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mardi, 04 juin 2024

Les cyniques ont la gêne étique…

Hier, nous sommes allés acheter quelque chose entre l’Opéra et Saint Lazare.
Il était question d’un pantalon pour la lumière de mes jours et d’un clavier pour votre serviteur.
Le temps était ensoleillé et le bus malheureusement laissé aux mains d’un Fangio nous a efficacement cassé le dos, grandement aidé par un pavage inégal depuis que le boulevard avait été amélioré pour les Jeux Olympiques.
La boutique où Heure-Bleue allait dépenser l’argent du ménage dans des tenues dont elle espérait perpétuellement qu’elles lui plairaient enfin après quelques mois ou années dans la penderie.
Mais bon… Après tout…
Comme toujours, nous papotons avec les vendeuses des boutiques où nous lâchons nos retraites.
C’est toujours riche d’enseignement, notamment sur le fait que nombre de clientes ou de clients confondent « le vendeur est au service du client » et « Le personnel est un larbin à votre disposition qui doit supporter votre mauvaise humeur et accepter d’être maltraité ».
Nous avons ainsi appris qu’une cliente qui voulait voler avait menacé la vendeuse d’un couteau.
Ces temps-ci, le couteau semble une méthode de dissuasion courante qui montre qu’une vie humaine ne vaut pas plus cher qu’une chemise « made in China » fabriquée par des esclaves.
Épouvantée, la vendeuse appela sa direction et lui expliqua la situation délicate où elle se trouvait.
Dans un monde normal, on eût dû répondre « donnez lui la chemise et qu’elle s’en aille puis nous porterons plainte, forts des caméras de surveillance ».
Bref, le comportement normal d’une entreprise soucieuse au moins autant de la sécurité du personnel que de la précision du stock.
Eh bien, à la surprise de la jeune femme, il lui fut répondu « Ne dites rien sinon elle risque de donner un mauvais avis sur la boutique sur Internet ! »
Compte tenu que cette jeune femme n’a que peu d’espoir de promotion, un salaire qui lui permet de payer son « Pass Navigo » et son loyer et de manger très frugalement, qu’en prime, grâce à un gouvernement soucieux de préserver les dividendes, elle a gagné le droit de travailler deux ans de plus pour une retraite maigrelette, il me paraît exagéré de lui demander de se sacrifier pour un avis positif sur Internet émis par quelqu’un qui serait à sa place sur les bancs d’un tribunal.
Mais bon… Il y a des jours comme ça où on se demande si les Jacqueries, la Révolte des Canuts, la Révolution française et celle d’Octobre 1917 ne seraient pas plus dues à l’imbécillité des dirigeants en place qu’à la susceptibilité de ceux qui les nourrissent…

Commentaires

On atteint des sommets, là, je vous dis pas !

Écrit par : delia | mardi, 04 juin 2024

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C'est fou !
C'est foutu, on pourrait dire aussi

Écrit par : Adrienne | mardi, 04 juin 2024

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