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mercredi, 28 mars 2018

Carrefour des civilisations…

Avant-hier, je suis descendu faire quelques courses.
« Ben comme nous ! » Vous écriez vous, lectrices chéries.
Eh bien non ! Pas comme vous je suis sûr.
Après avoir vérifié que mon « devoir de Lakevio » était bien sorti, puis être allé vous lire, je me suis lancé dans ce qui m’occupe activement jusqu’à dix heures et demie : Glander.
La routine quotidienne expédiée puis le déjeuner, je suis donc descendu.
Je suis allé « dans l’autre sens ».
L’autre sens, c’est ce qui emmène vers « un côté plus XVIIIème que Montmartre ».
Pourquoi ça ? Parce qu’il y a un Carrouf-Market où on trouve un miel de fleur d’oranger que les abeilles elles sont garanties espagnoles et butinent sur des orangers garantis espagnols.
J’ai tenté ce miel car le miel d’acacia se fait rare et quasiment introuvable.
Mais bon, je suppose que vous n’êtes pas en train de trépigner d’impatience à l’idée d’un documentaire sur le miel…
Et ce n’étais pas pour ça que je vous parlais de ces courses.
« L’autre sens » est un coin du XVIIIème qui me rappelle plus ou moins celui qui vit votre Goût en culotte courte.
La population est étrangement très différente de celle qu’on croise en allant « dans le sens normal », celui qui est notre sens habituel de promenade et de réassortiment.
Je suis donc entré dans ce Carrouf.
La clientèle en est très mélangée, des gens de toutes ethnies et de toutes conditions.
Comme dans « mon ancien coin », il y a, comme disait ma mère « pas mal d’Arabes » mais pas une seule voilée.
Comme celles que je croisais en sortant de chez moi pour aller à « l’Ornano43 ».
J’ai donc traîné dans ce Carrouf, curieux de ce qu’on y trouvait.
Puis j’ai commencé à faire la queue à la caisse.
Un moment, je me suis demandé si j’allais user de mon droit de gruger pour éviter la queue.
 J’étais derrière un type genre « à la coule d’avant guerre », le type que je n’aurais pas été étonné de croiser sur « les fortifs » si j’avais été là à l’époque.
Petite moustache blanche, jaunie d’un côté par les mégots trop longtemps suçotés.
J’ai été surpris qu’il me dise « tu veux passer d’vant, gamin ? Allez, vas-y mon pote ! »
Il avait « l’accent » ! Celui qui m’a donné l’impression de faire les courses avec André Pousse !
Il m’a parlé de « tous ces p’tits cons mal él’vés ! Quand j’étais môme, tu vois ? Seize, dix-sept, j’leur aurais mis une tarte dans la gueule ! Ça les aurait r’mis droits, moi j’te l’dis… »
Il m’a raconté quelques histoires du coin.
Il pratiquait un argot « de dans le temps », bien rôdé, un argot qui sentait l’enfance pittoresque agrémentée d’horions…
J’ai tout compris du premier coup.
Les langues apprises tout petit, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas…
Ce qui m’a le plus surpris dans cette affaire, c’est que dans ce Carrouf, il y a autant d’accent parisien que d’accent « zyva ».
J’aime bien aussi « l’autre sens »…