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dimanche, 28 octobre 2018

Dans la boîte, le corps y dort…

De rien, Mab, Süzel, Phil et les autres…
Et voilà…
Le mari de la petite sœur est parti en fumée.
Pourtant, le cimetière du bled est si triste qu’il ne donne vraiment pas envie de mourir.
C’est la deuxième fois que j’assiste à une crémation en peu de temps.
Quand je pense que, mû par une pensée vaguement écologique, il était parti en vélo.
Il a finalement terminé une vie trop brève sur un bilan carbone assez désastreux, parce que la crémation, hein…
C’est là que je me suis demandé si « crémation » était un bon terme pour désigner la chose
Parce que  « crémation » ça peut faire penser à quelque chose comme « enduit de crème » ou « transformé en crème ».
Là, maintenant que j’ai vu, eh bien non.
« Crémation » c’est juste transformer un mort en un tas de cendres.
On vous rend une boîte où on a évité de mettre les boutons du blazer et les clous de la boîte vernie, soigneusement fabriquée et qu’on vous a facturée un œil.
Comme s’il n’était pas suffisant de vider le lit conjugal et vos yeux de toutes leurs larmes, on vide aussi votre porte-monnaie…
Maintenant il est rangé ailleurs, en attendant mieux, pas le jugement dernier mais une place qui ait l’aval de ma belle-sœur, il est au calme.
Comme elle le voulait, j’ai retrouvé un fichier « jpeg » du portrait du beau-frère dans l’ordinateur de la maison.
J’en ai fait un tirage sur papier photo et l’ai mis dans un cadre.
Elle l’a posé dans sa chambre.
Finalement, le soir venu, elle ne voulut pas être « regardée par le mort ».
J’ai remis le cadre dans le bureau où il y a l’ordinateur…
Elle est passée évidemment par la phase de colère.
Je l’en ai sortie en lui disant une bêtise...
Elle a ri de bon cœur.
Bon, après elle s’est vengée car son caractère, assez proche de celui de la lumière de mes jours, c’est à dire assez vif,  a repris le dessus.
Alors, nous avons attendu l’arrivée de ses enfants, mes neveux, les nièces par alliance et les petits-neveux et petites-nièces, nous sommes partis.
Non seulement il faisait gris et triste mais en plus le wagon était en panne de chauffage.
À l’approche de Paris, en prime il faisait nuit et brouillard…
Heureusement que pour nous changer les idée, lundi nous allons caser dans le mur du Père Lachaise les cendres de ma cousine.
Celle qui est partie en fumée au début du mois de juin.
Je n’aurais jamais pensé qu’il fallait cinq mois de travaux pour faire un creux de la taille de deux boîtes à chaussures dans un mur…
Ça explique sans doute pourquoi Hercule est resté dans les mémoires, ses travaux ont été menés autrement rondement semble-t-il…