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vendredi, 31 juillet 2009

La carte du Tendre

Ma voisine du dessus, une vieille dame fort digne mais au sommeil léger, avec laquelle, canicule aidant, nous entretenons des relations devenues amicales au cours des années, tourna autour du pot pendant une bonne partie de la traversée du Père Lachaise.
Elle finit, à la terrasse du café où je l'invitai, par me conter ses tracas.

- Dis moi, P. (elle me tutoie, j'aime qu'on me prenne encore pour un gamin, c'est toujours ça de pris sur les ans), mes voisins du dessus, un jeune couple, me réveillent brutalement la nuit en..., comment dirais-je, en... Eh bien voilà ils font l'amour !
- Oui ? Et que puis-faire pour vous ?
- Eh bien, je voudrais, si tu veux bien, que tu me dises ce que je dois faire comme petit mot à glisser dans leur boîte.

Elle continua:
- Mais quelque chose de gentil tu vois, pas une lettre grossière, mais qu'ils comprennent quand même.
- Je vais essayer de vous tourner un poulet qui devrait les éclairer sans les indisposer... (je cause précieux avec les dames qui pourraient être ma mère.)

Voici donc le résultat de mes cogitations que je lui proposerai dès demain:

Madame, Monsieur,

je suis votre voisine du dessous, j'ai 85 ans et parfois quelques difficultés à m'endormir.
Aussi j'apprécierais, quand Morphée daigne enfin me prendre dans ses bras, ne pas être tirée du sommeil, le coeur battant la chamade, par des cris qui au début m'inquiètent, puis la mémoire me revenant, me tirent un sourire voire suscitent un sentiment proche de la jalousie.
Croyez bien, surtout vous, Madame, que je suis absolument ravie que votre vie de couple soit aussi épanouissante.
Cela dit, si vous acceptiez d'avoir le câlin un peu moins expansif, mes nuits seraient plus calmes sans pour autant gâcher les vôtres.

Soyez assurés, Madame, Monsieur, de ma considération. (et de mon admiration...)

Mme X

 

mercredi, 29 juillet 2009

La jalousie.

Mr Robbe-Grillet ne s'est jamais trouvé, j'en suis sûr, dans ma situation.

Je ne suis pas jaloux, mais...

Je déteste prêter mes affaires.
Pendant longtemps j'ai cru être le seul à être autorisé à m'avachir sur les (jolies) jambes de ma bien-aimée.

Ben non...

Mais comme je suis d'un naturel épicurien, voire hédoniste, je dois dire que j'hésite toujours à interrompre un moment de bonheur.

Franchement, vous n'en n'auriez pas fait autant ?

bonheur.JPG

 

jeudi, 23 juillet 2009

De la richesse des nations

« Le coût du SMIC joue contre l'emploi » viens-je d'entendre à la radio qui me susurre les bluettes habituelles sur l’état de notre beau pays.

Sacrés économistes ! Ils se rendent compte régulièrement que si on n'est pas obligé de payer des salaires, eh bien on peut employer tout le monde.


Quelle bande de farceurs !

A chaque fois que l’économie brinqueballe, c’est à cause de ces salauds de pauvres qui coûtent.
En plus ils voudraient qu’on les paie pour leur travail.
Voilà les résultats de la démocratie.

Et ces brillants intellectuels pensent qu'on ne voit pas là où le raisonnement est biaisé...

Ils pensent qu'on n'a pas remarqué que s'ils pouvaient employer les gens à condition que ce soit gratos, c'est donc qu'il y a du boulot à leur faire exécuter.

Mais alors, s'il y a du boulot pour tous, comment se fait-il que l'emploi sombre chaque jour davantage ?

Serait-ce à dire que dès qu’il n’est plus gratuit, le boulot s’évanouit, comme par magie ?

 

 

 

 

 

mardi, 21 juillet 2009

L'art d'être grand'père

Aujourd’hui je vais vous parler d’autre chose que de ma radio qui me truque les nouvelles du monde.

Je vais vous parler d’une chose qui me tracasse à propos de la Merveille et des millions d’autres rejetons, probablement délicieux mais dont aucun n’arrive à la cheville de notre Merveille à nous.
Que d’abord c’est elle la plus belle.
Même ses défauts sont mieux que les qualités des autres. Et tac !

Vous, parents, voire pour certains que je connais, grands parents, avez sûrement remarqué que « de not’temps » comme disait ma mère, dès qu’il y avait conjonction entre l’été, propice au déshabillage, et un âge variant d’un ans et demi à deux ans, les bébés devenaient d’assez bonne grâce des adeptes du pot, voire, pour les plus avancés,  des toilettes.
Vous avez sûrement remarqué aussi, grâce à une perspicacité qui vous fait honneur, que depuis quelques années,  une vingtaine dirais-je, l’âge en question recule au fur et à mesure des progrès des « petits élastiques, là » et des « je m’en vais de ce pas le dire à ma maman ».
L’âge peut atteindre  aujourd’hui  3 ans, et, pour les plus cossards l’âge canonique de 4 ans.
Après mûre réflexion et surtout de nombreuses expériences de change de la Merveille je me suis rendu compte que cette flemme était principalement due au confort des couches modernes.
Non seulement elles coûtent un œil mais elles garantissent un confort inégalé au séant de nos rejetons.
Passer une sieste de quatre heures profondément endormie et en sortir le cul parfaitement sec alors qu’on a pissé des litres nous fournit une explication rationnelle quant au retard de nos chérubins.
Autant on peut comprendre la hâte des bébés des années soixante à courir au pot, les fesses trempées et violettes d’irritation,  autant la flemme des gamins depuis une vingtaine d’années, les fesses roses et sèches est compréhensible.
Pourquoi perdre un temps précieux à aller au pot alors qu’on peut le mettre à profit pour emmerder papy et mamie ? Hmmm ?

Puis, servi par une expérience de la vie qui m’a montré que le bien-être de son prochain n’est jamais le moteur principal de nos actions et encore moins celui de MM Procter & Gamble (Pampers),  Kimberley-Clarke (Huggies) ou Georgia-Pacific (Lotus), une idée m’est venue.
Quelle entreprise ne sacrifierait pas un peu de sous dans la recherche si celle-ci devait lui permettre de fourguer son produit pendant trois ou quatre ans au lieu de dix-huit mois ou deux ans ?

Du coup, je me demande si je ne vais pas langer la Merveille avec de la toile émeri dès la semaine prochaine.
Je parie que si ses parents  et Heure-Bleue ne me jettent pas en pâture aux media, la Merveille est propre pour la fête de l’Assomption…

 

lundi, 20 juillet 2009

Le disque rayé.

J'écoute France Inter d'une oreille distraite en finissant de passer mon pantalon.

J'entends
" Les policiers sont arrivés, ils nous ont séparés, les hommes d'un côté, les femmes et les enfants de l'autre."
- On peut prendre nos affaires ?
- C'est pas la peine...

La femme parle une langue d'Europe de l'Est, j'en reconnais les sonorités et saisis quelques mots de roumain au passage (oui, je suis comme ça, j'aime les langues).
Je pense aussi, en frissonnant quelque peu "Il s'agit sans doute du nième reportage sur la rafle du Veld'Hiv...".
Eh bien non, nous ne sommes pas en 1942, mais c'est encore en France, nous sommes en 2009 et ce sont encore des policiers qui se distinguent.
Mais Dieu merci, cette fois-ci ils s'adressent à des Roms.
C'est vrai, quoi, il n'y a pas de raison pour que seuls soient toujours les Juifs et les Tziganes ceux qu'on envoie en Europe de l'Est vers un sort incertain...