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vendredi, 19 juillet 2013

Les moutards de Dijon.

Hier, Heure-Bleue et moi avons regardé une bluette à la télévision.
Télérama, oui nous lisons Télérama, la revue Télé pour ceux qui n’aiment ni ne regardent la télévision, Télérama, donc, nous a assuré que c'était « drôle ».
Heure-Bleue s’est laissé séduire par la recommandation « drôle ».
J’étais plus réservé, « drôle » n’a pas la même signification pour Heure-Bleue, Télérama et votre serviteur.
Oui, lectrices chéries, Heure-Bleue, habituellement méfiante quant à mon appréciation de ce qui est « drôle » a cru Télérama sur parole !
Elle a eu raison.
C’était drôle.
Ça a ravivé des souvenirs, mais de façon curieuse. Je suppose qu’il est inutile de vous dire que les « colos » du début des « sixties » n’étaient pas mixtes.
Les tentatives de rapprochement étaient alors bien plus délicates à mener.
L’époque pratiquait une ségrégation féroce entre les filles et les garçons.
Les kilomètres de séparation entre les « colos de filles » et les « colos de garçons » étaient indispensables.
Une chose montre bien la stupidité, à moins qu’il ne se soit agi de complicité inavouée, des directions des colonies de vacances.
C’était l’oubli du détail qui rendait les rapprochements possibles.
Si les adolescents était irrésistiblement attirés par les adolescentes par une force inversement proportionnelle à la vêture de ces dernières, les moniteurs l’étaient tout autant par les monitrices.
Ce film nous l’a joué « petit bras » en mettant ensemble dans les mêmes bâtiments, voire dans les mêmes tentes ceux qui eussent dû être séparés par des kilomètres.
Pfff… Les rêveurs.
A moins que, de nos jours, dans un esprit de concorde et de non discrimination entre les sexes, il soit jugé inutile, voire nuisible, d’empêcher tout rapprochement entre les filles et les garçons.
Comme à chaque fois que l’industrialisation prend le pas sur l’artisanat et la technique sur l’art, ce qu’on gagne en efficacité ne compense pas ce qu’on a perdu en agrément…

jeudi, 18 juillet 2013

Un mercredi, descendre…

Vous connaissez Heure-Bleue.
Seule la peur de la prison la retient de descendre un gêneur.
Un gêneur n’étant pas un voleur, un concurrent ou un empêcheur d’entrer dans une boutique.
Non, le vrai gêneur est celui qui trouble son sommeil.
Celui qui l’empêche de dormir.
Pire, celui qui va la réveiller.
J’en viens à me demander comment nous avons pu faire un enfant ensemble…
Eh bien hier, telle qu’en elle-même, elle a laissé libre cours à sa grogne chez nos amis.
Amis chez qui je n’aurais jamais soupçonné une telle patience.
Nous avons eu droit à la relation in extenso de nos démêlés avec nos lascars.
Pourtant, durant le long voyage en train, Heure-Bleue et moi avions élaboré quelques stratégies qui eurent au moins l’avantage de nous faire rire.
Celle qui consistait à envoyer Heure-Bleue au milieu de la place, au centre de l’attroupement de malfaisants tandis que je serais à la fenêtre, le téléphone à la main, nous plaisait beaucoup.
L’idée était la suivante :
Imaginez Heure-Bleue, entourée de nos malveillants, guettant un geste de ma part lui signifiant qu’elle pouvait déclamer le rôle de sa vie.
Imaginez-moi, à la fenêtre, examinant la scène, le téléphone à l’oreille, le jingle du « 17 » serinant ses conseils.
Dès qu’une chaussette à clous aurait daigné répondre j’aurais fait un geste de la main, guetté par Heure-Bleue.
Elle aurait alors poussé un hurlement déchirant.
Ceux qui ne l’ont jamais entendue en colère n’ont pas idée du nombre de décibels qu’elle peut atteindre, j’hésite entre le décollage du Rafale et un marteau-piqueur.
Le « maréchausssier » au bout du fil en aurait sursauté et aurait sur le champ dépêché une escouade au secours de ma moitié.
Nos trublions gamins se seraient égaillés comme une bande moineaux effrayés en hurlant, comme à chaque fois qu’on les prend sur le fait en train faire une connerie « C’est pas moi m’dame ! » ponctué de « mais on n’a rien fait m’sieur l’agent ».
 Bâtir le scénario nous a amusés entre Melun et Fontainebleau.
Puis nous avons songé, histoire de les sidérer un peu, à leur réaction si, pour couvrir leurs bavardages à voix de stentor, nous mettions à un niveau de boîte de nuit, la fin du troisième acte de la Tosca. Moment où Floria Tosca, découvrant Mario mort, pousse un cri à arracher les tympans d’un artilleur.
Ça nous a tenu jusqu’à Bagneaux.
Quelques autres scenarii du même genre, voire plus violents, avec batte de base-ball, comme dans « Les affranchis » nous ont occupé jusqu’à l’arrivée.
Arrivée triomphale, vous pensez bien, avec une Eugénie en représentation, genre « je suis une petite fille hyper sage ». Une Mab qui a failli tomber à la renverse tellement je resplendissais sous le soleil. Un Maky impavide, comme d’habitude et Jeanmi que je ne connaissais pas et qui a fait semblant d’être habitué à côtoyer des stars telles votre serviteur, lectrices chéries.
Bref, ce fut une journée délicieuse à laquelle je ne pus reprocher qu’avoir été trop courte.

mardi, 16 juillet 2013

Suce pension…

Je suis de plus en plus inquiet.
Pas de mes lascars en bas, non, du fonctionnement du monde qui me semble aussi fumeux que celui de la cervelle de mes trublions.
Nous avons claqué, le 27 mai, la porte de notre appartement de banlieue pour des cieux qui me plaisaient plus mais sont nettement moins cléments.
 Le 28 mai, les contrats EDF et GDF furent résiliés dans les règles, les index des compteurs relevés et communiqués. Ces index furent ensuite validés par les agents EDF et GDF.
Bref, telle la naïade se baignant avec confiance, inconsciente du risque de croiser le cadavre de cette andouille de Narcisse, je contemplais d’un air béat –et bêta- l’état étonnant de notre compte joint, connecté que j’étais au site de notre banque.
Ô surprise ! Que vis-je ?
Que mes  deux organismes « pompe à phynance » réputés, continuaient imperturbablement à prélever sur notre compte des sous qui n’avaient pas besoin de leur aide pour s’envoler.
Votre Goût préféré, armé de la voix que vous supputez délicieuse, de ses numéros de contrat mais surtout de patience, appelle donc GDF.
Après qu’une voix de synthèse m’ait dûment informé que le numéro n’était pas surtaxé et que les voix qui m’allaient informer appartenaient toutes à des gens résidant en France, une femme à la voix agréable s’enquit des raisons de mon appel.
Elle confirma que la résiliation avait bien été effectuée le 28 mais, que le relevé de vérification avait eu lieu de 7 juin mais qu’elle allait devoir « faire appel au service d’expertise technique afin de déterminer avec précision le montant de la facture qui me serait envoyée » tout en précisant qu’il pouvait aussi bien s’agir d’un avoir.
J’ai ensuite appelé EDF où une autre accorte jeune femme m’a servi le même baratin en estimant même que son patron me devait près de quarante €uros.
Le ravissement fus ma première réaction, benêt et confiant dans la nature humaine que je suis.
Puis, le premier demi-litre de thé bu, il m’est venu, avant même l’envie de faire pipi afférente, l’idée inquiétante que ces entités industrielles, censément sérieuses et d’une si grande importance, faisaient leur travail par-dessus la jambe, comme je venais d’en avoir la preuve.
Cette idée faisait son chemin et je me demandai si l’acheminement de gaz inflammable et, dans les conditions adéquates de mélange, fortement explosif, était fait avec le même souci d’attendre impatiemment le mois des vacances plutôt que le souci du travail bien fait.
Emporté par mon élan, pour une fois pessimiste –probablement un effet secondaire de l’étonnement devant la vacuité cérébrale de mes casse-pieds d’en bas- je me suis demandé si mon fournisseur d’énergie comptait –contait ?- sur les assurances lénifiantes de nos gouvernants pour nous éviter une radiographie brutale et « hiroshimiesque ».
En ces temps où le mérite du salarié tient essentiellement à son coût de revient, en tout cas plus qu’à sa compétence, je commence à me demander si les entreprises ne me font pas courir plus de risques que les minus habens qui squattent le porche de mon immeuble…
Ces derniers nous emmerdent, certes, mais probablement moins qu’une fusion du cœur à Nogent-sur-Seine…

 

lundi, 15 juillet 2013

A cause du peuple...

Je descends en courant. Pour arriver en même temps qu’Heure-Bleue.
En fait, avant Heure-Bleue.
Elle a crié « Ta gueule ! » par la fenêtre à un de nos trublions habituels.
Oui, là, il venait de se passer quelque chose qui a soulevé l’indignation de votre serviteur et de sa camarade de vie.
Une voisine qui se rendait chez son médecin a été prise de peur en voyant les mômes sous le porche.
Elle a hurlé. Elle avait seulement eu peur entrant sous le porche.
Nous nous sommes précipités à la fenêtre.
Un des gamins lui criait « ouais ! j’vais t’violer et t’voler ton I-phone ! »
Je n’étais pas plus inquiet que ça de sa vertu, un peu plus de son I-phone mais bon…
Heure-Bleue, allez donc savoir pourquoi, semblait plus soucieuse de cette histoire de viol.
Ça me semblait exagéré car ce genre de chose en plein jour et sous les yeux de tous, commis par un gamin de dix-neuf ans sur une dame qui pourrait être sa grand’mère me paraissait peu plausible.
Heure-Bleue, donc, s’est précipitée à la fenêtre.
A envoyé le gamin se faire rincer les dents par des chaussettes à clous et a clos ce court débat par « Ta gueule ! ».
Le gamin a crié « Viens me le dire en face ! La vieille ! »
D’apprendre d’un coup que j’étais maqué avec une vieille m’a froissé.
Heure-Bleue, beaucoup plus susceptible et détestant se voir rappeler que son xème anniversaire approchait est descendue comme une furie.
L’idée de la ramasser sur la place, estourbie par un gnon me séduisait assez peu.
Il y a des fois où oui… Je ne dis pas... Mais là, non…
Je suis donc descendu en courant.
Le gamin lui disait « Dis-moi pourquoi tu disais « ta gueule », vas-y dis-le ! »
Elle lui a expliqué pourquoi. 
Il a eu cette réponse lapidaire « Mais c’est pas vrai ! Elle est folle, l'aut'vieille ! »
C’eût pu s’arrêter là s’il n’avait ajouté « Va te faire foutre ! »
C’est là que j’ai rappelé mon rôle en lui disant « Eh ! Stop ! Ça c’est mon job ! »
Le ricanement du gardien lui a mis la puce à l’oreille.
Il a réfléchi cinq secondes et est parti.
Ces gosses m’effraient.

 

dimanche, 14 juillet 2013

Nous, on a des potes people chez nous !

Hier, nous avons déjeuné au petit restaurant tenu par ce couple de Srilankais adorable.
Enfin, surtout elle mais elle n’était pas là…
Nous y avons été rejoints par quelques voisins dont un kabyle qui a de la chance d’être plus fort que moi car il mate ma moitié avec gourmandise, ce chien.
Mais il est sympa, et pendant qu’il papote avec Heure-Bleue elle ne pense pas à me dire de faire attention à ne pas me faire de taches.
Nous avons été rejoints par Madame le Ministre de je ne sais plus quoi, que nous connaissions déjà car elle passait nous expliquer combien il était vachement futé de voter pour elle lors de la remise en jeu des fauteuils de la précédente législature.
C’est une femme agréable et sans aucun doute intelligente puisqu’elle rit de bon cœur  à mes mots…
Un autre couple de locataires est venu s’asseoir à notre table et nous avons continué à refaire le monde du XXème arrondissement puis Heure-Bleue est partie avec la Tornade qu’elle accompagna chez le coiffeur.

L’après-midi s’écoula donc calmement à me remplir de cafés – au moins six express serrés – tandis que mes commensaux buvaient autre chose.
En toute rigueur, ça eût dû leur coûter au bas mot dix points de permis.
La conversation roula –tangua pour certains- sur les gamins squatteurs.
Je fus déçu, je ne les pensais pas spécialement tendres mais j’attendais néanmoins, politiquement correct oblige, de l’un d’entre eux l’élan anti-racisto-scoutiste qui aurait entamé 1e couplet sur « ces maghrebins ou gamins de couleur qui ont soif d'intégration mais sont rejetés par les forces obscurantistes de la droite réactionnaire qui n'ont rien compris et ne voient pas dans le beur qui t'étouffe ton vélo l'appel au secours des jeunes des quartiers défavorisés. »
Allais-je lancer une polémique sur un sirupeux « Finalement, quand on veut, on peut hein ? L'assimilation ça marche si on fait l’effort de dialoguer et d’être ouvert ! »
Ça n’a pas pris. J’ai donc clos sur un sentencieux « N'oublions pas qu'il y a peu, ces nègres bouffaient les explorateurs et faisaient cuire les missionnaires... » qui n’a pas marché non plus. Tout fout le camp Sont trop malins, ces voisins. Pendant que l’une levait les yeux au ciel, un autre pouffait et le dernier lâcha « on devrait les bouffer eux, maintenant, non ? »
On a donc parlé de tout et de rien, puis, avec mon nouveau pote Kabyle, Nordine, assez peu concerné par ces histoires de missionnaires, on a dit qu’on ferait ensemble un couscous qu’on mangerait sur la place  avec les autres locataires.
Le soir venu, une autre élue s’est pointée, celle qui va remettre sont titre en jeu en mars prochain, et est entrée dans le square rouvert tout exprès. Elle a fait un peu la gueule en voyant que les agents de la mairie m’ont appelé et attendu avant de reboucler le square. Je connaissais aussi cette dame, à qui j’ai pu enfin dire clairement que j’aimerais bien avoir un compte-rendu précis de la réunion à laquelle les principaux intéressés n’étaient pas conviés.
Comme je suis parfois capable de tact, elle a bien pris la chose et, devant témoins cette fois, elle m’en a confirmé les grandes lignes.
Nous sommes ensuite ressortis du square, la Tornade et Heure-Bleue sont descendues rejoindre la petite troupe.
Nous avons été entourés de nouveau par nos loubards, l'élue a montré qu'elle avait des c... en s'avançant vers eux sans crainte. Tornade s'est prise de bec avec « le chef loubard » a qui elle a fichu la honte devant ses potes. Il va de nouveau devoir faire ses preuves, celui là. Tornade a usé d'un langage qui m'a laissé rêveur. Elle connaît bien la langue « Porte de Cligancourt », je ne l'aurais pas cru.
A la suite de ces échanges et grâce au flou du compte-rendu, autant vous dire que des résultats ne sont pas prévus dans un avenir proche.
On sent bien là que c'est une vraie femme politique.
Elle a les tics de langage adéquats.
En parler c'est comme si c'était fait.
Elle va nous bâcler ça en vingt ou trente ans...