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jeudi, 31 mars 2016

Noli me tangere sed, si vis...

Un type sympa que je connais, Jeanmi, s’est donné la peine de laisser chez moi un commentaire pour me remercier de m’être attaqué à un monument du gnangnan en littérature.
Assez vicieusement je dois dire, il recommande à mots pas couverts du tout, de s’attaquer à un autre monument.
Qui fait recette depuis plus longtemps celui-là.
Et ça me surprend toujours, je dois dire.
En effet, par les temps qui courent, rendre grâce à un type né au Moyen-Orient peut vous valoir une garde-à-vue et une inculpation pour apologie du terrorisme.
Ouaip, lectrices chéries !
N’oublions pas que ce type s’était déjà signalé à l’attention des autorités pour avoir foutu le bordel dans une synagogue, avoir eu affaire à la maréchaussée pour troubles avérés à l’ordre public, incitation à la désobéissance civile et autres délits punis plutôt sévèrement.
Il fut néanmoins suffisamment efficace pour que le pouvoir changeât de mains au point que certains de ses enseignements, pour ne pas dire tous, furent sévèrement dévoyés par ses successeurs.
Jeanmi, donc, m’en signale un particulièrement mal perçu « Tu tendras l’autre joue ».
Si on n’y regarde d’un peu plus près, c’est une injonction qu’on propose le plus souvent à l’autre.
Pas fous, ceux qui la citent le plus volontiers se gardent bien de le faire.
Une longue expérience de la tartufferie me pousse à constater que ce sont toujours ceux qui distribuent les baffes qui recommandent à ceux qui les reçoivent de tendre l’autre joue.
Et c’est là que je me dis que ma mère n’avait pas forcément tort qui croyait plus au diable qu’au bon dieu.
Elle n’avait rien à cirer du Christ qui lui semblait être un fils plutôt dégénéré du créateur.
Ce qu’elle aimait le mieux chez lui c’étaient les cérémonies genre « la présentation au temple » parce que c’était le jour des crêpes de la Chandeleur.
Elle aimait Pâques aussi, mais à cause du chocolat.
Pour le reste, déjà le père lui semblait un brave type un peu « pâle des genoux ».
Elle trouvait que le bon dieu était bien brave quoiqu’un peu mollasson.
Encore un trop gentil en somme.
Le diable lui semblait un client autrement sérieux qui vous envoyait rôtir pour un coup dans le nez si vous étiez « un grand »  ou le larcin d’une pièce de cent francs si vous étiez « un petit ».
Dans ce dernier cas, un acompte vous était généreusement servi et quelques taloches vous donnaient un avant-goût de l’enfer.
Pire que si vous aviez étouffé les trente deniers de Judas.

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Bref, on dirait bien que le fils du père avait sérieusement déconné dans les consignes laissées à ses successeurs.
Comme dans toutes les révolutions, c’est encore l’initiateur qui a fini le plus mal.
Voir la semaine dernière ce qu’il en fut, on en parle encore tous les ans.
Pire,  son idéal et son message furent malmenés au point que ses adorateurs actuels, s’ils font semblant de croire en sa résurrection, le recloueraient illico s’il s’avisait de repasser par chez nous.
La férocité du fidèle me surprend toujours.
A écouter le dévot je me dis qu’il serait le premier à le traiter de bisounours ou de communiste, c’est selon…
A propos de laïcité, je remarque d’ailleurs que depuis qu’on a des vacances d’automne, des vacances d’hiver et des vacances de printemps il y a plus de problèmes que quand il y avait des vacances de Toussaint, de Noël et de Pâques.
Je me rappelle qu’il n’y avait pas de chrétiens, pas de juifs, pas de musulmans dans les écoles.
Il n’y avait que des élèves…

mardi, 29 mars 2016

Les clochettes.

Pour en finir avec cette histoire de lapin, ce que je vous ai raconté hier n’était pas ce que j’avais en tête quand j’ai taillé mon clavier pour écrire.
Quand j’ai récupéré l’image sujet du devoir à rendre le lundi à Lakevio, c’est une toute autre affaire qui m’est revenue.
Je l’ai racontée à une Heure-Bleue scandalisée.
- Minou ! Ne me dis pas que tu as pensé faire un truc comme ça !
- Naaaann... Bien sûr que non, ma Mine, voyons, tu me connais !

Ben si… J’avais bien pensé faire un truc comme ça…
Voilà, Merveille était encore en « Maternelle moyenne section » et vers Pâques, nous l’avions emmenée en promenade à Paris.
Oui, nous avions visité le « Musée de la Poupée », au fond de l’impasse Berthaud.
En sortant du musée, nous avions passé un moment dans le jardin attenant, celui qui est derrière le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme et Merveille me posait des questions sur les « œufs et les lapins de Pâques », leur pourquoi et leur comment.
Elle me demandait, alors que les lapins étaient « tout nus » comment on faisait pour savoir si c’était « un papa lapin ou une maman lapin ».
Je lui ai expliqué la chose.
J’ai aussi précisé que les lapins ne pondaient pas d’œufs, encore moins en chocolat.
Et que non, les cloches non plus ne pondaient pas.
Aussi pragmatique que Papy, Merveille a insisté pour avoir d’autres renseignements.
C’est là que m’est venue une idée saugrenue, de celles qui hélas viennent tout le temps à votre Goût préféré à la place d’idées brillantes et utiles au monde.
C’est là que j’ai raconté à la lumière de mes jours ce qui m’est venu à l’esprit quand Merveille m’a posé ces questions.
- En fait, Merveille, dès la naissance on attache aux « filles lapin » une clochette.
- Comment ça s’appelle une « fille lapin » ?
- Une lapine. Alors on leur attache une petite clochette avec un collier spécial qui grandit avec la lapine.
Merveille, curieuse, voulut savoir comment les clochettes étaient faites, à quoi elles ressemblaient, etc.
Jamais à court d’une ânerie, je lui ai raconté des bêtises à peu près sensées.
- Mais, Papy, où on les trouve ces clochettes.
C’est là que ça s’est précisé.
- Que dans les pharmacies, Merveille, ça regarde la biologie alors seuls les pharmaciens en vendent.
- Papy ?
- Merveille ?
- Je pourrais en acheter une ?
- Bien sûr mon cœur…
Nous sommes ressortis, Merveille me tenait la main, Heure-Bleue l’autre bras.
Nous avancions tranquillement vers la rue de Rivoli.
J’ai imaginé la tête du pharmacien.
Heureusement Merveille a eu l’attention attirée par autre chose, ce qui a évité un moment délicat à gérer.

lundi, 28 mars 2016

Avec cette poule devenu lapin, j’ai été chocolat…

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Aujourd’hui, Lakevio et lectrices chéries, je ne vais pas m’épuiser.
En matière de billet, je ne vais pas vous en pondre un neuf de Pâques.
Je vais vous dire une histoire dont je pense vous avoir parlé il y longtemps.
Une histoire de lapin.
Et, comme disent les djeuns, « J’te dis pas l’garenne », lectrices chéries ! 
Comme je vous l’ai sans doute dit et quoique vous en pensiez il m’est arrivé de prendre des râteaux d’une ampleur sidérale.
Il m’en souvient un, j’avais un peu plus de dix-neuf ans.
Mai 1968  s’était envolé.
Le mois de juin était passé qui avait vu la droite, récemment effrayée à l’idée de partager les fruits de la sueur des va-de-la-gueule, revenir fièrement narguer le communiste.
Assez prudemment d’ailleurs puisqu’elle choisit de le faire là où elle ne risquait pas trop d’en croiser : Entre la Concorde et l’Arc de Triomphe.
La torpeur de juillet, suivie de la sieste d’août car la France était fermée au mois d’août en ce temps là, avait fait place à l’activité de la rentrée.
Je revenais de chez un ami qui habitait du côté de Saint-Lazare, plus vers Saint Augustin en réalité, et me dirigeais vers le métro.
Une fille traversa la rue de la Pépinière et me passa sous le nez, raide comme la justice, me marchant quasiment dessus. J’ai grogné « Pardon... »
Elle me regarda de l’air d’une princesse persuadée que ses pets sentaient la violette.
A moins qu’elle ne me crût capable de pisser sur sa moquette, allez savoir…
Toujours est-il qu’elle se dirigeait elle aussi vers la gare Saint Lazare d’un pas vif.
Je descendis les marches de la station, arpentai cent millions de kilomètres de couloirs pour rejoindre la ligne qui me déposerait à la station Arts et Métiers.
Quand la rame est arrivée, je suis monté, me suis assis et ai ouvert mon bouquin.
La fille, que je n’avais pas remarquée sur le quai, est montée et s’est assise face à moi. C’est là que j’ai vu ses genoux.
Si jolis les genoux, que j’ai levé le nez de mon livre et l’ai regardée.
Elle avait l’air moins « pétasse » que dans la rue, ses préoccupations lui donnaient un air sérieux qui lui allait bien.
Je la regardais assez attentivement pour qu’elle me jette hargneusement « J’ai du noir sur le nez ? »
A peine plus aimable, j’ai voulu répondre « C’est le seul truc qui pourrait vous arranger. »
Mais elle avait de si beaux yeux et était si mignonne...
Alors je me suis contenté de « Oui, un peu, mais ça va vous si bien… »
Elle a souri et nous avons engagé une conversation à bâtons rompus.
Comme elle allait plus loin que moi, elle est descendue sur le quai de la station Arts et Métiers pour converser encore un peu.
On a fini par se donner rendez-vous pour le dimanche suivant avec l’idée d’aller voir Rosemary’s baby au Gaumont de la place Clichy « le plus grand écran d’Europe avec ses 270 m² !!! » disait la publicité.
Ce dimanche-là, j’ai ciré mes chaussures.
Je me suis peigné six fois, en vain évidemment.
Je me suis brossé les dents dix-sept fois.
Je me suis rendu place Clichy, devant le Gaumont.
J’étais pile à l’heure.
J’ai attendu plus d’une demi-heure.
Alors je suis retourné vers chez moi, un peu vexé quand même.
En vrai, je ne saurai jamais si c’était un lapin ou si elle avait trois quarts d’heure de retard.
Je sais seulement qu’elle s’appelait –et s’appelle sûrement encore- Frédérique.
Un râteau de plus probablement, parce que quand on poireaute une demi-heure à un premier rendez-vous, c’est un mauvais plan…

samedi, 26 mars 2016

J’aime pas les moutons.

Ce matin, lectrices chéries, je crie mon désaccord avec Berthoise.
J’ai toujours détesté «Le petit prince».
Ça m’a toujours profondément emmerdé.
Mais bon.
C’est pas parce que c’est vrai que l’essentiel est invisible pour les yeux et qu’on ne voit bien qu’avec le cœur que ce bouquin n’est pas épouvantablement chiant.
Je suis désolé, les moutons, c’est pas fait pour être dessiné, c’est fait pour faire des méchouis.
Et encore, je n’aime pas le mouton.
C’est de l’agneau, mais vieux.
Vaut mieux manger des jeunes que des vieux.
A part le caractère, c’est bien plus tendre.
Même les ogres ne s’y trompent pas.
Qu’est-ce que vous croyez ?
Ils bouffent des gamins, pas des retraités !
A propos de jeunes et de vieux, hier nous sommes allés chercher notre Tornade, nous l’avons attendue au bar du Hilton.
C’est vachement mieux que dans le hall de la gare du Nord.
Je sais qu’Heure-Bleue va encore dire du mal de moi à propos de serveuse et de bonbons…
Après nous sommes allés dîner à l’Orient d’Or, rue de Trévise.
C’est juste à côté des Folies Bergère.
Encore à propos de vieux, j’ai acheté du pain à côté du restaurant,, lui aussi était vieux.
Ça fait le même effet que le mouton par rapport à l’agneau…
Bref, au restau, j’étais super bien placé.
Face à mes deux nanas, enfin une « pour de vrai » et l’autre « pour de faux ».
Mieux encore, derrière elles, il y avait une table de parents un peu empruntés avec des jeunes gens et jeunes filles.
L’une avait l’air de s’ennuyer. Belle. Très belle mais absente.
Une fille à la peau claire, très claire, aux yeux verts et aux cheveux châtain clair et bouclés.
Elle semblait s’ennuyer.
Un type est arrivé, a salué la tablée, a embrassé une des dames et s’est assis face à la beauté.
Elle a eu un de ces sourires, si on m’avait souri comme ça je me serais évanoui.
Évidemment, c’était encore un métèque mal rasé et épais comme un salaire de Bulgare.
Avant de me dire que… Je me suis rappelé qu’ils avaient probablement au moins quarante cinq ans de moins de moi.
Et j’ai trouvé ça dégueulasse tout en me demandant à quel âge on se rendait vraiment compte qu’on n’a plus vingt ans…
On est parti tranquillement vers le 43 en flânant dans le soir.
On est passé par la rue Lafayette, traversé la rue Lamartine jusqu’à la rue de Maubeuge.
C’est vraiment un chouette quartier.
Bilan ? On a réussi à consommer une partie des calories amenées par le canard.
Vous savez bien, ces petits morceaux de canard qu’on enroule dans de petites crêpes avec des pousses d’ail et qu’on trempe dans une sauce délicieuse.
Comme dit la lumière de mes jours « c’était bien ».
Ce fut même une journée délicieuse…

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jeudi, 24 mars 2016

Je suis un « bisoutier » de luxe.

Lakevio, pourtant grand’ mère de nombreux enfants semble avoir besoin de conseils.
Du moins de renseignements.
Pas en matière de couture où nous avons là affaire à une experte.
Non, il est question de « moustaches ».
Elle s’est lancée avec enthousiasme dans la fabrication de bavoirs de couleurs variées, de tissus divers, tout est bon pour inciter le bébé à le passer.
Entreprise évidemment vouée à l’échec.
Vous avez déjà vu un bébé accepter de faire ce que vous lui demandez, lectrices chéries ?
Si vous en avez un, vendez le illico à un musée de la puériculture !
Alors, Lakevio, tu sais que je t’accompagnerai toujours avec plaisir traîner du côté du Marche Saint-Pierre.
Mais, que je te dise.
Que je te dise le secret. « The secret », « the best one », le plus efficace contre la moustache laitière qui habille si bien la lippe nourrissonne…
Que je te narre l’expérience que j’ai tirée du nourrissage de Merveille et parfois de P’tite Sœur.
Eh bien oui, Lakevio, il y a un truc impeccable et très apprécié des bébés pour les moustaches.
Ils le recherchent dès que je suis alentour, ils savent de cette science infuse des enfants dès qu’il s’agit de confort ou d’échapper à une obligation quelconque.
Les bébés savent très bien ce qui est vraiment le pied pour s’essuyer le visage après la tétée, le biberon ou le « p’tit pot carotte-bœuf ».
Ils te montreront qu’ils peuvent l’essuyer sans besoin d’une aide quelconque.
Que je t’explique comment je fais, que dis-comment elle fait, elle-même toute seule.
Je te parle là de deux vrais bébés, Merveille et P’tite Sœur.
Comme toujours quand je sens que je vais être « désigné volontaire » pour le biberon, je revêts une de mes pulls de cachemire.
J’ai une d’elles au creux du bras.
Elle commence à refuser d’ouvrir la bouche, la fin du repas approche et la satiété se fait sentir.
Je repose le biberon sur l’accoudoir du fauteuil.
J’essaie tout de même de faire comme toi, Lakevio, je tente de passer ce bavoir qu’elle va trouver rêche, quelle que soit sa douceur.
Elle va coller avec délice son visage dans mon cou, trouver incomparable la douceur de mon pull et frotter amoureusement sa bouche contre le col.
Quand elle s’estimera assez propre, plus exactement quand elle trouvera ce côté de mon pull trop humide et assez dégueulasse, elle changera de côté.
Elle soupirera d’aise et commencera à somnoler.
Elle passera un bras autour de mon cou et soupirera de nouveau.
Je l’agiterai un peu, histoire d’obtenir le fameux « rototo » indispensable à la santé de Merveille ou de P’tite Sœur.
Et c’est là que l’idée du bavoir montre son inanité.
Outre le boulot de romain consacré à le faire, quand on en aurait vraiment besoin, il gésirait sur la table, inutile.
Vous voyez donc ce bébé, la tête doucement posée contre votre col, la bouche vers votre poitrine.
Le « rototo » attendu arrive enfin.
Et achève la décoration de votre pull de cachemire d’une longue traînée de dégueulis sur votre plastron.
N’empêche, à aucun moment votre merveille n’a protesté, enveloppée de la douceur de votre accoutrement.
Et ça marche ! Je confirme ! J’ai vécu ça avec deux petites filles !
Alors, hein, les bavoirs…