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vendredi, 11 août 2017

Le voisin qui ne dit rien mais qu’on sent.

De rien, Mab
On a un voisin qu’on ne connaît pas.
Il m’est arrivé de le croiser au rez-de-chaussée.
Il se contente d’un bref hochement de tête quand je le salue.
Je l’ai repéré à autre chose que son mutisme.
C’est lui qui remplit la cage d’escalier et l’ascenseur.
Comment je le sais ?
Justement parce que je ne le vois plus.
Il doit être parti en vacances.
Depuis, il a été remplacé par quelqu’un d’autre qui cuisine des choses autrement tentantes.
Des plats qui parfument jusqu’à la rue de senteurs d’ail et d’herbes, des fragrances qui vous donnent faim rien qu’à aller chercher le pain.
Mais pourquoi diable vous dis-je tout ça, lectrices chéries ?
Mais justement, à cause de ce changement radical des senteurs du voisinage !
Lui, enfin, l’autre qui ne dit rien mais qu’on sent, remplissait la cage d’escalier et l’ascenseur d’une odeur de poisson frit.
Tous les jours que dieu fait, il fait frire du tilapia ou du panga.
Et ça pue.
C’est dommage car une friture, ça peut être délicieux.
A y réfléchir, une friture de vairons me satisferait grandement.
Aahhh… Les vairons, ces petits poissons de rivière, si bons.
Ces petits poissons dont la pêche ne se faisait pas à la ligne, trop gourmande en patience et trop aléatoire.
Non, que je vous explique, lectrices chéries.
Il vous faut une rivière peu profonde, suffisamment peu pour que l’eau en soit courante, transparente et vous monte au plus aux genoux.
Vous prenez une bouteille de vin dite « bordelaise » de verre blanc.
Vide évidemment.
Vous en cassez le fond de l’entonnoir, juste le fond, avec un clou.
Vous mettez des morceaux de mie de pain dans la bouteille, un bouchon dans le goulot et vous y attachez une ficelle au col.
Vous allez dans la rivière et y posez la bouteille, le bouchon vers l’aval et le cul vers l’amont car le vairon est idiot, il ne sait pas reculer.
En revanche il est gourmand voire goinfre et entre dans la bouteille pour  manger.
Au bout d’une à deux heures vous attrapez la ficelle et récupérerez la bouteille.
Vous en retirez le bouchon et faites passer les vairons dans votre petit seau plein d’eau car le poisson vivant reste plus facilement frais que le poisson mort.
Surtout en été, surtout en vacances où a plein d’autres choses à faire, comme sasser du sable avec une passoire ou essayer s’intéresser aux différences entre les garçons et les filles.
Rien qu’avec ces jeux divers, l’après-midi passe vite et on peut relever la bouteille deux ou trois fois.
Vous rapportez la pêche chez vous, vous ne vous étalez pas trop sur les autres occupations et vous convainquez vos grand’ mères ou vos tantes de préparer un dîner d’enfer avec ces petits poissons qu’on n’a évidemment pas le droit de pêcher de cette façon.
Aaahhh… Ces après-midi passés pour moitié à pêcher et pour moitié à pécher…
Alors vous comprenez bien, lectrices chéries, combien peut être repoussante l’odeur du panga et du tilapia frits en quantité.
Rien à voir avec le vairon.
Mais c’est peut-être une affaire d’années après tout…

Commentaires

Ah la pêche au vairon !!
Et le passage à gué sur les grosses pierres plates recouvertes à peine d'un peu d'eau courante.
Et les pierres dans le lit qu'on soulevait pour récupérer les têtards pour la "leçon de choses" ...

Nous avions deux ruisseaux dans mon village : le Woigot -prononcer ouagot- et le ruisseau de la vallée bien plus romantique et bordé de saules qui lui garantissaient la fraîcheur.
Dans le premier nommé, les mines de fer à quelques kilomètres de là pompaient l'eau des puits et nous la restituait bien rouge : ce qui faisait bougonner toutes les lavandières qui pendant deux ou trois jours ne pouvaient plus rincer le linge...
Bon appétit.

Écrit par : Sophie | vendredi, 11 août 2017

Je préfère l'éperlan frit...

Écrit par : La Baladine | vendredi, 11 août 2017

Pfff... C'est seulement parce que tu n'as pas la rivière qui va bien.

Sinon, la friture d'éperlans, c'est bien aussi mais on ne peut pas pêcher ce petit poisson avec une bouteille, comme je le faisais.

Écrit par : le-gout-des-autres | vendredi, 11 août 2017

C'est bon, je confirme.

Écrit par : Berthoise | vendredi, 11 août 2017

je ne connais pas ce genre de pêche , pourtant avec un mari "braconnier" sur les "bords" ça m'étonne ! Lui pêchait les petits brochets aux collets!
Par contre, dans ton cas, je pense que le souvenir de ces journées mi/pêche, mi.... tout le reste leur donnerait encore une saveur particulière !

Écrit par : emiliacelina | vendredi, 11 août 2017

Les commentaires sont fermés.