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jeudi, 21 octobre 2021

Il me revient des trucs ce matin…

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J’ai commencé à écouter une émission sur les dégâts de la mode, non seulement sur l’esprit des « accros de la fashion » mais sur les effets d’icelle sur les pollutions diverses qui dévastent notre monde.
Je me suis alors rappelé qu’à un moment genre « crise d’ado tardive », j’ai donné quelques sous à une dame pour m’éviter de faire ce que j’ai fait quand même : « Filer mon sac » à la boîte qui m’entretenait grassement et me fâcher avec la lumière de mes jours.
Il est évident qu’il n’est pas là question de déconsidérer la psychanalyse et ses officiants, quoiqu’on pense de leur efficacité.
Surtout si on compare ce qu’ils valent à ce qu’ils coûtent…
Il se trouve que celle à qui j’ai donné quand même une petite fortune – qui me fut rétrocédée par la Sécurité Sociale et une mutuelle « haut de gamme à un œil » - ne me convenait pas.
Cela dit, à moins d’être « sévèrement taché », on a peu, pour ne pas dire aucune, illusion sur soi.
Il m’est arrivé évidemment d’être surpris de constater sous la toise qu’on s’est fait râper le crâne ou les pieds de deux ou trois centimètres en quelques décennies.
C’est la surprise de l’animal qui vient de passer de moins grand à plus petit mais bah…
Il suffit de se redresser.
Reste à constater qu’on n’entre plus dans ce « Newman du 36 » qui nous allait si bien il y a quoi ? A peine cinquante ans ?
Pour en revenir à mon mouton, ne rêvons pas.
Nous savons à peu près ce que nous valons.
Mais le pire c’est que nous savons très bien ce que nous ne valons pas.
Et, « bien plus pire » encore, la lecture de certains auteurs nous enfonce le nez dans les profondeurs de nos illusions.
Heureusement, quand vous apprenez assez jeune que la plupart de nos problèmes sont dus à de sévères craquements entre ce que l’on est et ce que l’on veut faire croire ou paraît être, vous vous mettez à admettre ce que vous êtes.
Rassurons-nous, ça ne veut pas dire que nous cessons de faire un peu de cinéma quand le besoin s’en fait sentir.
Ça veut seulement dire que nous savons que nous faisons du cinoche.
Juste vous changez de film avec l’âge et les circonstances…
Votre Goût adoré, par exemple, l’a fait.
Je suis sûr que vous ignoriez que j’ai été Steve Reeves en 1958.
Bon, en réalité j’étais Hercule en train d’étrangler le lion de Némée dans « Les travaux d’Hercule ».
Je me souviens que Sylva Koscina y jouait le rôle de Iole, mais même si les blondes ne me branchaient pas, elle était quand même « à tomber » comme disent les gosses de maintenant…
J’ai même cru être Chris Adams dans « Les sept mercenaires », c’est dire.
Et je n’étais pas seul je vous assure.
Si vous nous aviez vu, les autres garçons et moi, sortir de l’Ornano 43 !
Vous auriez vu un paquet de Yul Brynner, mais chevelus, sortir de la salle.
On se tenait drôlement droit, on gagnait deux centimètres, facile !
Ça marchait autrement mieux que quand ma mère -que j’écoutais tout de même- me disait « Tiens-toi droit ! »
Bon, en grandissant on change de héros en même temps que de centres d’intérêt.
Comme j’étais plutôt fleur bleue, même si en vrai c’était « fleur bleue avec arrière-pensées »,  j’ai été Robert Taylor un jeudi, au ciné-club du lycée.
Vous ne savez pas combien Ava Gardner était une reine Guenièvre magnifique dans « Les chevaliers de la Table Ronde ».
Ah ! J’allais oublier de vous dire ce qui me semble essentiel : On vieillit mais on ne grandit pas.
On n’est trahi que par les siens certes, mais surtout par ses articulations.

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