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samedi, 12 juillet 2014

Belzébuth…

Parfois, le passage devant mon écran d’une de ces petites mouches communes dans les coins où il y a des arbres, me distrait un instant.
La mémoire étant un instrument au fonctionnement surprenant, celle qui vient de passer me rappelle le souvenir d’une chamaillerie, une des très nombreuses chamailleries, entre Heure-Bleue et ma mère, un jour où nous étions chez elle.
Ma mère était alors assise à sa table, suivant de la tête et de l’œil une mouche dont le zonzonnement l’agaçait prodigieusement.
Heure-Bleue, arrivant de la cuisine et s’asseyant à la table.
Le Goût, déjà assis et se demandant laquelle des deux entamerait les hostilités.
Étonnamment, les choses s’étaient plutôt bien passées jusqu’à présent.
Ma mère était même allée jusqu’à poser une question à la lumière de mes jours en l’appelant « Bio » car elle lui trouvait une ressemblance avec la fille de la publicité Danone.
Une châtain clair, frisée, claire d’yeux et de peau et, pour ce que je me rappelle, assez mignonne, sinon vous pensez bien, lectrices chéries, que je ne m'en serais pas souvenu.
C’est dire…
Ça n’allait pas durer, j’en étais sûr.
Et cette mouche a failli, comme l’assassinat de Sarajevo,  causer une guerre mondiale…
Soudainement, ma mère explosa.
- Ouuuummmhhh ! Cette mouche ! Encore elle !
Une mouche avait eu l'outrecuidance de goûter la confiture que ma mère avait étalée sur le beurre qui couvrait déjà sa biscotte.
Ma mère aimait beaucoup le beurre, la confiture, les trucs sucrés gras.
Ma mère s'est d'ailleurs suicidée au riz au lait...
Dans un grand élan, elle rata magistralement la mouche d’un coup de torchon qui aurait surtout pu emmener la moitié de l'en cas qui traînait sur la table…
- Mais, mamie, ce n’est pas la même mouche, enfin !
- Voyons ma fille ! Je sais ce que je dis quand même !
- Attendez, mamie, ça fait deux jours que je vous entends pester après une mouche alors qu’il y en a plein !
- C’est celle-là je te dis !
- Allons, qu’est-ce qui vous permet de dire ça ?
- Mais enfin, ma fille ! Allons ! Je la vois engraisser !
Heure-Bleue n’aurait jamais dû entamer une polémique sur l’identité des mouches avec ma mère…

vendredi, 11 juillet 2014

Histoire de science faction…

Hélas, lectrices chéries, vous devrez encore me supporter quelque temps…
C’est du moins ce que laisse supposer le compte-rendu du radiologue.
Ce personnage est, comme mon épouse préférée et unique, quelqu’un que j’aime et  déteste. C’est sans doute dû aux deux points communs qu’il partage avec la lumière de mes jours.
Comme elle, il me dit chaque fois que je le vois quelque chose d'agréable et il a des rapports désastreux avec la ponctualité.
J’ai dû attendre près de quatre heures les résultats de ce « scan ».
Je me suis inquiété un moment, non pour moi mais pour Manou et Heure-Bleue.
L’angoisse semble un état inné chez elles.
Manou fume et a passé beaucoup de temps dans la rue.
Heure-Bleue a trop chaud. Plus que d’habitude. Du coup elle transpire, boit de l’eau, retranspire et passe beaucoup de temps à dire « Je suis sûre que je pue ! Est-ce que je pue, Minou ? »
Mes objurgations n’y changent rien.
Elle ajoute « Évidemment, toi tu ne sens rien… Toi non plus Manou, vous deux vous ne sentez rien… »
Manou tente « on a la peau mate, nous, ça doit être pour ça… C’est une question de peau… »
Erreur ! Du coup Heure-Bleue commence a dire que Merveille, l’Ours et elle puent, qu’ils ont la peau claire et que…
Mais bon, ça lui change les idées…
J’ai lu Libé in extenso.
J’ai fini mon bouquin.
Et j’ai attendu.
Attendu.
Attendu…
Heure –Bleue m’a enjoint de boire des millions de litres d’eau sous le prétexte que « tu n’as qu’un rein, il faut que tu élimines l’iode, tu sais que ce n’est pas bon pour les reins. » Etc.
On a fini par appeler «  Monsieur Le Gooooût ?  
Je me suis donc précipité.
D’abord sur le second chapitre du compte-rendu dès son impression.
Celui qui donne le détail de mon état abdominal, ceci afin d’être sûr de pouvoir me délecter de mon second péché mignon.
Oui, après, bien après, les rousses, il y a les « single malts » nord-écossais.
Je lis avec délectation que
« Le foie est de taille, de morphologie normales et de densité homogène sans dilatation des voies biliaires intra ou extra hépatiques. 
Absence d’anomalie de l’aorte, de la veine cave inférieure et des axes vasculaires digestifs et rénaux. »

Youpeee!!! Mes deux babies hebdomadaires sont sauvés et je vais pouvoir me jeter sur le « jamòn de Jabugo » !
Le reste est ennuyeusement standard. Il n’y a que l’état désastreux d’éponges mitées par la clope qui, au moins, n’a pas bougé depuis 2010.
Cet épanchement, qui n’a rien de synovial, terminé, sauf si vous voulez des détails sur mon pancréas, vous pouvez être rassurées lectrices chéries.
Heure-Bleue me dit « en plus tu as des analyses de bébé ! », soulagée elle aussi.
Mon tempérament méfiant me pousse à me demander si ce n’est pas, plutôt que ma santé, la crainte de devoir préparer elle-même son petit déjeuner ou pire, changer toute seule l’enveloppe de couette.
Cette dernière épreuve restant pour moi un enchantement. Une fois l’an environ, je lui demande de le faire sous un prétexte fumeux et j’admire la lutte enflammée de la lumière de mes jours contre le monstre de tissu rétif. Comme je ne vais plus au cirque depuis longtemps, j’apprécie un spectacle comme celui-là à sa juste valeur.
Dernier détail qui a son importance, lectrices chéries : Mon cœur est resté, tel celui que j’avais il y a cinquante ans, dans son état initial d’artichaut.

mercredi, 09 juillet 2014

My god !

J’ai lu hier une nouvelle qui m’a secoué et ému bien plus que le gel des retraites.
Vous savez toutes, lectrices chéries, que parmi les merveilles du monde, il y en a une dont il n’est fait mention dans aucun livre.
Seuls Botticelli et Fra Angelico en ont meublé abondamment leurs œuvres.
Enfin, non, pas qu’eux, mais eux seuls l’ont fait de façon aussi éclatante et émouvante.
Cette nouvelle, donc, m’effondre !
À la veille de passer un scanner qui risque de pourrir le reste de mes jours en les ramenant à un nombre bien trop réduit à mon goût, le Web lui-même me fout le moral en l’air.
Oui, lectrices chéries ! Le changement climatique aurait des conséquences insoupçonnées et autrement plus graves que la fonte de la banquise, l’acidification des océans ou l’assèchement des terres cultivables.
L’action du changement climatique sur la couche nuageuse de certains pays risque bien d’avoir pour conséquence de ramener au rang de souvenir lointain des merveilles comme celle-ci :
rousse.jpg
Oui ! Le changement climatique pourrait bien signifier la disparition des rousses !
Ouais ! Leur peau aussi !
Bon, des roux aussi mais je dois avouer à ma grande honte que ça me fait moins d’effet.
C’est idiot car il faut bien des roux et des rousses pour fabriquer des petites rousses et des petits rouquins mais que voulez-vous, les roux ne m’ont jamais mis dans le même état d’hébétude que les rousses.
Votre Goût est ainsi fait…
L’action de l’ensoleillement exagéré sur un gène particulier conduirait à l’inactivation de celui-ci, au grand dam des amateurs de son effet.
Selon le docteur Alistair Moffat, tandis que seulement 5% de la population française serait rousse, la proportion de 13% des populations irlandaise, anglaise et écossaise risquerait de pâtir sévèrement de l’inactivation de ce gène.
Inutlie de dire qu’une Irlande, une Angleterre et une Écosse sans rousses perdraient l’essentiel de leur attrait pour les bruns mats comme moi qui se foutent quand même éperdument de la beauté de leur paysage, obnubilés qu’ils sont par l’idée de batifoler avec des rouquines…

mardi, 08 juillet 2014

Scène de méninges.

Hier, bien que nous ne regardons la télé que quelques minutes par jour, ça a paru sans doute exagéré à notre décodeur, ce truc qui nous sert essentiellement d’horloge.
Il se mettait au repos toutes les trois heures environ, comme un bébé.
Il fallait le stimuler afin qu’il daigne au moins afficher une heure pas trop fantaisiste.
Vous savez sans doute, lectrices chéries, que votre serviteur aime bien que les automates fonctionnent comme des automates.
C'est-à-dire sans que j'aie à intervenir dix fois par jour.
Aussi, passés deux jours de ce régime, je me suis enquis auprès de mon fournisseur d’accès au réservoir de rumeurs de ce qui arrivait à ce malheureux matériel.
Après quatorze minutes d’attente, j’eus droit au discours plutôt renversant d’une idiote **.
Je me suis même posé deux questions.
J’ai commencé par me demander si ça valait vraiment le coup d’aller à l’école jusqu’à plus d’âge pour y apprendre les arcanes des sciences physiques.
Ensuite, plutôt désespéré, je me suis demandé si je ne devais pas me rendre à l’évidence que ces lois de la physique, si longuement démontrées et si durement apprises, ne valaient plus un clou.
Et pourquoi cet effondrement moral soudain chez votre Goût adoré, lectrices chéries ?
Que je vous conte cette affaire de « déconneur TV ».
Dès que j’eus en ligne la demoiselle, celle-ci me recommanda avec l’assurance donnée par des années d’ignorance :
- Bon, vous éteignez votre décodeur.
- Bien, et ?
- Rien, vous attendez… Voilà, je lance le test…
- Le décodeur éteint ?
- Oui monsieur.
- Ah…
- Oui, je suis en train de tester à distance le fonctionnement de votre décodeur.
- Mais il est éteint !
- C’est normal. C’est la procédure.
- Alors vous testez un décodeur éteint ?
- Oui, et je vérifie qu’il répond correctement aux tests.
- Il fait ça comment ? Sans énergie puisqu’il est éteint ?
Là, mon univers, celui qui tient debout grâce au principe de la conservation de la quantité de mouvement qui me permet de voir le soleil se lever chaque matin, eh bien mon univers vient de s’effondrer.
Oui, ma dépanneuse de haut vol vient de me répondre, avec dans la voix, ce soupçon du mépris de celle qui sait face à une andouille :
- C’est grâce à la haute technologie, monsieur, c’est la haute technologie ! C’est comme ça que ça marche.
Il est apparu au cours du test qu’elle avait oublié de me demander de rallumer le décodeur… Il a fallu recommencer.
Le test s’est mal passé. J’eus droit à un « code d’échange ». Je me suis précipité à la boutique adéquate pour en obtenir un nouveau. Il me fut donné sans difficulté.
Je l’installai aussitôt.
Pour me rendre compte que la boîte contenait trois cordons au lieu de quatre.
Manquait le plus important car je dispose d’une grosse réserve des autres.
Oui, le cordon secteur, celui avec cette petite prise si particulière, celle qu’on ne voit que rarement…
Oui, j’avais un décodeur tout neuf, installé, rebranché de presque partout et qui ne pouvait fonctionner. Le boutiquier m’a enjoint de tout ramener le lendemain.
Je me rappelai alors que j’étais censé avoir un cordon de ce type. J’ai fouiné dans mes BAM.
La « boîte à m… », dite « BAM », celle où on trouve tout ce qu’on aurait dû jeter il y a longtemps, complément indispensable de la boîte à outil.
Et je l’ai trouvé.
On a donc pu se faire bourrer le mou à vingt heures…

**
J'avais écrit « une, sans doute ravissante, idiote » mais d'aucunes, ignorant sans doute la filmographie de B.B. ont pris ça pour de la misogynie. Donc je m'empresse de corriger...