue se plaindre d’avoir été agressée « Portiez-vous une mini-jupe, Madame ? Aviez-vous une attitude suggestive ou un peu provocante ? Aviez-vous bu ? »
Bref, un type prêt à excuser tout homme incapable de maîtriser ses pulsions car c’est certainement à la femme de ne pas les « provoquer »...
Mais bon, tant que des expressions comme « Rentrez vos poules, je lâche mon coq ! » auront cours, il y aura fort à faire avant que les filles et les femmes puissent se sentit belles sans se sentir proies...

vendredi, 26 mars 2021

74ème Devoir de Lakevio du Goût.

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Que peut donc être en train de faire cette jeune femme, assise à son bureau, peinte par Carl Larsson ?
Le savez-vous ?
Je le sais parce que je la connais.
Je sais même que ça devrait commencer par :
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ».
Et se terminer sur
« Et qu’il bruit avec un murmure charmant, le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées. »

mardi, 23 mars 2021

Ah les farceurs !

J’ai retouché le destinataire, votre serviteur, de façon à éviter d’être étouffé sous une avalanche de propositions de lectrices énamourées.
Néanmoins, je ne peux résister au plaisir de partager ce délicieux poulet, reçu hier.

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Eh oui, lectrices chéries !
De plus, cette andouille a tenté de maquiller l’émetteur réel avec une telle incompétence car l’émetteur « www.ca-loirehauteloire.fr », outre qu’il s’agit du Crédit Agricole et non de la Poste, n’indique pas une adresse mail.
Hélas, en fouinant un peu grâce à un logiciel qui traîne dans mon PC et qui me servit à dépiauter des données lors d’un contrat datant d’une dizaine d’années, l’émetteur réel est apparu.
Un certain twccargo.cs@gmail.com me demande donc de confier mes coordonnées bancaires à un site situé en Serbie-Monténégro et pense que je vais les lui fournir.
Mais où sont passé les gangsters d’antan ?
Ces escrocs habiles, capables de vendre la Tour Eiffel à des touristes et de disparaître avec un confortable acompte réglé en cash !

Mais que sont devenus ces génies de l’immobilier qui vendaient le château de Versailles à des naïfs qui versaient d’entrée les 10% de comptant nécessaires à la validation de l’achat ?
De plus, ces nouveaux escrocs « bas de gamme » truffent leurs demande de fautes d’orthographe.
Et ça, c’est un scandale !

lundi, 22 mars 2021

Devoir de Lakevio du Goût N° 73

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Chaque fois que je passe devant ce mur, je ne peux pas m’empêcher de regarder dans le caniveau.
C’est une source quasi inépuisable de petites choses étranges.
Je me rappelle surtout qu’il y a peu, il n’y avait pas de mur.
Ni de porte.
Maman me tient par la main et me tire vers l’école maternelle.
Oui, elle me tire parce que je « lambine » à regarder dans le caniveau.
Je me demande pourquoi elle ne change pas de trottoir ou ne me tient pas par l’autre main, ce qui m’aurait éloigné du caniveau et empêché de regarder dedans tout au long du chemin.
Non, pas tout au long.
Pas quand on prend le passage qui mène jusqu’à l’autre rue et qui est sombre, n’a pas de caniveau et dont les pavés sont toujours glissants.
Maman ne peut pas passer par un autre chemin, sauf à arriver en retard chez la dame du « Chic Parisien ».
Mais je ne sais pas pourquoi elle me laisse « lambiner » le long du caniveau.
Peut-être pour me garder un peu plus longtemps avec elle.
J’ai remarqué qu’elle regarde madame Comprade, ma maîtresse, d’un air bizarre, comme si elle ne l’aimait pas...
Maman regarde pareil celle qu’elle appelle « l’autre ».
Moi je sais qu’« l’autre », elle s’appelle Malika.
Elle est drôlement belle.
Elle a les yeux bleus ! Oui, bleus !
Je ne savais même pas que des yeux pouvaient être bleus !
Ce sont les plus beaux yeux que j’aie jamais vu.
Je pense que maman la déteste.
Je ne sais pas pourquoi...
Elle est gentille Malika.
Elle me tient la main pour entrer en classe et elle est assise à côté de moi.
Mais on n’est pas encore à l’école et je déteste ce passage, il est sombre et j’ai peur.
Tant que maman me tient par la main, ça va.
J’espère que ce soir, on ne passera pas par là.
Mais alors je ne verrai pas le mur et dans l’autre caniveau, il n’y a jamais rien.
C’est une vraie rue et il n’y a pas de choses qui traînent dans les caniveaux.
N’empêche, c’était mieux quand il n’y avait pas le mur...
De l’autre côté, il y a de l’herbe.
Je le sais, je l’ai vue quand il n’y avait pas le mur...