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samedi, 22 décembre 2018

Dès que le sol se dérobe, le cynique…

Bon… Même moi j’ai honte…
Hier, c’était la journée mondiale de l’orgasme.
Hélas, il a fallu aller commander les ingrédients du réveillon.
Il n’y avait pas l’orgasme dedans.
Avec mon sac Monop’ à un bras et la lumière de mes jours à l’autre, on est passé devant « l’autre boulangerie », celle où je vais le dimanche faute de choix.
Heure-Bleue, qui préfère rester dehors, attendait en espérant qu’elle aurait des crêpes.
Je suis donc entré dans la boutique.
Il n’y avait pas de crêpes.
La boulangère faisait la tête.
Inutile de vous dire, lectrice chéries, que quand je lui ai dit « ça n’a pas marché ? » elle a secoué la tête avec un air mécontent.
Je ne sais pas trop si elle parlait du commerce ou de la journée mondiale.
Cela dit, elle fait si souvent la tête que je me demande si ce n’est pas toute l’année la journée mondiale du ratage…
C’est sans doute pour ça que nous préférons aller à la boulangerie de la place.
L’ambiance y est détendue, le boulanger aimable, heureux de vivre et la vendeuse accorte et souriante.

vendredi, 21 décembre 2018

Nigérianes, Nigérians, Russes, Russes, escrocs chéris mes amours !

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D'abord, un grand merci à Mr Desproges pour le titre.
A l’approche de l’année 2019, je me souviens avec émotion de tous ceux qui, pour l’arrivée de l’an de grâce 2018 m’avaient, depuis des pays éloignés comme le Nigéria, la Côte d’Ivoire ou la Russie, envoyé des courriels me promettant bonheur, fortune et autres bienfaits.
Eh bien, chers amis éloignés, je me dois de vous dire que malgré vos efforts, ça n’a pas marché.
Il est possible que ma répugnance à vous donner accès à mon compte bancaire soit en partie responsable de vos échecs.
Néanmoins, votre aide me serait précieuse ces temps ci.
Alors je vous donne la recette pour que vos dons aient une chance de parvenir sur mon compte.
Il vous suffit de faire comme d’habitude quand vous me contactez par mail pour me proposer de toucher ces millions de dollars que j’ai un mal fou à obtenir mais dont la méthode pour y avoir accès suscite chez moi quelque méfiance.
Mais cette fois ci, soyez intelligents, utilisez un procédé sûr et simple !
Utilisez Western Union ou un autre organisme de transfert de fonds et envoyez-moi le code qui permettra à l’organisme de me donner cet argent rapidement et sans risque.
Ah ! Autre chose, donateurs chéris !
Vous m’envoyez des offres aussi alléchantes qu’un I-phone du dernier modèle pour un €uro symbolique et livré gratuitement chez moi.
Parfois, vous m’avertissez même que la CAF doit me verser quelques centaines d’€uros qu’elle aurait par inadvertance égarés sur un autre compte, le vôtre et dans un souci d’honnêteté touchant vous tenez absolument à me les faire parvenir.
Je vous vois déjà, le front nimbé de lumière, des ailes poussant dans votre dos et l’air béat de celui qui entend des chœurs d’enfants chanter les louanges de l’honnêteté sur pattes.
Toutefois, quand vous voulez me noyer sous une pluie de pognon, évitez de truffer cette offre de fautes que même un élève de CP ne ferait pas et de malmener le langage administratif que ces organismes manient si bien.
Même si de plus en plus de bizarreries langagières s’y glissent...
Donc, Nigérianes, Nigérians, Russes, Russes, merci d’avance pour ces huit millions de dollars que, croyez-le, j’attends avec impatience et bonne année à vous tous.

jeudi, 20 décembre 2018

Je me souhaitais un teint lumineux, hélas j’ai les ampoules aux pieds…

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Hier matin, j’ai préparé un café à « Imaginer » venue à la maison dire du mal de moi à Heure-Bleue sous le prétexte futile que je moque son addiction au sport alors que je me contente de faire comme Churchill.
Enfin presque.
Vous n’êtes pas sans savoir que je ne suis pas cousin de la reine d’Angleterre.
Je n’ai pas plus sorti mon pays de la mouise.
Je n’ai de Churchill que l’aversion pour le sport et le goût pour le malt écossais.
Hélas, je ne suis pas sûr que ça me permette d’atteindre les neuf décennies…
« Imaginer » nous a conté quelques malheurs qui m’ont remonté le moral.
Vous avez remarqué comme les malheurs d’autrui adoucissent les nôtres ?
Ça relativise l’idée que nous sommes seuls dans notre géhenne…
Après le départ de notre amie nous sommes allés à la FNAC chercher un livre pour Tornade et un autre pour Heure-Bleue.
Je n’ai rien trouvé.
Surtout parce que je n’ai rien cherché.
Puis j’ai feuilleté quelques bouquins sur les éventaires mais je n’ai rien pris.
Je sais que le Père Noël m’apportera le Prix Goncourt chez l’Ours.
En feuilletant l’un d’eux dont j’ai déjà oublié le titre j’en ai retiré que les gamins et les gamines, c’est quand même le regard le plus neuf sur le monde qui existe.
Ça pense à vérifier des choses extraordinaires qu’on ne verra plus jamais.
En pleine débine morale je me suis dit qu’en réalité on se réveille de l’enfance et on oublie ses rêves.
C’est bien dommage.
Le pire n’est hélas pas là !
Quand on se croit adulte, on pense qu’il ne s’agissait que de rêves.
Ce matin, devant mon clavier, j’en viens à me demander si ce n’était pas la vie et qu’elle s’est éteinte le jour où on s’est endormi dans la réalité…
Ça doit être l’effet des fêtes de fin d’année.
La tristesse de la lumière, l’ambiance d’ennui et de mal-être qu’on voit dans les rues, tout ça me tue le moral.
Heureusement que je suis frileux, que je sais nager et que j’aime la vie, sinon je me jetterais dans la Seine.
En plus elle est sale…
Alors j’ai acheté Libé et le Canard Enchaîné.
Inutile de vous dire que ça n’a rien arrangé.
Quand je pense que toute ma jeunesse j’ai entendu dire « La masturbation ça rend sourd ! »
À lire les journaux je constate que si quelque chose rend sourd, c’est l’exercice du pouvoir…
Donc, les enfants, vous pouvez y aller !
Ce n’est pas ça qui vous rendra sourds !
Une seule chose néanmoins : Rappelez vous que c’est mieux à deux.
Bref, ce matin, lectrices chéries,  je n’ai rien à vous dire.
Mon clavier, de ses petites touches immobiles, vous crie que ma cervelle est vide mais je tenais à vous le faire savoir.
Heureusement que dès samedi les jours seront plus longs…

lundi, 17 décembre 2018

Sed quis custodiet ipsos custodes ?

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Il resterait tout seul.
Là, sur cette île « battue par les vents » comme disent les romans d’aventure.
Enfin, « d’aventure » ou plutôt « de gare »…
Il resterait là, peinard peut-être, enfin il l’espérait.
Noël… Tu parles d’une affaire ! 
Noël, quand tu viens d’arriver là où ta boîte t’a envoyé justement parce que tu es tout seul, eh ben c’est pas Noël.
Noël pour lui, c’est quand il met la table et que le reste de la famille met la dernière main aux paquets cadeaux et qu’il attend qu’on l’appelle pour « une petite coupe ? »
Il a grandi, enfin un peu, il vient de trouver ce boulot alors il n’a pas pu refuser.
Le « CDI » est une denrée rare, surtout quand la paie est correcte…
Et puis il est temps de quitter le cocon familial.
Il n’a jamais vécu seul.
Évidemment, la contrepartie c’est qu’on n’est jamais tranquille.
Du moins jamais assez longtemps pour faire des bêtises.
Des « bêtises »… Qu’ils disent…
Il y pense souvent, à ces « bêtises »…
Alors quand on l’a envoyé là-bas pour remettre en état le système de commande de la loupiote géante il a accepté.
Quelle idée !
Le bled n’était accessible que par la mer.
Et la mer était remuante ces temps-ci.
Quelques lumières par-ci, par-là lui disaient que le coin n’était pas totalement désert.
Malgré son désir de solitude il était quand même content de voir que le coin n’était pas vide.
Il fut déjà bien heureux d’arriver sans avoir vomi sur ses chaussures.
Ses petits mocassins de type habitué à marcher sur de la moquette et des trottoirs.
Quand il fut sûr de n’être presque plus vert et que les nausées eurent disparu, il avança sur le quai, encore chaloupant, la terre ferme ne lui paraissant pas si stable que ça.
Le vent lui arrachant presque les cheveux, il attendit.
Quelqu’un devait venir le chercher pour le guider jusqu’au phare.
Ce soir quelqu’un était en retard…
Une silhouette informe approchait, penchée sous les assauts du vent.
Une chose indéterminée, toute jaune, avançait difficilement vers lui.
La silhouette se révéla un être humain enfermé dans un ciré, un foulard abritant son visage.
On le héla, une voix étouffée l’enjoignit « venez, vous allez attraper la crève ! »
Il obéit sans discuter et, une fois dans la maison il découvrit avec stupeur quand le ciré fut accroché à la patère de l’entrée que la silhouette informe à peine entrevue était une jeune femme absolument ravissante.
Il se sentit parfaitement idiot quand, se retournant, elle éclata de rire. 
Dans son petit costume de citadin, froissé par le vent et dévasté par la pluie il avait piètre allure.
Elle le regarda gentiment :
- Mais qu’est-ce que vous êtes venu faire ici à Noël ?
- Je suis venu réparer le phare…
Elle sourit 
- Je suis la gardienne du phare.
Elle prit une bouteille dans le réfrigérateur.
- Une petite coupe ?
- Volontiers, merci… Je peux vous demander quelque chose ?
- Hmmm…
- Il est souvent en panne, ce phare ? 
- Assez…
- Ça vous dirait un arrangement ? 
- Mais encore ?
- Mais juste pour la fiabilité du phare, hein.
- Dites toujours…
- Vous gardez le phare, je le répare.
- Et vous vivrez où ?
Plein d’espoir irraisonné il osa :

- Eh bien…
Elle le regarda, sourit très gentiment et dit :
- Mais vous serez sage, hein ?
- Bien sûr !
C’est quand il a ajouté « absolument » qu’elle lui a jeté un regard genre « N’exagère pas, tu veux… »
Mais bon, les promesses hein…

dimanche, 16 décembre 2018

On a besoin d'écrits vains...

Ouais... Mais c’est dimanche...

Sacré Coeur cet hiver.jpg

Ça, c’était l’année dernière.
Pourvu que ça ne recommence pas cette année...
Hier on a fait connaissance d’un couple sympa.
Ça eut pu être vraiment bien.
Hélas…
Non que nos compagnons de café eussent été désagréables, au contraire, mais le temps…
Ce temps « de mince » comme dit Merveille, nous a pourri le reste de la journée.
Nous avions commencé l’après-midi, emportés par l’enthousiasme.
Enfin, emportés par nos pieds car les bus ne daignaient emmener personne de peur, d’amener des passagers prêts à lutter contre les inégalités et le mépris à coups de gilets jaunes.
Les lignes de bus intramuros ayant tendance à frôler des palais et des magasins de luxe, elles furent toutes remaniées « service partiel ».
Notre bus nous amena donc deux stations plus loin, place de Clichy.
Là, les pieds maintenus à la température du trottoir et la tête trempée par la pluie nous sommes arrivés au square d’Anvers sentant le chien mouillé, les cheveux pendants tristement, sauf ceux de la lumière de mes jours.
Chez elle, l’humidité donne à ses cheveux un côté Edwige Feuillère dans « La folle de Chaillot », mais j’aime bien aussi même si elle préfère dire que ça lui donne la coiffure de Colette…
Nous sommes donc arrivés, trempés, gelés, dégoulinants, mais contents.
Après moult cafés, décaféinés pour une, allongés pour une autre, normaux pour un troisième et serrés pour votre serviteur, on s’est senti bien.
Nous étions au chaud, en agréable compagnie, avec des gens diserts et semble-t-il heureux.
Tout allait pour le mieux.
Les meilleures choses ayant une fin il a fallu emmener vers le Sacré Cœur nos compagnons de tourisme.
Là, ça s’est gâté.
Il faisait un froid de gueux, sans doute pour punir les manifestants qui se plaignaient justement de cette condition qu’ils croyaient évanouie depuis la « Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ».
En plus il pleuvait, sûrement pour faire plaisir à un gouvernement très embêté par cette affaire de « gilets jaunes ».
Alors il a fallu mener nos nouveaux amis là où ils pourraient acheter un parapluie.
Nous savions où ils en trouveraient mais nous n’y étions jamais entrés.
Alors, pour la première fois Heure-Bleue et moi sommes entrés dans une de ces boutiques de « schmattès » de la rue de Steinkerque.
C’est un bordel terrible avec des entassements de vêtements monstrueux.
Nous le savions mais nous n’avions jamais eu l’idée d’y entrer.
Pas de vendeuses ou de vendeurs, juste la caisse au fond du… au fond de… on ne peut pas dire « magasin », c’est juste un immense « décrochez-moi-ça » ou une bonne part du stock traîne par terre sans que quiconque songe à ramasser ce qui vient de tomber.
Nous avons laissé nos amis au funiculaire et sommes retournés à la maison.
Après avoir attendu, sous la pluie et le vent, un bus coincé dans les embouteillages, nous sommes arrivés, gelés, dégoulinants, frigorifiés, sentant le chien mouillé.
Mais ce fut quand même bien…