jeudi, 15 novembre 2007
Que les mecs sont bêtes...
Il y a peu, à l'arrêt du 76.
J'attendais bêtement le bus.
Manifestement, il l'attendait, Elle. (Je voyais d'ici qu'il avait les mains moites, crispées sur des Kleenex au fond des poches)
Elle est arrivée, avant le 76, l'a reconnu et à joué des mirettes.
Elle a écarquillé des yeux bleus de 40 m2 au bas mot.
Lui, s'est noyé dedans sans discrétion, j'ai entendu le plouff!! de mon banc de ferraille gelé.
Peu concerné, j'ai observé avec la distance qui sied au scientifique chevronné et c'est là que j'ai remarqué le sourire satisfait de la belle, plus carnassier qu'amoureux.
Comme d'habitude, plus attentif à sa propre passion qu'à l'objet d'icelle, il n'a rien vu...
D'ici que, sorti de son bain de bleu, il cherche sa serviette et retourne au bar de la plage, il n'y a pas loin.
Elle ne sait pas encore que l'amour n'est pas aveugle mais presbyte, qu'on voit les défauts quand on s'éloigne...
Elle ne sait pas encore qu'en la matière, il faut laisser croire au chasseur qu'il a attrapé sa proie.
Je dois avouer que n'étant pas comme lui, obnubilé par les yeux de la belle, j'ai aussi remarqué qu'elle avait de belles jambes.
Ce qui n'est pas si courant...
12:35 | Commentaires (10)
samedi, 10 novembre 2007
Endormissement impromptu...
Au fait, je ne vous ai pas dit ?
L'aventure de la semaine est arrivée ! Une chose rarissime ! Une chose qui n'arrive que dans les bandes dessinées !
Vous n'êtes pas sans savoir que, contrairement à ce que prétend Douce Moitié, je suis un ange de douceur (et surtout de patience).
Or donc, comme chaque matin, en mari aussi dévoué qu'aimant, je prépare le peti déjeûner des mes deux quémandeuses. D'abord le chat qui est encore plus exigeant que Douce Moitié, puis Douce Moitié.
Je m'acquitte de cette tâche avec le sérieux qui sied à celui qui sait que le moindre faux-pas, erreur sur la température de la Ricoré, qualité du pain, quantité de beurre, peut amener Douce Moitié au bord de l'évanouissement.
Vous ai-je déjà décrit Douce Moitié le matin ?
Belle, sans ornements, dans le simple appareil
D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil ?
Mais surtout mal réveillée...
Eh bien, imaginez Douce Moitié, mangeant délicatement sa tartine, allongée languissamment dans son lit. L'esprit tout encombré encor des brumes du sommeil comme dit le poète.
Tandis que, tout occupé que je suis à lire vos notes, je me crois naïvement en paix pour quelque temps je suis donc, d'un seul coup, d'un seul, sorti de ma lecture par des appels au secours.
N'écoutant que mon courage, je me précipite dans la chambre qui retentit des cris de Douce Moitié. Et que vois-je ? Un désastre ! Douce Moitié s'est endormie en sursaut !
Le plateau du petit déjeûner s'est renversé et, toujours en sursaut, mais réveillée cette fois, Douce Moitié pleure, et sur la perte du petit déjeûner et sur l'obligation de se lever pour changer le lit, tout détrempé qu'il est de Ricoré, du dessus de la couette au dessous du matelas.
Et faire lever Douce Moitié avant qu'elle l'ait décidé est une entreprise risquée.
Du coup elle a décidé depuis deux jours que je suis grognon...
16:50 | Commentaires (20)
mardi, 06 novembre 2007
Le dessert des barbares
Il y a un certain nombre de sentences mal comprises dans les Ecritures.
Bon, je n'épiloguerai pas sur "Tu ne tueras point.", conseil avisé qui est tombé en désuétude depuis la nuit des temps.Je voulais m'attacher à une sentence des plus mal comprises: "Malheur à celui par qui le scandale arrive."
Il est vrai que la tournure est assez ambiguë pour donner raison aux deux interprétations qui lui sont habituellement données: Tandis que le justiciable de base pense naïvement que la sentence vise le coupable d'acte scandaleux, le dépositaire de la parcelle d'autorité pense, lui, que la sentence vise essentiellement celui qui le dénonce.
Ce qui est plus gênant, bien sûr, est que c'est systématiquement la seconde qui gagne...
Néanmoins, il arrive que le culot de certains coupables de conduite scandaleuse nous laisse pantois, j'en veux pour preuve la plainte déposée par un édile suite à l'aventure que je m'en vais vous conter.
Un gamin de quelques semaines, un de plus, se trouve sommé d'expliquer à un juge les raisons de sa présence sur le sol de la France, Patrie des Droits de l'Homme, et ce sans les papiers prouvant à l'autorité compétente qu'il en a bien le droit. Mutisme du gamin, à l'exception de quelques pleurs. Relaxe du gamin et des parents. Commentaires acides du juge qui ira jusqu'à parler de "traitement dégradant" au grand dam du préfet qui aurait bien aimé ajouter deux ou trois petites croix à sa liste, histoire d'approcher le score de 25.000 exigé par son patron à look IIIe Reich, modifié 2007 (on retire la casquette et le manteau de cuir mais on garde le reste).
Une conseillère générale remarque aigrement dans un canard que le rapport de gendarmerie indique clairement que c'est le maire de xx...(je ne tiens pas à moisir sur la paille humide des cachots pour avoir dénoncé une infamie), Loiret, qui a courageusement balancé la petite famille à la maréchaussée et, candide, ajoute "Le fait qu'un maire puisse user de la délation avec un tel cynisme m'écoeure littéralement." sans se douter un instant que sa remarque va la rendre célèbre dans les tribunaux...
Ledit édile du Loiret (ça devient une habitude depuis Jargeau et Beaune-la-Rolande), vexé comme un milicien pris la main dans le sac d'un réfugié a eu l'audace de porter plainte pour... diffamation !!!
Il faut avouer qu'il faut un culot de candidat à la présidentielle pour prétendre être diffamé quand on se fait gauler à pratiquer une chose qui, il y a quelques décennies, eût valu à plus d'une d'être tondue.
10:05 | Commentaires (12)
vendredi, 02 novembre 2007
Le diagnostic est bon.
Mais le traitement inadapté...
D'ailleurs je ne me donne même pas la peine de rédiger une note que quelqu'un d'autre a si bien rédigée à ma place.
"Dans les banlieues déshéritées, règne une terreur molle. Quand trop de jeunes ne voient poindre que le chômage ou des petits stages au terme d'études incertaines, ils finissent par se révolter. Pour l'heure, l'État s'efforce de maintenir l'ordre et le traitement social du chômage évite le pire. Mais jusqu'à quand ? Aucun désordre n'est à exclure quand les rapports sociaux se tendent.
Ne laissons pas notre pays éclater en classes et en castes, avec des dignitaires arrogants, des parias désespérés et un peuple déresponsabilisé"
Jacques Chirac, janvier 1995, in " La France pour tous ".
On aurait dû l'élire Président, on n'en serait sûrement pas là...
12:10 | Commentaires (9)