dimanche, 08 décembre 2013
Une bonne droite, ça soulage…
Aujourd’hui, lectrice chéries, c’est à moi de me plaindre.
Je ne vous ai pas encore entendues mais je sais que vous allez le faire de toute façon...
Tranquillisez-vous néanmoins, je n’ai apparemment pas encore attrapé le rhume de Merveille.
Mais aujourd’hui j’ai envie de me plaindre.
Vous savez que je suis plutôt de gauche.
Certaines, dont une assez près que j’entends penser d’ici, vont jusqu’à dire que je suis « plutôt gauche » que « plutôt de gauche ».
Cela dit, il est vrai que la droite, chez moi, déconne sévèrement.
Ça a commencé avec un œil droit malmené par une étude, menée avec l’enthousiasme et le manque de rigueur de la jeunesse, qui lui coûta la rétine.
Cet œil est irrémédiablement aveugle.
Non, non, il n’est pas « non-voyant », pas « mal-voyant », il est tout bêtement aveugle.
Puis, votre serviteur, peu après l’anniversaire de ses seize ans, couché sur la glace par la chute d’une gamine, la débâcle de la droite continua avec un genou droit sévèrement esquinté par la chute sur la jambe de votre Goût adoré d’un patineur.
Ce genou m’empêche plus efficacement de courir les filles qu’Heure-Bleue.
La visite de l’expo à Carnavalet me l’a démontré. Chaque fois qu’il m’a fallu m’accroupir pour lire les minuscules cartes d’information sur le contenu des vitrines, ce foutu genou droit s’est rappelé à mon souvenir.
Ensuite, bien que, selon mon fils « je tise » alors que mon taux de « gamma GT » reste au dessous de trente, mon foie, pourtant logé du côté droit, semble en excellente forme.
Il me manque la moitié de ma capacité respiratoire. Je suis sûr que c’est l’éponge droite qui s’est envolée.
Et ne me dites pas que les éponges, ça vit dans l’eau et donc ne vole pas, c’était une remarque rhétorique.
Il n’en alla pas de même hélas pour mon rein droit. Il finit dans une poubelle de « labo d’ana-path » après avoir été dépiauté et surtout sorti de l’organisme par ailleurs sain de votre serviteur.
J’allais écrire « quand je suis sorti de l’hôpital » alors qu’en réalité c’est plutôt « quand on m’a foutu dehors de l’hosto ». Bref, quand j’ai été dans le couloir, j’ai croisé mon éreinteur et son assistant. Je leur ai demandé ce que je devais faire.
L’éreinteur m’a dit « buvez, de l’eau, un a deux litres par jour ».
Heure-Bleue a décidé que deux litres ce serait parfait. L’assistant m’a demandé « à part ça ? »
Je lui ai dit « Eh bien apparemment, j’ai le côté droit qui se déglingue »
« Ah bon ? » a-t-il dit.
« Oui, l’œil, puis le genou, enfin le rein qu’on vient de me retirer. Je me demande ce qui va déconner maintenant. »
L’éreinteur m’a regardé de bas en haut et a lâché « la couille droite, sans doute… »
Ce ne fut pas une excellente journée.
09:31 | Commentaires (10)
samedi, 07 décembre 2013
En panne des sens…
Je n’ai pas plus de choses à vous raconter qu’Heure-Bleue.
Et ce n’est certainement pas la publicité qui précéde la météo hier soir qui va doper mon imagination.
« Eveillez votre corps à de nouvelles sensations » m’incite une voix féminine tout à fait convaincante.
Intéressé, vous me connaissez, lectrices chéries, j'ai levé la tête vers la tentatrice.
Et là, je reste baba !
Vous savez quoi ? comme disent les djeun’s.
Eh bien tout ce qu’on me propose pour « éveiller mon corps à de nouvelles sensations », je vous le donne en mille, qu’est-ce que c’est ?
Une bagnole ! Oui, lectrices chéries, une-ba-gnole !
Voilà ce qu’on propose à votre Goût adoré pour éveiller ses sens !
Je me demande dans quel monde de « jackys » sans cervelle vivent ceux qui nous concoctent ces campagnes publicitaires.
Ces derniers jours déjà, pour compenser la vacuité du journal télévisé, un autre fabricant de voitures semblait persuadé qu’il allait nous intéresser, grâce à l’image d’un bras féminin et d’une voix doucereuse prétendant « réduire la distance entre votre peau et la route ».
La première idée qui vient à quelqu’un de sensé à entendre cette ânerie, c’est que le bagnolier a encore réduit l’épaisseur de la tôle et qu’au premier accroc vous êtes bon pour la chirurgie réparatrice.
10:39 | Commentaires (5)
vendredi, 06 décembre 2013
Ma plus belle histoire d’amour…
Non, je ne vais pas me relancer dans la narration de l’adolescence sentimentale du Goût ni vous chanter la chanson de Barbara.
Non, rien de tout ça.
Barbara est morte et les récits de mon adolescence, à défaut de me rajeunir, m'ont donné quelques sueurs froides…
D’abord, lectrices chéries, si vous voulez éviter les déconvenues, évitez de poser à votre camarade de vie cette question aussi stupide que risquée.
Ce truc qui arrive comme un cheveu sur la soupe, pile au moment où votre camarade de jeux est en état de faiblesse voire quasiment en train de mourir.
Quand il a un rhume par exemple.
La question qui tue.
« Au fait, ta plus belle histoire d’amour, c’est qui ? »
Alors, camarades de jeux de mes lectrices chéries, lisez bien ce qui suit.
Rappelez-vous qu’il y a des choses à éviter absolument.
La première, la plus importante, c’est l’hésitation.
Si vous semblez « trébucher de la mémoire », vous-êtes-fou-tus !
Surtout, n’hésitez jamais ! Répondez illico « Qu’est que je ferais là ? Hein ? Dis-moi ce que je ferais là avec toi ! Hein, dis-le moi ! Tu as de ces questions ! Pfff...»
Moitiés de lectrices chéries, ne rêvez pas, vous n'êtes pas quittes pour autant.
On vous jettera alors à la face « Mais alors ? Et celle-là ? Hein ? Finalement, c’était quoi ? Hein ? C’était quoi ? »
Répondez alors, avec une mauvaise foi consommée « M’enfin ma chérie ! Celle-là c’était avant ! Je ne savais même pas que tu existais !Tu aurais préféré me déniaiser ? »
Là, vous la jouerez fine. Ce sera insuffisant à coup sûr mais vous êtes sûr que seul le silence vous répondra.
Oui, le silence, car la réponse de la plupart des femmes étant à la fois « Oui » et « Non », elle se la feront évidemment in petto…
Je suis sûr que vous savez déjà que ce qu’elles ont toujours souhaité, c’est que le mec qu’elles veulent doit avoir la science infuse.
Il doit connaître l’essentiel -la patience et un minimum de connaissances en sciences naturelles - et ce, en n’ayant jamais eu l’occasion de vérifier si ses connaissances sont à jour.
Et j’ai bien dit « à jour », pas « à jours » ce qui montrerait que vos connaissances sont pleines de trous…
Elles veulent des jouets qui marchent parfaitement sans avoir jamais eu besoin de vérifier leur fonctionnement, sans avoir jamais servi ni aucun besoin de rodage.
Donc, camarades de jeux de lectrices chéries, vous êtes mal partis.
Et ne vous lancez surtout pas dans des considérations oiseuses sur les bienfaits de la variété.
Même pas si « c’était avant, voyons ! » car ça risque d’ouvrir des horizons à la lumière de vos jours.
En plus, si vous commencez à parler de jouet en bon état, vous allez inévitablement vous fourvoyer dans des histoires de « piles à recharger ».
Histoires qui vont inévitablement attirer des questions suspicieuses sur la nature du chargeur.
Questions vicieuses qui vont à leur tour entraîner des explications vaseuses où il est question de « carburant nouveau». « Carburant » dans lequel vous vous noierez.
Bref, vous êtes foutus !
Alors si votre élue vous demande « Ta plus belle histoire d’amour, c’est qui ? » , Rappelez-vous bien que vous n’avez pas droit à une seconde d’hésitation avant de répondre « Mais c'est toi ma chérie ! »
06:40 | Commentaires (12)
jeudi, 05 décembre 2013
On est jamais trahi que par les siens…
Hier, après le déjeuner, comme prévu par Heure-Bleue et Merveille, nous nous sommes préparés pour aller au square des Batignolles voir ces fichus canards.
Il a fallu, comme chaque que fois qu’Heure-Bleue dit « On s’en va ! », attendre qu’elle ait fait un détour par la salle de bains, ait trouvé ses chaussures et ait enfin choisi la pelure qu’elle mettra pour sortir.
Profitant des quelques secondes de patience, genre deux mille nécessaires à la mise d’Heure-Bleue, Merveille se précipite sauvagement sur moi et s’accroche à mon bras.
Comme je n’apprécie ni la brutalité ni que les petites filles se conduisent comme des « zyvas », je dis à Merveille :
- Je te déteste quand tu fais des choses comme ça ! Limite je vais te haïr !
Car je n’hésite jamais à en rajouter dans l’indignation.
- Mais non, mon Minou, c’est juste qu’elle ne se rend pas compte que tu n’es plus jeune !
- Ah ! Ça c’est un compliment, papy !
Lance Merveille.
- Faux-cul ! Lui dis-je.
- Mais non papy, ça veut dire que tu n’es pas vieux !
Et nous voilà partis, votre serviteur requinqué pour deux ans.
Enfin, deux minutes…
Et arrivés au square des Batignolles, je me suis fait avoir.
Comme d’habitude, Merveille a envie de faire pipi. Et je dois l’y emmener. Je lui trouve des toilettes dans le square. Propres, les toilettes.
Toujours comme d’habitude, elle n’a pas de kleenex.
Donc, que fait Merveille ?
Eh bien, comme toujours elle a besoin de papy. Comme elle a grandi, je la laisse se débrouiller mais lui confie le mouchoir propre que j’ai toujours sur moi.
Erreur tragique !
Je l’entends crier depuis les toilettes « Oh ! Pardon papy ! J’ai jeté ton mouchoir dans les toilettes ! J’ai oublié que c’était un vrai mouchoir ! »
J’ai eu droit à des excuses et des bisous mais cette enfant m’aura dépouillé de tout.
Pire encore, croyant me flatter elle me dit en rentrant à la maison « Tu sais, papy, ça ne se voit pas que tu es vieux. »
Il y a des compliments, comme ça, avec un arrière-goût de fiel assez prononcé.
Heureusement qu’elle a vraiment le sens de l’humour, sinon…
Pour finir une journée dure pour votre serviteur, cette gourgandine, regardant la publicité pour le téléthon qui arrive, me jette un coup d'œil et dit « Je sais, on va dire que j'ai un cœur d'artichaut... Mais quand même, Patrick il est beau... »
06:46 | Commentaires (7)
mercredi, 04 décembre 2013
Le jour le plus long…
Ce matin, je m’en vais tôt de la maison, j’ai des choses à faire à l’extérieur.
Je ne sais pas quand je rentrerai. Ce que j’ai à faire n’est pas drôle mais bon.
Je dois d’abord aller voir mon Trésor, qui porte bien son nom tellement il me coûte cher. Genre une danseuse fin du XIXème siècle…
Puis, des choses que je dois faire, absolument faire.
Cela dit, dimanche soir, j’ai cru que j’allais apprendre quelque chose sur Heure-Bleue.
Quelque chose que j’ignorais.
C’était finalement quelque chose dont je me doutais et que j’aurais dû savoir depuis longtemps.
D’autant que je suis largement mouillé dans cette affaire.
Les enfants étaient passés à la maison en fin d’après-midi.
Dimanche soir donc, nous regardions la télévision. Les informations. Enfin, si l’on peut dire.
L’invité du journal était Dubosc, Franck Dubosc.
Heure-Bleue me dit soudain, en regardant Franck Dubosc :
- Il ne me plairait pas, cet homme…
- Hmmm ?
- Tu trouves que JJF est une mate ou une claire ?
Je sors de mon wagon de pommes à grand’peine mais réponds tout de même.
- En tout cas, l’Ours est sensiblement plus clair que JJF.
L’Ours, quoi que n’ayant pas la peau diaphane de sa mère est plutôt un clair aux cheveux châtains, pas du tout un mat aux cheveux noirs.
Je demande à Heure-Bleue :
- Pourquoi ça ?
- Je ne trouve pas Dubosc attirant. Il est trop clair.
- Il faut dire que le seul « clair » que tu aies trouvé attirant, c’est Paul Newman. Mais la moitié femelle de l’humanité a craqué pour lui, même les claires…
- Oui mais j’aime mieux Patrick Bruel. Patriiiiiick !!!! –oui elle a fait ça…-
- Ouaip, tu as toujours préféré les mats.
- Tu as raison, quand même j’aime mieux le « genre arabe », enfin « le type méditerranéen »…
Je n’ai rien dit, j’ai juste pensé que ça m’avait bien arrangé à l’époque où j’étais moins pâle et plus brun de cheveux.
C’est là que j’ai appris une chose que je soupçonnais depuis longtemps : Heure-bleue aime bien les gens d’où qu’ils viennent.
Mais à condition qu’ils viennent plus de certains pays que d’autres…
08:50 | Commentaires (9)