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lundi, 16 janvier 2017

Tes reins de jeux…

De rien, Mab

lakevio.jpg


Il m’énerve, mais il m’énerve…
Comme si je ne voyais pas où il veut en venir.
Je le regarde, il lit, plutôt il fait semblant de lire…
Comme si je ne savais pas comment il s’y prend.
Ça commence toujours comme ça, il s’assied à côté de moi et ouvre son livre.
Puis, comme souvent,  je ne sais pas exactement comment ça arrive, il pose sa main sur ma cuisse et la meut doucement en lisant.
Ce n’est pas que ça me déplaise, non, c’est juste qu’il m’énerve.
Depuis le temps que ce canapé est un terrain de jeux, je ne vois pas pourquoi il s’y prend encore comme un chat qui essaie d’attraper un piaf.
Gnagnagna, et que j’avance une main…
Gnagnagna, et que je tourne une page en faisant semblant de rien…  
Gnagnagna, et que je remets ma main un peu plus haut…
Mais tu vas te décider, bon sang !
Mais non, juste il m’énerve, si ça continue je vais me lever et il sera drôlement embêté.
Qu’est-ce qu’il croit ?
Que je reste assise là, à côté de lui, à ne rien faire juste pour le regarder lire ?
Je ne comprendrai jamais ce mec.
Est-il timide ?
Est-il paralysé à l’idée de dire clairement « J’ai envie de toi ! »
Je pourrais évidemment lui dire « Retire moi ce jean ! Immédiatement » mais je crains l’effrayer.
Faut pas croire, ces mecs à la gueule de bandit sicilien, ça à l’air indestructible, à voir comme ça mais je le connais, c’est fragile de l’aiguillette ces bêtes là…
S’il tourne une autre page, je me lève, tant pis pour lui.
Et pour moi…
Alors, après tout…
« Chéri, tu m’aimes ? »
Il m’a encore eue…
Finalement, il ne m’énerve pas, je dirais même qu’il…

dimanche, 15 janvier 2017

Ah… Les seins doux… Même si ceux-ci sont secs…

Ne dis rien, Mab, j’ai honte…
Ne me dites pas que cette note est décousue voire un vrai bordel, lectrices chéries, je le sais.
Mais je me secoue la cervelle sur mon blog en espérant qu’elle sera au moins défroissée
Ce matin, je ne sais pourquoi, je pensais au sel.
Il m’arrive d’avoir des idées comme ça au réveil, il me vient souvent des pensées saugrenues qui ne sont pas forcément lestes.
Je me disais donc, à propos du sel, que Terre, ma planète préférée faute d’une autre, était quand même salement inhospitalière au début.
J’allai même jusqu’à me souvenir que l’eau de mer, c’est quand même de l’eau salée, soit H2O+NaCl.
Et c’est là que ça m’est revenu, ces bêtises qu’on apprend en classe et nous reviennent quand on est à la retraite alors qu’elles nous échappent si vite quand on est sur l’estrade paralysé par cette mutité dont rêve tout enseignant.
Mais si, lectrices chéries, rappelez vous.
HCl+NaOH = H2O+NaCl.
En repensant à ça ce matin, je me disais que des océans d’acide chlorhydrique dans lesquels s’effondraient des montagnes de soude caustique avaient fini par donner cette solution d’eau et de sel qui attire l’estivant.
Puis, comme souvent, en déroulant le fil de mes pérégrinations neuroniques, je me suis rappelé pourquoi j’en étais arrivé là.
Eh bien c’est parce qu’hier après-midi, Heure-Bleue et moi sommes allés faire quelques courses histoire de manger autre chose que des « petits coudes » et des sardines ce week-end.
Ce n’est pas que ce soit mauvais, mais un vieux réflexe de nanti nous pousse à ne pas nous satisfaire de ce que nous avons sur nos étagères.
Comme tout aspirant à la fortune, nous essayons d’être perpétuellement insatisfaits.
Ce fut réussi.
J’ai tenté d’acheter un saucisson.
Un bon saucisson.
Pas de la rosette qui n’est rose, et rose pâle s’il vous plaît, que parce que la proportion de gras dépasse de loin la proportion de maigre.
Pas non plus du « saucisson de ménage », le truc qui me rappelle, tant il est salé la morue du vendredi en pension.
C’était encore une époque où la morue n’était pas encore du cabillaud et ne coûtait pas aussi cher que la sole.
Je me suis donc mis à chercher du saucisson.
Et je me suis aperçu que si le prix n’en avait pas baissé, il n’en allait pas de même de la qualité.
Quelle qu’en soit la marque, la tendance est de passer de 35% de protéines et 25% de lipides à 28% de protéines et 32% de lipides.
Je suis même tombé sur un exemplaire qui atteignait 42% de lipides et 20% de protéines, c’est dire qu’une tranche valait une tartine largement enduite de saindoux…
Il ne me reste ce matin qu’à aller au Franpr.x du croisement.
Il me vend un saucisson qui me convient.
Comme rien n’est parfait, même si ma radio me dit que les prix sont stables, je l’ai vu passer de 300 g et 4,75 € à 240g et 4,75 € et enfin 240g et 5,50 €.
J’ai un peu peur de me voir proposer sous peu un sachet vide pour dix €uros.

samedi, 14 janvier 2017

Pas perdus pour tout le monde...

De rien, Mab...
Hier nous sommes allés à Paris, déjeuner d’un « bô-bun » avec des amis que nous n’avions pas vus depuis environ trois ans.
Ce fut sympa, nous nous connaissons bien, même nos défauts…
Il est vrai que nous avions fait connaissance quand Heure-Bleue a acheté sa première librairie.
Lui était conseiller financier, elle s’occupait de ses enfants après une brève carrière de journaliste.
Autant dire que nous nous connaissons depuis des siècles…
Après le repas, la lumière de mes jours nous fit une démonstration éblouissante de son sens de l’orientation.
Avec, à la clef, une explication tout à fait surprenante.
Nous étions partis boire un café rue de Lévis, à deux pas de la place de Villiers, celle qui a gardé ce nom bien qu’il eût changé en 1907.
Nous avons donc descendu la rue des Dames jusqu’à la rue des Batignolles et c’est là qu’Heure-Bleue a décidé de tourner à droite et de descendre jusqu’à la rue Legendre qu’elle nous fit emprunter jusqu’à la rue de Lévis, que nous dûmes donc remonter quasiment jusqu’à la rue… des Dames…
La seule explication que je reçus, après que nous nous soyons gelés et trempés par une pluie fine, fut « et pourquoi pas ? »
Oui, elle est comme ça la lumière de mes jours…
Après avoir bu nos cafés et conversé un long moment, nous sommes repartis vers quelque lieu qui, selon Heure-Bleue, nous amènerait près de l’arrêt du 74 qui déposerait nos amis rue du Louvre, autant dit à une demi-heure de marche de chez eux.
Je ne sais quelle carte de Paris elle a dans la tête pour prendre de tels chemins.
Dès qu’il n’y a pas de Monoprix dans les environs, elle erre comme sur la planète Mars.
Arrivés au carrefour des rues de Rome et Cardinet, elle entreprit de les envoyer loin du bus vers l’avenue de Clichy.
Tout le monde était frigorifié, sauf elle bien sûr.
J’ai osé remarquer qu’en descendant la rue de Rome jusqu’à Saint Lazare, ils auraient le 29 qui les amènerait directement en bas de chez eux.
C’est là que la lumière de mes jours m’a, une fois de plus, estourbi :
« Tu comprends, Minou, je n’allais jamais par là quand j’étais petite, j’allais plutôt vers Courcelles, Pereire, tout ça, pas vers la place Clichy ni les Batignolles, alors je pars toujours dans l’autre sens ! »
Que voulez-vous répondre à ça, lectrices chéries.
Inutile que je lui fasse remarquer une fois de plus que c’était un coup à faire quarante mille kilomètres pour atteindre une rue qui se trouvait à deux cents mètres, rien que pour éviter un boulevard qu’elle n’avait pas le droit d’emprunter « quand elle était petite ».
C’était une époque où la femme de ma vie était paraît-il obéissante.
Je n’ai jamais connu cette époque bénie, hélas…

vendredi, 13 janvier 2017

Souvenir de graisse antique…

De rien, Mab...
Il ne vous arrive jamais, lectrices chéries, de ne saisir que des années plus tard le sens profond d’une phrase.
De ces phrases qui semblent tout à fait anodines au premier abord.
Quand j’ai grandi, à défaut de devenir adulte, mon vocabulaire s’est enrichi.
Mieux même, la variété de sens que peut prendre un mot m’a alors ébloui.
Pourquoi me suis-je lancé là-dedans ce matin ?
Ah oui, c’est parce que ce matin, j’ai entendu quelqu’un causer dans mon poste avec une voix dite de « mêlé cass’ ».
Ça m’a rappelé une de ces charmantes saynètes qui se déroulaient parfois à la maison quand mon père se laissait aller à des réflexions dont ma mère était persuadée qu’elles allaient gâter définitivement l’esprit de leurs enfants.
Une dame du quartier, de mauvaise réputation car, célibataire avec deux enfants, elle avait l’air bien trop bien dans sa peau la plupart du temps pour être « une femme honnête » avait frappé ce jour là ma mère.
Elle l’avait croisée dit-elle à la crèmerie et elle semblait « mal virée ».
J’ouvris des oreilles grandes comme le radio-télescope d’Arecibo, comme font tous les enfants quand leurs parents parlent à voix mesurée
- Lemmy !
- Ma poule ?
- J’ai vu madame L. à la crèmerie…
- Et alors ?
- Eh ben dis donc, elle avait l’air drôlement hargneux.
- Bof… Peut-être qu’elle a…
- Lemmy ! Non, c’est pas ça, c’est juste qu’elle grince…
- Les machines qui ne servent pas un moment, tu sais…
- Quoi donc ?
- Il leur faut un bon graissage…
- Gaby ! Les enfants ! En plus tu as des filles, voyons !
« Gaby », ça a toujours été un mauvais plan pour mon père…
Mais depuis, j’ai compris qu’il avait voulu dire que la solitude grippait les machines les plus souples…

jeudi, 12 janvier 2017

L'évènement "ciel".

La nuit se fait plus tardive, j’ai vu ça hier soir en revenant de la librairie avec Heure-Bleue.
Ce matin, après l’avoir lue, je me sens dans l’état d’esprit de Mab.
Elle et moi attendons le printemps.
Avec de plus en plus d’impatience.
Vous avez remarqué, lectrices chéries ?
L’attente du printemps a un effet voisin de celui du plâtre ou du carcan, cette minerve rigide qui maintient les cervicales esquintées.
Quelle que soit la durée de l’hiver, les dernières semaines paraissent plus longues que la vie de Mathusalem.
Mab et moi, attendons donc l’arrivée du printemps avec l’impatience de gamin à la veille des grandes vacances.
Elle pour vérifier assidûment qu’elle pourra taillader des arbres qui ne lui ont rien fait, couper de l’herbe qui ne lui a rien demandé, essayer de ne pas s’estropier avec des outils qui dans ses mains ne demandent qu’à devenir des armes.
Oui, elle est comme ça, Mab.
Je le sais.
Je la connais.
Elle me fait penser un peu à un écureuil.
En moins roux…
Incapable de rester tranquille.
Enfin si, peut-être, je ne sais pas, je ne l’ai jamais vu.
Même si parfois elle a l’air calme, on sent derrière son regard –oui, derrière- cette espèce d’impatience qui fait que je m’attends toujours à la voir bondir.
Puis non, elle se calme, rêvant sans doute à tout ce qu’elle pourra couper avec son sécateur.
Appliquant avec rigueur son précepte préféré « never complain, never explain ».
Je la vois bien arriver dans la resserre où Maky œuvre, l’index pendant et une traînée de sang descendant jusqu’au genou.
« Maky ? Je crois que je me suis retourné un ongle… »
Comme elle, mais plus calmement, j’attends le printemps.
Pour musarder dans Paris.
Traîner le long de rues que je connais.
Emprunter d’autres rues que je ne connais pas.
Découvrir, souvent avec plaisir, d’autres fois avec une pointe de peine, les changements survenus au cours du temps.
Autant j’aime voir restauré, nettoyé, un immeuble, voir une boutique changer de destination, même si la transformation de la « boutique rose » qui me vendait des bonbons en « coiffeur afro » me plaît moyen.
Autant je déteste voir abattre un bel immeuble pour le voir remplacer par un bloc de béton et de verre mal inséré dans l’environnement.
Vous vous rendez  compte, lectrices chéries que, si j’ai parfois été avec Heure-Bleue dans le coin pour changer de bus, je n’ai toujours pas réussi à les traîner, Lakevio et elle, dans une promenade touristique ?
Nous avons bien arpenté la rue Ordener avec La Tornade qui allait elle aussi à la recherche de souvenirs et a acheté une paire de boucles d’oreille pour se remonter le moral.
Elle en a d’ailleurs perdu une à l’arrêt du 26 et ne l’a toujours pas retrouvée il me semble…