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lundi, 18 mars 2019

Le vaudou est toujours Debord…

Ouais, je sais... C’est la société du spectacle… Faust l’a dit !
Hélas, Mab n’est plus là qui traduisait vite les titres de mes notes…
Bon, débrouillez-vous lectrices chéries !

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"Il est des hommes, lorsqu’on les aborde, avec lesquels les approches, les temps morts qu’exigent les règles de politesse, n’ont pas de sens, parce que ces hommes vivent en dehors de toute convention dans leur propre univers et qu’ils vous attirent aussitôt.

Admiration, fascination, amour, amitié...
Vous inclurez la phrase citée dans le portrait de votre choix.

Bon, venons en au fait : Je n’aime pas ce type.
Le genre à régler mes problèmes à ma place et efficacement.
Regardez-le : Ce type est chez lui partout !
Surtout chez moi…
Il est des hommes, lorsqu’on les aborde, avec lesquels les approches, les temps morts qu’exigent les règles de politesse, n’ont pas de sens, parce que ces hommes vivent en dehors de toute convention dans leur propre univers et qu’ils vous attirent aussitôt.
Ce salaud en fait partie.
J’ai bien vu la façon dont il a regardé ma nana.
Et cette niaise, au lieu de lui battre froid se confond en amabilités, lui tend une tasse de café qu’il prend sans même la remercier.
Quel porc !
En plus il plaît !
Je le virerais bien mais comme si ça ne suffisait pas, il est plus fort que moi.
Même pas en muscles !
Il lui a suffit de me regarder attentivement pour que je m’écrase.
Je le hais !
D’ailleurs je déteste les hommes beaux, les hommes qui plaisent, les hommes qui ont du charme.
Je déteste encore plus ceux qui n’ont aucun effort à faire pour séduire.
Ces connards qui trouvent toujours une remarque spirituelle au bon moment.
Et toutes ces idiotes qui tombent raides rien qu’à les regarder.
Alors que moi, par exemple, hein…
Bon, pour commencer, je vais enfermer ma femme…

dimanche, 17 mars 2019

C’est le watt qu’il préfère…

Ouais, je sais Mab, je sais…

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Après avoir lâché un œil dans la bagarre, je décidai de m’intéresser à des choses moins risquées que la conquête de l’espace.
Oh, bien sûr je gardai quelques petits tubes pleins de produits.
Je les mis dans une de ces boîtes de bois, solides et soigneusement fabriquées, destinées à contenir des cubes de bois dont chacune des faces contenait un fragment de dessin et les oubliai là.
Ma période aérospatiale terminée, je me mis à regarder chez la marchande de journaux espérant y découvrir un nouveau Graal.
La marchande, « la mère Gueule » car elle s’appelait « Madame Gueule » m’avait à la bonne.
J’étais, hormis des passions dévastatrices comme la chimie et une curiosité parfois mal comprise, un petit garçon plutôt sage.
En plus, elle m’avait à la bonne car je ne lui volais pas de bonbons.
Je pense qu’elle n’a jamais su que c’était parce que je n’aimais pas ceux qu’elle vendait, il y avait essentiellement de la réglisse et je n’aimais pas la réglisse.
Elle me laissait fouiner dans ses rayonnages à la recherche d’un magazine qui m’intéressât et serait dans mes moyens.
J’ai trouvé ! Je réussis un jeudi à circonvenir mon père et il vint avec moi.
Il sortit les cent et quelques francs, des vieux francs d’avant Pinay, du prix de la revue.
Je me souviens d’un poste de radio en kit à monter soi-même dont je ne réussis jamais à obtenir tous les éléments.
Ni même à saisir l’essence du fonctionnement de la chose.
Néanmoins, je fus enchanté par quelques mots, pleins de mystère et de science.
J’appris en ce printemps 1959 des mots comme « potentiomètre ».
Mais un mot m’enthousiasma tant il me parut magique.
Je tombai raide dingue de « condensateur variable ».
Le mot « transformateur » me plongea lui-aussi dans un rêve sorti la lecture des romans de science-fiction.
Le mot « résistance » fut moins intéressant car dans les années cinquante, on entendait tous les jours parler de « résistance » à la radio…
Après avoir lu en détail, petites annonces et publicités comprises, je décidai que désormais je me livrerais au passe-temps peu dangereux de l’électronique.
L’expérience me montra plus tard que « peu dangereux » à l’époque des « lampes » était optimiste car les tensions nécessaires vous secouaient durement à la première maladresse.
En feuilletant la revue, je repérai une boutique qui vendait des « pièces électroniques »
qui avait un gros avantage : Elle n’était pas très loin de la maison.
Un samedi après-midi, je pris mon courage et mon franc à deux mains puis me rendis à la boutique.
Un homme assez jovial et avec un accent pas parisien du tout était derrière un comptoir.
- Alors mon lapin ? Qu’est-ce que tu veux ?
- Bonjour Monsieur… Je voudrais « le condensateur » s’il vous plaît, j’ai un franc.
Le monsieur rit, ouvrit un tiroir derrière lui, en tira une chose étrange, un petit tube de verre avec un fil à chaque bout et me le tendit.
- Tiens, mon lapin, je te le donne… Tu ne sais pas ce que c’est, n’est-ce pas ?
- Si ! Je l’ai lu dans le Haut-Parleur !
- Allez, file mon lapin…
- Merci beaucoup Monsieur !
J’étais à la fois heureux et déçu. Cette chose bizarre m’était totalement étrangère.
La porte du magasin refermée, j’ai voulu savoir comment c’était fait, ce qu’il y avait à l’intérieur.
 Alors j’ai posé « le condensateur » par terre et je l’ai écrasé d’un coup de talon.
Dans ce petit tube de verre, il y avait un peu de goudron à chaque bout et un rouleau fait de deux couches de papier et deux couches de papier d’aluminium intercalées et enroulées sur elles-mêmes.
J’ai relevé la tête.
Le monsieur me regardait et riait derrière la vitrine.
Des années plus tard j’ai appris des choses sur le sujet…

samedi, 16 mars 2019

Quand les sirènes se taisent, c'est la mer morte...

Ouais, j'ai honte...
Il y a quelques jours je vous faisais part de mes ricanements à la lecture de cette publicité qui me demandait « De quels moments vous souviendrez vous dans quarante ans ? »
Pivoine, comme Livfourmi, me suggérèrent d’écrire plutôt sur ce que je faisais il y a quarante ans…
Il y a quarante ans j’avais trente ans et je faisais des bêtises, je me garderais donc d’écrire sur ce que je faisais il y a quarante ans…
Pivoine soulignait aussi que « Il y a quarante ans » est un récit de Maria Rysselberghe dont le mari connaissait Émile Verhaeren.
Quel rapport ?
Aucun !
Mais il faut bien que je vous dise quelque chose.
Le salon « bloguesque » que je fréquente assidûment semble s’étioler, la conversation s’y éteint peu à peu et un silence gênant s’établit.
Tout se passe comme si les invités pensaient tous au même moment « il va être temps d’aller dormir… »
Je n’ai lu qu’un petit recueil de poèmes d’Émile Verhaeren : « La multiple splendeur ».
Rien à voir avec « Multiple splendeur » de madame Han Suyin, chouette bouquin aussi.
Je l’avais lu et même ai été d’accord avec lui car, comme il le dit je fis alors partie d’eux, ceux dont il dit « ils se gorgeaient les yeux et le cerveau de visions et de pensers nouveaux. »
Et même, et plus encore « Ils dévoraient comme une immense proie la joie d’aimer et d’admirer si fort l’universel accord de la terre et d’eux-mêmes. »
Enfin, moi ce n’était pas la terre, chacun son accord préféré…
Mais bon, j’étais jeune et c’était il y a plus de quarante ans, hein.
C’est aussi vers cette époque bénie où on apprend des tas de choses en dehors du milieu scolaire, que je me suis mis à lire un type comme Maxence Van der Meersch.
C’est sans doute en lisant « Quand les sirènes se taisent » qui traînait à la maison  que j’ai mal tourné, adhérant aux idées pernicieuses de la gauche.
Je le fis avec un plaisir d’autant plus grand qu’il était vivement recommandé de ne pas se laisser troubler l’esprit  par des idées contraires à celles que mes fondus du bon dieu s’échinaient à me faire entrer dans le crâne.
Voilà où me mène la désespérance que me cause la désertification de la blogosphère et le commentaire laissé par Pivoine chez moi…
C’est peu.
C’est très peu.
Mais au moins j’ai fait l’effort de vous le dire, moi !
Pas « comme y en a des qui » qui se sont laissé aller à la facilité de coller un cliché sur instachose ou facetruc estimant que c’est suffisant…
C’est chiant et sans intérêt, je sais mais ce n’est qu’un exercice de discipline quasi quotidien.

jeudi, 14 mars 2019

Il ne faut pas mettre tous ses « e » dans le même panier…

Nasrin Sotoudeh.jpg

Hier, contrairement à mes habitudes, j’ai signé une pétition.
Cette pétition.
Un ami –oui, un mâle- m’avertissait qu’une pétition circulait qui essayait d’empêcher un châtiment inique de s’abattre sur quelqu’un pour cause d’opinion contraire à la lubie d’une poignée de fanatiques.
Vous savez bien, lectrices chéries, combien est lourde la tendance des religions en général et des religions monothéistes en particulier, de rendre les femmes responsables du désir qu’elles inspirent.
Pour paraphraser certains racistes et antisémites « je ne suis pas féministe mais… »
Plus exactement, je ne suis pas assez féministe pour m’associer à la stupidité qui oublie que « ce qui fait la langue, c’est l’usage » et ne voit dans tout mot masculin qu’une attaque contre le féminin.
Je ne suis donc pas féministe mais… je suis un ardent partisan de l’égalité stricte de droit et de salaire.
Droits et salaires qui doivent être pesés, les premiers en fonction de la Loi, les seconds en fonction du travail et des mérites.
En aucun cas être pesés en fonction du genre ou du sexe.
De même, je ne confonds pas « égalité » et « identité » et j’aime autant que soit préservé le dimorphisme sexuel qui rend la vie des unes et des autres si intéressante.
Cela dit, c’est de cette pétition que je voulais vous parler et de la comparaison des risques encourus.
Je voulais donc vous parler de Madame Nasrin Sotoudeh, avocate de son état.
Cette dame, qui a droit à tout mon respect car c’est une femme et toute mon admiration pour son courage, a osé s’élever contre un diktat qui prétend, dans son bled au gouvernement moyenâgeux, s’affranchir de l’obligation de s’habiller comme un jambon au torchon mais noir.
Noir le torchon, pas le jambon…
Cette dame donc est déjà mal vue par le pouvoir car elle défend les droits de l’Homme.
Son goût pour les cheveux au vent et le visage découvert pour qu’on voie son sourire l’ont conduite à écoper de huit ans de calèche et cent-quarante-huit coups de fouet.
Pourquoi cent-quarante-huit ?
Mystère…
J’admire le courage de cette femme, qui se bat pour être simplement elle-même et comme elle a envie de l’être, et qui se bat pour toutes les autres femmes qui voudraient être elles-mêmes  et pas les bêtes de somme ou les esclaves d’hommes qui les considèrent comme un bien meuble.
Néanmoins je ne peux m’empêcher de comparer son action pour la défense des femmes et les risques qu’elle encourt et le féminisme de celles qui vivent dans un pays où elles ont, du moins dans les textes, les mêmes droits que les hommes et qui n’ont fait du féminisme qu’une autre forme de sexisme.

mercredi, 13 mars 2019

Je ne vois pas les sous venir…

Vous savez quoi, lectrices chéries ?
Eh bien, quand vous avez traversé la Seine en passant par le Petit Pont parce que vous êtes allés voir Notre Dame, vous arrivez quai de Montebello.
J’ai chantonné en y pensant «  Dis, t’as vu Montebello ? Non, j’ai vu monter personne… » sur cet air-là :

Ouais, bon, ne dites rien, c’est mercredi aussi pour moi…
Vous tournez à droite en sortant du pont et, après avoir marché quelques dizaines de mètres, vous arrivez à un petit square.
J’y pense aujourd’hui parce que je mangerais volontiers un des petits choux de « chez Odette ».
De fait j’ai le romantisme digestif…
Ce petit square est bien trop rangé aujourd’hui.
Il est moins fouillis et bien plus envahi par ces odeurs que Mab semblait regretter avant que la camarde ne l’embarque.
Revenons à mon petit square pas si petit que ça et trop bien rangé aujourd’hui.
Je ne sais pas d’où est venue cette manie de vouloir « réaménager » ces squares si chouettes.
Ils étaient tous un peu fouillis, plein de recoins où pouvaient se cacher les amoureux et les enfants et dont les frondaisons assuraient l’ombre propice aux entreprises des uns et des autres.
Ces squares, jardins qu’ils étaient, sont maintenant remplacés par des « espaces verts ».
Zones dégagées où les arbres ne sont laissés là que comme vague décoration d’une pelouse sans âme.
Même, dans certains, les allées autrefois sablonneuses ont été asphaltées, de peur sans doute d’empoussiérer les « Louboutin » des unes et les « Weston » des autres…
Ce square, coincé entre la Seine et l’église Saint Julien le Pauvre, était mal rangé et à l’époque bénie où j’usais mes « newman » pas très loin dans de grands bâtiments, j’aimais bien m’y asseoir histoire que des gens dont je n’ai pas le droit de parler puisse reposer leur tête sur mon hospitalière épaule.
Oui, à l’époque j’avais l’épaule très hospitalière…
Ce n’est pas que je ne le sois plus mais mon hospitalité semble intéresser moins de monde.
Allez donc savoir pourquoi…
Heureusement, je peux quand même aller avec la lumière de mes jours et une amie déguster ces petits choux à la crème.
C’est à côté de l’entrée de l’église.
Ce n’est pas que je croie en un dieu quelconque, mais il y fait si frais l’été…
D’ailleurs, si j’y avais cru encore en sortant de chez les Frères, le film « Les diablesses » que nous avons regardé hier soir m’aurait guéri.
Il m’a prouvé une fois de plus, si besoin était, que « croire » c’est surtout « ignorer »…