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lundi, 05 août 2013

Beam me up Scotty !

« Ces cimes jumelles, culminant pour l’une d’elles à 7 546 m, sont peu spectaculaires ou moins que prévu : elles ont quelques chose d’hercynien, si vous voyez ce que je veux dire. » écrit l’auteur de « Le ravissement de Britney Spears » au début du chapitre 2.
Assez curieusement ce matin, j’ai la cervelle un peu dégagée et  je vois très bien ce qu’ « hercynien » veut dire.
Et pour cause, « hercynien » est un mot adoré des profs de géographie de cinquième en 1959 et 1960.
Comme j’ai passé deux ans en cinquième, je me rappelle très bien ce qu’est le « plissement hercynien qui caractérise les monts du Massif Central et du Massif Armoricain ».
Du coup, je suis parti dans une rêverie tout en écoutant France-Inter, en lisant ce bouquin qui mobilise assez peu de ressources pour que de la main droite je remplisse en même temps ma grille de mots fléchés.
Je pose mon crayon, ferme mon bouquin avec le ticket de métro qui mes sert de marque-page –le jour où tout aura été remplacé par un « passe Navigo » il ne nous restera plus que les cartes de fidélité de sandwicheries pour savoir où on s’est arrêté-…
Je tends l’oreille pour apprendre que soixante-dix-neuf personnes se sont noyées depuis le début juin et me dis que c’est une belle moyenne.
Replongeant dans ma rêverie, j’ai exceptionnellement évité de m’envoyer mon café sur les genoux et ai revu cette dame, à qui, probablement  « les os ne font plus mal » qui m’avait collé une bulle en composition de récitation.
Puis, de proche en proche, me suis revu il y a peu, quelques années tout de même, sur les marches de la mairie du IIIème arrondissement, accompagné d’une ravissante jeune femme, à peine enceinte, dans une robe courte éclairée d’un plastron, choisi exprès violemment rouge pour emmerder ma mère.
La jeune femme en question couverte d’un manteau de shantung ivoire qui sera, quelque temps plus tard couvert de café par la femme un ami.
Ce qui me vaudra d’être fâché avec lui quand, vicieusement, au cours d’un repas au restaurant, entourés d’amis, elle lui demandera « tu es marié depuis combien de temps avec ta femme ? », qu’il lui répondra fièrement « Dix ans ! ».
En fait la fâcherie a commencé quand le silence de mort s’est abattu sur la table parce qu’elle a alors demandé « Et t’en as pas marre ?! »
Quand elle a fini d’être enceinte de notre fils, ce dernier s’est empressé de mettre enceinte la jeune femme qui a donné naissance à Merveille.
De retour en 2013, je me rends compte que Merveille a une sœur qui a moins d’une semaine.
Finalement, j’entends que ce week-end, quatorze personnes sont mortes noyées.
Il était temps que Scotty me ramène à bord.
J'étais sur le point de sombrer, il y a des jours, commeça, où on a la cervelle en roue libre…

dimanche, 04 août 2013

Lucie ferre ?

Lucie est arrivée à la maison de Merveille avant-hier soir.
Merveille, ma Merveille, prend son premier cours d’Histoire sous forme de travaux pratiques.
Elle apprend sur le vif ce qu’est la « Nuit du 4 Août ».
Elle sait maintenant ce que représente « L’Abolition des Privilèges »…
Les siens viennent d’être abolis, du moins salement rognés.
Elle qui voulait bien partager son yaourt avec le chat peine à accepter l’idée de partager ses parents avec une étrangère minuscule et exigeante.
Oubliant qu’elle-même fut minuscule et exigeante.
Et pleine de caca aussi.
Pour celle-là, je compte bien y échapper mais je connais ses parents.
Ils ont toujours su déléguer avec talent dès qu’il s’est agi de partager les corvées.
Enfin, je dis partager, il s’agit plutôt de sous-traitance…
Pour le peu que m’en a dit son père, dont j’ai la chance ( ?) d’être le père, il y eut à l’arrivée de la nouvelle-née ce qu’il appelle délicatement « un moment de flottement ».
Flottement d’autant plus brutal que la nouvelle-née, encore maladroite et gérant assez mal la portée de ses mouvements a griffé Merveille.
Cette dernière est persuadée que sa petite sœur l’a fait exprès.
L’expérience m’a montré avec mes sœurs que si cette fois c’est involontaire, d’ici quelques années ce sera effectivement fait exprès…
Tous ceux qui ont un chat, bien installé dans nos meubles, heureux de n’avoir pas été expulsés par le chat, et commis la bévue de ramener un chaton chez eux savent de quoi je parle.
J’ai l’impression qu’il va falloir un certain temps pour passer du stade « On m’a piqué ma mère » au stade « J’ai une sœur »…
Il est temps en effet que cette petite apprenne à partager.
Même son papy ?

 

samedi, 03 août 2013

Le petit qu’a l’ciné

Vous savez quoi ?
Je viens de lire un article de Télérama, la revue télé de ceux qui n’aiment pas la télévision.
Il me parle de la restauration du Louxor.
Vous ne connaissez pas le Louxor, lectrices chéries ?
Le Louxor, qui s’appelait le « Louxor Pathé » quand j’y allais, est un cinéma.
Un cinéma mythique.
Autant que le « Studio Action Christine » ou le « Champollion », deux salles où j’irai plus tard.
Le Louxor était « un grand cinéma », on y donnait les films en « deuxième exclusivité ». La « deuxième exclusivité » était une invention pour va-de-la-gueule, les films y venaient plusieurs semaines, parfois plus encore, genre quelques mois, après leur sortie dans les « grandes salles » comme le Wepler place Clichy, le Rex boulevard de Bonne Nouvelle ou le Marignan sur les Champs Elysées.
En lisant cet article je me suis souvenu d’un film que j’ai vu, emmené par mon père un dimanche après-midi. Nous habitions encore dans ce quartier pas très bien famé dont je vous ai déjà parlé et il nous avait suffi, à mon père et moi de remonter le boulevard Ornano puis le boulevard Barbès pour arriver au cinéma. Un trajet de trois stations de métro, autant dire une broutille pour des jambes plus habituées à la marche qu’à l’ascension des marches du métro.
Surtout que ma mère avait un porte-monnaie particulier, un peu un rêve de banquier, une boîte où les sous ne font qu’entrer.
Inutile de vous dire que les tickets de métro, c’était réservé à mon père pour aller au travail. Les autres allaient à l’école ou au lycée à pied, sauf l’hiver où je pouvais aller au lycée en métro.
Ce dimanche, mon père m’emmena au Louxor. Nous allions y voir « Salomon et la Reine de Saba » avec Yul Brynner et Gina Lollobrigida.
On a eu droit pendant l’entracte à une version locale de la publicité pour « Eskimos ».
La publicité qui vantait « Bonbons, Caramels, Esquimaux, Chocolat » -tirée, je l’ai appris depuis d’une chanson d’Annie Cordy-  s’était vue clore d’un épais « Sucez les mamelles à Lollobrigida »…
« Mamelles » qui, je dois en convenir, étaient imposantes quoique de peu d’intérêt pour moi à l’époque.
Dans ce cinéma, il y avait plusieurs prix, en dehors des tarifs pour « Gueules Cassées », « Gig » et autres invalides, le moins cher permettait de voir le film depuis le deuxième balcon mais comme nous avions une vue excellente ça nous allait bien.
C’est la seule fois où j’ai vu mon père boire un Coca-Cola dans un café.
Je le soupçonne aujourd'hui d'avoir « gratté » sur le prix des places pour deux consommations après le film.
C’est ce jour-là que j’ai découvert le diabolo-fraise.
J'en ignorerai encore longtemps les vertus...
C’était en 1959.
Et si ma mère avait été avec nous, elle aurait été effrayée de voir la population du cinéma.
Elle aurait dit « Mon dieu ! Tous ces Arabes ! » et serait sortie en me traînant. Des fois que ça s’attrape !
Et ça aurait fait des histoires parce qu’elle aurait tenu à se faire rembourser et que les commerçants, dont elle faisait partie, sont très difficiles à convaincre de sortir les sous qui sont entrés…

vendredi, 02 août 2013

Dégât des zoos.

J’ai vu Seconde Merveille.
Elle semble bâtie sur le même modèle que ma Merveille, grande et très mince.
Elle est beaucoup moins jolie que sa grande sœur mais comme elle n’est intéressée que par
- Dormir.
- Téter.
- Etre « à bras ».
Ce n’est pas grave.
Elle semble en revanche n’avoir besoin d’aucune leçon, pour devenir la petite peste qu’elle sera quand elle sera à la maternelle et croisera un autre « locataire de chaise des punis ».
Elle ne « couine » pas elle a de la voix, une vraie voix. Une voix de « marchande de Cours des Halles », le hurlement qui vous réveille une salle de réa en trois secondes.
Il y aura deux bêtes féroces à la maison…
La plus grande martyrisera la plus petite.
Papa et maman ne sont pas là ? A moi la vengeance !
La plus petite pourrira la vie de la plus grande.
Tu croyais être tranquille en allant te promener avec un copain ? Raté !
Ne croyez pas que j’invente. J’ai trois sœurs et je ne suis pas l’aîné.
JJF, elle, peste parce qu’il n’y a pas moyen de dormir correctement.
Elle est toujours aussi belle et ne semble même pas fatiguée après un exercice qui l’a tout de même occupée quelques heures.
L’Ours, quant à lui, vient de saisir toute l’importance de son rôle de « père de filles ».
Ses chevilles triplent de volume et sa tête se transforme en melon quand il dit « Mes Filles ».
Dans ce cas-là il parle en majuscules, ça s’entend nettement.
Il a déjà peur de plus tard. Une chose le tracasse, une histoire qui semble lui faire modérément plaisir mais c’est fait exprès.
Je les imagine tous, à la plage, un été, dans une douzaine d’années.
Merveille, ma Merveille, aura dix-huit-ans.
Seconde Merveille aura douze ans.
Seconde Merveille sera matée par une bande de vieux débris tandis que ma Merveille sera poursuivie par une bande jeunes gens. Tous avec, en tête, des idées qui font rager l’Ours.
J’aime raconter des histoires comme ça à mon fils.
Ça lui rappelle sa façon de « préparer le bac » et surtout lui fait regretter à la fois le bon vieux temps où on cloîtrait les filles et de ne pas s’être converti à l’islam qui sait si bien traiter les femmes…
Je suis retourné à leur maison où Merveille m’a accueilli avec la joie de celle qui sent bien que c’est celle que j’aime. Je ne lui dis pas que je ne connais pas encore « l’autre ». Ça lui évite de me détester sur le champ…
Mais la concurrence semble déjà sévère. En faisant semblannt de lui trouver un gentil diminutif, « Lucette », la saleté ! Elle a aussi pensé à « Lulu », et certainement à pas l'opéra d'Alban Berg, je la connais...
Les relations s'annoncent sous les meilleurs auspices.

Elle m’a gratifié de câlins qui ont un effet que j’adore : soulever la jalousie d’Heure-Bleue qui n’est que mamie, elle.
Paf !

 

jeudi, 01 août 2013

L’occasion fait le lardon…

JJF a fini par donner naissance à Lucie.
Une petite fille de 2930 grammes et 48 centimètres.
L’ours a fait une remarque étrange « Waouh ! Elle est toute petite ! »
Pfff… Envoyer des gamins à la fac jusqu’à des âges indus pour s’apercevoir qu’ils ne savent même pas qu’un bébé ne naît pas directement avec le baccalauréat et un scooter.
Ce que j’ai été obligé de lui rappeler, c’est qu’il allait renouer avec le caca qui tombe sur la moquette, le temps de retrouver l’entraînement qui avait fait ses preuves avec Merveille.
Oui, vous savez bien, ce truc glissant qui vous fait vous apercevoir, hélas trop tard, que vous avez oublié de prendre le sachet adéquat avant de retirer « le petit élastique, là. »
Ce détail qui lui vaudra dès le départ de cette vie qu'on espère longue, les engueulades auxquelles il espérait échapper.

Mais tout cela à pris du temps, cette famille est, du côté féminin, composée exclusivement de filles perpétuellement à la bourre.
Du moins fâchées avec les pendules et les délais.
Avant, on a droit à « attends », pendant on entend sans cesse « Pfff… Ça vient Oh la la, pfff… »
Après, c’est plutôt « Il était temps, c’est de votre faute ! »
Mais bon, ce sont les nôtres.
Et une Merveille de plus, une !
Il me va falloir prendre encore plus soin de Merveille 1ère.
Sinon, qui me dirait des secrets ? Hmmm ?
Une chose m’ennuie néanmoins. Je suis encore plus grand-père.
Et ça, ça file un coup de vieux…