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lundi, 11 novembre 2013

Bonjour tristesse...

Ils appellent ça « SAD » pour « Seasonal Affective Disorder », cette humeur vaguement tristounette de l’automne qui pousse à chercher des câlins pour se consoler de l’absence de peine.
C’est à ce genre de trouvaille propre à vous tuer le moral qu’on comprend pourquoi les Etatsuniens se rabattent en masse sur le hamburger et les doughnuts arrosés de coca plutôt que sur les Etatsuniennes.
A croire qu'ils préfèrent le diabète de type II à leurs moitiés qui, pour ce que j'ai souvent constaté, pousse à se demander qui est la moitié de l'autre. 
« Seasonal Affective Disorder » ! Je t’en foutrais, moi, du « Seasonal Affective Disorder » !
Je ne m’étendrai pas sur le lamentable manque de sens de l’observation qui les a empêché de constater que le câlin automnal se soldait souvent par un gamin au début de l’été, saison autrement favorable à la survie et à l’alimentation que le cœur de l’hiver.
Non, je me cantonnerai à la constatation que les femmes et les hommes envisagent ce fameux « SAD » très différemment.
Bon, le fait que les garçons et les filles ne soient que rarement d’accord n’est pas une découverte récente.
Que, même d’humeur batifoleuse, les désaccords persistent n’est pas neuf.
Cela dit, lectrices chéries, vous pourrez peut-être me donner quelques informations sur des points que plusieurs décennies de vie commune avec « qui vous savez », plus connue sous le nom de Heure-Bleue, n’ont jamais éclaircis.
Exemple ?
Vous vous promenez un dimanche après midi en forêt avec la lumière de vos jours.
Vous avez votre bras autour de sa taille, lui à le sien autour de vos épaules.
Vous avancez à pas lents dans le sous-bois, seul le bruit de vos pas dans les feuilles mortes trouble un silence traversé de temps en temps par le pépiement d’un piaf qui n’a pas compris qu’il devait se taire (ça, c'est pour souligner l'ambiance).
Une certaine langueur commence de vous étreindre et vous vous sentez bien.
Votre camarade de jeux aussi.
 Et c’est là que ça commence à déraper.
Tandis que son bras vous attire et qu’il veut vous embrasser, vous commencez à vous sentir encline à céder à la tentation de la galipette sylvestre.
Avec piafs qui pioupioutent à qui mieux-mieux, lègère brise qui agite les cheveux de l’aimé, etc.
Ne manquera que le coin de ciel montrant un soleil en majesté, histoire d'ajouter une note glorieuse à cet écart de conduite.
Lui, sautant, j’allais écrire « sur l’occasion » alors que c’est de vous qu’il s’agit, commence à tenter de vous convaincre doucereusement que c’est excellent pour le tonus, fait assaut de tendresse, vous parle vaguement «  tapis de feuilles qui n’attendent que nous pour se transformer en nid d’amour » et toutes ces âneries auxquelles nous, les mecs, sommes prêts à recourir pour parvenir à nos fins.
Elle, faisant preuve d’un minimum de jugeote constate plutôt platement « mais, mon chéri ! Tu es sûr qu’il n’y a pas de bêtes là-dedans ? Je suis sûre qu’il y a des bêtes. Ça va tout gâcher ! »
Lui, pressentant quelques difficultés l’assure que « Non, non, mon ange, voyons, les seules bestioles ici à part nous, ce sont les piafs ! »
Et c’est là que ces êtres délicieux, censément là pour ravir nos jours et enchanter nos nuits,  toujours avides de confort, de draps frais, de salles de bains et peu enclines à l’animalité, alors qu’il n’y a pas un chat dans un rayon de vingt bornes, nous sortent « Non, non, non, je ne pourrais pas mon chéri, je suis sûre que quelqu’un peut nous voir... »
Elles vous collent une tape sur la main indiscrète, vous font un bisou sur la joue et repartent joyeusement, heureuses qu’elles sont d’avoir obtenu l’assurance qu’elles peuvent encore vous faire marcher.
Que dis-je, courir !
Vous remballez votre matos, vos idées libidineuses et vos explications vaseuses.
Ne subsistera de cette promenade en forêt qu’une grosse déception et une légère envie de meurtre.
Et quand on pense que l’année prochaine, ça va recommencer...
La vie est un travail de Romain.

Commentaires

Non l'automne même avec un épais tapis de feuilles mortes n'est pas propice aux galipettes en plein air, pas plus que l'été sur une plage, le sable... bon je ne te fais pas un dessin, d'ailleurs je suis nulle en dessin.

Écrit par : mab | lundi, 11 novembre 2013

tu n'as rien compris ! En cette saison, c'est juste que l'on ne veut pas écraser de champignons !!!!!

Écrit par : emiliacelina | lundi, 11 novembre 2013

Tu ne penses qu'à bouffer !

Écrit par : le-gout-des-autres | lundi, 11 novembre 2013

l'an prochain prévoit un plaid en allant promener !

Écrit par : maevina | lundi, 11 novembre 2013

Il faut proposer quelque chose de plus original, en haut d'un chène, par exemple...Les hommes, qu'est-ce que vous pouvez manquer d'imagination !

Écrit par : MG | lundi, 11 novembre 2013

Ah, c'est donc là qu'HB veut en venir, en nous demandant ce que nous avons fait hier...
Est-ce bien raisonnable à vos âges canoniques ! Il y a bien longtemps, du temps où j'étais une jeune fiancée, que je n'ai plus eu envie de fôlatrer dans les sous-bois...Tiens, ça me rappelle qu'une blogueuse nouvellement épousée, elle, c'était le cabanon de jardin qu'elle préférait....Hi, hi, si elle passe, elle se reconnaitra sûrement...

Écrit par : juliette | lundi, 11 novembre 2013

Mais qui t'a dit que la vie est un long fleuve tranquille? T'as pas encore compris...

Écrit par : livfourmi | lundi, 11 novembre 2013

mais aussi, avoir toujours cette idée en tête : les champs, les plages, les sous-bois, la chambre à côté des parents, ou des enfants, ou des amis, alors qu'on ne peut être bien décontracté qu'entre des draps propres, dans un endroit bien isolé, sans fourmis rouges, sans sable, sans garde-champêtre qui se rince l'oeil, sans irruption familiale dans la chambre. Ha c'est du vécu ?? Peut être ...

Écrit par : liliplume | lundi, 11 novembre 2013

Ah ! voilà pourquoi le divan avait les coussins en " cafouillon" chez Heure- Bleue ! Bon , la forêt quand on a 16 ans , pas de bagnole , pas de chambre , ça convient mais après avoir connu les fourmis , on préfère des draps qui sentent bon la lavande !

Écrit par : Brigitte | lundi, 11 novembre 2013

bé moi je crois que je l'ai fait un peu partout...je dis jamais non car y a pas d'mal à s'faire du bien NON ?...bon maintenant c'est sur que...c'est plus rare...ton texte me fait penser à la chanson d'Aznavour...Dans le petit bois de Trousse Chemise...kiss

Écrit par : mialjo | lundi, 11 novembre 2013

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