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samedi, 13 juillet 2013

Marx & Spencer

Dans une note précédente, j’avançais, histoire de me dévoiler un peu plus que Mab dans les siennes, que j’étais vraiment de gauche, c'est-à-dire ni socialiste ni communiste, mais que, si j'appréciais Karl Marx, je ne détestais pas la veste de smoking, même sans « nœud-pap ».
Je lançai donc un appel aux lectrices chéries pour trouver une association permettant de lier « gauche » et « bohème ».
Evidemment, il s’est trouvé une des mes lecteurs chéris pour râler qu’il n’était hélas « qu’un LECTEUR ».
Que je vous dise, LECTEUR chéri, ce n’est pas que je ne vous aime pas, loin de là, j’aime beaucoup en général.
Je suis un « aimeur ».
Hélas, élevé depuis le plus jeune âge dans l’admiration de la gent féminine, j’ai fini par acquérir un tempérament que j’irai jusqu’à dire « lesbien »
Oui, ma première tétée m’a donné ce goût irrépressible pour les femmes.
Du coup, contrairement à celle des femmes, l’affection des hommes ne m’a jamais rendu gai.
J’ai la chance malgré tout d’avoir quelques lecteurs.
Parmi lesquels « Jeanmi », celui qui peste parce qu’il ne serait d’après lui  « qu’un LECTEUR ».
Il y a aussi « Ludo », celui qui râle parce que lui aussi pense n’être « qu’un LECTEUR ».
Et il y a « Patriarch », celui qui porte sur le monde cette chose extraordinaire de jeunesse et de sagesse qu’est un regard à la fois scandalisé et amusé.

Patriarch, probablement le plus adorable des blogueurs –ne soyez pas jalouses, lectrices chéries, je n’ai pas écrit « blogueuses »- m’a fait remarquer que son épouse et lui étaient restés « rouges » et que donc ça devrait coller.
J’ai fait un essai.
« Rouge » et « Bohème », ça donne « robo ».
Finalement ça me plaît moyen d’être un « robo ».
Comme tout le monde je suis doté de certains automatismes.
Regarder les femmes.
Faire un rapide traitement de l’information, comme vérifier si elles sont rousses, ont la peau claire, etc.
Bref, comme toujours.
Ça doit d’ailleurs faire de moi un robot car je pense que ça fait partie de mes activités réflexes, comme la respiration, la digestion, etc.
Mais tout de même ! « Robo » ! « Ça le fait pas » comme disent les jeunes gens.

jeudi, 11 juillet 2013

Blanche fille aux cheveux roux, Dont la robe par ses trous Laisse voir la pauvreté

Disait Baudelaire cet idiot...
On a réussi à me dégoûter des rousses.
On a réussi à me dégoûter de celles qui furent, depuis que je regardai les filles autrement que comme des êtres faits pour faire ma toilette, m’envoyer en pension, me pourrir la vie avec des idées genre blouse bleue alors qu’il fallait des blouses grises.
Oui, on a réussi ce tour de force.
Oui, lectrices chéries, moi qui n’avait d’yeux, du moins ne jetais un regard intéressé, que sur celles dont la peau claire et la tignasse enflammée, pour peu que le tout fut agrémenté d’yeux clairs, je me vois soudain rebuté par l’exagération à grands traits de ces caractéristiques.
Qui ? Mais qui a osé retirer de mon esprit ce design hors classe ? Qui ?
Eh bien je vais vous le dire, lectrices chéries.
Et vous m’allez comprendre.
A2 ! Oui, A2 et ses infos plus proches du recueil de faits divers que de l’information.
Oui, à l’occasion de la mort d’André Verschueren, accordéoniste qui eut l’idée de poser son piano à bretelles sur ses quatre-vingt-douze ans. A2 en profita pour nous user avec un des trucs les plus ringards d’après guerre, « Les fiancés d’Auvergne ».
Eh bien il y eut pire. Une espèce de compétition improvisée de vidéos de virtuoses du piano à bretelles.
Et c’est là qu’une chaîne de télévision m’a flingué le rêve qui m’occupait depuis des temps, pas immémoriaux, non, mais depuis longtemps.
Ne vous étonnez pas, après ça que je ne sois pas un téléspectateur acharné.
La photo qui suit vous expliquera mieux qu’un long discours le pourquoi de ma détestation soudaine des rousses…

Y_H.jpg

 

 

Billet d’où ?

Pardon, lectrices chéries, de vous avoir gratifié hier d’un billet de m…
Je sais, j’aurais dû me relire.
J’ai essayé.
Je n’ai rien vu avant ce matin. Je fais d’habitude un peu attention à ma façon de tourner les phrases.
J’ai honte mais passons à autre  chose.
Aujourd’hui je vais m’aventurer sur le terrain de l’indiscrétion.
Vous étiez persuadées, à l’exception notable de votre serviteur qui est observateur, qu’Heure-Bleue n’avait jamais, au grand jamais, connu les délices des grandes amours, surtout enfantines.
Eh bien, en veine de confidences et amenée délicatement sur ce sujet par un Goût plus vicelard que jamais, Heure-Bleue s’est laissé aller à quelques confidences. Publiables, je vous rassure.
Il y est question de séjour dans un home d’enfants, dont elle se demande encore comment elle a pu atterrir là et ce qu’a bien pu inventer sa mère pour l’y faire admettre.
Théoriquement, ce home d’enfants n’eut dû être accessible qu’à de petits orphelins.
Mais à l’époque, compte tenu du type de gibier pourchassé lors de la guerre qui venait de prendre fin, on n’était pas très regardant sur les détails administratifs. Quelques détails physiques suffisaient pour obtenir le visa adéquat.
Le père d’Heure-Bleue était tout de même revenu de Pologne, en mauvais état, certes, mais revenu, lui.
Ce qui eût dû interdire à Heure-Bleue ce séjour où elle connu les affres de l’arythmie cardiaque précoce.
Elle me parla donc d’un certain « C. » dont je tairai le prénom, faut pas exagérer non plus dans l’étalage.
Tous deux, armés en tout et pour tout d’un cœur « gros comme ça » pour tout viatique, tombèrent terriblement amoureux l’un de l’autre.
Suffisamment pour que six décennies plus tard l'histoire soit encore fraîche dans sa mémoire. Elle m'a même asséné « Et je suis sûre qu'il ne m'a pas oubliée  ! » ajoutant « non plus » pour faire bonne mesure.
Amoureux, donc, au point que C., en pâmoison devant la petite rouquine aux yeux verts alla jusqu’à lui donner ses bonbons, elle lui donna les siens.
L’innocent… S’il avait eu plus de renseignements sur le palpitant convoité, il eut renoncé sur le champ et gardé ses bonbons, mais bon, il ne disposait  pas des informations que j’ai acquises depuis.
Ils échangèrent et leurs bonbons et aussi leurs cœurs.
Il partit le premier, il pleura, il ne voulait pas suivre ses parents, il préférait rester auprès de la petite rouquine.
La petite rouquine pleura aussi en le regardant partir avec ses parents.
Je n’ai pas plus de détails, sur cette aventure mais je ne désespère pas.
Votre Goût adoré qui fut victime de jalousie rétrospective, comme s’il avait trompé Heure-Bleue avant même de soupçonner son existence, pouvait donc accuser Heure-Bleue à son tour de « cocufiage rétrospectif ».
Et paf !
Les meilleures vengeances, contrairement à une idée répandue, ne sont pas les plus brutales.
Non, les meilleures vengeances sont les plus mesquines.

mercredi, 10 juillet 2013

Passe-temps d'été divers.

 Déjà, avant-hier, en allant au musée, nous nous étions retrouvés, Heure-Bleue et moi, à papoter dans le bus avec deux touristes israéliennes, usant d’un hébreu plein de trous, faute d’usage fréquent depuis douze ans.
Nous sommes enfin arrivés au musée, assoiffés, affamés. Nous avons fait un « compromis faim et soif » et avons opté pour une glace au salon de thé du musée.
J’ai été très content de les gruger.
J’avais toujours en mémoire ce « café gourmand » en trois exemplaires, pris avec Heure-Bleue et Manou qui m’avait vu grugé du côté gourmand  il y a quelques mois.
« Café gourmand » dont le défaut de réassortiment correct des stocks m’avait vu servir un café dont le côté gourmand avait été remplacé par deux « spéculoos » sous cellophane, tels ceux qu’on vous offre dans les bistrots pour un express à 1.20 €.
La serveuse avait sûrement pensé que la peine n'était pas grande. On voyait bien là que sa conception du commerce était bizarre.
Je ne rechigne pas à payer mais je déteste être escroqué, surtout par une serveuse qui semble considérer qu’être servi par elle est une déjà gourmandise largement suffisante.
L’heure du dédommagement avait sonné. Nos deux glaces sont arrivées.
Puis une addition qui ne nous facturait qu’une seule glace.
Elles ont du coup été délicieuses.
Cette erreur en notre faveur leur avait ajouté ce « petit goût de poire » qui fait le délice des vengeances…
Nous sommes donc partis joyeux, non pour des courses lointaines, mais pour une expo qui nous a tout de même laissés sur notre faim.
Il y eut tout de même l’occasion d’une réflexion méchante qui égaya ma visite.
Dans la salle d’entrée du musée, il y a un tréteau supportant un cadre vide qui permet de photographier un proche de sorte qu’on le pense sur une toile.
Une dame malheureusement peu gâtée, dotée, comme on dit dans « Le Père Noël est une ordure » d’un « physique difficile » photographiait son fils.
Emporté par mon élan, je n’ai pu m’empêcher de glisser à Heure-Bleue « heureusement que ce n’est pas l’inverse, sinon le gamin pourrait se vanter d’avoir photographié un vrai boudin »…
Heure-Bleue m’a quasiment insulté. Me traitant de méchant mais en pire.
Ça ne m’a pas gâché la visite.
Nous avons été interrogés à la sortie par un jeune homme, Nicolas, étudiant en Histoire de l’Art.
Heure-Bleue, plus branchée jeunes gens que moi était intarissable.
Ce jeune homme était absolument charmant mais que voulez vous, je suis résolument branché jeunes filles…
On ne se refait pas.
Et pourtant j’en aurais bien besoin…

 

mardi, 09 juillet 2013

Onze heures pétantes…

Je ne vous ai pas tout dit.
Mon goût pour la chimie ne m’est pas venu comme ça.
Ma curiosité pour les lois de Mariotte, de Carnot -Aaahhh... Les principes de la thermodynamique...- et les carburants de fusée non plus.
Tout cela est venu alors que les Frères m’avaient relâché pour les « grandes vacances » et j’avais laissé tomber les questions métaphysiques qui me valaient tant de déboires.
Il faisait vraiment beau ce matin de juillet chez ma grand’mère maternelle.
Ma mère, mon père et ma « mémé » discutaient dans la cuisine qui donnait sur le jardin.
Nous avions, ma sœur et moi, cinq ans et six ans, un âge idéal pour faire des bêtises.
Mon grand-père paternel, un expert dans « le geste qui sauve » surtout le viticulteur et qui, pour arrondir sa retraite, exerçait les fonctions d’éclusier et surtout savait ce qu’écluser veut dire, laissait ouvert ce qu’il  appelait « le bâtiment », une des dépendances de leur maison.
Ma sœur cadette et moi « farfouillions » dans ce bâtiment à la recherche d’une ânerie à faire.
Nous l’avons trouvée.
Nous avons mis la main sur un petit cylindre assez lourd. La base en était, pour ce que nous en pensions, « dorée » tandis que l’autre moitié était du roux assez terne de la ferraille rouillée.
J’emportai ce trésor sur la petite terrasse face à l’entrée de la cuisine.
Ma sœur et moi l’examinions en détail. Elle en trouvait la forme assez jolie tandis que, curieux comme d'habitude, je me demandais ce qu’il pouvait bien y avoir à l’intérieur.
Cette lourde petite chose était très stable sur sa base « dorée », posée qu’elle était sur les tomettes de la terrasse. Telle quelle, elle me faisait penser à ces fusées, celles que montraient les couvertures des « illustrés » permis seulement pendant les vacances. Ces illustrés de science-fiction « Météor » ou « Sidéral » qui allaient finir de me donner le goût des sciences.
Sur cette terrasse, donc, il y a, lectrices chéries –et mes trois LECTEURs chéris-, une petite fille de cinq ans, un petit garçon de six ans, et cet engin bizarre et légèrement inquiétant par son côté inconnu, voire extra-terrestre pour un enfant plein d'imagination.
Je regardais ce « bidule » d’un œil intéressé et très, vraiment très curieux.
J’avisai sur le dessus un autre élément qui me donna une idée.
L’idée, la vraie idée.
Il y avait sur le dessus une vis entourée d’une bague conique. J’y vis immédiatement le point d’accès au secret de la chose.
J’ai profité d’un instant d’inattention des « grands » pour entrer dans la cuisine, y chiper un couteau et revenir.
La terrasse, comme toute les terrasses des maisons de grand-père, contenait des tas de trésors dont ces grands clous dont on se demande des décennies plus tard à quoi ils pouvaient bien leur servir vus qu’aucun des grands-parents n’était charpentier voire simplement menuisier…
Voilà donc ces deux enfants occupés, l’une à tenir à deux mains le trésor tandis que l’autre, au risque d’amputer sa sœur d’un ou deux doigts, tentait sans succès de dévisser cette petite vis du dessus.
Au bout d’un moment, tel Alexandre à l’air couillon devant son nœud (gordien, pas l’autre), j’ai décidé que la manière forte ferait l’affaire.
J’ai donc pris un grand clou et un caillou assez gros pour faire office de marteau.
J’ai dit à ma petite sœur « tu tiens bien, hein ! »
J’ai posé la pointe du clou sur la vis.
J’ai levé le caillou bien haut, bien au dessus de ma tête, et me suis apprêté à en frapper la tête  du clou.
Notre silence, comme tout silence des enfants, signalait aux parents qu’une connerie proportionnelle à la profondeur du silence était en train de se produire.
Au moment où le caillou allait s’abattre sur la tête du clou, une concordance de bruit et de mouvements se produisit.
- Je fus soulevé par le bras.
- Je reçus une magistrale claque sur les cuisses.
- Ma mère à crié « Mon dieu ! »
- Elle a pris ma petite sœur dans les bras.
- Mon père à crié « Ah les cons ! »
Quelques instants plus tard, mon père à attrapé notre trésor en disant « c’est un obus de 37.85, mais qu’est-ce qu’il foutait là ? Hein ? Qu’est-ce qu’il foutait là ? » et en jetant un sale œil à mon grand-père.
Quand tout fut calmé, mon père partit avec l’engin, revint quelques minutes plus tard, l’engin en deux morceaux, la vis défaite. Il se fit engueuler par la mère « Lemmy ! Tu n’es pas plus grand que ton fils ! C’est dangereux ces trucs là ! ».
Il alluma un petit feu dans la cheminée et j’eus la révélation de ce que je voulais faire plus tard : Des sciences.
Il me montra les granulés qu’il avait fait couler de la moitié rouillée et en jeta un pincée dans la cheminée.
 Il extrait ensuite de la partie « dorée » une petite poignée de paillettes qu’il jeta à leur tour dans l’âtre.
Je fus ébloui dans tous les sens du terme.
Ces merveilleuses petites étoiles, violettes pour les paillettes, d’un blanc éblouissant pour les granulés m’avaient émerveillé.
D’où ce goût que j’ai gardé pour les feux d’artifice alors que la découverte de leur fonctionnement aurait pu me faire passer celui du pain…
Méfiez-vous des enfants sages…