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jeudi, 07 octobre 2021

Domino, Domino, le printemps chante etc...

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Je suis enchanté d’avoir remué quelque chose chez quelqu’un.
Rassurez-vous, il ne s’agit que de sa mémoire…
Un commentaire sur la note que j’ai publiée hier, a donc rappelé quelque chose à quelqu’un dont je ne sais si c’est une femme ou un homme car la signature est prudemment aussi vague qu’épicène.
Je pense toutefois que c’est « une Elle » qui signe « Do » car je me rappelle avoir lu quelques commentaires où elle parlait d’elle au féminin.
« Do », donc, dit que son père remontait la rue Turgot en costume de marin jusqu’au lycée qui eut la patience de me supporter.
Ce lycée s’appelait alors « Rollin » jusqu’en 1944 où on songea à célébrer la mémoire d’un professeur d’Allemand qui fut résistant et communiste à une époque où s’il était bien vu d’enseigner l’allemand il était mal vu d’être résistant.
Surtout si on était communiste…
Que dire alors d’un Krasucki qui était tout cela mais en plus polonais et juif ?
Bref, ce pauvre homme cumulait les handicaps…
« Do » donc, disais-je, semble connaître la rue Turgot.
Je me demande si elle connaît, en bas de la rue Turgot, le café du croisement.
Enfin, « croisement » est inadapté, car la fin de la rue Turgot est un des côtés d’un triangle tout à fait scalène formé par la rencontre de la rue et deux autres, les rues Condorcet et Rochechouart.
C’est une petite place charmante où un café m’a longtemps accueilli.
C’était un chouette café qui occupait le coin de la rue Turgot et de la rue Condorcet.
Il était bien pratique car, assis dans le coin occupé aujourd’hui par une agence immobilière, j’avais alors une vue imprenable sur les deux choses les plus importantes de ma vie à ce moment-là.
L’arrêt du 85 qui me ramènerait chez moi et une fille qui allait au lycée Lamartine et qui voulait bien boire un café avec moi.
C’est curieux mais je n’ai pas souvenir d’un temps triste dans ce café.
Il arrivait bien qu’il y eut de la grisaille mais elle avait quelque chose d’heureux.
Bien que frileux, je ne me rappelle pas avoir eu froid dans ce bistrot.
Je sais bien que je vous ai déjà parlé de la rue Turgot mais l’automne arrivant, c’est le moment où je vous parle de ça.


mercredi, 06 octobre 2021

Un homme de l'être...

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Je viens de lire l’article d’une journaliste de France Inter.
Ilana Moryoussef clôt son article par « Au fond, Patrick Modiano n’est pas cet écrivain de 76 ans couvert d’honneurs. Il est pour toujours ce beau jeune homme d’une vingtaine d’années qui erre dans les rues de Paris. »
Pour avoir, à l’exception de son dernier livre « Chevreuse », lu tous les livres qu’a écrits Patrick Modiano, je comprends très bien ce qu’elle dit et ne puis qu’approuver.
À lire cela, je me dis qu’il y a une foule de « belles jeunes femmes et beaux jeunes hommes d’une vingtaine d’années » qui errent dans les rues de Paris.
Hélas, comme ne le remarque pas la dame de France Inter, tant se cachent dans les corps douloureux de ceux qu’on ne voit plus, de ceux qui sont « devenus invisibles » comme dit la lumière de mes jours…
Mais ils sont là et passent et repassent dans les rues, persuadés que les trottoirs portent encore la trace de leurs pas, que les murs gardent encore la marque de leurs regards.
Et je sais bien que d’autres « anciennes jeunes femmes et anciens jeunes gens d’une vingtaine d’années » gardent encore le souvenir de leurs regards.
Il me suffit de descendre une rue et de revoir une vitrine poussiéreuse pour que deux ou trois bulles de souvenir éclatent à la surface de ma mémoire et me fassent faire à « rebrousse-poil » la plus grande partie de ma vie.
Parfois avec bonheur, parfois plus tristement.
Quand c’est avec bonheur, je me délecte de revivre l’instant.
Quand ce n’est pas gai, le moment s’enfonce de nouveau dans ma mémoire, juste avant que la tristesse ne m’envahisse.
C’est curieux, je ne me mets à penser à la rue Turgot ou au café du croisement de la rue Condorcet et de la rue de Rochechouart que quand l’automne arrive…
Ça doit être la proximité de la rentrée des classes qui me fait cet effet.
Ou bien ce temps d’automne si particulier à Paris où la température est encore clémente mais où la lumière faiblissante incite à la rêverie…
Bon, je vais acheter « Chevreuse », ce sera une errance dans une mémoire qui n’est pas la mienne…

mardi, 05 octobre 2021

Perturbateur endocrinien

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Hier, pour la première fois depuis le « Premier Confinement », nous sommes allés au musée.
Oui, « Premier Confinement », j’ai trouvé que ça faisait sérieux pour l’évènement qui marque le début de ce siècle après les naissances de Merveille et P’tite Sœur.
Nous sommes donc allés voir l’exposition consacrée à Boticelli au musée Jacquemart-André.
J’ai toujours aimé ce que peignait Boticelli.
C’est fou ce que le « Quattrocento » à donné comme rapins qui ont peint des Vierge à qui on proposerait volontiers de ne plus l’être…
Mais celles de Boticelli, outre qu’elle traineraient n’importe qui au tribunal pour détournement de mineure, ont ce teint qui, bien que je sois frileux, me donne chaud.
Hélas, comme toujours dans ce musée, l’exposition ayant besoin de surface de murs, furent bâties nombre de cloisons pour créer de petites pièces où accrocher les toiles.
Le résultat, pour habituel qu’il soit reste néanmoins gênant.
Il y fait chaud, on s’y sent à l’étroit et on respire devant chaque merveille un air qui a déjà été pété au moins six fois…
Mais c’est beau.
Très beau.
Alors ça réconcilie avec l’espèce.
Pour ce qui est des gestes barrière, en revanche, c’est fichu.
La « distanciation physique » était restée manifestement une vague recommandation d’ailleurs tombée dans les oubliettes tant nous étions tassés dans ce qui ressemblait plus à un assemblage de loges de concierge qu’à des salles de musée.
La « distanciation sociale », quant à elle était parfaitement respectée.
Nous n’avons pas croisé un seul pauvre.
Ni même un immigré.
Même le vigile de l’entrée était un « Gaulois », c’est dire…
Je suis évidemment tombé en arrêt, de nouveau raide dingue, devant « La belle Simonetta » dont le teint, le nez et la chevelure m’ont rappelé des souvenirs chéris.
Et puis, je dois vous dire que nous avons enfin trouvé un appartement qui nous plairait.
Un beau plancher, assez de hauteur sous plafond pour respirer et un balcon qui permettrait enfin de recevoir comme si nous avions un jardin.
Regardez, je l’ai photographié.
Puis nous sommes sortis et passés par le parc Monceau où nous nous sommes assis pour regarder les gens et nous désoler de voir les dégâts causés sur les corps par l’industrie agro-alimentaire.
Dégâts que le « jogging » ni le « running » ne réussissent manifestement pas à réparer…

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Le séjour et l'entrée.

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Le balcon.
Alors, pas beau notre nouvel appartement ?

 

lundi, 04 octobre 2021

Devoir de Lakevio du Goût N°99

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Aujourd’hui c’est pour faire plaisir, du moins je l’espère, à Adrienne que je vous soumets cette toile peinte vers 1680 de Job Berckeyde.
Il y est question de pain, celui qu’on doit pétrir pour le vendre ou gagner à la sueur de son front.
Si vous me disiez lundi ce que vous avez retiré de cette toile ?
Hmmm ?

Un détail me reste ancré qui me pousse à ennuyer chacun des boulangers chez qui je vais au hasard de mes pérégrinations déménageuses.
Ce détail accroché comme un réflexe qui me pousse à demander « une baguette s’il vous plaît, plutôt cuite et chaude. »
Pourquoi ? Parce que ma mère savait bien ce qui fait un « enfant bien élevé ».
Celui à l’heureux caractère de l’homme dont l’intestin fonctionne bien.
Elle avait une idée précise de ce qui faisait des enfants en bonne santé.
Moins gênante que l’idée encore plus précise de qui était digne d’être aimée de son fils, c’est-à-dire personne à part elle,
Pour assurer notre santé, elle nous envoyait chercher immuablement le pain qui, à ses yeux, représentait le nec plus ultra de la nourriture bourgeoise : le pain blanc.
Trop blanc…
Pour elle, le pain idéal était « un pain parisien bien blanc » nettement moins tentant que la baguette dorée qui vous tendait ses croûtons comme le diable ses tentations.
Ce « pain parisien bien blanc », insuffisamment cuit, aurait fini de cuire dans l’estomac s’il n’était mis à l’abri de nos mains avides à peine arrivé à la maison.
Pour nous éviter disait-elle « ces lourdeurs d’estomac qui arrivent quand on mange du pain frais ! » et ses « Ça fait mal au ventre quand on mange du pain chaud ! », elle le mettait à l’abri dans la huche.
Dès qu’on approchait du buffet, on entendait un « Pas le pain frais ! Il en reste d’hier soir ! » lancé d’un ton sans réplique.
Le pain d’hier offrait d’énormes avantages à ses yeux.
Rassis, il était moins tentant et nous en mangions moins.
Ce « Il en reste d’hier soir, il est encore bon ! » reste ainsi accroché à ma mémoire.
À cette époque bénie où les enfants étaient presque sages, on ne se servait pas de pain entre les repas et il fallait le demander à table.
Tout manquement à la règle entraînant immanquablement une taloche, on y regardait à deux fois avant de piquer le croûton du pain.
Et il n’était pas question de baguette, ni même de « bâtard ».
Non, non, seul trouvait grâce à ses yeux le « pain parisien de 400 grammes » le pain d’ouvrier, celui qui se garde trois jours.
Le pain qui finit en « pain perdu » et pas perdu pour tout le monde.
Même trempé dans le lait un bon moment avant d’être saupoudré de sucre et de cacao, le pain du fond de la huche avait bien du mal à ramollir…
Grâce à ce « Il en reste d’hier soir, il est encore bon ! » je suis encore aujourd’hui en mesure de digérer des briques sans grande difficulté.
Heure-Bleue ne peut pas en dire autant, amollie qu’elle est par une éducation qui la fit passer de la batiste à la soie.
Ma mère réussit donc, à nous assurer, à défaut d’une cervelle sans névroses, à nous doter d’un estomac qui ne bronchait pas devant un repas de briques.
Ce fut sans doute le seul avantage pour mes sœurs et moi du « pain d’hier », servi  de l’âge où l’on abandonne le biberon à celui d’entrer en troisième...

dimanche, 03 octobre 2021

C'est le show "effroi"...

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Ce matin, à peine  préparé le petit déjeuner de l’une et avalé celui de l’autre – le mien – , j’ai commencé par faire une bêtise.
Mon clavier ne répondant à l’appui sur les touches que quand il a le temps et pas forcément dans l’ordre dans lequel elle ont été frappées, j’ai cherché sur le site du fabricant où se situait le problème.
Le fabricant me dit « si vous avez des problèmes de déconnexion du service « Bluetooth », allez là, puis cliquez sur ça et  remettez le service ».
Soit, je vais donc faire un tour sur « Paramètres système », puis sur « Bluetooth ».
Et je supprime le service.
C’est au moment « pile poil » où je clique sur « supprimer » qu’en même temps je pense « Et m… !  Je n’ai ni souris ni clavier filaires pour rétablir le service ! »
J’ai dû aller bricoler dans le « BIOS » de ma machine pour rétablir à l’insu du plein gré de « Windows » le service bêtement supprimé.
Puis j’ai attendu le réveil de mon odalisque en lisant quelques pages.
Elle s’est levée, je lui ai amené son petit déjeuner, et nous avons échangé quelques mots sur les douleurs diverses qui nous saisissent dès qu’on met le pied par terre.
Heure Bleue a conclu sa diatribe contre l’âge par « Ce n’est vraiment pas drôle de vieillir ! Ça ne nous arrange pas… »
J’ai cru bon d’ajouter « Heureusement que ça n’arrive que quand on approche de la mort, sinon ce serait vraiment emm.. »
C’est là que nous avons remarqué en chœur que finalement on avait de la chance car tant de monde démarre directement de travers…
Ça m’a rappelé une chanson de Brassens mise en ligne par Alainx « Le temps ne fait rien à l’affaire » et qui ne s’applique pas qu’au délabrement de l’entendement…