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samedi, 31 décembre 2022

Quand le sort ça charme...

Ouais, je sais mais bon, cest la fin de l’année...

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Je vous raconte des souvenirs comme ça parce qu’avec le recul de l’âge je les trouve, comme les chats de FB, plutôt « mignons » et surtout il faut bien que j’écrive.
Il y en a d’autres qui me reviennent parfois et me poussent à me dire « Mon pauvre garçon, qu’est-ce tu as pu être c… par moment ! »
Il me faut bien vous avouer que, comme presque tous les garçons, j’ai essayé des tas de trucs pour intéresser les filles.
Inutile de dire que très souvent « ça marchait moyen »…
Je me suis essayé à « la frime » genre aventurier, le mec qui « roule des mécaniques ».
Ça m’a passé assez vite, non que je me défendais mal mais parce que je n’ai pas grandi depuis l’âge de quatorze ans et jusqu’à ce que mon dos se tasse je mesurais 1,78 m.
Là-dessus, ma cervelle a pointé le doigt de la réflexion sur un détail.
Si la période « frime » a donné des résultats, ils furent tous décevants.
J’ai constaté avec surprise d’abord, puis déception, que les filles que séduisait « l’approche frime » ne m’intéressaient pas…
J’ai donc laissé faire mon côté curieux, rêvasseur et patient faire son boulot normal.
Et bien m’en prit.
Emilia-Celina se demande si je n’étais pas un « cœur d’artichaut ».
C’est possible mais je doute.
C’est que je me laisse simplement emporter facilement par le côté attachant des gens et des choses.
Je me revois par exemple, sortant de l’étude et je passe et je repasse devant l’immeuble où elle habite.

Chaque fois que j’ai le temps, arrivé au bout de la rue du Chevalier de la Barre, je descends les escaliers du passage Cottin.
J’espère toujours la croiser.
Je sais qu’elle habite dans le passage.
Ce n’est pas le chemin le plus court pour revenir à la maison mais ces temps-ci, c’est celui que je prends, celui qui me permettra peut-être de la croiser une fois encore.

On s’est croisé le mois dernier, dans la rue Ronsard, le fermoir de son cartable avait cédé, le rabat s’était ouvert.
En un ressac étrange une vague de livres et de cahiers s’était écoulée sur le trottoir.
Elle regardait ce désastre d’un air si malheureux que je n’ai même pas songé à rire.
Alors que d’habitude…
Mais comment rire du malheur de quelqu’un avec de tels cheveux et un regard si triste ?
Alors j’ai posé mon cartable, me suis accroupi et ai commencé à ramasser les cahiers…
Elle a fini par s’accroupir à côté de moi et a commencé à ramasser les livres.
Quand j’ai pris le dernier crayon dans le caniveau, elle m’a dit « non, laisse-le il est tout trempé… »
J’ai dit « mais il suffit de l’essuyer ! »
Je n’avais pas l’habitude de jeter un crayon tout neuf parce qu’il est mouillé.

Elle a eu encore ce regard désolé qui me chavirait « Mais c’est sale ! Si ça se trouve il est plein de pipi de chien ! »
J’ai haussé les épaules et remis à regret le crayon dans le caniveau.
Je l’aurais bien gardé mais j’ai eu un peu honte de ramasser quelque chose qu’elle jetait.
En vrai, c’était bête parce qu’il suffisait de le rincer et de l’essuyer mais bon…
J’ai essayé de réparer le fermoir de son cartable mais ça n’a pas marché alors elle a pris le mien, j’ai tenu le sien dans mes bras et je l’ai suivie.
C’est comme ça que j’ai su qu’elle habitait passage Cottin et que ce n’était pas si facile de descendre un escalier avec un cartable plein et ouvert dans les bras sans que les livres et les cahiers ne tombassent.
Ce passage est moins sale que le mien et plus long mais les immeubles y sont aussi décrépits et noirs que dans le mien.
Elle m’a rendu mon cartable, a pris le sien et m’a remercié du plus beau sourire que j’aie jamais vu.
Étourdi par ce sourire, je n’ai pas pensé un instant à lui demander « Comment tu t’appelles ? »
Tu vois, Emilia-Celina que je n’ai pas un cœur d’artichaut, juste un grand cœur…

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jeudi, 29 décembre 2022

La traversée du dessert.

Un voile de calme s’étendit hier sur la maison tandis que dans la lumière du soir le silence n’était troublé de temps à autre que par le passage d’un camion, atténué par le double vitrage.
Comme il m’arrive parfois quand l’atmosphère s’y prête, une sorte de « vague à l’âme » m’étreignit.
Ça ne s’était pas produit depuis mes dix-sept ans, je crois.
Vous savez bien, ce genre de « vague à l’âme » qui saisit l’adolescent qui ne sait pas pourquoi il ressent cette impression de manque ni ce qui lui manque, même s’il en a une vague idée.
Enfin, ça saisit surtout l’adolescent lycéen parce que les autres adolescents n’ont pas le temps, ils doivent gagner leur pitance, eux.
Je suis sûr que vous savez…
Je me suis arrêté devant mon écran et, saisi d’une étrange tendance à philosopher, j’ai réfléchi un peu à ce qui m’arrivait soudain.
Il était tard, Heure-Bleue et moi avions terminé notre dîner.
Après avoir débarrassé la table et hésité devant un Télérama désespérément vide, j’ai commencé à finir le paquet de gâteaux « Oreo » » entamé par Merveille lors de son dernier passage.
Le truc qu’on attrape machinalement en débarrassant la table quand on passe du séjour à la cuisine.
Le machin que je devrais absolument éviter.

Le machin pas cher mais qui ne vaut pas plus…
J’ai tout bouffé.
Plus exactement, j’ai quasiment tout bouffé.
C’est ça qui m’a donné le « vague à l’âme ».
Si j’avais su plus tôt que pour avoir le cœur d’un gamin de dix-sept ans il n’en coûtait que 3,20 €…
Mais bon, ,je sais bien qu’en réalité c’est bien plus mauvais pour le foie et le pancréas que pour le cœur.
Mais quand même, grâce à cette vague nausée, j’ai vu passer devant mes yeux des visages que je pensais oubliés depuis longtemps.
(Presque) Tous pâles.
(Presque) Tous encadrés de cheveux châtains ou roux.
(Presque) Tous éclairés par des yeux clairs.
(Presque) Tous m’avaient serré la poitrine.
(Presque) Tous m’avaient causé cette sensation de ventre qui se liquéfie.
(Presque) Tous m’avaient enfermé le cœur dans un étau.
(Presque) Tous m’avaient empli de cette sensation d’envie insatisfaite bien qu’à portée de l’âme.
(Presque) Tous m’avaient fait trembler de ce désir dont on ne sait s’il est réel ou fantasmé.
La routine, quoi…
Maintenant je le sais.
Les années m’ont renseigné.
Au départ, ça fait un peu pareil  que quand on est amoureux et qu’on a dix-sept ans.

Après, on se rend compte qu’on a plus de soixante-dix piges et que ça fait un peu pareil quand on a trop mangé de gâteaux au chocolat.
Bon, en fait ces gâteaux, ça fait pas du « vague à l’âme ».
Ça fait juste mal au cœur...

mercredi, 28 décembre 2022

Les ans foirés...

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Je constatais jusqu’il y a peu que me raser améliorait mon moral.
Ça me faisait la peau des joues aussi douce que celle de P’Tite Sœur.
Oui lectrices chéries, c’est comme ça.
Même si, avant le rasage, je regarde avec circonspection le type mal peigné qui me fait face dans le miroir.
Après le rasage je me demande où est passé l’Apollon qui occupe normalement ma place devant le lavabo.
Je sors de la salle de bains, vêtu de ma seule innocence, un peu comme quand ma mère m’a fait.
En moins innocent...
Et surtout avec la conscience brutale que les années passent bien que je me retienne à toutes les branches à ma portée.
Il y a quoi… deux semaines à peine ?
Quand je me rasais j’avais la peau souple.
Il y a quelque années, sans y prêter autrement attention, j’ai dû tirer sur la peau sous la mâchoire pour me raser correctement le menton et le bas des joues.
C’est là que j’ai perçu la différence entre « avoir la peau souple » et « avoir la peau molle ».
Ça ne m’a pas plu, évidemment.
Le pire qui n’est jamais sûr se produit parfois.
J’en eus la preuve ce matin.
Même après avoir tiré la peau sous la mâchoire, il m’a fallu m’y reprendre à deux fois pour être correctement rasé.
Bien que la lame fût neuve, et fort chère, ce fut un travail de Romain.
Et c’est donc aujourd’hui qu’après connu il y a un moment la différence entre « avoir la peau souple » et « avoir la peau molle », je fais l’expérience désagréable de constater la différence qui suit, celle entre « avoir la peau molle » et « avoir la peau flasque ».
Je crains de bientôt me liquéfier vivant.
Et il y a pire.
Ma toilette faite, parfumé comme il se doit, peu, juste ce qu’il faut pour que ma mère ne sorte pas de la tombe pour me jeter à la face « Et pas trop de sent-bon hein ! » je me suis mis à me vêtir.
Un sursaut de réalisme m’a fait soudain frissonner en même temps que la fraîcheur quand j’ai pris un caleçon dans la commode.
Je me suis dit que parfois il n’y avait pas franchement de différence entre un cache-sexe et un cache-misère…

 

mardi, 27 décembre 2022

Flashback...

En 1996, la ville Trouville-sur-Mer décida qu’elle serait désormais jumelle de la ville tchèque de Vrchlabi.
Je le sais, j’ai photographié le décret qui sacralise l’affaire.
Je l’ai même lu attentivement.
Et c’est pour ça que je l’ai photographié.
Heure-Bleue et moi étions allés à Trouville pour voir la mer et une autre blogueuse.
Alors que nous connaissions la ville depuis des décennies, nous sommes pour la première fois allés visiter la mairie.
Ce jour de juin 2017, la journée avait commencé ainsi :
La lumière de mes jours était occupée à parcourir les blogs.
Alors que je revenais avec quelques courses elle a redressé soudain la tête :
- Il faut que je repasse, on n’a rien pour demain.
- …
- C’est fou cette nonchalance, Minou…
- Quoi donc ?
- Oui, j’ai du repassage à faire et la valise à préparer et je glande…
- Je vais acheter un fouet.
- Et ?
- Je me vêtirai de cuir noir clouté…
- Ça va, là ?
- Je te surveillerai et tu repasseras, nue sous mon regard avide et la menace du fouet…
- Tu ne veux pas plutôt faire la salade de tomate pendant que je repasse ?
Pour une fois que j’avais une idée…
Je me voyais déjà, premier rôle dans « Le Maître contre Domina ! The movie. »


J’ai alors cessé de rêver et suis allé préparer la salade de tomate…
Nous avons donc visité la mairie de Trouville.
Et c’est là que j’ai constaté l’effet dans l’
Éducation Nationale de méthodes déjà utilisées dans de domaine de la Santé Publique et les Transports Publics.
Ces méthodes industrielles teintées de vague fausse bienveillance, pouvaient donc causer sur la grammaire autant de dégâts que Facebook qui ne devait pourtant naître que huit ans plus tard.
Pourquoi je vous parle de ça ?
Parce que d’abord et avant tout, je ne savais pas trop quoi vous dire.
Ensuite parce que la discipline veut que je m’astreigne à écrire quand même, ne serait-ce que pour m’assurer que je me rappelle encore les règles de la grammaire et que je me souviens de l’orthographe des mots.
Et puis, à dire vrai parce que je fouinais dans le stock monstrueux de photos qui traînent dans les disques de mon PC et que je suis tombé sur celle-ci.
D’où est née cette note…

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lundi, 26 décembre 2022

Devoir de Lakevio du Goût N°147

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Bon, un poil en retard mais, mieux vaut tard que jamais...

Mais non !

Je ne vous demande pas un devoir sur « Vacances romaines » !
Néanmoins, si vous aviez quelque chose à dire sur cette toile de Joseph Lorusso, ça me plairait de le savoir lundi.
Le mieux de votre récit serait évidemment qu’il finît par « Couple, adieu, je vais voir l’ombre que tu devins. »

Dingue !
Cette fille est complètement dingue !
Oh, elle est gentille, pas de problème.
Elle habite l’étage au-dessous.
Elle s’appelle Valérie, je ne sais pas exactement ce qu’elle fait et je m’en moque.
Ce matin, elle a frappé chez moi et m’a demandé tout de go « Vous pouvez m’emmener ? C’est très important pour moi vous savez, j’ai un entretien avec mon peut-être futur employeur ! »
Elle a ajouté à voix plus douce « S’il vous plaît monsieur… » laissant s’éteindre sa voix sur une foule de points de suspension, avec le soupir de désespoir par avance qui va bien avec ce genre de supplique.
Après avoir pesté sur ces grévistes qui gâchaient ma première journée de vacances, j’ai regardé par la fenêtre et dit « OK, on y va ! »
Nous avons avancé le long du trottoir jusqu’à ma « Vespa » que je lui ai désignée en disant « Le scooter, ça vous va ? ».
- Ooohh… On va faire comme dans « congés à Milan » avec l’autre là, Audrey je sais plus quoi !
- Euh… C’est « Vacances romaines ».
- Oui bon, c’est pareil, hein !
J’ai enfourché mon destrier et elle s’est assise derrière moi.
Quand j’ai démarré, elle s’est accrochée à moi comme a une bouée.
J’avais du mal à diriger mon engin tant elle me serrait.
J’ai crié « Décontractez-vous bon sang ! »
Quand j’ai tourné au bout de la rue, elle s’est penchée évidemment du mauvais côté.
Je me suis arrêté et lui ai dit « tenez-vous à moi et suivez mes mouvements et ma position, c’est tout, tout se passera bien… »
Elle m’a jeté un regard bizarre, elle n’avait apparemment pas donné à ma phrase le sens que je lui donnais et a dit « D’accord, tout ce que vous voulez… »
Elle s’est alors collée contre moi et nous sommes repartis.
Oh, pour ça elle s’est collée contre moi !
Même ses cheveux, au hasard du vent de la course m’on caressé le visage, un moment j’ai même senti ses doigts gigoter sur ma chemise, je crois même qu’un doigt s’est glissé dedans et sa joue se frottait sur mon cou.
Arrivés là où elle voulait aller, je me suis arrêté.
Nous sommes descendus de ma Vespa.
Elle m’a remercié et a ajouté « Vous voulez bien m’attendre ? Dès que j’ai fini, je reviens à la maison. »
Non seulement elle est dingue mais en plus elle est particulièrement gonflée !
Puis je me suis dit en l’attendant « On ne sait jamais, ce seront peut-être de chouettes vacances… Pas romaines mais chouettes… »
Je me suis rapidement trouvé très mal armé pour la vie à deux et le lundi suivant, la regardant redescendre vers son étage, sans même un au revoir, je me suis  dit « Couple, adieu, je vais voir l’ombre que tu devins. »