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dimanche, 14 décembre 2014

Le Rigollot n’amuse que lui…

Ah… Mab, c’est bien parce que c’est toi que je m’y colle.
Me revient en mémoire une de tes notes d’il y a quelques mois,  parlant des cataplasmes Rigollot.
Ta note cataplasmique me rappelle quelques soirées mouvementées à la maison…
Mon père toussait beaucoup, ce n’est que bien plus tard qu’on a su que ce n’était pas dû qu’à la clope ni au rhume.
Ce qu’il avait contracté à respirer des saletés chimiques et de l’amiante ne passerait pas avec des Rigollot. Et de fait, ça n’a « passé qu’avec la bête »…
Mon père était, néanmoins, j’en suis sûr, le plus gros consommateur de cataplasmes Rigollot du quart nord de Paris.
Nous autres, ses enfants, avons aussi eu droit à ces tortures.
Tout comme chez toi, nous avions une furieuse tendance à tousser. Surtout les jours de rentrée et le dimanche soir…
Je suis sûr aujourd’hui que ce n'est pas tant pour ses vertus curatives que ma mère les utilisait que parce qu'ils nous forçaient à nous tenir tranquilles pendant qu'elle préparait la soupe.
Elle n’avait plus alors qu’à supporter nos jérémiades.
Comme d’habitude, certes, mais au moins pendant un quart d’heure, elle n’avait pas besoin d’avoir des yeux dans le dos ou de veiller à ce qu’un d’entre nous ne s’ébouillantât avec la gamelle de soupe en train de cuire.

Mon père lui, ne se contentait pas des Rigollot. Il avait droit alternativement au cataplasme et aux « ventouses ».
Les « ventouses », c’était de petit pots de verre, récupérés des yaourts et soigneusement conservés car en ces temps reculés, ils étaient consignés, comme les carafes de lait et les « litres étoilés ».
Litres étoilés que l’épicier devait surveiller comme la prunelle de ses yeux de peur qu’un casier ne s’envolât pour être déposé chez un autre épicier contre monnaie sonnante et trébuchante qui permettrait de s’offrir un autre « litre étoilé » mais plein celui-là.
Vous avez vu, lectrices chéries, comme il est facile de digresser à partir d’une bronchite paternelle ?
Sur un coup comme ça, je me fais penser à ma mère qui, partant d’un canal passant à Bruges, arrivait après de multiples méandres d'une pensée déjà tortueuse par nature, à la dentelle du Puy.
Oui, tout ça parce qu'à Bruges on fait aussi de la dentelle…
Un jour, lectrices chéries, je vous ferai une note « façon ma mère parlant d'une péniche ».
Bref, mon père avait droit en cas de bronchite sévère, successivement aux Rigollot et aux ventouses.
Habitué qu’il était aux mauvais traitements, il lui arrivait parfois de s’endormir avec les Rigollot. Ma mère l’oubliait puis, une heure s’étant écoulée, elle se précipitait et le réveillait pour lui décoller les cataplasmes, parfois la peau du dos…
Elle lui nettoyait le dos et amenait les « ventouses ».
Là, mon père se montrait plus rétif. Il est vrai que servi par l’expérience, il lui est arrivé de se trouver victime d’une erreur de manipulation qui voyait la ventouse gelée lui arriver sur le milieu du dos –ce qui lui arrachait un hurlement- tandis que le tampon de coton enflammé roulait parfois jusqu’à la raie des fesses, ce qui entraînait un autre hurlement.
Mon père hurlait, ma mère riait sous cape et lui disait « mais qu’est-ce que tu peux être douillet, Lemmy ! On se demande comment tu as pu faire la guerre ! »
Je me demande quant à moi pourquoi il n’a pas préféré retourner en faire une autre…

vendredi, 12 décembre 2014

Le dialogue des karma light…

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Vous savez, lectrices chéries, combien j’ai les oreilles et les yeux qui traînent dans les transports.
Hier, nous sommes allés chez Lakevio qui m’a bien aidé à préparer l’ourlet de la nappe de Noël.
Elle m’a obligeamment prêté sa machine de façon qu’il soit cousu rapidement.
Elle m’a aussi donné l’occasion de soupirer de désespoir en montant sur la balance.
Oui, Lakevio est non seulement une lectrice chérie, une redoutable rhétoricienne en matière de religion, une terrible connaisseuse des mystères de la couture mais une experte en matière de gâteau au citron…
Déjà, à l’aller, Heure-Bleue, l’oreille attirée par le mot « blog » dans le train, nous avait conduits, les uns et les autres, à papoter à propos de génération avec un jeune homme, assidu d’instagram et un moins jeune, spécialiste en biologie moléculaire.
Nous n’avions, ni les uns ni les autres, vu passer le temps jusqu’à Saint Lazare.
Au retour, après l’inévitable détour par le Monop’ de la Nation –the best one selon la lumière de mes  jours- nous avons pris le bus 26 pour retourner à Saint Lazare.
Mes oreilles, toujours à l’affût, m’ont offert le fou-rire dont j’ai régulièrement besoin.
Elles m’ont aussi fourni le sujet de ma note…
Une jeune femme, assez voyoute je dois dire, tenait pour tout le bus une conversation avec son smartphone.
Son accent était « zyva prononcé » et son langage imagé.
Il était question de décliner une invitation à un anniversaire « pass que tu comprends aller à un anniv où tu te fais ch… c’est pas top.»
Elle continua comme ça, à citer longuement tout ce qui la dérangeait chez « cette pétasse de X. »
J’écoutais d’une oreille distraite jusqu’à ce que qu’entre dans mon oreille gauche cette perle : « Ouais en plus elle fait tout cette s… ! Elle essayyye tout le karma soutra ! »
Oui, lectrices chéries, elle a dit ça « le karma soutra ».
Peut-être que son destin inavoué c’est de ne plus sortir du lit…

jeudi, 11 décembre 2014

Il faut, l'âge de César, taire...

Une des raisons pour lesquelles j’aime toutes mes lectrices chéries est que si ma vie était totalement vide, une d’entre vous me donnerait le sujet de ma note du jour.
Aujourd’hui ce sont les remarques des petites-filles, que dis-je, arrière-petites-filles d’Emilia-Celina qui me rappellent une fin d’après-midi chez un ami.
Cet ami, qui a dû faire quelque chose d’assez grave pour être obligé de vivre à Cholet, a deux filles.
Heure-Bleue et moi étions allés chez lui bidouiller ses haut-parleurs et sa chaîne haute-fidélité de façon qu’il en sortît de la musique plutôt que des sons sans âme.
Nous y passâmes quelques jours et le lundi, Heure-Bleue et moi fûmes désignés volontaires pour emmener les petites à l’école et passer les récupérer le soir.
En attendant leur père, nous avons joué.
J’ai fait faire ses devoirs et réviser ses leçons à la plus grande tandis qu’Heure-Bleue s’occupait de la plus petite.
C’est au cours d’un jeu que les choses ont pris une tournure genre Jugement Dernier.
S’appuyant à la rampe de l’escalier menant à l’étage, la plus jeune remarqua :
- T’es vieux le Goût ? 
Que faire d’autre qu’acquiescer ?
- Plus que toi…
- Tu vas mourir alors ?
- Il ya des chances…
- Et Heure-Bleue aussi elle est vieille alors elle va mourir aussi.
Heure-Bleue, supportant mieux l’idée de mourir que celle d’être vieille assura :
- Bien sûr qu’on va mourir.
Et cette garce de petite d’asséner :
- Mais c’est quand que vous allez mourir ?
Le duo de s’exclamer alors :
- On n’est pas pressé !!
La petite est passée à autre chose avant que nous viennent des idées d’infanticide.
Il y a des jours où on se dit que les ogres, finalement, c’était pas une si mauvaise idée…

mercredi, 10 décembre 2014

Les mots ont un sens. Un prévu et imprévu...

Déjà, lundi, la nouvelle avait fait l’effet d’une bombe !
Heure-Bleue et moi étions allés chercher Merveille à l’école.
Une Merveille en pleine forme, belle comme le jour, affamée comme un Sahélien et qui a salement écorné les 250g de cantal jeune sur le chemin qui va de l’école à sa maison.
Pendant que Merveille, sa mère et Heure-Bleue préparaient son sac, je suis passé voir P’tite Sœur qui trépignait dans son parc.
Elle m’a fait un sourire charmeur et m’a tendu les bras.
Je me suis approché en demandant « qu’est ce que tu veux, poussin ? »
Re-sourire, battement de cils puis, à haute et intelligible voix elle m’a dit « Mamy ! »
J’ai songé un instant, un instant seulement, à lui rappeler que j’étais « Papy » mais je me suis souvenu qu’une précédente fois, une Heure-Bleue, confiante dans l’efficacité du chantage, avait signifié fermement à P’tite Sœur qui voulait être sortie de son parc qu’il lui faudrait dire « Mamy » avec toute la douceur requise.
Ce jour là, Heure-Bleue avait gagné.
P’tite Sœur avait donc dit gentiment « Mamy » et avait été sortie de son parc.
Elle en a apparemment retenu que pour sortir de derrière ses barreaux, il suffisait de sourire et dire gentiment « Mamy » à tous ceux qui passeraient devant sa prison…

mardi, 09 décembre 2014

L'ère de rien...

Je profite de quelques µs de paix pour vous dire quelque chose, lectrices chéries.
Heure-Bleue dort. Enfin, ronfle. Merveille dort.
Le petit déjeuner de l’une est prêt.
Le petit déjeuner de l’autre est dans les limbes. Quand elle a fini d’hésiter sur ce qu’elle voudrait bien ingurgiter, il est l’heure de déjeuner…
Quand Merveille est là, je passe la journée entre une procrastinatrice et une hésitante.
J’ai l’impression que le jour dure trente-trois heures.
Je profite donc que l’une se demande si elle va s’éveiller ce matin ou cet après-midi et que l’autre hésite à ouvrir l’œil pour vous rapporter quelques propos sans intérêt aucun, qui furent tenus dimanche matin.
Tornade, Heure-Bleue et votre Goût adoré, vaquant à des occupations genre faire les lits et tout ça, commentions vaguement les désordres du monde.
Oui, on est comme ça, les grands sujets nous rebutent d’autant moins que nous avons des solutions pour tout. Tornade, assez ferme, verrait bien un Créateur genre Fouché du cosmos, ramener tout le monde dans le droit chemin à grands coups de pieds dans le fondement.
Heure-Bleue, moins spontanée et plus fataliste lança alors « Pfff… De tous temps les hommes se sont fait la guerre… »
- Ah mais non ! Qu’elle a dit Tornade.
- Ah mais non ! Qu’il a dit le Goût.
Nous avons tous deux rappelé à Heure-Bleue que la méthode du coup de gourdin pour aplanir les différends n’avait cours que depuis environ huit mille ans.
De réflexions en papotages, j’en vins à remarquer que le premier péché répertorié dans l’Histoire de l’humanité était quand même le meurtre, Caïn estourbissant prématurément son frangin..
Tornade remarqua alors qu’en y réfléchissant un peu, Ève n’était pas pour rien dans cette bavure car elle préférait de façon scandaleusement voyante « ce petit con d’Abel ».
J’ai fait remarquer à Tornade que c’était peut-être parce qu’Ève s’était fait faire Caïn pour piquer Adam à Lilith, quoique, selon certaines versions il avait sévèrement cocufié  Ève avec la blanche Lilith.
Je ne sais plus laquelle a alors décrété que « bref, il y a la guerre parce que, comme d’hab, un mec a encore pensé avec sa b… »
Je me suis bien gardé de dire que, comme d'habitude, dès qu'il y avait deux femmes et un mec, une essayait de le piquer à l'autre...