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dimanche, 02 novembre 2014

Il n’a Dieu que pour ses saints…

« Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs »
Mais pas tous.
On a le souvenir des morts plutôt festif chez les voisins.
Oui, ce matin, j’ai été réveillé par les voisins.
L’isolation phonique de l’immeuble se révèle d’une pauvreté lamentable.
Je ne peux pas dire que ça me prive de grasse matinée, je ne fais pas la « grass’mat’ ».
Ça me prive d’un moment de tranquillité.
Heure-Bleue était déjà réveillée.
Je fus donc sorti du sommeil assez soudainement.
J’ai demandé à Heure-Bleue « Tu as entendu ? »
Elle m’a d’abord dit « chuuuut ! Dors ! »
Puis « C’est le bébé à côté… »
Je ne me suis pas rendormi.
Ça a recommencé.
Ce n’était pas le bébé à côté.
C’était la maman du bébé à côté.
Quelle jolie Fête des Morts !
J’ai appris quelque chose ce matin.
Je ne savais pas qu’il y avait une « Fête de la Petite Mort »...

samedi, 01 novembre 2014

Un comportement d'ange heureux...

La note d’Imaginer de vendredi parlait d’achats.
D’achats de trucs qui généralement ne m’intéressent pas.
D’abord parce que les « petits sacs » ne me branchent pas.
Les petits sont trop petits pour y mettre quoi que ce soit.
Les grands sont trop grands pour être traînés sans arracher une épaule.
Quand ils sont de la bonne taille, comme je n’ai pas une âme de « drag-queen », je laisse ça à Heure-Bleue qui, apparemment a toujours un sac mais jamais le bon.
Souvent trop lourd me dit-elle.
J’ai renoncé depuis des décennies à lui dire que s’ils étaient moins pleins ils seraient plus légers.
Hormis les sacs, Imaginer a acheté des « bento ».
Pour celles qui, comme moi au début, ne sont pas branchées branchitude, le « bento » est une gamelle nippone.
Ça vous a quand même une autre allure que « la galetouse » du va-de-la-gueule qui va au charbon gagner de ses mains rugueuses la croûte de la famille.
Bon, d’accord, quand on laisse tomber le col bleu pour le col blanc, « bento » ça vous a une autre gueule que « gamelle ».
Ces images ont ravivé chez moi des souvenirs.
Je me rappelle les gamelles de mon père.
S’il était encore de ce monde, il se les rappellerait sans doute.
Quoique…
Il se rappellerait sans doute leur contenu. Ma mère lui concoctait parfois de ces trucs qui vous font souhaiter un veuvage précoce.
Je vous ai déjà parlé de ces techniques pour pourrir la vie de mon père qui égayaient les journées de ma mère.
Mon père avait deux gamelles et un sac.
Un de ces sacs que nous voyons maintenant dans les vitrines de maroquiniers de luxe.

sac_ouvrier.jpg

Vuitton en propose la copie, en cuir, mais tout de même, si un ouvrier a les moyens de mettre sa gamelle dedans, Pierrot Gattaz va claquer d’un infarctus…
Ses gamelles ? Toutes deux en tôle émaillée.
Comme celles-ci :

ancienne-cantine-gamelle-emaillee-granite-rouge.jpg

L’une d’elle avait l’intérieur blanc et l’extérieur bleu foncé moucheté de blanc.
L’autre avait l’intérieur gris souris et  l’extérieur vermillon.
Quand le temps matrimonial était au beau, l’une ou l’autre de ces gamelles se voyait remplie, selon les jours, de pommes de terre sautées et de jambon ou de soupe de légumes.
La gamelle revenait vide, voire nettoyée, on y trouvait des traces du morceau de pain qui avait servi à extraire les dernières miettes du repas.
Quand le temps matrimonial était à l’orage, les gamelles revenaient à peine entamées. La soupe surchargée « d’alphabets » tout comme les coquillettes trop cuites formaient une masse compacte à peine colorée par les petits yeux noirs du morceau de steak haché trop cuit et « émialé » dans la soupe ou les pâtes.
Ces jours là, mon père aussi avait les petits yeux noirs.
Il aurait dû se méfier.
Elle lui avait dit « Tiens, Gaby, et fais attention à ne pas oublier ta gamelle au travail… »
Il savait bien que quand la journée commençait avec « Gaby », ce serait une mauvaise journée…