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vendredi, 16 juillet 2021

Pas de chance, mauvaise époque...

Collège-lycée_Jacques-Decour,_12_avenue_Trudaine,_Paris_9_3.jpg

Je cherchais quelque chose ce matin à propos de chorales d’enfants et de professeurs de musique.
Sur quoi suis-je tombé ?
Sur la « 5ème Journée de commémoration de Jacques Decour » organisée par l’association « Sauvons le patrimoine de Jacques Decour ».
Pour ce que j’en ai vu récemment de Jacques Decour, ce qui doit être sauvé en priorité c’est le portail de bois monumental restauré une fois de plus récemment et que je n’ai jamais vu ouvert.
Portail qui, après avoir résisté depuis 1919 à peu près à tout, même à « Mai 68 », a été incendié deux fois dans ces dernières années par des gamins sous des prétextes futiles.
Cette association a donc organisé une cérémonie.
J’y apprends qu’un professeur de musique y dirige une chorale des élèves de quatrième.
Une photo montre alors les répétitions de l’évènement.
Devinez ce qui est venu immédiatement à l’esprit de votre serviteur ?
Évidemment, comme toujours il a rajeuni sans bouger de sa chaise et la seule chose qui s’est mise en marche, c’est le projecteur de ses souvenirs.
Mais je ne vous en raconterai pas un ce matin.
Je vous ferai simplement part de la réflexion qui m’est venue à l’esprit en regardant la photo présentée sur le site.
Je me suis tout de suite vu dans ce couloir menant à la chapelle où je ne mettais les pieds que pour quelque spectacle donné en présence des parents quand ils venaient, ce qui n’était pas le cas des miens…
Et je me suis dit aussitôt « Eh ben ! S’il y avait eu ces filles dans le lycée dans les années soixante, on n’aurait pas couru en hâte jusqu’à Jules Ferry ou Lamartine ! On serait resté « chez nous » pour rêver à plein de choses sans courir ! »
Nous serions même tous restés à l’étude pour le plaisir.
Je le sais bien, nous étions tous pareils, nous parlions beaucoup de ce qui nous manquait…



mercredi, 14 juillet 2021

Pourquoi Heure-Bleue ?

Palais_Brongniart_Paris.jpg

La Licorne me cause.
Et j’ai commencé à avoir du mal à écrire ce billet.
Mon clavier, à peu près aussi fiable qu’une promesse électorale, a décidé que la lettre « q » serait inactive.
J’ai donc commencé par quelques quelconques phrases que j’espérais quoi qu’il en soit piquantes, histoire de ne pas laisser ce « q » esseulé.
Évidemment écrire sans le « q » donne rapidement l’impression que c’est écrit avec…
Alors j’ai changé de clavier.
Finissons-en avec ces histoires de « q » et revenons à la Licorne qui demandait « Mais moi, j'attends avec impatience le jour où tu nous expliqueras en détail... pourquoi, au milieu de ce grand panel féminin, tu as finalement choisi "Heure bleue"...!? »
« La Licorne » montrait là une fraîcheur d’âme confondante…
Mais où es-tu diable allée pêcher, Licorne, que c’est le mec qui choisit ?
Depuis quand c’est le mâle qui décide de l’avenir de l’espèce ?
Il n’y a guère que les « bas du front » et les piliers de comptoir pour penser ça.
Évidemment il se trouvera toujours une Ophélie pour se jeter dans une mare, le cœur brisé par un Hamlet de passage dans sa vie.
Mais si c’était toujours comme ça, on ne parlerait pas de « Roméo et Juliette », de « Titus et Bérénice »   ni même « d’Orphée et Eurydice » ou de « Jason et Médée ».
Ne parlons pas de Tristan et Yseult ni même d’Andromaque.
Mais globalement, ce sont les femmes qui nous font marcher.
Puis courir…
Et c’est très bien car on s’encroûterait…
« Pourquoi donc Heure-Bleue ? » demandais-tu, Licorne.
Eh bien j’en ai déjà raconté l’histoire sur ce blog.

Ça commença ici et aboutit .
De fait, la vie avec Heure-Bleue ne fut et n’est toujours pas une mince affaire.
Bon, pour être honnête, c’est la vie de couple qui n’est pas une mince affaire car je ne suis sûrement pas plus facile à vivre…
Mais en y mettant de la bonne volonté et surtout de l’amour largement arrosé de patience, on y arrive.
Enfin, j’espère…
Je pourrai néanmoins en dire à la toute fin, comme à la fin de nos promenades « C’était bien… »
Quant au « pourquoi », question initiale, je ne l’ai jamais su.
Je ne peux guère que dire comme Montaigne « Parce que cétait elle, parce que cétait moi »

mardi, 13 juillet 2021

Oh les filles ! Oh les filles !

Je relisais – avec délectation évidemment – vos commentaires sur le « Devoir de Lakevio du Goût » que je commis hier à votre attention.
La machine s’est immédiatement remise en marche et il m’est soudain revenu qu’avant cette Brigitte B., mon cœur d’étoupe plus que d’artichaut, s’était déjà enflammé pour une Brigitte.
Brigitte P.
C’était la fille du minotier du coin de Bourgogne où je passais mes vacances.
Je n’ai hélas, jamais intéressé cette petite rousse aux yeux verts.
Elle préféra, non mais quelle nulle, un Jean-Pierre dont le père était agent de police.
Même pas un inspecteur ! Une « hirondelle » !
Bref, il y eût donc une Brigitte antérieure à Brigitte…
Je me demande si c’était une tendance à tomber amoureux facilement ou un goût marqué pour les études de sociologie qui me menait…
Cela dit, cette tendance à avoir un « cœur friable » me causa bien des soucis.
D’autant que, dès mes treize ans, je ne sus plus où tourner la tête !
Vous ne vous rendez pas compte, filles que vous êtes, à quel point vous pouvez être troublantes.
Surtout pour un jeune homme par ailleurs assez « standard ».
Honnêtement, vous ne poussez pas à la sagesse, et je comprends que ce soit une vertu , si c’en est une, dévolue à la vieillerie…
Bon, j'arrête là avant que la lumière de mes jours ne me jette à la figure « que veux tu, chacun parle de ce qui lui manque... »
Vous la connaissez, cruelle comme elle est...


lundi, 12 juillet 2021

Devoir de Lakevio du Goût No 89

devoir de Lakevio du Goût_89.jpg

Vous n’habitez pas forcément Paris, pas plus que vous n’en êtes autochtones.
Néanmoins, je suis sûr que vous savez ce qu’est la Tour Eiffel.
Peut-être même l’avez-vous gravie.
À moins que l’ascenseur, plus dispendieux mais plus reposant, ne vous ait fait découvrir sans effort Paris vu d’en haut.
J’en déduis que vous avez probablement quelque souvenir à raconter ou quelque opinion à nous faire partager.
Votre imagination sera sûrement sollicitée par cette aquarelle de John Salminen…
À lundi, d’accord ?

J’étais en sixième.
Je m’étais perdu.
Il ne faisait pas chaud cet hiver-là, surtout en culotte courte…
Je cherchais l’avenue Rapp, plus précisément le square Rapp.
Ce jeudi-là, je marchais…
J’étais descendu au métro Invalides et m’étais d'abord dirigé vers la Seine.
J’avais rebroussé chemin et, après avoir de nouveau regardé le plan sur le panneau de la station, avais continué jusqu’à la rue de l’Université.
J’étais venu par là dans l’espoir secret de croiser celle que j’avais croisée la seule fois de ma vie où j’étais allé aux « sports d’hiver ».
Je n’avais aimé qu’elle.
Je n’avais du tout aimé les « sports d’hiver », il faisait bien trop froid à mon goût et il y avait de la neige partout mais elle avait été si gentille avec moi.
Elle m’avait réchauffé les mains au bord de la piste.
Je me rappelle qu’elle avait de petites mains très douces et un air vaguement inquiet de me voir frigorifié.
Je me rappelle aussi cet anorak « bleu layette » que ma mère avait acheté et que je n’aimais pas.
Je me demande si ma détestation du « bleu layette » ne date pas de ce moment.
J’avançais donc lentement, rue de l’Université, sûr de croiser l’avenue Rapp à un moment ou un autre.
Peut-être même la croiserais-je, elle.
Elle s’appelait Brigitte B. et évidemment elle était très belle…
Non, ce n’était Brigitte Bardot qui dans mon esprit était « une dame » donc sans intérêt pour un jeune homme comme moi, âgé d’une dizaine d’années.
J’étais si occupé par l’idée de la croiser que j’ai raté l’avenue Rapp ce jeudi-là.
J’ai marché tout au long de la rue de l’Université jusqu’à ce qu’elle prît fin.
Elle s’arrêtait en une sorte de cul de sac inquiétant, dominé par la montagne métallique de la Tour Eiffel.
Je suis repassé par là un ou deux jeudis du « deuxième trimestre ».
Je n’ai jamais croisé Brigitte B. sauf dans mes souvenirs.
Je trouve étrange et merveilleuse cette aptitude des lieux à faire surgir des êtres de la mémoire où on les pensait enfouis à jamais.
C’est le côté magique de cette ficelle dont je viens de trouver une extrémité par hasard, que je tire alors et qui fait défiler les ans au fur et à mesure des déambulations dans les méandres de ma mémoire…
J’ai reconnu la rue de l’Université dès que j’ai vu cette aquarelle de John Salminen.
Je me demande si lui aussi n’était pas lui aussi à la recherche d’un instant enfui...

dimanche, 11 juillet 2021

Terrain vague.

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Avant-hier, on est allé du côté de l’Opéra boire un café avec une amie avant d’aller chez Orange changer cet fichue « livebox » qui, comme son nom ne l’indique pas était morte…
Cette chienne de boîte s’est arrêtée au moment le plus palpitant des dernières minutes de la dernière saison d’une série diffusée sur une chaîne dont j’ai oublié le numéro.
Bref, le mec meurt après avoir estourbi un psy et tué un type qui avait dû tenter des privautés quelconques mais on ne saura jamais quoi.
Puis, hier on est allé traîner du côté de Montparnasse avec un ami.
Nous avons une vie sociale « overbooked » ces temps-ci…
Ce fut assez chouette et, pour la première fois depuis… Pfiouuu… Longtemps, j’ai vu un vrai « terrain vague » à Paris.
Bon, ce n’était pas un terrain vague comme quand j’étais gamin, où on pouvait facilement entrer et où on trouvait des trésors comme une vieille machine à coudre ou mieux, un vieux réveil qui n’attendait que moi pour être démonté afin de connaître enfin ce qui le faisait fonctionner…
D’après la lumière de mes jours, la seule de la famille dotée d’un peu de bon sens, « Ce terrain vague verra pousser autre chose que de l’herbe… Un immeuble par exemple… »
Elle a sûrement raison car ce jardin impromptu est entouré d’une clôture qui estropierait n’importe quel gosse tentant de l’escalader.
On y voit des tas de fleurs dont des roses trémières magnifiques et d’autres dont je n’avait vu des exemplaires qu’à la campagne où elle ont évidemment disparu depuis longtemps pour cause de pesticides…
Encore un pas dans ce sens stupide de l’efficacité et on se retrouvera à vivre -ou mourir…- l’inverse de l’histoire de Fernand Raynaud où ce cantonnier dit à propos des airelles qu’on ne les trouve pas à Paris.
Ces airelles, c’était bon pour les cantonniers.
Bientôt, on ne les trouvera plus qu’en ville, seuls endroits épargnés par une agriculture qui ne veut voir pousser que ce qui se vend.
Cette journée à la campagne du côté de la gare Montparnasse nous a beaucoup plu, un peu d’air de la campagne ne nuit pas…
Et dire qu’il était moins une qu’on aille vivre dans « les territoires de la ruralité » emportés par une panique irrationnelle qui nous fit un instant penser qu’on s’en tirerait mieux « en région ».
Oui, maintenant on ne dit plus « à la campagne », encore moins « en province » ni même dans le plus récent « en région ».
Non, on s’expatrie directement « dans les territoires de la ruralité », que d’aucuns parmi la gent politique appellent « le fief de… ».

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