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vendredi, 27 février 2009

L'Ours et la Poupée

coca.jpg

Vous ai-je déjà parlé de la Merveille ?
Oui ?
Ah bon, je pensais que non...

La Merveille, donc, entretient avec son père des relations conflictuelles ces temps-ci.
Normal, me direz-vous, les filles veulent sortir, les pères, toujours affolés à l'idée que leurs filles sautent dans d'autres bras que les leurs, les enchaîneraient volontiers à un pied de leur chaise.
Parfois, d'autres envies se heurtent, et au bon sens nutritionnel et à l'autorité sourcilleuse du père.
J'en veux pour preuve la dernière escarmouche qui eut lieu entre l'Ours et la Merveille.
Hier, Merveille, déjà très au fait de ce qui n'est pas bon pour elle réclama "Papa ! aca coya !".
Papa en question, usa de diplomatie (l'autre nom du chantage) pour retarder autant que faire se peut le moment où une gorgée de Coca récompenserait l'opiniâtreté de son rejeton et intima "Pas tant que ton biberon ne sera pas vide !".
C'était sans compter la rouerie féminine déjà à l'oeuvre dans un corps de crevette.
Dans la seconde qui suivit, Merveille s'en alla donc dans la cuisine et en ramena fièrement un biberon vide...
Désarmé, l'Ours versa une petite gorgée de Coca dans une tasse de la dînette.
Vite versée, vite bue. Merveille tenta donc le rab en tendant sa tasse à l'Ours.
Oubliant un peu rapidement que dans cette famille de chieurs pointilleux sur les mots et la langue, la génétique avait fait son travail de sape du pouvoir parental, l'Ours dit imprudemment "Tu n'auras plus une goutte de Coca dans cette tasse ! " .

Que croyez-vous qu'il arriva ?

Merveille prit une autre tasse et la tendit...
.

dimanche, 22 février 2009

Instant tanné...

Le bistrot est le lieu le plus riche d'enseignements de France, ça doit être pour ça que l'on veut supprimer l'Université.
La preuve, avec son café, on y prend toujours une leçon de choses:

- T'entends ? C'est Anis !
- Qui ça ?
- Anis, le mec de Cergy qu'était à moitié clodo !
- Ouais, eh ben ?
- Ca a l'air de marcher pour lui.
- Ouais, ben, yen a plein des comme ça, des qui disparaissent et retournent RMIstes.
- Zont qu'à faire des économies au lieu de tout bouffer avec des potes !
- Faut voir qu'artiste et homme d'affaire, ça couche pas bien, c'est plutôt des cigales...
- Eh ho ! Ya Mireille Mathieu ! Pis ya Sylvie Vartan ! C'est des fourmis, ça !
- Sylvie, c'est normal, elle est Roumaine...
- Non ! Elle est Bulgare !
- Ouais, bon, ça vole pareil dans le métro...

Cette confiance dans le genre humain fait chaud au coeur.

jeudi, 19 février 2009

Je hais Tarmine !

Quelqu’un que je prenais pour une amie m’a « taggé » avec ce truc de nul : « Que feriez-vous s’il ne vous restait que 500 € à dépenser et 500 secondes à vivre ? »
Comme si je pouvais en avoir la moindre idée, déjà que, quand j’ai un week-end entier devant moi, je ne sais qu’en faire et, de toute façon, même si je le savais, Heure-Bleue m’aurait étouffé le billet de 500 € qui m’aurait permis d’en profiter…
Cela dit, étant passé récemment par un moment où j’étais persuadé qu’il me restait au mieux 500 heures à vivre (j'exagère, je pensais à 3000 heures mais vous connaissez mon goût pour le théâtre, un reste d'ascendance pied-noir, sans doute...) et la maigreur réputée des indemnités journalières de la Sécurité Sociale pour les voir passer.
J’avais donc échafaudé divers projets dont un qui m’avait plongé dans l’état de l’âne de Buridan : Claquer ces 500 € dans des tickets de loto, assez nombreux je l’espérais pour avoir de bonnes chances de donner à Heure-Bleue de quoi couler la retraite dorée dont elle rêve et que ne lui assure pas la CNAV ou les laisser directement à Heure-Bleue (qui les aurait claqués en achetant des fleurs pour la maison, deux paires de collants illico filés par le chat, quelques livres et deux boîtes de Ricoré, bilan, rien à bouffer).
Le problème posé étant que si je claquais cette maigre ressource au loto, Heure-bleue n’aurait rien à manger si l’affaire tournait mal, ce qui est assez courant.
Tout le monde ayant remarqué que la seule vraie gagnante du loto est La Française des Jeux, et toutes les semaines s’il vous plaît…

Mais s’il ne me restait que 500 secondes à vivre, là, j’en profiterais pour dormir.
Pour plusieurs raisons.
D’abord parce que mourir dans son sommeil est quand même le vœu le plus répandu dans l’humanité, sauf bien entendu, quelques cinglés qui rêvent de sacrifice, d’héroïsme, de martyre et autres âneries qui font la joie des bourreurs de crânes prêts à se battre jusqu’au dernier d’entre nous.
Ensuite parce que ma pente naturelle me pousse à glisser doucement vers le farniente et qu’après tout on n’est pas là pour être bousculé sans cesse par des agités qui veulent surtout que nous on bouge pour qu’eux puissent glander.
Quant aux 500 € , je les claquerais dans une chambre d’hôtel de luxe pour y passer mes dernières huit minutes et dix secondes.
Mon seul regret ? Ne pas voir la tête du directeur de l’hôtel, contemplant un cadavre dans une de ses chambres et, poussé par un reste d’humanité, gémissant « Mon Dieu ! La réputation de mon établissement ! Mon chiffre d'affaires ! » car j’aurais pris soin de tartiner les murs et le lit de sang de bœuf pour faire croire que.

Un vrai gamin, vous dis-je…
Bon, je pars me reposer.
Mais auparavant je vais demander à Fauvette, Mab, Milky, Karmara et Passagère (qui n'a pas vu un billet de 500 € depuis des lustres…) de se livrer au même exercice.
J'adore les vengeances mesquines...

samedi, 14 février 2009

« Oui not’maître », le retour…

Notre bien-aimé Président de sa République à lui tout seul a encore eu une idée (aïe !).
Inspiré sans doute par la couvaison éclair de son Garde des Sots (oui, celle-là même qui a remarqué il y a peu, emportée par son élan, que
«l'indépendance de la magistrature n'est pas un dogme» oubliant seulement un détail que même moi, qui ne suis pas juriste, connais: en effet, l'indépendance de la magistrature n’est pas un dogme, c’est seulement un principe constitutionnel...)
Donc, dans un de ces élans de modernisme échevelé dont il a le secret, il vient de proposer un raccourcissement du congé maternité dans le but de voir les parturientes retourner au boulot le plus vite possible.
Il serait temps d'arrêter ce chantre du modernisme avant que les femmes ne soient contraintes d'accoucher au bureau ou dans les ateliers comme au XIXème siècle...

Plus je le vois à l'œuvre, plus je constate que son modernisme date de deux bons siècles et est marqué par la crainte que des gens puissent vivre et s'occuper de leurs enfants grâce à la solidarité de leurs concitoyens.
Que des gens qui travaillent puissent s'arrêter un moment et continuer à toucher des subsides est manifestement sa plus grande hantise.
En revanche, que la caste objet de toutes ses attentions ne se fatigue guère qu'à lire les pages saumon du Figaro et gagner (si l’on peut dire) son pain à la sueur du front des autres ne semble pas l’émouvoir outre mesure…
A quoi ça sert la ploutocratie si les pauvres peuvent se rebiffer ? Hmmm ?

jeudi, 12 février 2009

Camarades ! On nous spolie !

On nous ment aussi, mais ça on a l'habitude...

Peu enclin à regarder la télévision et encore moins la réclame sur ses écrans, un spot m'avait tout même laissé pantois.
J'avais naïvement cru depuis mon plus jeune âge que des services comme la production et la distribution de l'énergie, des carburants, les voies de circulation et autres SNCF, payés avec nos impôts appartenaient à l'état, donc, de facto, à nous et étaient des services publics, donc au service du public, ergo le nôtre.
J’eus déjà une surprise quand une andouille affligée d'une voix suave, soutenue par une musiquette guimauve m'avait annoncé, vers la fin 2005, que, moyennant la modique somme d'environ 30 € par action, l'entreprise « qui me doit plus que la lumière » selon une précédente campagne, allait enfin « être à moi ».

Je me demandais déjà lors des précédentes campagnes d'EDF pourquoi ils claquaient mon bon argent à faire des campagnes d'un prix exorbitant alors qu'ils jouissaient d'un monopole évitant l'irruption d'une concurrence gênante.
Vous aviez déjà essayé d'acheter l'électricité ailleurs, vous ?
J'eus préféré qu'ils diminuassent leurs tarifs d'autant, ou mieux, qu'ils cessassent de couper l'électricité à des familles sans le sou pour financer des campagnes de publicité inutiles.
Il y a quelque temps déjà, le gouvernement, impécunieux comme toujours, céda à une poignée d'investisseurs (très) fortunés des compagnies pétrolières dont toutes les infrastructures, centres de recherches et sites exploitation furent financées avec mes sous, au prétexte futile que, quand une entreprise est rentable, il n'y a pas de raison pour que tout le monde en profite, surtout ceux qui en ont assuré la création le développement et le financement alors qu’une poignée de rapaces peut se satisfaire du rendement de nos investissements.
Il y a longtemps, jusqu'à peu, j'ai financé un équipement de télécommunications qui fait notre fierté à tous, pour sa qualité, l'excellence de ses services de recherche, moins pour l'amabilité de ses agents.
Figurez-vous que, après nous avoir permis de communiquer pour un prix modique (des communications locales de durée illimitée pour 20 centimes, nous sommes passés à une surtaxe de 15 cents par minute pour un appel vers les mobiles), cette entreprise, après qu'on nous eût expliqué que désormais « elle était à nous », non seulement nous arnaque allègrement mais se trouve en butte à des accusations d'entente illicite.
Il y a encore moins longtemps, des autoroutes que nous payâmes avec nos impôts, repayâmes quand nous les avons empruntées, sont enfin « à nous » enfin, aux groupes bétonneurs qui ont les moyens de les acheter...
Une célèbre compagnie qui nous disait il y a quelque temps que « le progrès ne vaut que s'il est partagé par tous » s'empresse de pratiquer une politique tarifaire qui laisse sur place les usagers les moins fortunés, transportant les plus aisés de façon rapide et confortable grâce à un TGV étudié et payé avec mes sous.
Je sens d’ici peu, histoire d’être débarrassé de ces fainéants de fonctionnaires « grévistes qui prennent les usagers en otage », la SNCF suivre le chemin d’EDF.
On nous fait passer du statut d’usagers à celui d’usagés…
Au train où vont les choses, quand tout sera « à nous », nous n'aurons plus rien...