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jeudi, 01 décembre 2022

La gêne éthique nous en apprend sur l'Homme...

Ouais, bon… Je sais, ne dites rien…

J’ai lu hier un commentaire, celui de La Baladine, et je dois avouer qu’il m’a mis un peu mal à l’aise.
Non que je fusse en train de me plaindre, je remarquais seulement la volatilité du bonheur.
Surtout quand il partait en claquant la porte…
Et son commentaire n’a fait que souligner qu’en fait j’ai toujours été globalement heureux.
Bon, sauf chez mes fondus du bon dieu qui m’ont fait penser alors que « bon » n’était pas le mot adéquat pour ce Fouché de l’univers.
Tout comme pendant le cancer où je me suis demandé si je verrai le soleil du lendemain, ce qui est plutôt stressant.
Mais à part ça, j’avoue, j’ai été globalement heureux...
Et ce commentaire m’a fait réaliser la chance que j’ai, pensant à la foule de ceux qui, de la naissance à la mort n’auront guère connu que le malheur, le vrai, celui de la peine incessante, de la douleur de l’abandon, de la dégradation de celui ou celle qu’on aime et qu’on voit décliner jour après jour.
« Du coup », comme on dit maintenant, j’ai eu un peu honte en lisant son commentaire car je l’en sais frappée.
Même si, dans un accès aussi rare que soudain de lucidité, je mesure la chance que nous avons tous en comparaison de ce que subissent tous ceux que les mieux lotis, quand ils décident se pencher sur le sort de ceux qui les servent, appellent « les gens de peu ».
Chance toutefois très relative pour ceux frappés de maladies terribles.
J’ajoute ça parce que je viens d’enterrer un ami de vingt ans que la sclérose latérale amyotrophique a emporté en moins de deux ans...
Sans même à parler de ces gens qui en Ukraine souffrent, dans le froid, l’hiver, l’obscurité, la saleté faute de flotte, probablement bientôt de la faim faute de livraisons.
Oui, j’ai de la chance de savoir que le bonheur est volatile, tant en ignorent l’existence même.
Bref...

Commentaires

Heureuse de cette constatation!

Écrit par : Adrienne | jeudi, 01 décembre 2022

Aprés avoir dit ça comme ça, on peut toujours s'interroger sur ce que serait le bonheur de tous ces gens qui n'en connaissent que le nom, et encore parce qu'à l'école ils ont appris par coeur qu'il était dans le pré, si nous ne le connaissions pas nous même. Seraient -ils plus heureux ? C'est pas sûr, mais pas sûr du tout. Je pense même que c'est parce que nous en connaissons un petit bout, que nous pouvons en partager un peu et tirer vers le haut tous ceux qui en sont privés.

Écrit par : delia | jeudi, 01 décembre 2022

Merci ♥ Merci pour cette réflexion chargée d'humanisme ♥

Peut-être faudrait-il s'interroger sur ce que signifie le bonheur, en fonction de qui on est, où on vit, ce qu'on vit? Peut-être le bonheur n'est-il pas le même pour tous et pour chacun? Qui peut affirmer être heureux totalement, profondément, en permanence?

Beaucoup de gens, ces temps derniers, nous présentent le bonheur comme une nécessité sans laquelle on vit forcément mal. Le bonheur comme une quête perpétuelle. On nous vend l'idée que celui qui n'est pas heureux est celui qui ne se donne pas les moyens de l'être. "Regardez donc comment je déploie quotidiennement des efforts pour trouver une dimension positive à tout ce qui m'arrive, et donc à être heureux!" Voilà en gros le discours. Qui dit en filigrane que celui qui souffre le veut bien, ou du moins est incapable de faire les bons choix de vie, ceux qui le rendraient heureux. Bref, c'est sa faute. Pfff... Ce que nous vendent ces gens-là, c'est un individualisme mâtiné de narcissisme et d'égotisme.

Comment peut-on se dire heureux en s'en attribuant tout le mérite dans un monde où des jeunes gens tombent pour leur liberté? Et qui peut dire que ces gens n'ont pas de moments de bonheur?

Il m'arrive comme à chacun je pense de me sentir heureuse. La douleur n'empêche rien. Mon homme se dit parfois heureux, tout empêché qu'il est aujourd'hui de tant de gestes...

"Le bonheur est une petite chose que l'on grignote assis par terre au soleil", disait Giraudoux.

Au fond, peut-être le bonheur commence-t-il à apparaître quand on cesse de le chercher à tout prix.

Écrit par : La Baladine | jeudi, 01 décembre 2022

Je comprends bien les moments de bonheur de ton homme, étant dans une situation comparable. Chaque geste que l'on peut encore préserver pour un temps indéfini est une réjouissance des efforts que l'on fait pour qu'il en soit ainsi. Curieusement c'est un petit bonheur de « performance à l'envers » qui se traduit par : « j'arrive ENCORE à faire ceci et cela… c'est top ! ».

Écrit par : alainx | jeudi, 01 décembre 2022

Tu sais, ceux qui ne réagissent pas comme prévu dans les bouquins de "développement personnel" sont légion.
Ces bouquins développent essentiellement les revenus de l'auteur, et seraient probablement plus honnêtes s'ils enseignaient une chose que connaissent la plupart des animaux :
L'individualisme est une illusion, une illusion dangereuse car on résiste mieux au malheur, chose inévitable, quand on est plusieurs à se soutenir et s'aider, voire s'aimer.
Mieux à mon sens que se la jouer "survivaliste" qui trouve tout bien et qui se cache de tout le monde pour pleurer quand même, mais en douce...

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 01 décembre 2022

Je m'apprêtais à commenter. Et puis je lis les propos de La Baladine. Ils me rejoignent tellement que je ne peux qu'y adhérer.
Il y a une sorte de pollution ambiante qui s'est installée se développe depuis les Smartphones, les selfies, les réseaux sociaux et autres… : la tyrannie de l'obligation d'être heureux à tout prix, sous peine d'exclusion sociale. La tristesse ou le malheur apparaissent désormais comme des maladies honteuses qu'il faut cacher constamment.

Écrit par : alainx | jeudi, 01 décembre 2022

Je ne pensais pourtant absolument pas à ce genre de "bonheur" car, comme tu ne le sais peut-être pas, HB & moi avons des "smartphones de maison" car quand nous sortons nous les oublions avec constance...
Et il nous est arrivé d'être très malheureux sans nous soucier d'un risque d'exclusion sociale quelconque.
Je pensais simplement au fait qu'on est heureux, voire très heureux, transporté, parfois de peu de choses, d'une simple sensation de réussite, parfois d'avoir échappé à quelque chose, dans mon cas, ce n'est pas vraiment quantifiable.
Qu'un scanner dise simplement "pas de récidive, pas d'anénomégalie significative", réussir une "collante" en physique, mettre le jus sur un appareil qui marche immédiatement comme prévu (rare...), ou le souvenir d'une petite fille qui m'a tendu un bout de son pudding, la chance de n'être que borgne et pas aveugle, tout ça.
Bref dans mon esprit, le bonheur ce sont les mille chose heureuses qui arrivent de façon inattendue.
Qu'elles soient effectivement heureuses ou simplement pas aussi graves qu'elle auraient pu l'être.
(mais peut-être ai-je aussi la chance d'avoir, comme disaient mes grands-parents "une heureuse nature", va savoir... )

Écrit par : le-gout-des-autres | jeudi, 01 décembre 2022

Oui, mon commentaire est une digression. Je crois avoir pas trop mal compris le sens central de ton billet. Il n'est pas impossible que j'écrive quelque chose chez moi dans le même sens, avec bien entendu mes accents à moi. J'y réfléchis…
et en tout cas merci pour ce billet signifiant et éclairant. (pour moi)
à suivre…

Écrit par : alainx | jeudi, 01 décembre 2022

En fait, me semble-t-il, vous illustrez admirablement l'un et l'autre, de façon totalement différente, parce que vous êtes différents et c'est naturel, la phrase sus- citée "le bonheur est une petite chose qui se grignote assis par terre au soleil". Même si certains d'entre nous ne peuvent s'asseoir par terre. C'est l'idée des petits riens... des petites choses... les choses de rien qui comptent tellement dans l'instant. Finalement le bonheur c'est peut-être ça, des instantanés.

Écrit par : La Baladine | jeudi, 01 décembre 2022

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