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vendredi, 07 juin 2024

Guère épais...

Heure-Bleue a fini son bouquin « En finir avec Eddy Bellegueule ».
Alors je l’ai pris et ai commencé à le lire.
Hé bé…
Comment ce gosse a-t-il pu grandir dans un tel environnement hostile.
Avec le recul de l’âge, je me dis que bien qu’il ait souffert, c’était finalement un « guerrier ».
Un vrai, un qui souffre mais ne se laisse pas abattre, entouré d’ennemis qui obéissent à un motif répandu.
Ce motif réel répandu chez les racistes qui pensent avoir de bonnes raison de haïr « l’autre » alors que la seule raison plausible qu’ils devraient s’avouer c’est « je ne le comprends pas donc je ne l’accepte pas ».
Ce gosse, Eddy Bellegueule dont je me demande en lisant son bouquin comment on peut être affublé d’un nom et d’un prénom comme ça.
« Eddy », je vous demande un peu à quoi ça sert si tu ne t’appelles pas « Barclay » ou « Mitchell ».
Quant à « Bellegueule », tu te demandes si ce n’est pas un surnom jusqu’à ce que tu apprennes que sur la carte d’identité de tes parents il y est écrit « Bellegueule ».
Ce gosse, avec un nom comme ça est désigné à la vindicte de ses camarades, en fait des tortionnaires.
Quand on est enfant et qu’on est jeté dans un milieu où la compétition n’est pas tant scolaire que guerrière, on doit d’abord résister, s’intégrer ou se battre pour rester soi-même et à l’écart.
Mais en lisant ce bouquin d’Edouard Louis, les années ayant apporté leur lot d’enseignement, après l’avoir plaint de tout mon cœur, une question s’est posée, lancinante : Comment ont été élevés ces tortionnaires pour qu’à peine mis en contact avec d’autres congénères ils se transforment en une meute de chiens face à un gibier inadapté à la lutte pour la survie en milieu hostile.
Comment a-t-on pu enseigner à ces enfants qu’il fallait martyriser un garçon qui a une voix plus aiguë que les autres, des façons moins brutales, des gestes qui ne sont pas ceux du déménageur.
Il semblait indispensable de lui cracher dessus, de le traiter de « pédé ».
En douce évidemment car être courageux dans certains cas semble surtout être capable de lâcheté au cas où quelqu’un leur apprendrait à se tenir correctement en utilisant leurs méthodes.
La lecture de la suite me renseignera sûrement.
Mais me semble déjà savoir ce qui risque d’arriver à ce gosse s’il ne se défend pas bec et ongles.
Je le sais, j’ai été précipité dans un milieu comme ça dans l’enfance et n’ai dû à un entraînement sévère dans mon quartier de m’être sorti par la force de ces tortionnaires mal surveillés par des gens dont le boulot est normalement de maintenir la paix même en dehors des classes.
Je vous dirai comment ce gamin, dont je sais qu’il va s’en tirer, fait son chemin dans une vie et un milieu rendu sauvage par la pauvreté, la volonté « d’endurcir ce gosse » avec des méthodes qui ont montré leur inefficacité sur leurs propres parents…

Commentaires

juste j'essaie de mettre un commentaire.

Écrit par : heure-bleue | samedi, 08 juin 2024

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.

Écrit par : le-gout-des-autres | samedi, 08 juin 2024

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Pauvre Eddy, porter un nom pareil, c'est duraille à porter. Si en plus, t'es pas beau, c'est le bouquet...S'il a des soeurs, en se mariant, elles pourront échapper à ça...Mais, lui, va donc dire à ta chérie ton nom....J'ai toujours évité de me moquer des autres...Moi, j'ai été complexée par mon vrai prénom, mais pas au point d'être moquée....Mon mari parlait récemment à notre voisine english et lui a dit que je m'appelais Juliette.. Et ben, elle a compris que Juliette et Juju, c'était drôle...Pas facile pourtant de la comprendre....
Bon week-end..Ici, le temps est à l'orage et me voilà pas rassurée, because en pensant à il y a 2 ans....Voyons voir si mon com passe aussi...Bonjour à HB en passant...

Écrit par : julie | samedi, 08 juin 2024

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Ah, c'est vrai, ce n'est qu'un roman. Mais, la réalité peut parfois être pire. Mon mari me racontait qu'un jour, il avait eu un client qui s'appelait "Labite"..Il était gêné..Mais, un autre client qui était là lui a dit qu'il s'appelait "Moncul" ou un truc de ce genre....Etait-ce vrai ou était-ce faux de la part de mon mari, ça ! Il en raconte tellement sur son passé de vendeur de fringues que je ne crois plus grand-chose de ce qu'il raconte...

Écrit par : julie | samedi, 08 juin 2024

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Tiens, c'est comme mon beau-frère. Il nous a raconté qu'il était né à Montcul...Je ne l'ai pas cru pendant longtemps, mais c'était vrai. J'ai adoré l'histoire de Pierre Desproge. Comme il disait "on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde"...Bye

Écrit par : julie | samedi, 08 juin 2024

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J'ai lu ce livre, paru il y a 10 ans, sur le conseil d'une de mes filles. Il m'en reste un souvenir d'une lecture éprouvante face à l'impuissance devant toutes ces forces négatives, malgré ce qui semble être une résilience de la part de l'auteur. Mais le tribut est hors de prix.
Dès que l'on est différent de la « normalité sociale dominante » qui est censée s'imposer à tous, la vie devient difficile voire invivable. Être rejeté totalement est probablement l'une des pires souffrances.
J'en sais quelque chose de par mon parcours personnel. On ne s'en sort qu'en entrant dans un combat non guerrier, ou alors on devient soi-même un barbare qui ne vaut pas mieux que les (soi-disant) « normaux ». C'est sans doute là le plus difficile.

Écrit par : alainx | samedi, 08 juin 2024

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Ce livre, j'en ai commencé la lecture, à l'époque, et je n'ai pas réussi à la poursuivre, tellement cette violence subie me rendait malade.

Écrit par : Adrienne | dimanche, 09 juin 2024

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