mardi, 01 juillet 2014
Lavage qui rit…
Je n’ai pas insisté, c’était un coup à être giflé.
Non, non, non, lectrices chéries, vous ne connaissez pas Heure-Bleue.
Je venais de lui laver les cheveux. Je vous ai déjà dit que c’est moi qui lave les cheveux d’Heure-Bleue ?
Oui ? Bon. Je le fais depuis quelque temps déjà, cette femme, tout à fait charmante, a néanmoins un problème avec l’écoulement du temps. Elle réussit à allier la lenteur et l’impatience. Ni dans le bon sens ni au bon moment.
Quand elle se lave les cheveux, il y a toujours quelque chose qui cloche. Et ça finit toujours par :
- Minou, quand est-ce que je me suis lavé les cheveux ?
- Hier, pourquoi ?
- « Ymgrattent ! »
- …
Un jour, de la salle de bains, elle m’a crié « Minou, viens voir ! »
A l’idée de pouvoir approcher une femme toute nue, vous pensez bien que je me suis précipité…
- Tu veux bien me laver les cheveux ?
- Bien sûr…
A l’environnement près, c’était quasiment « Out of Africa ».
Bon, il manquait d’autres ingrédients, j’avais de l’eau sur les chaussures et celle qui lui coulait le long des bras atterrissait sur mon pantalon, c’était donc moins romanesque. Ça n’avait pas l’élégance de la scène au bord du fleuve, avec une Meryl Streep, le visage tourné vers le ciel, les yeux clos et un Robert Redford plein d’attentions, prenant garde à ne pas lui envoyer de shampooing dans les yeux, les doigts lui caressant délicatement le crâne.
Je suis moins blond que Redford (moins ridé aussi…) et Heure-Bleue ne ressemble plus tout à fait à la Meryl Streep de « La maîtresse du lieutenant français »…
(si si, je vous assure, cliquez et vous verrez Heure-Bleue il y a… peu...
)
Bref, le résultat fut néanmoins celui attendu par Heure-Bleue.
Le lendemain j’eus droit à :
- C’est bien, « çamgratteplus », tu me laveras les cheveux maintenant ?
- Bien sûr…
Mais pourquoi je vous raconte tout ça, lectrices chéries ? Ah oui !
Hier, donc, re-salle de bains et re-lavage de cheveux.
Je sors à la lumière de mes jours une de ces âneries à double sens dont j’ai la détestable habitude et Heure-Bleue, inhabituellement grossière me répond « Et mon c…, c’est du poulet ? »
Je me suis mordu la langue.
J’ai bien fait, elle m’avais entendu penser.
- Si tu dis ça, je te gifle !
- Comment sais-tu ?
- Je te connais, Minou, je te connais ! Allez, c’était ça ?
J’ai avoué :
- Quand tu m’as dit « et mon c…, c’est du poulet », je me suis mordu la langue pour ne pas dire « Non, de la dinde… » Reconnais que je ne pouvais pas la rater !
- Je le savais ! Je le savais !
Mais bon, comme ses cheveux étaient propres, bien rincés et que j'étais sûr que « ça ne la gratterait pas », hein…
07:26 | Commentaires (11)
lundi, 30 juin 2014
Bon appétit, Messieurs, Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon de servir, serviteurs qui pillez la maison !
Hou ! Que ça leur va bien, ça !
Il y a des jours comme aujourd’hui où je me demande si les lois sont là pour protéger les plus faibles de la tendance des plus forts à abuser de leur supériorité ou simplement pour pourrir la vie du plus de gens possible.
Oui lectrices chéries, je me pose des questions comme ça certains matins...
Un vague articulet tombé dans les rets de la page d’ouverture de mon navigateur me fait pencher pour le second terme de l’alternative.
Il s’agit du « ticket restaurant dématérialisé » dont les limites d’utilisation risquent bien de faire sombrer le projet avant même qu’il ne soit répandu dans les entreprises.
Je me demande encore pourquoi l’administration, qui a supporté pendant près de cinquante ans les légères entorses aux règles d’utilisation des chèques restaurant, se sent obligée de les faire appliquer soudain avec rigueur.
Je ne peux que remarquer vicieusement que ce sont ceux qui ne paient qu’en de rares occasions leur repas qui prennent la décision de gâcher celui des autres…
Tous ceux qui ont eu la chance de bénéficier de tickets restaurant ont, j’en suis sûr, fait comme votre Goût préféré. C'est-à-dire déjeuné d’un croque-monsieur le midi dans un café du coin avec un ou deux collègues-copains et emmené, le samedi ou le dimanche, leur femme et leurs enfants au restaurant où ils ont payé l’addition avec plusieurs tickets restaurant, ce que la loi de 1967 interdit.
On faisait si mollement respecter cette loi, comme l’alinéa qui interdisait de rendre la monnaie ou d’accepter deux tickets pour le même repas, que tout allait pour le mieux.
Personne n’était volé. Personne ne volait quiconque. Les couples et les enfants étaient heureux d’aller manger au restaurant le week-end. Bref, tout allait bien.
Que pensez vous que le législateur allait faire quand l’idée survint que l’équivalent du porte monnaie électronique pouvait servir de carnet de chèques restaurant ?
Que le montant de ce carnet pourrait du coup être un porte monnaie à l’utilisation limitée à la restauration, que ce soit chez un traiteur ou un restaurateur ?
Que son utilisation, du moment qu’elle concernait la restauration, serait libre ?
Eh bien, pas du tout !
Saisis de la fièvre réglementaire qui prend n’importe quel législateur dès qu’il s’agit de pourrir la vie du citoyen, il fut décidé par nozélites que l’informatique chargée de gérer ce porte-monnaie en interdirait l’usage hors des jours travaillés. Ces tickets dématérialisés seraient inopérants les samedi, le dimanche et jours fériés.
Le montant du repas serait décompté exactement. Parfait !
Le montant du repas serait limité à dix-neuf €uros. Pourquoi ?
Mais bon sang !
Qu’est-ce que ça pouvait bien foutre au député, au sénateur ou au ministre, qui de toute façon bouffe gratis, plus exactement à nos frais, qu’on utilise ce porte monnaie électronique les week-end ? Et que peut il bien avoir à faire que nous emmenions nos gosses et notre conjoint au restaurant et que ça coût soixante €uros ?
Franchement, à part emmerder le monde, vous voyez une raison sérieuse et rationnelle à ce genre de réglementation ?
Je sais que ces gens sont taquins, mais même moi qui suis un emmerdeur à mes heures, je n’oserais pas faire ça…
09:21 | Commentaires (5)


