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dimanche, 31 mars 2019

En haut de la rue Saint Vincent…

Nous sommes allés retrouver des amis à la Halle Saint Pierre.
J’aime ce quartier.
Il est aussi sale et aussi mal fréquenté que quand j’étais gamin.
Le contenu d’une vitrine m’a prouvé, si besoin était, que même les touristes savent quoi faire quand ils s’ennuient…
Regardez avec quoi ils s’occupent !
 

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Après avoir marché tranquillement de chez nous à la Halle Saint Pierre, nous y sommes entrés pour y retrouver nos amis.
L’idée de visiter l’expo « Hey » dont ils sortaient quand nous sommes arrivés nous a rapidement quittés.
Tous se sont assis et je suis allé chercher de quoi boire.
Notre amie est retombée en enfance et a pris un « diabolo orgeat ».
Je la soupçonne d’avoir bouffé tous ses pots de colle blanche à la maternelle…
Heure-Bleue est restée fidèle à son « déca », lui et moi avons opté pour une bière.
C’est ma deuxième bière de l’année et « on » me l’a fait remarquer…
C’est en allant chercher ces breuvages que j’ai constaté une fois encore le talent incontestable du personnel des musées pour éviter le boulot.
Ils savent prendre quand ils glandent, un air affairé tout à fait convaincant qui force l’admiration.
Une longue expérience professionnelle avec les administrations m’a appris, fort heureusement, que la première chose à faire est de garder son calme et surtout que la dernière chose à faire c’est râler.
Ça a au moins un avantage, moi qui me trouve plutôt enrobé des abdominaux, la dame a su me donner l’impression d’être ectoplasmique.
Je n’existais tout simplement pas.
Mais je n’ai rien dit.
Et j’ai bien fait car un jeune homme pressé, dans le but –raté- d’éblouir sa belle par son autorité naturelle a osé « Et nos cafés, ça vient ? »
La dame a du coup perçu mon existence et m’a demandé « Oui ? Monsieur ? »
C’était laconique mais j’ai été servi presque rapidement, en tout cas avant le jeune homme.
Voilà à quoi on a passé notre après-midi.
Néanmoins une différence flagrante avec les années cinquante et soixante m’a frappé sur le chemin du retour.
Alors que des gardiens auraient chassé l’imprudent qui aurait osé traverser une pelouse, hier, les pelouses étaient envahies de promeneurs venus prendre un bain de beau temps…
Regardez ça, lectrices chéries !
Il y a plus de monde sur les pelouses que dans la rue !

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C’était bien…

samedi, 30 mars 2019

Quand le reflet dans un oeil dort...

Vos notes créent parfois chez moi d’étranges associations d’idées, lectrices chéries.
Elles conduisent même à d’étranges rêves.
Cette nuit, donc, assez bizarrement, je voyais de mes deux yeux.
Et même je voyais plutôt bien, très bien même.
Je me prélassais enfant sur mon lit tout blanc de l’hôpital Bichat, celui qui m’hébergea les deux mois et demi qui séparaient les vacances de Noël des vacances de Pâques de l’année scolaire 1959-1960 .
Bizarre de voir des deux yeux alors qu’un était resté sur le carreau mais vous savez bien ce que sont les rêves…
J’ai revécu cette nuit une dispute entre mon père et le père de mon compagnon de géhenne, celui qui avait vu sa rétine décollée pendant un match de foot où un joueur avait pris sa figure pour le but et y avait envoyé le ballon.
Lui et moi regardions nos parents faire des politesses.
Inévitablement, avec l’arrivée de la Vème République, la conversation dériva vers l’Algérie et « Mon Général ».
C’est là que mon compagnon de chambre et moi nous sommes demandés si nous étions du même pays…
C’est le père de l’autre qui a commencé, je suis témoin.
- Ah ! C’est bien un de Gaulle qu’il fallait à ce pays !
- Et pourquoi ça Moooonsieuuuur ???
A dit mon père, ajoutant :  
- Pour moi, de Gaulle, c’est un salaud !
- Il a sauvé la France, quand même Monsieur !
Ma mère qui savait comment tournaient les conversations quand il était question de « Je vous ai compris » le tira par le bras.
- Lemmy, voyons, Lemmy…
Mon père a repris :
- Il a sauvé la France depuis Londres et avec un micro Mooonsieuuuur !
J’ai encore sa voix dans l’oreille, ce rêve était pétant de réalité !
- Ah oui ? Et vous alors ? A osé le père de l’autre…
Mon père a allumé une cigarette pour se calmer.
Oui, on avait le droit de fumer à l’hôpital, à l’époque et les médecins pétunaient dans les couloirs à perte de souffle.
Ma mère, qui le connaissait et sentait venir un truc irréparable a dit :
- Gaby !!!
Pendant que la mère de l’autre à dit :
- Allons, allons mon chéri, ce n’est pas grave…
Mon père a clos sur :
- Moi, la France, je l’ai sauvée avec ma peau ! J’ai fais cinquante trois mois de campagne moi, Monsieur !
- Ah ?
- Oui, de l’Algérie jusqu’à l’Allemagne !
- Ah… Alors… Depuis l’Algérie… Je comprends mieux…
On a eu chaud.
Tu vois où tes notes sur la vision me mènent Coumarine ?
Je me suis réveillé surpris d’avoir revécu cet après-midi à l’hôpital et surtout de voir des deux yeux.
C’est finalement très bien d’avoir deux yeux…

vendredi, 29 mars 2019

Le bout relié…

Ouais, bon…
Aujourd’hui, c’est la note de Coumarine qui m’amène à…
Aaahh… Où mène l’orgueil, j’allais écrire « à réfléchir » !
Sans aller jusqu’à de telles extrémités, je ne m’arrêterai pas même à « penser », mais simplement, me pencher sur le sujet.
Coumarine aborde le sujet de la bonté.
En ces temps féroces où le mot « empathie » fait surtout vendre du papier, le mot « bonté » me semble tombé en totale désuétude.
Le « développement personnel » vous enjoint régulièrement de vous aimer et vous distille dans la foulée un poison insidieux qui vous dit que vous êtes coupable de n’être pas heureux.
Vous êtes censément responsable de tout ce qui vous arrive, à commencer par tout ce sur quoi vous n’avez pas de prise.
Grâce à la « political correctness », l’Africain n’est plus un « Nègre » mais est devenu un Noir et l’Arabe s’est transformé en « Maghrébin ».
Je n’ai quant à moi pas remarqué qu’il souffrait moins de discrimination.
Toutes ces jolies choses se payant le luxe d’être immondes grâce à une excuse universellement avancée.
Ce « N’y voyez rien de personnel » qui permet d’éviter de se poser la question qu’on devrait toujours se poser : « Mais qui suis-je pour oser traiter quelqu’un de cette façon ? Qu’est-ce qui me permet de juger ? »
Coumarine parle d’un livre d’Elisabeth Quin où l’auteur évoque un geste simple mais si expressif.
Prendre la main.
Prendre la main de l’autre pour lui dire sans un mot « Non tu n’es pas seul, je sais ce que tu ressens et j’ai mal de savoir que tu as mal. »
Il me semble évident, à écouter le verbiage qui a remplacé le langage, histoire de cacher plutôt mal qu’on n’a rien à cirer du sort de son voisin faute de retombées économiques intéressantes ou simplement de rendement, qu’une chose qui ne serait que l’expression simple d’un sentiment d’humanité devient gênante.
L’écoute d’émissions et la lecture d’articles me montre que la société, sombrant dans l’illusion d’un rationalisme mal compris, passe plus de temps à tenter de réfléchir sur ce qu’elle ressent qu’à le ressentir.
On visite notre vie comme les touristes voient le monde : au travers de la mémoire de leur smartphone.
On réussit à s’exhiber sans se montrer, comme ces séries où les couples font l’amour en gardant leurs sous-vêtements.
On vit dans un monde dépoli…
Brel avait bien vu : « Chez ces gens-là, monsieur, on ne vit pas, on compte »…

jeudi, 28 mars 2019

C’est ma rédac du jour…

https://adrienne414873722.wordpress.com/2019/03/28/x-cest-linconnu-59/

C’est la note d’Adrienne qui m’inspire aujourd’hui.
Elle y parle de son rêve de passer un moment dans un hôtel de luxe.
Je me rappelle être allé au « Peninsula » à Hong-Kong.
Je n’avais pas vraiment les moyens mais mon employeur les avait, ce qui me suffisait.
J’allais tout de même très loin de chez moi pour travailler.
D’abord je ne savais pas encore que si je l’avais demandé, l’hôtel aurait envoyé une Rolls-Royce me récupérer à l’aéroport.
Ça ne m’a pas manqué parce que j’étais déjà monté dans une Rolls-Royce, une vraie, une vieille…
Arrivé dans la piaule, car n’allez pas imaginer des trucs, lectrices chéries, même dans un hôtel de luxe on ne loue que des chambres.
Ouais ! DES-CHAM-BRES !
Grandes et confortables certes, mais des chambres.
Je suis donc entré dans cette piaule, il y faisait un froid de gueux.
« Chambre froide » était le terme tout à fait approprié !
De fait je suis entré dans un réfrigérateur ! S’il faisait 10°C, c’était bien tout.
Alors j’ai bu un verre d’eau.
Puis j’ai lu l’affichette collée au mur de la salle de bains, juste au dessus du lavabo.
Elle me disait « 
don’t drink directly from the tap, ask room service for mineral water ! »
Une autre affichette me disait, trop tard hélas, que je risquais des maladies épouvantables mais que l’hôtel n’était pas responsable en cas de… etc.
Soit « sur-tout-ne-pas-boire-l’eau-du-ro-bi-net ! » 
Donc, après avoir bu l’eau au robinet puis lu l’affichette et dit « et merde ! », j’ai ouvert la fenêtre pour permettre au vacarme de Tim-Sha-Tsui et aux 35°C de l’extérieur d’entrer dans la chambre.
Et c’est là que ça se gâte.
Parce que quand tu fais des choses comme ça, lectrice chérie, eh bien tu trouves sur ton lit un mot du service d'étage parce que tu as ouvert les fenêtres et éteint la climatisation car il fait 10°C dans la piaule alors qu'il fait 35°C dehors.
Je déteste qu’il fasse froid dans ma chambre, alors j'ouvre les fenêtres et j’amène le réglage de la climatisation, à côté de la porte, au minimum...
Pendant deux semaines, chaque fois que je suis revenu du siège de MTR, j’ai trouvé ce mot sur mon oreiller, la fenêtre fermée et la climatisation à fond…

mercredi, 27 mars 2019

Le clavier bien tempéré...

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Mais si ! C’est Paris !
Vous savez quoi ?
Il faisait beau.
Très beau.
Alors nous sommes sortis.
Je pressentais un temps plutôt frais, conforté par une météo comme toujours approximative.
À peine dehors, bien que nous fussions à l’ombre, Heure-Bleue annonça « Je n’aurais pas dû mettre ce coupe-vent, j’ai déjà chaud… »
Quand nous avons atteint le pont qui surplombe le cimetière de Montmartre, le soleil était éclatant et, arrivés au boulevard de Clichy, nous avons été déçus par le comportement de gamins près à en découdre violemment.
Certains sortaient du lycée Jules Ferry, d’autres d’on ne sait où.
Un vieux c… a commencé à draguer Heure-Bleue avec des remarques façon Le Pen sur ces jeunes gens.
Je vous laisse imaginer ses chances de succès…
Il a fait la tête quand je l’ai dérangé dans ses travaux d’approche et a changé sinon de cible du moins de trottoir.
Il m’a remonté le moral car je me sentais vieux et l’examiner, pas très net, chauve et laid, ça m’a rajeuni des vingt ans de trop qui me pesaient depuis le matin.
Oui, lectrices chéries, c’était un de ces matins détestables où on a un cancer de tout ce que l’on regarde ou touche.
Un de ces matins où il vaut mieux ne rien dire à la lumière de ses jours si on ne veut pas s’entendre jeter à la figure « ben t’as qu’à mourir, au moins ce sera fait… ».
Je fus donc content et rajeuni.
Bras-dessus bras-dessous nous sommes descendus jusqu’à Saint Lazare et ne nous sommes arrêtés pour boire un café que dans le bas de la rue de Rome.
Nous avons flâné jusqu’à la Madeleine.
Nous y allions acheter le remplaçant d’un élément indispensable à mes causeries avec vous.
Le magasin en question est accueillant comme un bureau du KGB.
On y accède en descendant dans ce qui fut un parking, il en a gardé l’aspect rebutant.
On est bien loin du luxe de nombre des boutiques de la place de la Madeleine.
Nous sommes retournés avec joie à l’air presque libre de la place et repartis tranquillement, faisant du « lèche vitrine » et regrettant que la cagnotte du Loto ne nous échoie jamais.
Heure-Bleue devant la boutique Guerlain, moi devant la boutique des charcuteries corses de la rue des Mathurins, chacun guidé par son envie du moment…
Peut-être que si nous jouions…